Emploi, chômage, revenus du travail Édition 2020

L’Insee et la Dares présentent dans cette cinquième édition de l’Insee Références Emploi, chômage, revenus du travail un ensemble d’analyses et d’indicateurs portant sur le marché du travail.

Insee Références
Paru le :Paru le02/07/2020
Emploi, chômage, revenus du travail- Juillet 2020
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Revenu salarial

Insee Références

Paru le :02/07/2020

En raison d’une révision dans le mode de calcul du volume de travail, les chiffres en niveau présentés ici ne sont pas directement comparables à ceux publiés dans l’édition 2019 de cet ouvrage. En revanche, les évolutions entre deux années présentées ici sont estimées à méthodologie identique.

Le , somme de tous les salaires nets perçus par un individu au cours d’une année donnée, intègre deux dimensions : le (EQTP), prix d’une unité de travail salarié, et le volume de travail réalisé au cours de l’année, mesuré en équivalent temps plein.

En 2017, le revenu salarial annuel moyen pour l’ensemble des salariés du secteur privé et de la fonction publique s’élève à 20 940 euros (figure 1). Cette moyenne recouvre des situations hétérogènes : les femmes perçoivent un revenu salarial inférieur de 23 % à celui des hommes, les salariés à temps partiel ont un revenu salarial inférieur de 53 % à celui des temps complets. En outre, le revenu salarial augmente avec l’âge, jusqu’à 54 ans : celui des moins de 25 ans est en moyenne inférieur de 71 % à celui des 50-54 ans. Les salaires moyens en EQTP des plus jeunes sont 43 % plus bas que ceux des 50-54 ans. Cet écart illustre leur moindre expérience professionnelle mais aussi la présence moins marquée, parmi les plus jeunes salariés, des plus qualifiés, qui terminent leurs études et entreront plus tard dans l’emploi salarié. Par ailleurs, les plus jeunes ont un volume de travail annuel en EQTP plus faible de 49 % en moyenne que celui des 50-54 ans : leur insertion sur le marché du travail se fait souvent en cours d’année, avec parfois des allers-retours entre emploi et chômage et des périodes très courtes d’emploi salarié, notamment d’emplois étudiants.

Figure 1 - Revenu salarial annuel moyen en 2017

Figure 1 - Revenu salarial annuel moyen en 2017
Revenu salarial Salaire annuel moyen en EQTP Volume de travail annuel moyen en EQTP
(en euros)
Ensemble 20 940 28 030 0,75
Sexe
Femmes 18 180 25 360 0,72
Hommes 23 610 30 410 0,78
Âge
Moins de 25 ans 7 570 17 680 0,43
De 25 à 39 ans 19 420 25 010 0,78
De 40 à 49 ans 25 310 30 260 0,84
De 50 à 54 ans 26 370 31 220 0,84
55 ans ou plus 25 120 33 180 0,76
Diplôme
Supérieur à bac+2 35 940 41 240 0,87
Bac+2 25 260 29 630 0,85
Bac 20 060 24 950 0,80
CAP, BEP ou moins 17 640 23 160 0,76
Sans diplôme 14 720 21 090 0,70
Catégorie socioprofessionnelle
Cadres1 41 650 47 600 0,87
Professions intermédiaires 23 030 28 010 0,82
Employés 13 780 20 630 0,67
Ouvriers 15 180 21 380 0,71
Condition d'emploi
Temps complet 24 490 29 100 0,84
Temps partiel 11 450 23 180 0,49
Secteur
Secteur privé 20 530 28 200 0,73
Fonction publique 22 370 27 500 0,81
  • 1. Y compris chefs d'entreprise salariés.
  • Note : le revenu salarial est calculé sur l'ensemble des salariés. Les salariés pour lesquels il n'est pas possible d'estimer un volume de travail en équivalent temps plein (EQTP) sont exclus de la décomposition en salaire en équivalent temps plein et en volume de travail. Les statistiques par tranche d'âge sont établies sur un sous-échantillon réduit afin d'assurer la représentativité des générations dans le panel. Les statistiques par niveau de diplôme sont établies pour un sous-échantillon d'individus ayant fini leurs études. La catégorie socioprofessionnelle, la condition d'emploi et le secteur sont relatifs au poste principal du salarié.
  • Champ : France hors Mayotte, ensemble des salariés hors salariés agricoles, apprentis et stagiaires, hors salaires versés par des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, panel tous salariés.

Le revenu salarial augmente avec le niveau de diplôme. Ainsi, les salariés diplômés de l’enseignement supérieur long ont un revenu salarial 2,4 fois supérieur à celui des non-diplômés. Cela correspond surtout à des différences en matière de salaire en EQTP et, dans une moindre mesure, à des disparités de volume de travail.

Les cadres ont un revenu salarial annuel moyen de 41 650 euros, soit 2,7 fois celui des ouvriers et 3,0 fois celui des employés, du fait à la fois de salaires en EQTP plus élevés et d’un volume de travail plus important. Le revenu salarial est plus élevé en moyenne dans la fonction publique que dans le secteur privé (+ 9 %), parce que le volume de travail y est plus important (+ 11 %). En revanche, le salaire en EQTP est légèrement plus faible dans la fonction publique que dans le secteur privé.

Entre 1995 et 2008, le revenu salarial moyen de l’ensemble des salariés a augmenté de 0,6 % en euros constants en moyenne par an (figure 2). Il a ensuite diminué entre 2010 et 2013, de 0,3 % en moyenne par an. Puis, après trois années consécutives de croissance (+ 0,8 % en moyenne par an), le revenu salarial décroît de 0,2 % en 2017. Ce repli est concentré dans le secteur privé (– 0,4 %), tandis que dans la fonction publique le revenu salarial continue d’augmenter (+ 0,6 %). Sur l’ensemble de la période, l’évolution de revenu salarial a été plus favorable aux femmes qu’aux hommes.

Figure 2 - Revenu salarial annuel moyen par sexe et par secteur de 1995 à 2017

en euros 2017
Figure 2 - Revenu salarial annuel moyen par sexe et par secteur de 1995 à 2017 (en euros 2017)
Ensemble des salariés Salariés travaillant principalement dans le secteur privé et les entreprises publiques Salariés travaillant principalement dans la fonction publique Femmes Hommes
1995 18 786 18 009 21 735 15 587 21 464
1996 18 812 18 028 21 576 15 562 21 557
1997 18 874 18 064 21 793 15 645 21 621
1998 19 188 18 430 21 921 15 890 22 015
1999 19 233 18 452 22 078 15 925 22 088
2000 19 442 18 656 22 362 16 071 22 383
2001 19 648 18 936 22 324 16 261 22 638
2002 19 833 19 057 22 594 16 480 22 818
2003 19 882 19 122 22 552 16 555 22 853
2004 19 930 19 187 22 509 16 630 22 889
2005 19 979 19 253 22 466 16 705 22 925
2006 20 028 19 318 22 423 16 780 22 960
2007 20 343 19 681 22 629 17 077 23 324
2008 20 383 19 787 22 455 17 076 23 423
2009
2010 20 466 19 909 22 429 17 414 23 353
2011 20 397 19 875 22 255 17 328 23 301
2012 20 356 20 596 19 862 20 168 22 082 22 094 17 354 17 519 23 218 23 530
2013 20 500 20 078 21 927 17 553 23 338
2014 20 672 20 243 22 112 17 788 23 463
2015 20 795 20 383 22 182 17 960 23 546
2016 20 984 20 624 22 232 18 169 23 704
2017 20 939 20 532 22 370 18 180 23 605
  • Note : évolutions lissées entre 2002-2006. En 2009, un changement de système d’information (Siasp) provoque une rupture de série sur les salaires versés par le secteur public. Depuis le 1er janvier 2013, les cotisations patronales pour complémentaire santé obligatoire (CPCSO) entrent dans le calcul du revenu salarial. Le montant de ces cotisations a été estimé pour l'année 2012 afin de permettre la comparaison entre le revenu salarial en 2012 et le revenu salarial en 2013.
  • Champ : France métropolitaine de 1995 jusqu'en 2001, France hors Mayotte de 2002 jusqu'en 2017, ensemble des salariés hors salariés agricoles et apprentis stagiaires, hors salaires versés par des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, panel tous salariés.

Figure 2 - Revenu salarial annuel moyen par sexe et par secteur de 1995 à 2017

  • Note : évolutions lissées entre 2002-2006. En 2009, un changement de système d’information (Siasp) provoque une rupture de série sur les salaires versés par le secteur public. Depuis le 1er janvier 2013, les cotisations patronales pour complémentaire santé obligatoire (CPCSO) entrent dans le calcul du revenu salarial. Le montant de ces cotisations a été estimé pour l'année 2012 afin de permettre la comparaison entre le revenu salarial en 2012 et le revenu salarial en 2013.
  • Champ : France métropolitaine de 1995 jusqu'en 2001, France hors Mayotte de 2002 jusqu'en 2017, ensemble des salariés hors salariés agricoles et apprentis stagiaires, hors salaires versés par des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, panel tous salariés.

La dispersion des revenus salariaux est plus grande que celle des salaires en équivalent temps plein, car elle prend en compte les écarts de volume de travail. Le rapport entre le 9e et le 1er décile de revenu salarial (, D9/D1) est de 14,6 en 2017 (figure 3). La dispersion est plus importante dans la moitié basse de la distribution que dans la moitié haute : le rapport entre la médiane et le 1er décile (D5/D1) est 3,5 fois plus élevé que le rapport entre le 9e décile et la médiane (D9/D5). La dispersion de revenu salarial est nettement plus forte pour les employés que pour les cadres. Elle est aussi plus forte pour les femmes que pour les hommes dans la moitié basse de la distribution. Cela reflète la plus grande hétérogénéité des volumes de travail des femmes et des employés.

Figure 3 - Dispersion du revenu salarial annuel en 2017

en euros courants
Figure 3 - Dispersion du revenu salarial annuel en 2017 (en euros courants)
Ensemble Femmes Hommes Cadres1 Professions intermédiaires Employés Ouvriers
1er décile (D1) 2 608 2 240 3 103 11 823 5 998 1 659 2 044
1er quartile 9 349 8 136 11 125 25 348 16 181 5 844 7 522
Médiane (D5) 18 569 16 956 20 218 35 616 23 470 14 104 16 311
3e quartile 26 579 24 190 28 999 48 925 29 442 19 684 21 319
9e décile (D9) 37 967 33 240 42 665 70 010 35 940 24 788 25 946
D9/D1 14,6 14,8 13,7 5,9 6,0 14,9 12,7
D9/D5 2,0 2,0 2,1 2,0 1,5 1,8 1,6
D5/D1 7,1 7,6 6,5 3,0 3,9 8,5 8,0
  • 1. Y compris chefs d'entreprise salariés.
  • Champ : France hors Mayotte, ensemble des salariés hors salariés agricoles et apprentis stagiaires, hors salaires versés par des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, panel tous salariés.

Définitions

Revenu salarial : somme de tous les salaires perçus par un individu au cours d’une année donnée, nets de toutes les cotisations sociales, de la contribution sociale généralisée (CSG) et de la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS).

Salaire en équivalent temps plein (EQTP) est un salaire converti à un temps plein pendant toute l’année, quel que soit le volume de travail effectif. Pour un agent ayant occupé un poste de travail durant six mois à 80 % et ayant perçu au total 10 000 euros, le salaire en EQTP est de 10 000/(0,5x0,8)=25 000 euros par an. Pour calculer le salaire moyen en EQTP ou sa distribution, tous les postes, y compris les postes à temps partiel, sont pris en compte au prorata de leur volume de travail effectif (soit 0,5x0,8=0,4 EQTP dans l’exemple précédent).

Les déciles partagent une population d’unités statistiques classée selon un critère donné, par exemple le salaire (revenu salarial, revenu d’activité, etc.), en 10 sous populations de taille égale. Le 1er décile (D1) (respectivement 9e décile, D9) est le seuil au-dessous (respectivement au-dessus) duquel se situent les 10 % des salaires les plus faibles (respectivement les plus élevés). La médiane correspond au 5e décile (D5) : 50 % des salaires lui sont inférieurs et 50 % lui sont supérieurs.
Le rapport interdécile est un indicateur de dispersion ou d’inégalité de distribution du critère. Le rapport interdécile entre le 9e et le 1er décile (D9/D1) mesure les disparités entre le haut et le bas de la distribution du critère dans la population ; le rapport entre la médiane et le 1er décile (D5/D1) mesure la dispersion dans la moitié basse de la distribution, et le rapport entre le 9e décile et la médiane (D9/D5) rend compte des disparités dans la moitié haute.