France, portrait social Édition 2024

Cet ouvrage rassemble trois analyses des discriminations ressenties et vécues par différents groupes de personnes. Par ailleurs, deux dossiers analysent le niveau de vie des ménages en 2023, année encore marquée par une forte inflation. Enfin, une quarantaine de fiches synthétiques dressent le panorama social de la France.

Insee Références
Paru le :Paru le21/11/2024
France, portrait social- Novembre 2024
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Insertion professionnelle

Insee Références

Paru le :21/11/2024

En moyenne en 2023, 85 % des jeunes depuis 1 à 4 ans sont au sens du Bureau international du travail (BIT) (figure 1) ; 73 % sont en , une proportion identique à celle de 2022, et de 4 points supérieure à celle de 2019. Dans cette phase d’insertion professionnelle, près d’un jeune sur cinq (19 %) est au ou dans son (respectivement 12 % et 7 %). Enfin, 8 % sont inactifs sans souhaiter d’emploi et n’appartiennent donc pas au halo autour du chômage.

Figure 1 – Situations d’activité des personnes sorties de formation initiale depuis 1 à 4 ans en 2023

en %
Figure 1 – Situations d’activité des personnes sorties de formation initiale depuis 1 à 4 ans en 2023 (en %) - Lecture : En 2023, 11,0 % des femmes âgées de 60 ans ou moins sorties de formation initiale depuis 1 à 4 ans sont au chômage.
Sexe et niveau de diplôme Taux de chômage Situation sur le marché du travail¹ Situation dans l’emploi²
Emploi Chômage Halo autour du chômage Inactivité hors halo Ensemble Emploi à durée limitée³ Temps partiel Sous-emploi
Femmes 12,9 74,0 11,0 6,2 8,9 100,0 27,8 16,2 6,9
Hommes 15,5 72,3 13,2 7,0 7,5 100,0 27,9 9,6 5,6
Diplôme du supérieur 8,7 85,0 8,1 3,5 3,4 100,0 22,8 8,8 3,5
CAP, BEP, baccalauréat 18,0 66,8 14,7 8,4 10,2 100,0 33,9 17,4 9,7
Aucun diplôme, brevet des collèges 42,4 32,8 24,2 16,6 26,4 100,0 50,6 29,9 17,0
Ensemble 14,2 73,1 12,1 6,6 8,2 100,0 27,8 12,8 6,3
  • 1. Parmi les personnes âgées de 60 ans ou moins.
  • 2. Parmi les personnes en emploi.
  • 3. Les emplois à durée limitée sont mesurés en regroupant : les contrats à durée déterminée (dont ceux en contrats aidés), les missions d'intérim (hors contrats à durée indéterminée, CDI), les contrats en alternance (hors CDI), les stages et les sans-contrat.
  • Lecture : En 2023, 11,0 % des femmes âgées de 60 ans ou moins sorties de formation initiale depuis 1 à 4 ans sont au chômage.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes vivant dans un logement ordinaire, sorties de formation initiale depuis 1 à 4 ans.
  • Source : Insee, enquête Emploi 2023.

Les jeunes hommes sont plus souvent au chômage ou dans son halo que les femmes (20 % contre 17 %). Il en est de même pour les peu ou pas diplômés (41 % des diplômés au plus du brevet des collèges, contre 12 % des diplômés du supérieur), qui sont aussi bien plus souvent inactifs sans souhaiter d’emploi (26 % contre 3 %).

De 1 à 4 ans après leur sortie d’études, 28 % des jeunes qui travaillent ont un , soit plus de trois fois plus que parmi les personnes sorties de formation depuis 11 ans ou plus (8 %). Les jeunes peu ou pas diplômés sont davantage en emploi à durée limitée (51 %, contre 23 % des diplômés du supérieur). Les femmes ayant récemment fini leurs études sont plus souvent à temps partiel que les hommes (16 % contre 10 %), un écart qui s’accentue avec l’ancienneté sur le marché du travail. Les sortants d’études les moins diplômés sont aussi plus souvent à temps partiel. Enfin, 6 % des jeunes en emploi ayant récemment terminé leurs études sont en situation de , car ils travaillent à temps partiel mais souhaitent travailler davantage et sont disponibles pour le faire. Après une hausse en 2020 due au chômage partiel, le sous‑emploi des jeunes s’est replié et se stabilise en 2023 au-dessous de son niveau de 2019.

Au cours des 30 dernières années, les difficultés d’insertion sur le marché du travail ont varié différemment selon le diplôme (figure 2). Les diplômés du supérieur sortis d’études depuis 1 à 4 ans restent moins affectés que les autres sortants par les aléas économiques, avec un taux de chômage qui avoisine les 10 % depuis le début des années 2000. La situation des peu ou pas diplômés est davantage sensible à la conjoncture et fluctue entre 30 % et 50 % depuis 30 ans : leur taux de chômage a fortement augmenté au début des années 1990 lors de la récession économique, puis à la suite de la crise économique et financière de 2008-2009. Il se situe en 2023 à 42 %, dans sa moyenne de longue période. En 2023, le taux de chômage des peu ou pas diplômés est presque cinq fois plus élevé que celui des diplômés du supérieur, contre trois fois plus au milieu des années 1990. De plus, en 30 ans, les emplois en CDD ou intérim se sont fortement développés, notamment pour les jeunes peu ou pas diplômés, malgré un net repli entre 2017 et 2020, en contrepartie d’une augmentation des CDI et de l’alternance.

Figure 2a – Taux de chômage des personnes sorties de formation initiale depuis 1 à 4 ans

en %
Figure 2a – Taux de chômage des personnes sorties de formation initiale depuis 1 à 4 ans (en %) - Lecture : En 2023, 18,0 % des actifs sortis de formation initiale depuis 1 à 4 ans avec un CAP, BEP ou le baccalauréat sont au chômage.
Année Diplôme du supérieur CAP, BEP, baccalauréat Aucun diplôme, brevet des collèges
Ancienne série Nouvelle série Ancienne série Nouvelle série Ancienne série Nouvelle série
1990 7,0 /// 17,8 /// 30,3 ///
1991 8,2 /// 17,2 /// 30,7 ///
1992 9,2 /// 19,1 /// 32,7 ///
1993 12,8 /// 25,1 /// 38,1 ///
1994 14,8 /// 27,3 /// 44,7 ///
1995 15,4 /// 23,9 /// 43,4 ///
1996 16,3 /// 25,4 /// 44,2 ///
1997 17,0 /// 29,0 /// 47,2 ///
1998 14,1 /// 25,7 /// 44,4 ///
1999 13,3 /// 26,7 /// 49,2 ///
2000 10,3 /// 19,2 /// 43,6 ///
2001 9,2 /// 16,7 /// 39,2 ///
2002 10,6 /// 18,6 /// 41,1 ///
2003 10,0 /// 14,7 /// 33,4 ///
2004 10,2 /// 17,2 /// 36,8 ///
2005 9,5 /// 17,8 /// 38,2 ///
2006 9,9 /// 17,8 /// 40,6 ///
2007 8,8 /// 17,3 /// 36,6 ///
2008 6,1 /// 16,4 /// 37,2 ///
2009 9,4 /// 22,7 /// 48,7 ///
2010 10,3 /// 22,0 /// 43,8 ///
2011 9,2 /// 21,8 /// 45,3 ///
2012 10,1 /// 23,7 /// 46,1 ///
2013 10,8 /// 24,9 /// 48,8 ///
2014 /// 12,0 /// 25,2 /// 51,6
2015 /// 12,2 /// 25,0 /// 50,7
2016 /// 11,4 /// 25,8 /// 50,3
2017 /// 9,5 /// 24,8 /// 47,2
2018 /// 10,2 /// 23,0 /// 43,7
2019 /// 9,8 /// 21,9 /// 47,0
2020 /// 11,1 /// 21,6 /// 48,1
2021 /// 9,8 /// 19,6 /// 43,9
2022 /// 8,1 /// 19,3 /// 40,9
2023 /// 8,7 /// 18,0 /// 42,4
  • /// : absence de résultat due à la nature des choses.
  • Note : À la suite des changements de questionnaires en 2013 puis en 2021, les données ont été rétropolées afin de rendre comparables les années 2003 à 2013 d’une part, les années 2014 et ultérieures d’autre part. 
  • Lecture : En 2023, 18,0 % des actifs sortis de formation initiale depuis 1 à 4 ans avec un CAP, BEP ou le baccalauréat sont au chômage.
  • Champ : France métropolitaine jusqu’en 2014, France hors Mayotte à partir de 2014, personnes vivant dans un logement ordinaire, sorties de formation initiale depuis 1 à 4 ans, en activité.
  • Source : Insee, enquêtes Emploi.

Figure 2a – Taux de chômage des personnes sorties de formation initiale depuis 1 à 4 ans

  • Note : À la suite des changements de questionnaires en 2013 puis en 2021, les données ont été rétropolées afin de rendre comparables les années 2003 à 2013 d’une part, les années 2014 et ultérieures d’autre part.
  • Lecture : En 2023, 18,0 % des actifs sortis de formation initiale depuis 1 à 4 ans avec un CAP, BEP ou le baccalauréat sont au chômage.
  • Champ : France métropolitaine jusqu’en 2014, France hors Mayotte à partir de 2014, personnes vivant dans un logement ordinaire, sorties de formation initiale depuis 1 à 4 ans, en activité.
  • Source : Insee, enquêtes Emploi.

En 2023, la moitié des jeunes récemment sortis de formation initiale occupent des emplois de cadres (25 %) ou de professions intermédiaires (27 %) (figure 3). L’accès aux postes de cadres 1 à 4 ans après la fin des études initiales est surtout réservé aux diplômés du supérieur long (50 %). Les diplômés du supérieur court accèdent plus souvent aux professions intermédiaires (42 %) ou d’employés qualifiés (22 %). Les sortants d’études ayant au plus le baccalauréat sont très majoritairement employés ou ouvriers. Ceux qui disposent d’un CAP ou BEP sont plutôt employés ou ouvriers qualifiés, et ceux peu ou pas diplômés plutôt employés ou ouvriers peu qualifiés.

Figure 3 – Catégorie socioprofessionnelle des personnes sorties de formation initiale depuis 1 à 4 ans selon le niveau de diplôme en 2023

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Figure 3 – Catégorie socioprofessionnelle des personnes sorties de formation initiale depuis 1 à 4 ans selon le niveau de diplôme en 2023 (en %) - Lecture : En 2023, 49,9 % des personnes en emploi sorties de formation initiale depuis 1 à 4 ans diplômées du supérieur long sont cadres.
Catégorie socioprofessionnelle Diplôme du supérieur long Diplôme du supérieur court Baccalauréat ou équivalent CAP, BEP ou équivalent Aucun diplôme, brevet des collèges Ensemble
Agriculteurs, artisans, commerçants et chefs d'entreprise 1,4 4,4 3,6 3,6 2,7 2,6
Cadres 49,9 3,0 2,2 0,5 0,0 25,0
Professions intermédiaires 34,2 42,3 17,5 4,3 9,3 26,9
Employés qualifiés 8,4 21,8 21,7 18,4 10,3 14,5
Employés peu qualifiés 3,0 9,1 21,6 23,8 34,7 11,9
Ouvriers qualifiés 1,7 12,6 19,6 34,4 15,9 11,4
Ouvriers peu qualifiés 1,2 6,5 13,0 15,1 25,5 7,2
Non déterminée 0,4 0,2 0,8 0,0 1,5 0,5
Ensemble 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
  • Lecture : En 2023, 49,9 % des personnes en emploi sorties de formation initiale depuis 1 à 4 ans diplômées du supérieur long sont cadres.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes vivant dans un logement ordinaire, sorties de formation initiale depuis 1 à 4 ans, en emploi.
  • Source : Insee, enquête Emploi 2023.

Définitions

La sortie de formation initiale est la première interruption de plus d’un an du parcours d’études amorcé à l’école élémentaire.

La population active regroupe les personnes en emploi et les personnes au chômage.

L'emploi au sens du Bureau international du travail (BIT) inclut les personnes ayant effectué au moins une heure de travail rémunéré au cours de la semaine de référence, ou absentes de leur emploi sous certaines conditions de durée, et de motif (congés annuels, maladie, maternité, etc.). En particulier, les personnes ayant un emploi mais n’ayant pas travaillé pendant la semaine de référence pour cause de congé, de congé maladie de moins d’un an ou de chômage partiel ou technique (quelle que soit la durée) sont considérées comme en emploi.

Un chômeur au sens du BIT est une personne âgée de 15 ans ou plus qui répond simultanément à trois conditions : être sans emploi durant une semaine donnée ; être disponible pour prendre un emploi dans les deux semaines ; avoir cherché activement un emploi au cours des quatre dernières semaines ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de trois mois.

Les emplois à durée limitée sont ceux qui ont un terme fixé, défini dans le contrat de travail qui lie le salarié à son employeur. Dans l’enquête Emploi, ils sont mesurés en regroupant les CDD (dont ceux en contrats aidés), les missions d’intérim hors CDI, les contrats en alternance hors CDI, les stages et les sans‑contrat.

Le sous-emploi recouvre les personnes ayant un emploi à temps partiel qui souhaitent travailler plus d’heures et qui sont disponibles pour le faire, qu’elles recherchent ou non un emploi.

Pour en savoir plus

« Bilan Formation‑Emploi 2023 », Insee Résultats, novembre 2023.

« Après un pic dû à la crise sanitaire, la part des jeunes ni en emploi, ni en études, ni en formation repart à la baisse », Insee Focus no 285, janvier 2023.

« Femmes et Hommes : une lente décrue des inégalités », in Femmes et hommes, l’égalité en question, coll. « Insee Références », édition 2022.

Formations et emploi, coll. « Insee Références », édition 2018.