En France métropolitaine, d’après l’enquête Vécu et ressenti en matière de sécurité (VRS), 2,5 millions de personnes âgées de 18 à 74 ans déclarent avoir subi en 2021 des actes de vandalisme contre leur voiture (figure 1). Par ailleurs, 2,0 millions ont été victimes de débits frauduleux sur leur compte bancaire et 2,0 millions ont subi des injures (figure 2). Les vols et les tentatives de vol de deux-roues motorisés ainsi que les violences sexuelles physiques sont les faits les plus rarement déclarés : ils concernent respectivement 184 000 et 247 000 victimes en 2021.

Les femmes sont nettement plus nombreuses que les hommes parmi les victimes de violences sexuelles physiques (88 % en 2021) ou non physiques (86 %) et parmi les victimes de violences conjugales (76 %). Elles sont également plus nombreuses à déclarer avoir subi du harcèlement moral (63 %). En revanche, elles sont moins présentes parmi les victimes de menaces ou de vols avec violence ou menace (42 % dans les deux cas).

En 2022, les femmes se sentent plus souvent en insécurité que les hommes sur le lieu de résidence, que ce soit à leur domicile (15 % contre 10 %) ou plus largement dans leur quartier ou village (21 % contre 15 %) (figure 3). En particulier, il arrive à 27 % des femmes de renoncer à sortir seules de chez elles, contre 7 % des hommes seulement. Par ailleurs, elles se déclarent plus inquiètes à l’idée d’être victimes d’une atteinte à leur personne ou à leurs biens que les hommes. Entre les femmes et les hommes, la plus grande différence concerne la crainte d’être victime d’agression ou de harcèlement sexuels (29 points), ce qui fait écho aux atteintes déclarées. Malgré ce plus fort sentiment d’insécurité, les femmes se déclarent presque autant satisfaites de l’action des forces de sécurité intérieure que les hommes, tant au plan national (55 % contre 57 %) que local (50 % contre 54 %).

Quelle que soit l’atteinte individuelle considérée, les victimes sont relativement plus nombreuses parmi les jeunes que parmi l’ensemble de la population. En particulier, pour les violences sexuelles, la part des personnes se déclarant victimes parmi les personnes âgées de 18 à 24 ans est en 2021 de trois à cinq fois supérieure à celle des victimes parmi les personnes âgées de 18 à 74 ans. À l’inverse, les personnes âgées de 65 à 74 ans sont rarement victimes d’atteintes individuelles. Probablement en lien avec les atteintes subies, les plus jeunes déclarent plus souvent que l’ensemble de la population se sentir en insécurité dans leur quartier ou dans leur village et renoncer à sortir de chez eux (respectivement +6 et +7 points), ce qui n’est pas le cas des seniors. Par ailleurs, les personnes âgées de 18 à 24 ans sont plus inquiètes que les 65-74 ans à l’idée d’être victimes d’atteintes à la personne, en particulier d’agressions ou de harcèlement sexuels (37 % contre 9 %). En revanche, la peur d’être cambriolé concerne davantage les personnes âgées de 65 à 74 ans que les plus jeunes (54 % contre 35 %). À l’inverse des plus jeunes, les plus âgés sont plus souvent satisfaits de l’action des forces de sécurité intérieure (67 % contre 43 % pour leur action nationale).