Avoir des contacts avec sa famille ou ses amis, par le biais de rencontres (visites, activités communes) ou de communications à distance (par téléphone, SMS, Internet, courrier, appel vidéo), contribue à la qualité de vie. En 2022, 76 % des personnes âgées de 16 ans ou plus en France métropolitaine rencontrent des membres de leur famille (en dehors de ceux vivant dans leur ménage) ou communiquent avec eux au moins une fois par semaine (figure 1). Elles sont un peu moins nombreuses à avoir des contacts (rencontres ou communications à distance) au moins chaque semaine avec leurs amis (63 %). 72 % des personnes ont des communications hebdomadaires à distance avec la famille, contre 59 % avec les amis. Les rencontres chaque semaine sont moins fréquentes, avec la famille (41 %) comme avec les amis (44 %).

Les contacts hebdomadaires sont presque aussi fréquents en 2022 qu’en 2015, et un peu plus qu’en 2011. Cette stabilité depuis 2015 résulte de deux mouvements contraires : une augmentation des communications à distance (+4 points avec la famille et +2 points avec les amis) et une diminution des rencontres (-7 points avec la famille et -5 points avec les amis). La hausse depuis une dizaine d’années de la fréquence des communications est due à l’essor des nouvelles technologies et des réseaux sociaux. De nouvelles habitudes de communication sont apparues ; elles se sont par ailleurs considérablement développées lors de la mise en place des restrictions de déplacement au moment de l’épidémie de Covid‑19, et ont ensuite été en partie conservées.

La fréquence et les modalités des contacts dépendent de l’étendue et de la proximité géographique du réseau familial et amical, mais aussi de caractéristiques propres à la personne (sexe, situation conjugale, âge et catégorie socioprofessionnelle). Ainsi, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à rencontrer leur famille ou à communiquer avec elle au moins une fois par semaine (81 % contre 70 %). En revanche, elles ont autant de contacts avec leurs amis chaque semaine que les hommes (respectivement 64 % et 63 %). Les personnes en couple sont nettement moins nombreuses à avoir des contacts avec leurs amis chaque semaine (58 %, contre 72 % pour celles qui ne vivent pas en couple). En revanche, leurs contacts hebdomadaires avec la famille sont un peu plus fréquents (78 % contre 73 %). Par ailleurs, la fréquence des échanges hebdomadaires avec les amis diminue avec l’âge : 88 % des 16‑24 ans en ont, contre 74 % des 25‑39 ans et 53 % des 50 ans ou plus. Les 16‑24 ans sont ceux qui ont le moins de contacts hebdomadaires avec les membres de leur famille ne vivant pas sous le même toit qu’eux (64 %, contre 75 % ou plus pour les personnes de 25 ans ou plus). Enfin, les agriculteurs en activité rencontrent plus souvent leur famille que les autres catégories socioprofessionnelles, du fait d’une plus grande proximité géographique de la sphère familiale.

Malgré ces échanges, en 2022, au cours des quatre dernières semaines précédant l’enquête, 33 % des personnes déclarent s’être senties parfois, la plupart du temps ou tout le temps seules. Le sentiment de solitude est peu lié à l’âge et se retrouve même chez les plus jeunes : 30 % des 16‑24 ans déclarent s’être sentis seuls (figure 2). En revanche, plus le niveau de vie est élevé, plus le sentiment de solitude diminue : 42 % des personnes appartenant aux 20 % des ménages les plus modestes se sont senties seules en 2022, contre 24 % des personnes appartenant aux 20 % des ménages les plus aisés. Le sentiment de solitude affecte une plus grande partie de la population en 2022 qu’en 2018, année durant laquelle 27 % des personnes avaient déclaré se sentir seules.