Les entreprises en France Édition 2020
Cet ouvrage offre une vue structurelle complète de notre système productif. Les résultats
sur l’année 2018 sont analysés dans une vue d’ensemble qui rend compte de la diversité
des situations des entreprises, en se basant sur la définition de l’entreprise au
sens économique. Ensuite, un premier dossier étudie les disparités territoriales d’accès
aux commerces. Le second analyse les fonds propres des très petites entreprises et
leur risque de défaillance en 2019.
Enfin, des fiches thématiques et sectorielles présentent les chiffres de référence
sur les entreprises.
Mondialisation et firmes multinationales
Insee Références
Paru le :10/12/2020
En 2018, en France, les firmes multinationales représentent 1 % des entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers. Toutefois, elles emploient 49 % des salariés en France et génèrent 56 % de la valeur ajoutée brute produite sur le territoire français (figure 1).
tableauFigure 1 – Répartition des entreprises selon le type de contrôle en 2018
Entreprises | Salariés en ETP* en France | Valeur ajoutée au coût des facteurs | ||||
---|---|---|---|---|---|---|
Nombre total (en milliers) | Part (en %) | Effectif total (en millions) | Part (en %) | Ensemble (en milliards d’euros) | Part (en %) | |
Entreprises indépendantes | 2 136,0 | 93,7 | 3,5 | 28,5 | 252 | 24,8 |
Entreprises organisées en groupes de sociétés | 144,4 | 6,3 | 8,8 | 71,5 | 764 | 75,2 |
Groupes franco-français | 118,1 | 5,2 | 2,8 | 22,8 | 193 | 19,0 |
Firmes multinationales | 26,3 | 1,2 | 6,0 | 48,8 | 571 | 56,2 |
sous contrôle français | 12,3 | 0,5 | 4,4 | 35,8 | 403 | 39,6 |
sous contrôle étranger | 14,0 | 0,6 | 1,6 | 13,0 | 169 | 16,6 |
Ensemble | 2 280,4 | 100,0 | 12,3 | 100,0 | 1 016 | 100,0 |
- * équivalent temps plein.
- Lecture : en 2018, 26 300 firmes multinationales emploient 6,0 millions de salariés en équivalent temps plein (ETP), soit 48,8 % des salariés en France.
- Champ : entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers, hors micro-entrepreneurs et régime fiscal de la micro-entreprise.
- Source : Insee, Ésane (données individuelles).
En 2017, à l’étranger, 38 % des salariés des firmes multinationales sous contrôle français travaillent dans l’Union européenne (UE) et 62 % dans le reste du monde. Les filiales en Allemagne, au Royaume‑Uni et en Espagne représentent 50 % des effectifs des firmes multinationales sous contrôle français dans l’UE. Au niveau mondial, les États‑Unis regroupent les effectifs les plus importants devant la Chine et le Brésil. 38 % des salariés des filiales sous contrôle français implantées à l’étranger travaillent dans les services, 37 % dans l’industrie.
Les firmes multinationales sous contrôle français réalisent 1 247 milliards d’euros de chiffre d’affaires dans leurs filiales à l’étranger (51 % de leur chiffre d’affaires mondial). Elles y emploient 6 millions de salariés, soit plus de la moitié de leurs effectifs totaux.
Parmi elles, les grandes firmes multinationales regroupent 46 % des filiales à l’étranger des firmes multinationales françaises. La moitié de ces grandes firmes sont implantées dans au moins 14 pays étrangers. Elles réalisent 83 % du chiffre d’affaires et emploient 78 % des effectifs des filiales françaises à l’étranger. À l’opposé, les firmes multinationales sous contrôle français de taille petite ou moyenne ne représentent que 2 % du chiffre d’affaires et 3 % des salariés à l’étranger (figure 2) . Elles réalisent la majorité de leur chiffre d’affaires en France.
tableauFigure 2 – Effectifs et chiffre d’affaires à l’étranger des firmes multinationales sous contrôle français en 2017 selon leur taille
Filiales à l'étranger | Salariés des filiales à l'étranger | Chiffre d'affaires consolidé réalisé par les filiales à l’étranger | Nombre médian de pays étrangers d'implantation | ||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
Nombre (en milliers) | Part (en %) | Effectifs (en milliers) | Part (en %) | Montant (en milliards d'euros) | Part (en %) | ||
Grandes firmes multinationales | 19,8 | 45,5 | 4 649 | 77,6 | 1 037 | 83,2 | 14 |
Firmes multinationales de taille intermédiaire | 15,8 | 36,2 | 1 151 | 19,2 | 188 | 15,1 | 3 |
Firmes multinationales de taille petite ou moyenne | 8,0 | 18,3 | 191 | 3,2 | 22 | 1,8 | 1 |
Ensemble | 43,6 | 100,0 | 5 992 | 100,0 | 1 247 | 100,0 | 2 |
- Note : le chiffre d'affaires consolidé est la somme des chiffres d’affaires des unités légales de la firme, à laquelle on enlève le chiffre d’affaires réalisé entre filiales de la firme présentes à l’étranger et non pas des ventes réalisées par la firme multinationale à l’étranger.
- Lecture : en 2017, la moitié des firmes multinationales françaises de taille intermédiaire sont implantées dans au moins 3 pays étrangers.
- Champ : firmes multinationales sous contrôle français, hors services non marchands et banques.
- Source : Insee, Ofats 2017.
L’implantation en France des firmes multinationales sous contrôle étranger correspond le plus souvent à des entreprises de taille intermédiaire (ETI). L’industrie manufacturière concentre le plus d’emploi sous contrôle étranger (32 %), devant le commerce (23 %). Les firmes multinationales sous contrôle étranger emploient 1,6 million de salariés en France.
Au total, en 2017, 108 pays étrangers contrôlent des entreprises en France. Parmi eux, 16 représentent 95 % de l’emploi en France sous contrôle étranger. Les pays européens en concentrent 55 %, au premier rang desquels l’Allemagne avec 324 400 emplois (intérim compris), suivie par les Pays‑Bas, le Royaume‑Uni et la Belgique. Hors Union européenne, les multinationales sous contrôle américain totalisent le plus d’emplois en France (532 800 intérim compris), puis viennent la Suisse, le Japon et bien plus loin le Canada (figure 3).
tableauFigure 3 – Emplois en France sous contrôle étranger par pays d’origine en 2017
Emplois | |
---|---|
États-Unis | 532,8 |
Allemagne | 324,4 |
Suisse | 265,2 |
Pays-Bas | 200,5 |
Royaume-Uni | 184,6 |
Belgique | 131,5 |
Japon | 98,6 |
Suède | 78,9 |
Luxembourg | 71,4 |
Italie | 64,9 |
Espagne | 61,5 |
Danemark | 36,6 |
Irlande | 29,3 |
Canada | 21,7 |
Finlande | 17,4 |
Chine | 16,2 |
Hong Kong | 14,0 |
Autriche | 12,2 |
Afrique du Sud | 10,1 |
Portugal | 7,7 |
- Lecture : 532 800 emplois en France (intérim compris) sont dans une entreprise multinationale sous contrôle américain.
- Champ : France, firmes multinationales sous contrôle étranger, relevant des secteurs marchands non agricoles et non financiers.
- Source : Insee, Lifi 2017, Ésane (données individuelles).
graphiqueFigure 3 – Emplois en France sous contrôle étranger par pays d’origine en 2017
Le développement des firmes multinationales s’appuie sur d’importants investissements directs étrangers (IDE). En 2018, le stock d’investissements directs français à l’étranger représente 54 % du PIB de la France. Par rapport à la taille de l’économie française, les multinationales sous contrôle français investissent fortement à l’étranger : parmi les grandes économies, seuls le Royaume‑Uni et le Canada présentent des ratios « stock d’investissements directs à l’étranger/PIB » plus élevés. Le stock d’investissements étrangers en France représente 30 % du PIB de la France en 2018 (figure 4).
tableauFigure 4 – Stock d’investissements directs étrangers entrant et sortant en 2018 selon le pays
Sortant | Entrant | |
---|---|---|
Canada | 80 | 50 |
Royaume-Uni | 63 | 68 |
France | 54 | 30 |
Allemagne | 42 | 26 |
Espagne | 39 | 49 |
Japon | 32 | 4 |
États-Unis | 31 | 36 |
Italie | 27 | 21 |
- Note : niveau total de l’investissement direct étranger. Le stock d’investissements étrangers en France représente 30 % du PIB de la France en 2018, contre 32 % en 2017 selon la même source.
- Champ : ensemble des secteurs.
- Source : OCDE, FDI statistics database.
graphiqueFigure 4 – Stock d’investissements directs étrangers entrant et sortant en 2018 selon le pays
Définitions
Firme multinationale (FMN)
Entreprise organisée en groupe ayant au moins une unité légale à l’étranger et une en France.
Entreprise
Le décret n° 2008‑1354 du 18 décembre 2008 d’application de la loi de modernisation de l’économie de 2008 (LME) définit l’entreprise comme « la plus petite combinaison d’unités légales qui constitue une unité organisationnelle de production de biens et de services jouissant d’une certaine autonomie de décision, notamment pour l’affectation de ses ressources courantes. »
Concrètement, l’entreprise est :
- soit une unité légale (entité juridique identifiée par son numéro Siren, qui peut être un entrepreneur individuel ou une société exerçant une fonction de production) indépendante ;
- soit un regroupement économiquement pertinent (intervenant sur le marché, regroupant l’ensemble des facteurs de production, ayant une autonomie de décision) d’unités légales appartenant à un même groupe de sociétés.
Le décret de 2008 définit également quatre catégories d’entreprises :
- les petites et moyennes entreprises (PME) dont les microentreprises (MIC) ;
- les entreprises de taille intermédiaire (ETI) ;
- les grandes entreprises (GE).
Firme multinationale sous contrôle français (étranger)
Firme multinationale dont la tête de groupe (société contrôlant les autres sans être elle‑même contrôlée) est une société française (étrangère).
Catégorie d’entreprise
Quatre catégories d’entreprises sont définies dans le décret d’application de la loi de modernisation de l’économie (décret n° 2008 1354) pour les besoins de l’analyse statistique et économique. Pour déterminer la catégorie à laquelle une entreprise appartient, les données suivantes, afférentes au dernier exercice comptable clôturé et calculées sur une base annuelle, sont utilisées : l’effectif, le chiffre d’affaires et le total du bilan. Sont ainsi distinguées :
- les petites et moyennes entreprises (PME) sont celles qui, d’une part, occupent moins de 250 personnes, d’autre part, ont un chiffre d’affaires annuel n’excédant pas 50 millions d’euros ou un total de bilan n’excédant pas 43 millions d’euros ;
- parmi elles, les microentreprises (MIC) occupent moins de 10 personnes, et ont un chiffre d’affaires annuel ou un total de bilan n’excédant pas 2 millions d’euros ;
- les entreprises de taille intermédiaire (ETI) sont des entreprises qui n’appartiennent pas à la catégorie des PME et qui, d’une part, occupent moins de 5 000 personnes, d’autre part, ont un chiffre d’affaires annuel n’excédant pas 1 500 millions d’euros ou un total de bilan n’excédant pas 2 000 millions d’euros ;
- les grandes entreprises (GE) sont des entreprises non classées dans les catégories précédentes.
Investissement direct étranger (entrant et sortant)
L’investissement direct étranger sortant est un flux monétaire ou financier, transfrontière directement dépensé par une société française dans une société non résidente où elle détient directement au moins 10 % du capital social, ainsi que les prêts et bénéfices réinvestis correspondants, ou du stock de capital social détenu directement à plus de 10 % à l’étranger (outward) dans une société non résidente.
Inversement, l’investissement direct étranger entrant concerne le même type de flux ou de stock d’investissement par une société étrangère en France dans une société résidente (inward).
Pour en savoir plus
« Les entreprises de taille intermédiaire concentrent 45 % de l’emploi sous contrôle étranger en France », Insee Focus n° 167, novembre 2019.
« 160 firmes multinationales françaises concentrent 83 % du chiffre d’affaires total à l’étranger », Insee Focus n° 174, décembre 2019.