France, portrait social Édition 2024
Cet ouvrage rassemble trois analyses des discriminations ressenties et vécues par différents groupes de personnes. Par ailleurs, deux dossiers analysent le niveau de vie des ménages en 2023, année encore marquée par une forte inflation. Enfin, une quarantaine de fiches synthétiques dressent le panorama social de la France.
Perte d’autonomie
Insee Références
Paru le :21/11/2024
Au 1er janvier 2024, 14,7 millions de personnes résidant en France ont 65 ans ou plus, soit 22 % de la population. Cette proportion place la France au niveau de la moyenne de l’Union européenne. Elle a augmenté de 5 points en 20 ans. La part des femmes dans la population s’élève avec l’âge du fait de leur plus grande longévité : 53 % à 65 ans, 61 % à 85 ans et 76 % à 95 ans.
Hormis les centenaires, les seniors vivent le plus souvent dans un logement ordinaire (figure 1). Davantage touchées par le veuvage, les femmes résident plus souvent seules à leur domicile que les hommes. L’écart est d’autant plus important que l’âge est avancé : en 2021, à 65 ans, 30 % des femmes vivent seules dans un logement ordinaire, contre 21 % des hommes ; à 85 ans, c’est le cas de 54 % d’entre elles, contre 24 % des hommes. Les hommes vivent majoritairement en couple dans un logement ordinaire : 73 % à 65 ans et encore 65 % à 85 ans. Ils vivent deux fois moins souvent que les femmes avec leurs enfants ou d’autres personnes qu’un conjoint. Vivre hors d’un logement ordinaire (à ces âges, essentiellement en Ehpad ou dans un établissement médical) est d’autant plus fréquent que l’âge augmente : à 80 ans, 4 % des femmes et 3 % des hommes sont dans cette situation ; à 95 ans, 41 % des femmes et 26 % des hommes. Plus fréquente pour les hommes, la vie en couple peut favoriser leur maintien à domicile.
tableauFigure 1a – Lieu de résidence et mode de cohabitation des femmes âgées de 65 ans ou plus en 2021
Âge en années révolues | Dans un logement ordinaire, en couple | Dans un logement ordinaire, seules | Dans un logement ordinaire, non en couple, vivant avec d’autres personnes (y compris enfants) | Hors logement ordinaire |
---|---|---|---|---|
65 | 61,8 | 29,5 | 7,8 | 0,9 |
66 | 61,3 | 30,3 | 7,6 | 0,8 |
67 | 61,1 | 31,0 | 7,1 | 0,9 |
68 | 60,1 | 32,0 | 7,0 | 1,0 |
69 | 59,7 | 32,7 | 6,7 | 1,0 |
70 | 58,8 | 33,5 | 6,5 | 1,2 |
71 | 57,9 | 34,5 | 6,4 | 1,2 |
72 | 56,6 | 35,4 | 6,7 | 1,3 |
73 | 55,4 | 36,6 | 6,6 | 1,4 |
74 | 53,9 | 37,7 | 6,5 | 1,9 |
75 | 52,8 | 38,7 | 6,7 | 1,9 |
76 | 50,3 | 40,1 | 7,2 | 2,3 |
77 | 48,4 | 41,4 | 7,5 | 2,7 |
78 | 46,4 | 42,7 | 7,5 | 3,4 |
79 | 44,0 | 44,6 | 7,7 | 3,7 |
80 | 41,5 | 46,0 | 8,2 | 4,3 |
81 | 38,2 | 48,1 | 8,5 | 5,1 |
82 | 35,1 | 50,2 | 8,6 | 6,2 |
83 | 32,6 | 51,4 | 8,8 | 7,2 |
84 | 29,4 | 52,9 | 9,3 | 8,4 |
85 | 26,1 | 54,4 | 9,5 | 10,0 |
86 | 23,0 | 55,2 | 9,8 | 12,1 |
87 | 19,8 | 56,4 | 9,6 | 14,3 |
88 | 16,8 | 56,9 | 9,8 | 16,5 |
89 | 14,1 | 56,6 | 10,1 | 19,3 |
90 | 11,5 | 55,8 | 9,9 | 22,8 |
91 | 9,5 | 54,8 | 9,9 | 25,9 |
92 | 7,1 | 53,2 | 10,1 | 29,6 |
93 | 5,7 | 51,6 | 10,0 | 32,7 |
94 | 4,5 | 49,1 | 9,7 | 36,7 |
95 | 3,5 | 45,6 | 10,0 | 40,9 |
96 | 2,6 | 43,9 | 10,7 | 42,8 |
97 | 1,8 | 41,1 | 10,3 | 46,8 |
98 | 1,5 | 38,0 | 11,0 | 49,5 |
99 | 1,5 | 36,8 | 11,6 | 50,1 |
100 ou plus | 1,5 | 32,6 | 12,1 | 53,8 |
- Lecture : En 2021, 41,5 % des femmes âgées de 80 ans vivent en couple dans un logement ordinaire.
- Champ : France hors Mayotte, femmes âgées de 65 ans ou plus.
- Source : Insee, recensement de la population 2021 (exploitation complémentaire).
graphiqueFigure 1a – Lieu de résidence et mode de cohabitation des femmes âgées de 65 ans ou plus en 2021

- Lecture : En 2021, 41,5 % des femmes âgées de 80 ans vivent en couple dans un logement ordinaire.
- Champ : France hors Mayotte, femmes âgées de 65 ans ou plus.
- Source : Insee, recensement de la population 2021 (exploitation complémentaire).
L’avancée en âge augmente le risque de perte d’autonomie. Celle-ci découle naturellement d’une dégradation de l’état de santé des personnes, mais dépend également de leur environnement – aménagement du logement par exemple – pour faire face aux limitations fonctionnelles et aux restrictions d’activité qu’elles subissent.
Fin 2022, 9 % des 65 ans ou plus bénéficient de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA). Cette part augmente rapidement à partir de 75 ans : de 3 % entre 70 et 74 ans, elle passe à 5 % pour les 75‑79 ans, 12 % pour les 80‑84 ans, 24 % pour les 85‑89 ans, 44 % pour les 90‑94 ans et 74 % pour les 95 ans ou plus. Aux âges avancés, les femmes sont beaucoup plus fréquemment dans des situations de dépendance reconnues que les hommes, puisque 14 % d’entre elles perçoivent l’APA entre 80 et 84 ans, 27 % entre 85 et 89 ans et 54 % après 90 ans, contre respectivement 9 %, 18 % et 42 % des hommes (figure 2).
tableauFigure 2 – Part des bénéficiaires de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA), selon le sexe et l’âge, en décembre 2022
Âge | Sexe | Type d'APA | Ensemble | |
---|---|---|---|---|
APA à domicile | APA en établissement | |||
65-69 ans | Femmes | 1,1 | 0,4 | 1,5 |
Hommes | 0,9 | 0,5 | 1,4 | |
70-74 ans | Femmes | 2,2 | 0,8 | 3,0 |
Hommes | 1,6 | 0,8 | 2,4 | |
75-79 ans | Femmes | 4,5 | 1,8 | 6,3 |
Hommes | 2,8 | 1,4 | 4,3 | |
80-84 ans | Femmes | 9,4 | 4,5 | 13,9 |
Hommes | 5,8 | 2,9 | 8,8 | |
85-89 ans | Femmes | 16,9 | 10,4 | 27,2 |
Hommes | 11,5 | 6,5 | 18,0 | |
90 ans ou plus | Femmes | 24,9 | 29,5 | 54,4 |
Hommes | 21,9 | 20,2 | 42,0 |
- Lecture : En décembre 2022, parmi les femmes âgées de 90 ans ou plus, 24,9 % bénéficient de l’APA à domicile et 29,5 % bénéficient de l’APA en établissement. Au total, 54,4 % des femmes âgées de 90 ans ou plus bénéficient de l’APA.
- Champ : France hors Mayotte, personnes âgées de 65 ans ou plus.
- Sources : Drees, enquête Aide sociale ; Insee, estimations de population au 1er janvier 2023 (données provisoires arrêtées fin 2023).
graphiqueFigure 2 – Part des bénéficiaires de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA), selon le sexe et l’âge, en décembre 2022

- Lecture : En décembre 2022, parmi les femmes âgées de 90 ans ou plus, 24,9 % bénéficient de l’APA à domicile et 29,5 % bénéficient de l’APA en établissement. Au total, 54,4 % des femmes âgées de 90 ans ou plus bénéficient de l’APA.
- Champ : France hors Mayotte, personnes âgées de 65 ans ou plus.
- Sources : Drees, enquête Aide sociale ; Insee, estimations de population au 1er janvier 2023 (données provisoires arrêtées fin 2023).
À tout âge, les bénéficiaires de l’APA à domicile sont plus nombreux que ceux de l’APA en établissement, excepté pour les femmes âgées de 90 ans ou plus. Par ailleurs, 57 % des bénéficiaires de l’APA en établissement et 20 % des bénéficiaires de l’APA à domicile sont fortement dépendants (classés dans les groupes iso‑ressources 1 et 2) (figure 3).
tableauFigure 3a – Répartition des bénéficiaires de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) en établissement selon le groupe iso‑ressources (GIR) en décembre 2022
Âge | Groupe iso-ressources | Ensemble | |||
---|---|---|---|---|---|
GIR 1 | GIR 2 | GIR 3 | GIR 4 | ||
65-69 ans | 8,4 | 42,4 | 19,8 | 29,4 | 100,0 |
70-74 ans | 9,7 | 45,8 | 18,9 | 25,7 | 100,0 |
75-79 ans | 10,4 | 48,6 | 18,2 | 22,8 | 100,0 |
80-84 ans | 10,8 | 48,6 | 18,2 | 22,3 | 100,0 |
85-89 ans | 10,6 | 46,7 | 18,3 | 24,4 | 100,0 |
90-94 ans | 10,3 | 45,8 | 18,6 | 25,3 | 100,0 |
95 ans ou plus | 12,5 | 46,2 | 17,8 | 23,6 | 100,0 |
Ensemble | 10,8 | 46,6 | 18,3 | 24,3 | 100,0 |
- Lecture : En décembre 2022, 10,8 % des bénéficiaires de l’APA en établissement sont classés en GIR 1.
- Champ : France hors Mayotte, personnes âgées de 65 ans ou plus.
- Source : Drees, enquête Aide sociale.
graphiqueFigure 3a – Répartition des bénéficiaires de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) en établissement selon le groupe iso‑ressources (GIR) en décembre 2022

- Lecture : En décembre 2022, 10,8 % des bénéficiaires de l’APA en établissement sont classés en GIR 1.
- Champ : France hors Mayotte, personnes âgées de 65 ans ou plus.
- Source : Drees, enquête Aide sociale.
Définitions
Un logement ordinaire est un logement défini par opposition à un logement en résidence offrant des services spécifiques (résidences pour personnes âgées, pour étudiants, de tourisme, à vocation sociale, pour personnes handicapées…).
L’allocation personnalisée d’autonomie (APA) est une prestation qui permet de financer les dépenses d’aide auxquelles font face les personnes de 60 ans ou plus en perte d’autonomie. Sont distinguées l’APA à domicile, pour les personnes vivant dans leur domicile, en accueil familial ou en résidence autonomie et l’APA en établissement, ouverte aux personnes classées dans les GIR 1 à 4, pour les personnes âgées résidant en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) ou en unité de soins longue durée.
Le groupe iso‑ressources (GIR) est un indicateur du degré de perte d’autonomie, allant de 1 (personnes les plus dépendantes) à 6 (personnes les plus autonomes) et résultant de l’évaluation par un professionnel (médecin, infirmier ou travailleur social) du besoin d’aide pour les actes essentiels de la vie quotidienne.
Pour en savoir plus
"Ouvrir dans un nouvel ongletL'aide sociale aux personnes âgées ou handicapées", coll. « Panoramas de la Drees – Social », édition 2024.
« Ouvrir dans un nouvel ongletDes résidents de plus en plus âgés et dépendants dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées », Études et résultats no 1237, Drees, juillet 2022.
« En 2019, 1,6 million de personnes vivent en communauté : Ehpad, internat, foyer de travailleurs... », Insee Première no 1906, juin 2022.
« Ouvrir dans un nouvel ongletL’aide et l’action sociales en France – perte d’autonomie, handicap, protection de l’enfance et insertion », coll. « Panoramas de la Drees – Social », édition 2022.
« De 2,8 millions de seniors en 1870 en France à 21,9 millions en 2070 ? », in France, portrait social, coll. « Insee Références », édition 2018.