En 2022, les prestations de protection sociale s’établissent à 32,2 % du PIB ; cette part demeure supérieure à celle de 2019 (31,2 %), avant l’épidémie de Covid-19. Les prestations versées augmentent de 1,7 % (après +2,6 % en 2021) (figure 1).

L’année 2022 est marquée par la suppression de dépenses exceptionnelles liées au Covid-19. Ainsi, les dépenses de santé s’accroissent plus modérément (+3,2 %) après une forte hausse en 2021 (+10,3 %). Cette hausse était principalement due au déploiement de la campagne de vaccination contre le Covid-19 et au rattrapage des dépenses de soins de ville. La baisse des dépenses de santé due à la disparition de ces mesures est compensée par une augmentation des dépenses de soins hospitaliers, portées par des mesures de revalorisation salariale, ainsi qu’une consommation accrue de médicaments.

En outre, les prestations liées à l’emploi baissent à nouveau fortement en 2022 (-20,7 % après -19,0 % en 2021), en lien avec la fin progressive du chômage partiel et du rebond de l’activité économique qui favorise l’emploi. Le nombre de bénéficiaires du chômage indemnisé baisse notamment de 11,7 % (après une baisse de 5,9 % en 2021) (figure 2).

À l’inverse, la forte inflation de 2022 contribue à l’augmentation des dépenses de protection sociale ; en 2022, les prix à la consommation ont nettement accéléré : +5,2 %, après +1,6 % en 2021. Pour atténuer les effets de l’inflation sur le pouvoir d’achat des ménages, les prestations sociales ont été revalorisées de façon anticipée au 1^er juillet 2022. Les prestations familiales augmentent ainsi de 5,4 % en 2022 et les prestations du risque vieillesse-survie de 4,3 %. Les prestations vieillesse-survie sont celles qui contribuent le plus à la hausse des prestations sociales en 2022, à hauteur de 1,9 %.

En réponse à la forte inflation, d’autres mesures exceptionnelles ciblées sur les plus modestes ont également été déployées (prime exceptionnelle de rentrée et chèque énergie exceptionnel, « opération bois » et « opération fioul »). Néanmoins, les prestations versées au titre de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale baissent de 4,5 % en 2022, du fait de l’extinction de l’indemnité inflation qui avait été mise en place en fin d’année 2021, et de la baisse des dépenses de RSA induite par la reprise de l’activité.

Les prestations logement, toujours affectées par les mesures législatives des années précédentes, diminuent de nouveau en 2022 (-1,8 %, après -5,7 % en 2021). Cette baisse est cependant moins marquée que les années précédentes en raison des revalorisations des prestations.

En 2022, l’ensemble des dépenses de protection sociale croît au même rythme que l’ensemble des prestations (+1,7 %). La contribution des autres dépenses (+2,8 %), qui avait été importante durant la crise de Covid-19 du fait de subventions de soutien à l’activité des professionnels de santé, redevient marginale en 2022.

Les ressources de la protection sociale continuent d’augmenter en 2022 (+5,0 %) (figure 3). Cette hausse résulte d’une forte augmentation des cotisations sociales et des impôts et taxes affectés qui sont soutenus par la bonne santé du marché du travail ainsi que par la hausse des prix et des revenus. Au total, le solde de la protection sociale redevient positif en 2022 (+11 milliards d’euros), après deux années de déficit record (-50 milliards d’euros en 2020 et -17 milliards d’euros en 2021). Ce redressement résulte d’une part de la forte croissance des ressources pour la deuxième année consécutive, et d’autre part de la hausse plus limitée des dépenses de protection sociale.