Le niveau de diplôme de la population en âge de travailler augmente au fil des générations. En 2023, 11 % des 25-34 ans résidant en France (hors Mayotte) sont peu ou pas diplômés (au plus le brevet des collèges), contre 24 % des 55-64 ans. À l’inverse, ils sont beaucoup plus souvent titulaires du baccalauréat ou d’un diplôme du supérieur : 75 % contre 43 % des 55-64 ans. La différence est notamment marquée pour les diplômés du supérieur long : 40 % des 25-34 ans ont un niveau de diplôme de niveau au moins bac+3, contre 16 % des 55-64 ans.

Les jeunes femmes sont globalement plus diplômées que les jeunes hommes : 56 % des 25-34 ans sont diplômées du supérieur, contre 48 % des hommes (figure 1). Cet écart entre femmes et hommes est apparu au fil des générations : il est de 8 points pour les 25-34 ans, mais de 3 points pour les 55-64 ans. En bas de l'échelle des diplômes, parmi les personnes âgées de 25 à 34 ans, 10 % des femmes sont peu ou pas diplômées, contre 12 % des hommes ; l’écart est inversé parmi les 55-64 ans (26 % des femmes, contre 23 % des hommes).

La proportion de bacheliers dans une génération est de 80 % en 2023 (figure 2). Celle-ci a peu varié depuis 2017, à l’exception d’un pic en 2020 et 2021 dû aux modalités particulières d’organisation des examens durant la crise sanitaire. En 1985, cette part était de 29 % : au cours des trente années suivantes, la proportion de bacheliers dans une génération a quasiment triplé. Elle a augmenté de plus de 30 points entre 1985 et 1995, portée surtout par le baccalauréat général (contribuant pour +17 points). Elle s’est ensuite stabilisée avant de croître à nouveau au début des années 2010, notamment du fait de la réforme de la voie professionnelle (+14 points en tout entre 2010 et 2014, dont 10 points dus à l’augmentation du nombre de baccalauréats professionnels).

Le niveau de diplôme obtenu par les individus est très lié à celui de leurs parents. En 2021, 81 % des personnes âgées de 25 à 44 ans dont au moins l’un des parents est diplômé du supérieur détiennent un diplôme de l’enseignement supérieur (figure 3). Cette part est beaucoup plus faible parmi les personnes dont les parents sont peu ou pas diplômés : 30 %.

L’accès à l’enseignement supérieur s’est progressivement ouvert à tous les milieux sociaux, mais les disparités demeurent fortes selon l’origine sociale. En 2023, 76 % des personnes âgées de 25 à 44 ans dont les parents forment un ménage à dominante cadre ou intermédiaire au sens de la PCS Ménage sont diplômées du supérieur. Cette part n’atteint que 27 % pour les personnes dont les parents composent un ménage à dominante ouvrière ou inactive n’ayant jamais travaillé. Le différentiel d’accès à l’enseignement supérieur selon l’origine sociale est encore plus important pour les diplômes de niveau au moins bac+5 : la part des individus titulaires est six fois plus élevée parmi les enfants des ménages à dominante cadre ou intermédiaire (38 %) que parmi les enfants des ménages à dominante ouvrière ou n’ayant jamais travaillé (6 %).