Revenus et patrimoine des ménages Édition 2021

L'Insee présente avec Revenus et patrimoine des ménages les principaux indicateurs et des analyses sur les inégalités monétaires, la pauvreté et le patrimoine des ménages.

Insee Références
Paru le :Paru le27/05/2021
Les revenus et le patrimoine des ménages- Mai 2021
Consulter
Sommaire

Niveau de vie et pauvreté selon l’activité

Insee Références

Paru le :27/05/2021

En 2018, en France métropolitaine, le moyen des personnes actives ( ou ) est supérieur de 11 % à celui des (70 % des inactifs de 18 ans ou plus étant des retraités) (figure 1). Il s’élève à 26 490 euros par an, soit 2 208 euros par mois pour les actifs et à 23 810 euros par an, soit 1 984 euros par mois pour les inactifs. Mais la situation vis‑à‑vis de l’emploi est déterminante : le niveau de vie moyen des chômeurs est inférieur de 36 % à celui des personnes en emploi. Les retraités ont un niveau de vie moyen de 24 880 euros par an, soit 2 073 euros par mois, inférieur de 6 % à celui des actifs. Même si les retraites sont en moyenne plus faibles que les salaires, des revenus du patrimoine plus élevés additionnés à des charges familiales plus faibles compensent en partie cet écart. De plus, les ménages retraités comportent moins de personnes en moyenne que les ménages actifs, et donc moins d’ (UC).

Figure 1 – Niveaux de vie moyen et médian selon l’activité en 2018

en euros par an
Figure 1 – Niveaux de vie moyen et médian selon l’activité en 2018 (en euros par an)
Moyenne Médiane
Ensemble 24 650 21 250
Actifs de 18 ans ou plus 26 490 22 940
En emploi 27 350 23 640
Chômeurs 17 520 14 790
Inactifs de 18 ans ou plus 23 810 20 390
Retraités 24 880 21 820
Autres inactifs1 21 280 15 910
Enfants de moins de 18 ans 22 150 19 200
  • 1. Dont étudiants vivant chez leurs parents.
  • Champ : France métropolitaine, personnes vivant dans un ménage dont le revenu déclaré est positif ou nul et dont la personne de référence n’est pas étudiante.
  • Sources : Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, enquête Revenus fiscaux et sociaux 2018.

Figure 1 – Niveaux de vie moyen et médian selon l’activité en 2018

  • 1. Dont étudiants vivant chez leurs parents.
  • Champ : France métropolitaine, personnes vivant dans un ménage dont le revenu déclaré est positif ou nul et dont la personne de référence n’est pas étudiante.
  • Sources : Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, enquête Revenus fiscaux et sociaux 2018.

Les autres inactifs, dont les étudiants vivant chez leurs parents, ont en moyenne un niveau de vie plus faible que les actifs parce qu’ils apportent peu ou pas de revenus au ménage, mais augmentent le nombre d’UC, diminuant mécaniquement le niveau de vie du ménage. Le niveau de vie moyen des autres inactifs est de 21 280 euros, soit 1 773 euros par mois. Ce sont néanmoins les chômeurs qui disposent du niveau de vie le plus faible (1 460 euros par mois en moyenne).

Les personnes en emploi sont surreprésentées parmi la moitié de la population la plus aisée : 60,5 % d’entre elles ont un niveau de vie supérieur à la médiane, contre 46,2 % des inactifs (figure 2). Les chômeurs se concentrent parmi les plus modestes : 28,6 % des chômeurs appartiennent aux 10 % des personnes au niveau de vie le plus faible (inférieur au 1er de niveau de vie) et 18,1 % se situent entre le 1er et le 2e décile. Seuls 22,5 % d’entre eux disposent d’un niveau de vie supérieur à la médiane.

Figure 2 – Répartition des actifs et des inactifs selon le niveau de vie en 2018

en %
Figure 2 – Répartition des actifs et des inactifs selon le niveau de vie en 2018 (en %) - Lecture : en 2018, 7,4 % des actifs de 18 ans ou plus ont un niveau de vie compris entre le 1er et le 2e décile de la distribution des niveaux de vie de l'ensemble de la population.
Inférieur à D1 D1 à D2 D2 à D3 D3 à D4 D4 à D5 D5 à D6 D6 à D7 D7 à D8 D8 à D9 Supérieur à D9 Ensemble
Actifs de 18 ans ou plus 7,6 7,4 8,5 9,3 10,0 10,7 11,0 11,6 11,8 12,1 100,0
En emploi 5,6 6,3 7,9 9,3 10,3 11,0 11,6 12,3 12,5 13,2 100,0
Chômeurs 28,6 18,1 14,4 9,0 7,4 6,7 4,5 4,4 3,8 3,1 100,0
Inactifs de 18 ans ou plus 10,4 11,4 11,3 10,7 10,0 9,6 9,6 9,1 9,4 8,5 100,0
Retraités 4,5 9,1 11,1 11,5 11,2 11,0 11,2 10,5 11,0 8,9 100,0
Autres inactifs (dont étudiants) 24,4 17,0 11,6 8,9 7,0 6,5 5,9 5,7 5,6 7,4 100,0
Enfants de moins de 18 ans 14,2 13,3 11,1 10,4 10,0 9,2 8,6 8,1 7,3 7,8 100,0
Ensemble 10,0 10,0 10,0 10,0 10,0 10,0 10,0 10,0 10,0 10,0 100,0
  • Note : D1 à D9 sont les déciles de la distribution de niveaux de vie ; D5 est la médiane.
  • Lecture : en 2018, 7,4 % des actifs de 18 ans ou plus ont un niveau de vie compris entre le 1er et le 2e décile de la distribution des niveaux de vie de l'ensemble de la population.
  • Champ : France métropolitaine, personnes vivant dans un ménage dont le revenu déclaré est positif ou nul et dont la personne de référence n'est pas étudiante.
  • Sources : Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, enquête Revenus fiscaux et sociaux 2018.

Seulement 4,5 % des retraités ont un niveau de vie inférieur au 1er décile. L’ (Aspa) assure en effet un plancher minimum de revenu : elle est versée en complément des autres ressources des personnes âgées jusqu’à un seuil de revenu fixé annuellement par décret. Au 1er avril 2018, elle s’élève à 833 euros par mois pour une personne seule et à 1 294 euros par mois pour un couple. Entre les 2e et 9e décile, les retraités se répartissent quasi équitablement dans l’échelle des niveaux de vie. Des revenus du patrimoine substantiels compensent en partie le fait que le système de retraite induit des taux de remplacement moins élevés pour les hauts salaires.

La (au seuil de 60 % de la médiane) touche moins les actifs que les inactifs : 11,0 % des actifs ont un niveau de vie inférieur au , alors que 15,8 % des inactifs sont dans cette situation (figure 3). Parmi les actifs, le risque d’être pauvre est 4,5 fois moins élevé pour les personnes en emploi que pour les chômeurs, dont 37,8 % sont confrontés à la pauvreté monétaire. Toutefois, avoir un emploi ne met pas toujours à l’abri de la pauvreté : 2,2 millions de personnes ayant un emploi vivent au‑dessous du seuil de pauvreté.

Figure 3 – Pauvreté des personnes selon l’activité en 2018

Figure 3 – Pauvreté des personnes selon l’activité en 2018
Personnes pauvres
(en milliers)
Taux de pauvreté
(en %)
Actifs de 18 ans ou plus 3 133 11,0
En emploi 2 190 8,4
Chômeurs 943 37,8
Inactifs de 18 ans ou plus 3 257 15,8
Retraités 1 257 8,7
Autres inactifs (dont étudiants) 2 000 32,7
Enfants de moins de 18 ans 2 937 21,0
Ensemble 9 327 14,8
  • Champ : France métropolitaine, personnes vivant dans un ménage dont le revenu déclaré est positif ou nul et dont la personne de référence n'est pas étudiante.
  • Sources : Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, enquête Revenus fiscaux et sociaux 2018.

Définitions

Le niveau de vie est le revenu disponible du ménage rapporté au nombre d’unités de consommation (UC). Le niveau de vie est donc le même pour toutes les personnes d’un même ménage.

Personne en emploi au sens du BIT : personne de 15 ans ou plus ayant effectué au moins une heure de travail rémunéré au cours d’une semaine donnée ou absente de son emploi sous certaines conditions de motif (congés annuels, maladie, maternité, etc.) et de durée. Toutes les formes d’emploi sont couvertes (salariés, à son compte, aide familiale), que l’emploi soit déclaré ou non.

Dans cet ouvrage, on se restreint aux personnes âgées de 18 ans ou plus, pour une semaine de référence située au quatrième trimestre de l’année considérée. Les personnes de moins de 18 ans sont comptées parmi les enfants. À ces deux différences près, le concept utilisé est équivalent à celui du BIT.

Chômeur au sens du BIT : personne âgée de 15 ans ou plus :
• sans emploi durant une semaine donnée ;
• disponible pour travailler dans les deux semaines ;
• qui a effectué, au cours des quatre dernières semaines, une démarche active de recherche d’emploi ou a trouvé un emploi qui commence dans les trois mois.

Les démarches actives incluent étudier des annonces d’offres d’emploi, demander à ses amis, sa famille ou son entourage, contacter Pôle emploi, etc. Être inscrit à Pôle emploi n’est pas en soi une démarche de recherche active.

Ici, on se restreint aux personnes âgées de 18 ans ou plus, pour une semaine de référence située au quatrième trimestre de l’année considérée. À ces deux différences près, le concept utilisé est équivalent à celui du BIT.

Inactif au sens du BIT : personne qui n’est ni un actif occupé ni un chômeur : jeunes scolaires, étudiants, retraités, femmes et hommes au foyer, personnes en incapacité de travailler.

Les unités de consommation sont calculées selon l’échelle d’équivalence dite « de l’OCDE modifiée » qui attribue 1 UC au premier adulte du ménage, 0,5 UC aux autres personnes de 14 ans ou plus et 0,3 UC aux enfants de moins de 14 ans.

Si on ordonne une distribution de niveaux de vie, les déciles sont les valeurs qui partagent cette distribution en dix parties égales. Ainsi, le premier décile (noté D1) est le niveau de vie au-dessous duquel se situent les 10 % des personnes les plus modestes ; le neuvième décile (noté D9) est le niveau de vie au-dessous duquel se situent 90 % des individus. Les individus ainsi classés appartiennent à des dixièmes de niveau de vie : les 10 % les plus modestes constituent le premier dixième.

Allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa) : allocation différentielle unique versée aux personnes âgées de 65 ans ou plus (ou à l’âge minimal de départ à la retraite en cas d’inaptitude au travail) disposant de faibles ressources, quel que soit le nombre de trimestres validés auprès de régimes de retraite. Depuis le 1er janvier 2007, elle remplace pour les nouveaux bénéficiaires les anciennes prestations du minimum vieillesse (premier et second étages).

Pauvreté monétaire : l’Insee, comme Eurostat et les autres pays européens, mesure la pauvreté monétaire de manière relative alors que d’autres pays (comme les États‑Unis ou le Canada) ont une approche absolue. Dans l’approche en termes relatifs, on détermine un seuil de pauvreté en fonction de la distribution des niveaux de vie de l’ensemble de la population et une personne est considérée comme pauvre lorsque son niveau de vie est inférieur à ce seuil. Le seuil de pauvreté qui fait référence pour Eurostat est fixé au niveau national à 60 % du niveau de vie médian de chaque pays. Dans cet ouvrage, il s’agit du seuil retenu quand aucune note ne précise un autre seuil. De façon secondaire, d’autres seuils sont calculés, notamment celui à 50 % du niveau de vie médian.

Le taux de pauvreté calculé pour effectuer des comparaisons européennes diffère légèrement du taux national publié dans le reste de l’ouvrage. Il est calculé à partir d’une autre source statistique, SRCV, et sur un champ différent, de manière à disposer de statistiques comparables entre pays européens (voir Sources et méthodes).

Pour en savoir plus

« Enquête Revenus fiscaux et sociaux 2018 et séries longues », Insee Résultats, octobre 2020.

« En 2018, les inégalités de niveau de vie augmentent », Insee Première n° 1813, septembre 2020.