France, portrait social Édition 2024

Cet ouvrage rassemble trois analyses des discriminations ressenties et vécues par différents groupes de personnes. Par ailleurs, deux dossiers analysent le niveau de vie des ménages en 2023, année encore marquée par une forte inflation. Enfin, une quarantaine de fiches synthétiques dressent le panorama social de la France.

Insee Références
Paru le :Paru le21/11/2024
France, portrait social- Novembre 2024
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Mobilité sociale

Insee Références

Paru le :21/11/2024

En 2015, 65 % des hommes de nationalité française âgés de 35 à 59 ans relèvent d’un différent de celui de leur père, selon l’ (figure 1). Ce taux de est resté globalement stable depuis 40 ans (64 % en 1977, 67 % en 1993). La nature de la mobilité sociale a en revanche évolué. Elle est de moins en moins liée à l’évolution de la structure du marché du travail. Le déclin de l’emploi agricole et l’extension du salariat ayant ralenti au milieu des années 1970, la mobilité (notamment entre indépendants et salariés) ne concerne plus que 23 % des hommes en 2015, contre 33 % en 1977. Les trajectoires et entre groupes de salariés sont toutes deux plus fréquentes, mais les déclassements sociaux se sont davantage accrus. En 2015, 28 % des hommes occupent une position sociale plus élevée que celle de leur père et 15 % une position inférieure, contre respectivement 23 % et 7 % en 1977.

Figure 1a – Mobilité sociale observée des hommes comparés à leur père de 1977 à 2015

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Figure 1a – Mobilité sociale observée des hommes comparés à leur père de 1977 à 2015 (en %) - Lecture : En 2015, par rapport à leur père, 27,6 % des hommes ont une mobilité sociale ascendante.
Mobilité et immobilité sociale 1977 1985 1993 2003 2015
Immobilité sociale 36,1 33,8 32,6 33,6 34,8
Mobilité sociale 63,8 66,2 67,4 66,4 65,2
Non verticale 33,2 31,9 27,4 24,7 22,6
Ascendante 23,5 26,6 30,3 30,8 27,6
Descendante 7,2 7,7 9,7 10,9 15,0
  • Lecture : En 2015, par rapport à leur père, 27,6 % des hommes ont une mobilité sociale ascendante.
  • Champ : France métropolitaine, hommes de nationalité française en emploi ou ayant travaillé, âgés de 35 à 59 ans au 31 décembre de l’année d’enquête.
  • Source : Insee, enquêtes Formation et qualification professionnelle (FQP) 1977, 1985, 1993, 2003 et 2014-2015.

Figure 1a – Mobilité sociale observée des hommes comparés à leur père de 1977 à 2015

  • Lecture : En 2015, par rapport à leur père, 27,6 % des hommes ont une mobilité sociale ascendante.
  • Champ : France métropolitaine, hommes de nationalité française en emploi ou ayant travaillé, âgés de 35 à 59 ans au 31 décembre de l’année d’enquête.
  • Source : Insee, enquêtes Formation et qualification professionnelle (FQP) 1977, 1985, 1993, 2003 et 2014-2015.

En 2015, 71 % des femmes de nationalité française âgées de 35 à 59 ans ne relèvent pas du même groupe socioprofessionnel que leur mère. Ce taux de mobilité sociale a progressé de 11 points en 40 ans, principalement entre 1977 et 1993. Les trajectoires sociales des femmes par rapport à leur mère, nettement plus favorables que celles des hommes par rapport à leur père, reflètent l’amélioration de leur place sur le marché du travail. En 2015, la mobilité sociale ascendante des femmes comparées à leur mère (40 %) est beaucoup plus fréquente que la mobilité descendante (12 %) ; en 1977, elle était de 17 %, contre 6 %. La mobilité non verticale des femmes a, quant à elle, reculé davantage que celle des hommes, passant de 37 % en 1977 à 19 % en 2015. En 2015, la mobilité sociale reste toutefois la plus forte pour les filles de non-salariées (figure 2).

Figure 2a – Mobilité sociale des hommes selon le groupe socioprofessionnel de leur père de 1977 à 2015

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Figure 2a – Mobilité sociale des hommes selon le groupe socioprofessionnel de leur père de 1977 à 2015 (en %) - Lecture : En 2015, 77,9 % des hommes ayant un père employé ou ouvrier peu qualifié relèvent d’un groupe socioprofessionnel différent de celui de leur père.
Groupe socioprofessionnel du père 1977 1985 1993 2003 2015
Agriculteurs exploitants 63,5 68,1 74,8 72,6 73,3
Artisans, commerçants et chefs d’entreprise 71,4 72,2 72,1 79,4 79,4
Cadres et professions intellectuelles supérieures 48,7 42,7 48,7 47,9 51,0
Professions intermédiaires 61,0 67,4 66,4 66,7 68,9
Employés et ouvriers qualifiés 54,4 57,0 58,0 56,6 57,4
Employés et ouvriers peu qualifiés 75,1 82,6 85,0 83,1 77,9
  • Lecture : En 2015, 77,9 % des hommes ayant un père employé ou ouvrier peu qualifié relèvent d’un groupe socioprofessionnel différent de celui de leur père.
  • Champ : France métropolitaine, hommes de nationalité française en emploi ou ayant travaillé, âgés de 35 à 59 ans au 31 décembre de l’année d’enquête.
  • Source : Insee, enquêtes Formation et qualification professionnelle (FQP) 1977, 1985, 1993, 2003 et 2014-2015.

Figure 2a – Mobilité sociale des hommes selon le groupe socioprofessionnel de leur père de 1977 à 2015

  • Lecture : En 2015, 77,9 % des hommes ayant un père employé ou ouvrier peu qualifié relèvent d’un groupe socioprofessionnel différent de celui de leur père.
  • Champ : France métropolitaine, hommes de nationalité française en emploi ou ayant travaillé, âgés de 35 à 59 ans au 31 décembre de l’année d’enquête.
  • Source : Insee, enquêtes Formation et qualification professionnelle (FQP) 1977, 1985, 1993, 2003 et 2014-2015.

Les mobilités ascendantes sont plus fréquentes depuis les échelons inférieurs de l’échelle sociale. Toutefois, elles se font le plus souvent vers les positions sociales les plus proches. En 2023, selon l’, 40 % des fils de père employé ou ouvrier peu qualifié sont devenus employés ou ouvriers qualifiés, mais seuls 13 % d’entre eux sont cadres (figure 3). De même, 32 % des filles de mère employée ou ouvrière peu qualifiée sont employées ou ouvrières qualifiées, mais seulement 10 % d’entre elles sont cadres. La transmission des inégalités entre générations reste importante : les hommes ayant un père cadre sont 3,1 fois plus souvent cadres que ceux dont le père est employé ou ouvrier qualifié. Les femmes ayant une mère cadre le sont 2,4 fois plus souvent. En 2023, la mobilité sociale ascendante des femmes par rapport à leur mère (43 %) reste beaucoup plus élevée que par rapport à leur père (25 %) et plus élevée que celle des hommes par rapport à leur père (29 %). La structure des professions étant encore plus éloignée entre les hommes et leurs mères, la mobilité sociale ascendante des hommes par rapport à leur mère est la plus forte (50 %).

Figure 3a – Destinées sociales des hommes selon le groupe socioprofessionnel du père en 2023

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Figure 3a – Destinées sociales des hommes selon le groupe socioprofessionnel du père en 2023 (en %) - Lecture : En 2023, 11,2 % des hommes ayant un père agriculteur exploitant sont artisans, commerçants ou chefs d’entreprise.
Groupe socioprofessionnel du père Groupe socioprofessionnel de l'homme
Agriculteurs exploitants Artisans, commerçants et chefs d’entreprise Cadres et professions intellectuelles supérieures Professions intermédiaires Employés et ouvriers qualifiés Employés et ouvriers peu qualifiés Ensemble
Agriculteurs exploitants 29,3 11,2 12,6 17,7 19,8 9,3 100
Artisans, commerçants et chefs d’entreprise 0,6 20,4 26,8 21,6 25,1 5,6 100
Cadres et professions intellectuelles supérieures 0,7 7,6 53,8 22,3 11,4 4,2 100
Professions intermédiaires 0,6 7,1 34,1 31,1 19,8 7,3 100
Employés et ouvriers qualifiés 0,6 7,4 17,2 25,7 38,2 11,0 100
Employés et ouvriers peu qualifiés 1,1 6,6 12,6 21,1 39,9 18,8 100
Ensemble 2,4 9,1 27,1 24,4 27,7 9,3 100
  • Note : En raison des arrondis à 0,1 près, le total ne fait pas toujours 100,0.
  • Lecture : En 2023, 11,2 % des hommes ayant un père agriculteur exploitant sont artisans, commerçants ou chefs d’entreprise.
  • Champ : France, hommes de nationalité française, en emploi ou ayant travaillé, âgés de 35 à 59 ans au 31 décembre de l'année d'enquête.
  • Source : Insee, enquête Emploi 2023.

Figure 3a – Destinées sociales des hommes selon le groupe socioprofessionnel du père en 2023

  • Lecture : En 2023, 11,2 % des hommes ayant un père agriculteur exploitant sont artisans, commerçants ou chefs d’entreprise.
  • Champ : France, hommes de nationalité française, en emploi ou ayant travaillé, âgés de 35 à 59 ans au 31 décembre de l'année d'enquête.
  • Source : Insee, enquête Emploi 2023.

Définitions

Le groupe socioprofessionnel correspond au premier niveau de la nomenclature des professions et catégories socioprofessionnelles. Les employés et les ouvriers sont regroupés, puis distingués selon qu’ils sont qualifiés ou peu qualifiés.

L'enquête sur la formation et la qualification professionnelle (FQP) a été réalisée huit fois, en 1964, 1970, 1977, 1985, 1993, 2003 et 2014-2015. Elle a longtemps constitué une des principales sources d’information sur la mobilité professionnelle, la mobilité sociale et les relations entre la formation initiale et professionnelle, l’emploi et les salaires.

La mobilité sociale désigne les situations où une personne relève d’un groupe socioprofessionnel différent de celui du parent auquel elle est comparée. Lorsqu’il s’agit de groupes de salariés, la mobilité est dite ascendante si la position sociale du fils ou de la fille est jugée supérieure à celle du parent, descendante si elle est jugée inférieure. La mobilité sociale est dite non verticale lorsqu’elle a lieu entre des groupes socioprofessionnels difficilement hiérarchisables, principalement quand l’un est salarié et l’autre non-salarié.

L'enquête Emploi, sur l’emploi, le chômage et l’inactivité, vise à observer le marché du travail de manière structurelle et conjoncturelle. C’est la seule source fournissant une mesure des concepts d’activité, de chômage et d’emploi tels qu’ils sont définis par le Bureau international du travail (BIT). Elle s’inscrit dans le cadre des enquêtes Forces de travail définies au niveau européen (Labour Force Survey).