En 2023, les dépenses de logement représentent 21,7 % du produit intérieur brut (PIB), soit 611,7 milliards d’euros (Md€) (figure 1). Leur croissance ralentit par rapport aux deux années précédentes, avec une hausse de 2,3 % en euros courants, après 3,1 % en 2022 et 7,6 % en 2021 à la suite de la crise sanitaire.

Dans un contexte de hausse des taux des crédits à l’habitat, le ralentissement en 2023 est dû à la baisse des dépenses en capital (-3,8 % à 170,3 Md€, après +3,8 % en 2022), en raison d'un fort recul du nombre de transactions dans l’ancien et d'une baisse d’activité dans le neuf, malgré une hausse des dépenses en gros travaux dans les logements, portée exclusivement par une augmentation des prix.

Les dépenses courantes de logement, généralement moins volatiles que les dépenses en capital, augmentent de 4,8 % en 2023, après +2,8 % en 2022, et s’élèvent à 441,4 Md€. La hausse résulte d’une légère accélération, dans un contexte inflationniste, de la progression des prix des loyers (+1,8 % après +0,8 % en 2022) – limitée par le « bouclier loyer » mis en place en août 2022 –, mais aussi de la forte augmentation des prix de l’énergie, conséquence du relâchement du « bouclier tarifaire » sur l’électricité (+14,5 %) et de la dynamique toujours importante des prix du gaz (+20,0 %). En 2023, les volumes d’énergie consommés ne reculent que faiblement, contrairement à l’année précédente.

En 2023, 27,3 % de la dépense de consommation finale des ménages est allouée au service de logement (figure 2). Il s’agit du premier poste de dépenses, loin devant l’alimentation ou les transports (respectivement 15,9 % et 12,9 %). Après l’année exceptionnelle de 2020, marquée par la réduction d’autres types de dépenses en raison du confinement (transports, restauration, loisirs, etc.), la part des dépenses dédiées au logement diminue de nouveau en 2023 (-0,9 point, après -1,4 point en 2022 et -0,6 point en 2021) et devient inférieure à sa valeur moyenne de 2012 à 2019.

En 2023, 7,1 % des dépenses de logement sont prises en charge par la collectivité via des aides et des réductions de dépenses (43,5 Md€). Celles-ci bénéficient en premier lieu au secteur locatif, à hauteur de 38 % pour le secteur social et 29 % pour le secteur libre. Les prestations sociales liées au logement s’élèvent à 20,1 Md€. Pour les locataires, la part des dépenses courantes de logement couvertes par ces aides s’est fortement accrue dans les années 1990, en raison de l’extension de ces prestations à des publics plus larges, en particulier aux étudiants. Elle a ensuite globalement stagné jusqu’en 2016 puis a nettement diminué, passant de 14,9 % en 2016 à 10,7 % en 2023 (figure 3). Cette évolution récente s’explique par un mouvement régulier de baisse du montant total des aides sociales et d’augmentation des dépenses courantes en logement.

En 2023, la consommation des ménages au titre du service de logement (loyer, énergie, eau, autres charges) représente en moyenne 12 600 euros par résidence principale (en hausse de 3,9 % sur un an) et 8 900 euros par résidence secondaire (figure 4). Pour les locataires d’un logement du secteur privé, elle s’élève à 11 100 euros, contre 9 100 euros pour ceux du parc social. La consommation annuelle moyenne des propriétaires occupants pour leur résidence principale, comprenant les loyers imputés, est plus élevée et s’établit à 14 400 euros.