En 2023, l’espérance de vie à la naissance est de 85,7 ans pour les femmes et de 80,0 ans pour les hommes en France (figure 1). C’est l’une des plus élevées de l’Union européenne. En 2020, les espérances de vie ont baissé du fait du Covid-19, avant d’augmenter à nouveau légèrement en 2021 et 2022, et plus fortement en 2023, parvenant à un niveau supérieur à celui de 2019, de 0,1 an chez les femmes et 0,3 an chez les hommes.

Dans les conditions de morbidité et de mortalité de 2022, l’espérance de vie sans incapacité (EVSI) à la naissance se situe à 65,3 ans pour les femmes et à 63,8 ans pour les hommes. L’EVSI à la naissance augmente fortement en 2021 puis baisse en 2022 pour retrouver un niveau proche de celui de 2020. L’évolution ultérieure déterminera si cette baisse permet de revenir au rythme antérieur de lente croissance, perturbé par la crise sanitaire, ou bien amorce une nouvelle tendance.

La part des personnes se déclarant limitées depuis au moins six mois, fortement ou non, dans les activités que les gens font habituellement, augmente nettement avec l’âge. En 2022, parmi les personnes âgées de 45 à 54 ans vivant à domicile, 18,0 % des hommes et 25,7 % des femmes déclarent une limitation (figure 2). Parmi les personnes de 85 ans ou plus, cette proportion est multipliée par 4,1 chez les hommes, et par 2,7 chez les femmes. Enfin, une personne sur cinq vivant à domicile se déclare fortement limitée entre 75 et 84 ans, et plus d’une sur trois au-delà.

Parmi les jeunes femmes âgées de 10 à 24 ans, les hospitalisations relatives aux gestes auto-infligés (tentatives de suicide et autoagressions) sont en forte hausse depuis 2021, révélant une évolution préoccupante de leur santé mentale. Ainsi, en médecine, chirurgie et obstétrique, pour 100 000 jeunes femmes âgées de 10 à 24 ans, le taux d’hospitalisation pour ce motif passe de 223 en 2020 à 362 en 2023, contre 85 à 93 pour 100 000 parmi les hommes du même âge (figure 3). Les hospitalisations de jeunes femmes pour gestes auto-infligés en psychiatrie augmentent aussi fortement, avec un taux passant de 36 pour 100 000 en 2020 à 80 pour 100 000 en 2023.

673 190 personnes résidant en France sont décédées en France en 2022, toutes causes confondues, soit un taux de mortalité standardisé de 887 pour 100 000 habitants (figure 4). Troisième cause de décès en 2020 et 2021, le Covid-19 devient la sixième cause et représente 6 % des décès en 2022, loin derrière les tumeurs qui engendrent 25 % des décès (242 décès pour 100 000 habitants), les maladies cardio-neurovasculaires qui occasionnent 21 % des décès (178 décès pour 100 000 habitants), les symptômes et états morbides mal définis et les causes externes de morbidité et mortalité. Les maladies cardio-neurovasculaires sont responsables de plus de décès chez les femmes (74 368) que chez les hommes (65 805) : ces pathologies sont en effet la première cause de décès des personnes âgées, et les femmes sont surreprésentées aux âges élevés. Toutefois, les taux de mortalité standardisés sont toujours plus élevés parmi les hommes que parmi les femmes : à âge donné, le risque de décès des hommes, pour toutes les causes de décès, est supérieur à celui des femmes.