Revenus et patrimoine des ménages Édition 2021
L'Insee présente avec Revenus et patrimoine des ménages les principaux indicateurs et des analyses sur les inégalités monétaires, la pauvreté et le patrimoine des ménages.
Patrimoine des ménages en comptabilité nationale
Insee Références
Paru le :27/05/2021
Fin 2019, le patrimoine net des ménages s’établit à 12 423 milliards d’euros, soit 9,0 années de leur revenu disponible net (RDN) (figure 1). Leurs actifs se composent à 59 % d’actifs non financiers (figure 2), essentiellement immobiliers, et à 41 % d’actifs financiers. Ils atteignent au total 14 155 milliards d’euros fin 2019, tandis que leurs passifs s’élèvent à 1 732 milliards d’euros, soit 12 % du total des actifs.
tableauFigure 1 - Patrimoine net des ménages
Actifs non financiers | Actifs financiers | Passifs financiers | Patrimoine net | |
---|---|---|---|---|
1998 | 3,1 | 3,0 | 0,8 | 5,3 |
1999 | 3,3 | 3,3 | 0,8 | 5,8 |
2000 | 3,4 | 3,2 | 0,8 | 5,9 |
2001 | 3,6 | 3,0 | 0,8 | 5,8 |
2002 | 3,9 | 2,9 | 0,8 | 5,9 |
2003 | 4,4 | 3,0 | 0,9 | 6,5 |
2004 | 4,9 | 3,1 | 0,9 | 7,1 |
2005 | 5,5 | 3,2 | 0,9 | 7,8 |
2006 | 5,9 | 3,4 | 1,0 | 8,2 |
2007 | 6,0 | 3,4 | 1,0 | 8,3 |
2008 | 5,6 | 3,1 | 1,0 | 7,6 |
2009 | 5,5 | 3,3 | 1,1 | 7,7 |
2010 | 5,8 | 3,4 | 1,2 | 8,1 |
2011 | 6,0 | 3,4 | 1,2 | 8,2 |
2012 | 5,9 | 3,5 | 1,1 | 8,2 |
2013 | 5,9 | 3,6 | 1,1 | 8,3 |
2014 | 5,7 | 3,7 | 1,1 | 8,3 |
2015 | 5,7 | 3,9 | 1,2 | 8,4 |
2016 | 5,8 | 4,0 | 1,2 | 8,6 |
2017 | 5,9 | 4,1 | 1,2 | 8,8 |
2018 | 6,0 | 3,9 | 1,2 | 8,7 |
2019 | 6,0 | 4,2 | 1,2 | 9,0 |
- Lecture : fin 2019, le patrimoine net des ménages représente l’équivalent de 9 années de leur revenu disponible net.
- Champ : France.
- Sources : Insee et Banque de France, comptes nationaux base 2014.
graphiqueFigure 1 - Patrimoine net des ménages
tableauFigure 2 - Patrimoine des ménages en 2019 et évolution 2018-2019
Patrimoine fin 2019 | Évolution 2018-2019 | Évolution 2018-2019 (en %) | |||
---|---|---|---|---|---|
Flux nets¹ | Réévaluations et autres changements de volume | Ensemble | |||
Actifs non financiers (ANF) | 8 374 | 52 | 286 | 338 | 4,2 |
Constructions et terrains bâtis | 7 666 | 53 | 243 | 296 | 4,0 |
Logements | 3 923 | 55 | 40 | 95 | 2,5 |
Autres bâtiments et génie civil | 139 | -2 | 3 | 1 | 0,7 |
Terrains bâtis | 3 604 | 0 | 200 | 200 | 5,9 |
Autres terrains | 494 | -3 | 45 | 42 | 9,3 |
Objets de valeur | 142 | 1 | -2 | -1 | -0,7 |
Autres actifs non financiers | 72 | 1 | 0 | 1 | 1,2 |
Actifs financiers (AF) | 5 781 | 163 | 320 | 483 | 9,1 |
Numéraire et dépôts | 1 571 | 83 | 0 | 83 | 5,6 |
Actions et parts de fonds d'investissement | 1 625 | 6 | 195 | 201 | 14,1 |
Systèmes d'assurances et de garanties | 2 181 | 49 | 127 | 176 | 8,8 |
Autres actifs financiers | 404 | 25 | -2 | 23 | 6,0 |
Passifs financiers (PF) | 1 732 | 104 | -3 | 101 | 6,2 |
Patrimoine net = (ANF) + (AF) – (PF) | 12 423 | 111 | 609 | 720 | 6,1 |
- 1. Acquisitions moins cessions diminuées de la consommation de capital fixe (CCF).
- Champ : France.
- Sources : Insee et Banque de France, comptes nationaux base 2014.
Le patrimoine net des ménages s’est fortement accru depuis la fin des années 1990. En effet, les actifs non financiers sont passés de 3,1 années de RDN fin 1998 à 6,0 années fin 2019. Cette hausse s’est faite essentiellement sur la décennie 1998-2007, en raison du dynamisme des prix des logements et terrains bâtis (92 % des actifs non financiers). En 2008, le patrimoine immobilier des ménages a reculé de 3,8 % et leur patrimoine net de 6,4 %. Après une courte reprise en 2010 et 2011, les prix de l’immobilier ont baissé de 2012 à 2014, puis augmenté de nouveau à partir de 2016. Ainsi, le patrimoine net des ménages accélère : + 6,1 % en 2019, après + 2,1 % en 2018.
L’essentiel des plus values immobilières étant affectées aux terrains bâtis, la part de ces derniers dans le total formé par les logements, les bâtiments non résidentiels et les terrains bâtis est passée de moins de 20 % fin 1998 à plus de 50 % fin 2007 ; depuis, elle oscille entre 45 % et 50 %, elle est de 47 % fin 2019 (figure 3). Leur valeur s’élève ainsi à 3 604 milliards d’euros fin 2019, soit 2,6 années de RDN. Les terrains non bâtis possédés par les ménages (terrains cultivés, autres terrains et plans d’eau) sont valorisés pour un total de 494 milliards d’euros ; les objets de valeur et autres actifs non financiers représentent des montants plus faibles.
tableauFigure 3 - Part des terrains bâtis dans l’ensemble du patrimoine immobilier
1998 | 17,7 |
---|---|
1999 | 23,4 |
2000 | 27,6 |
2001 | 30,7 |
2002 | 35,4 |
2003 | 40,6 |
2004 | 46,4 |
2005 | 50,8 |
2006 | 52,5 |
2007 | 52,6 |
2008 | 48,3 |
2009 | 47,3 |
2010 | 49,5 |
2011 | 49,4 |
2012 | 47,8 |
2013 | 46,4 |
2014 | 44,6 |
2015 | 44,5 |
2016 | 44,9 |
2017 | 45,6 |
2018 | 46,2 |
2019 | 47,0 |
- Lecture : fin 2019, les terrains bâtis représentent 47 % de la valeur du patrimoine immobilier des ménages.
- Champ : France.
- Sources : Insee et Banque de France, comptes nationaux base 2014.
graphiqueFigure 3 - Part des terrains bâtis dans l’ensemble du patrimoine immobilier
Les actifs financiers ont augmenté à un rythme moins soutenu, leur valeur étant passée de 3,0 à 4,2 années de RDN entre 1998 et 2019. Leur croissance a été interrompue par l’éclatement de la bulle internet au début des années 2000 puis par la crise financière de 2008. Leur valeur exprimée en années de RDN est ainsi restée quasi inchangée entre 1998 et 2008, puis elle a progressé, sauf en 2018 avec le retournement passager des cours boursiers. Au total, ils augmentent de 9,1 % en 2019 après un repli de 1,3 %.
La composition des actifs financiers détenus par les ménages a considérablement évolué au cours de cette période : les parts du numéraire et des dépôts et des actions et parts de fonds d’investissement ont décru (en baisse de 6 points chacune, passées respectivement de 33 % en 1998 à 27 % en 2019 et de 34 % à 28 %) au profit de celle des systèmes d’assurances, de pensions et de garanties standards (principalement des contrats d’assurance-vie), passée de 25 % en 1998 à 38 % en 2019.
Fin 2019, les passifs financiers des ménages s’élèvent à 1 732 milliards d’euros, soit l’équivalent de 1,2 année de RDN. Leur valeur rapportée au RDN s’est stabilisée depuis le début des années 2010 ; elle avait davantage progressé au cours des années 2000 en raison des emprunts souscrits pour des logements toujours plus chers. L’endettement de long terme des ménages représente ainsi 83 % de leurs passifs financiers et demeure en hausse rapide dans un contexte de taux bas (+ 6,2 % en 2019). Après avoir diminué sans discontinuer entre 2008 et 2017, leur endettement de court terme repart à la hausse en 2018 et accélère en 2019 (+ 6,0 %).
Définitions
Le revenu disponible net (RDN) correspond au revenu disponible brut (RDB) des ménages diminué de la dépréciation du capital. Le revenu disponible net des ménages est économiquement plus pertinent pour l’analyse de leur patrimoine et le calcul des ratios patrimoine/revenu, car il retrace le revenu effectivement utilisable soit pour la consommation, soit pour l’accroissement du patrimoine (via l’épargne nette).
Actifs (patrimoine) : biens possédés par le ménage, qu’ils soient financiers, immobiliers, professionnels ou d’une autre nature (biens durables, véhicules, bijoux, oeuvres d’art, etc.), soit tout ce qui relève du patrimoine matériel, négociable et transmissible des ménages.
Patrimoine net : montant total des actifs détenus par un ménage (patrimoine brut) duquel est déduit le montant du capital qu’il doit encore au titre des emprunts qu’il a souscrits (contractés pour acquérir un bien immobilier, un bien d’équipement ou pour tout autre motif personnel ou professionnel).
Étudier le patrimoine brut revient à attribuer aux ménages, dès la signature d'un achat, sa valeur totale et donc à anticiper le patrimoine net dont ils disposeront plus tard. Le patrimoine net représente le patrimoine effectivement détenu au moment de l'enquête, mais observer le patrimoine brut permet de mieux comprendre les comportements de consommation des ménages.
Revenu disponible brut (RDB, comptabilité nationale) : revenu dont disposent les ménages pour consommer ou investir, après opérations de redistribution. Il comprend l’ensemble des revenus d’activité (rémunérations salariales y compris cotisations légalement à la charge des employeurs, revenu mixte des non-salariés), des revenus de la propriété (intérêts, dividendes, revenus d’assurance vie,etc.) et des revenus fonciers (y compris les revenus locatifs imputés aux ménages propriétaires du logement qu’ils occupent). On y ajoute principalement les prestations sociales en espèces reçues par les ménages et on en retranche les cotisations sociales et les impôts versés. Le revenu disponible est dit « brut » lorsque la consommation de capital fixe (usure du capital fixe) ne lui est pas soustraite. Le RDB diffère sur certains points du revenu disponible évalué à partir des enquêtes auprès des ménages.
Pour en savoir plus
« Le patrimoine économique national en 2019 », Insee Première n° 1832, décembre 2020.