En 2019, en France (hors Mayotte), près de la moitié des emplois sont des postes d’employés (26,8 %) ou d’ouvriers (19,6 %), dont deux sur cinq sont non qualifiés (figure 1). Par ailleurs, 44,9 % des emplois se partagent entre les professions intermédiaires (25,6 %) et les cadres ou professions intellectuelles supérieures (19,3 %). Enfin, 6,7 % des personnes en emploi sont artisans, commerçants ou chefs d’entreprise et 1,5 % sont agriculteurs exploitants.

La répartition des emplois par catégorie socioprofessionnelle diffère selon le sexe, même si l’écart se réduit progressivement. Ainsi, les femmes occupent plus souvent que les hommes des emplois moins qualifiés : en 2019, 24,9 % des femmes en emploi sont sur des postes d’employés ou d’ouvriers non qualifiés, contre 14,8 % des hommes. À l’inverse, les hommes sont plus souvent cadres (21,6 % contre 16,8 %), artisans, commerçants ou chefs d’entreprise (9,3 % contre 3,9 %), ou agriculteurs (2,1 % contre 0,8 %).

Les jeunes de 15 à 24 ans en emploi occupent majoritairement des postes d’employés (37,6 %) ou d’ouvriers (30,5 %), notamment non qualifiés ; seuls 6,2 % sont cadres. Cela traduit surtout le fait que les 15-24 ans en emploi ont terminé tôt leurs études et sont donc peu diplômés, ou qu’ils suivent un cursus professionnalisant, dans le cadre notamment de l’apprentissage. La structure des emplois par catégorie socio­professionnelle est globalement proche entre les 25-49 ans et les 50 ans ou plus.

En près de quarante ans, la répartition des emplois par catégorie socioprofessionnelle s’est profondément modifiée (figure 2). D’une part, les emplois occupés sont de plus en plus qualifiés, d’autre part, la part des emplois liés à l’agriculture et à l’industrie a régulièrement diminué. Entre 1982 et 2019, la part des ouvriers a ainsi baissé de 10,7 points, pour s’établir à 19,6 % en 2019. La part des agriculteurs exploitants a elle aussi reculé, de façon continue, passant de 7,1 % en 1982 à 1,5 % en 2019. Après avoir diminué pendant les années 1990 jusqu’au début des années 2000, la part des artisans, commerçants et chefs d’entreprise s’est, quant à elle, légèrement redressée depuis. Sur l’ensemble de la période, la part des cadres et professions intellectuelles supérieures a gagné 11,5 points pour atteindre 19,3 %, quasiment au même niveau que les ouvriers. Celle des professions intermédiaires a également progressé, de 6,1 points (à 25,6 %). Après avoir régulièrement augmenté jusqu’au milieu des années 2000, puis s’être stabilisée à la fin de la décennie, la part des employés recule depuis 2010.

En 2019, le secteur d’activité tertiaire regroupe à lui seul 75,9 % des personnes en emploi (figure 3). Cette part est plus élevée pour les femmes (87,7 %, contre 64,8 % pour les hommes), essentiellement du fait de leur plus forte présence dans l’enseignement, la santé, l’hébergement médico-social et l’action sociale ou encore les services aux ménages ; ces secteurs regroupent à eux seuls 41,9 % des emplois occupés par les femmes, contre 14,2 % de ceux occupés par les hommes. Les autres secteurs se caractérisent par une plus forte présence masculine. En 2019, l’industrie représente 13,4 % des emplois (18,5 % pour les hommes), la construction, 6,7 % (11,7 % pour les hommes) et l’agriculture, 2,5 % (3,5 % pour les hommes). Les jeunes travaillent moins souvent dans l’administration publique, l’enseignement et la santé, mais plus souvent dans le commerce et l’hébergement-restauration. Les seniors occupent quant à eux plus souvent des emplois dans l’enseignement, l’administration publique ou l’hébergement médico-social ou l’action sociale.