La France et ses territoires Édition 2021
Cet ouvrage offre un panorama des questions économiques, sociales et environnementales au niveau territorial. En utilisant les zonages d’études actualisés en 2020, l’ouvrage fait le point sur les disparités géographiques en France, sur les forces et faiblesses des divers territoires ainsi que sur les conditions de vie de la population.
Dynamisme démographique des aires d’attraction des villes
Insee Références
Paru le :29/04/2021
Entre 2007 et 2017, la population a augmenté de 0,5 % par an en moyenne en France hors Mayotte. Le solde naturel induit une hausse de 0,4 % de la population, bien supérieure à la progression due au solde migratoire apparent (+ 0,1 %) (figure 1).
tableauFigure 1 – Évolution de la population entre 2007 et 2017 selon la taille des aires d’attraction des villes
Solde naturel | Solde migratoire | Ensemble | |
---|---|---|---|
Communes hors attraction des villes | -0,25 | 0,49 | 0,24 |
Moins de 50 000 habitants | – 0,04 | 0,16 | 0,13 |
50 000 à moins de 200 000 habitants | 0,21 | 0,13 | 0,34 |
200 000 à moins de 700 000 habitants | 0,36 | 0,03 | 0,38 |
700 000 habitants ou plus (hors Paris) | 0,59 | 0,30 | 0,89 |
Aire de Paris | 0,90 | -0,42 | 0,48 |
Ensemble | 0,39 | 0,06 | 0,45 |
- Lecture : la population de l’aire de Paris croît de 0,5 % par an, dont + 0,9 point du fait du solde naturel et – 0,4 point du solde migratoire apparent.
- Champ : France hors Mayotte, limites territoriales communales en vigueur au 1er janvier 2020.
- Source : Insee, recensements de la population de 2007 et 2017, état civil.
graphiqueFigure 1 – Évolution de la population entre 2007 et 2017 selon la taille des aires d’attraction des villes
Le dynamisme démographique des aires d’attraction des villes diffère selon l’importance de leur population. Dans l’aire de Paris, la plus peuplée avec 13 millions d’habitants en 2017, la population évolue comme la moyenne nationale. Les autres aires de 700 000 habitants ou plus connaissent le plus fort dynamisme démographique, + 0,9 % en moyenne par an sur la période. Elles abritent 20 % de la population et expliquent 38 % de la croissance démographique nationale sur dix ans. La croissance dépasse 1 % par an pour les aires de Montpellier, Toulouse, Bordeaux, Nantes, Rennes et Lyon. Seul le dynamisme démographique de celles de Grenoble, Lille et Marseille-Aix-en-Provence est inférieur à 0,5 %. En deçà de 700 000 habitants, le taux de croissance de la population est moindre, entre + 0,4 % en moyenne pour les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants et + 0,1 % pour celles de moins de 50 000 habitants. Les baisses de population se concentrent parmi les plus petites aires. La moitié des aires de moins de 50 000 habitants perdent des habitants, contre un quart pour celles ayant de 50 000 à 200 000 habitants et seulement 6 pour les 60 aires comptant 200 000 habitants ou plus.
Les hausses de population les plus significatives se concentrent dans les aires de la façade Atlantique, du pourtour occidental méditerranéen, de la frontière suisse, de la Corse, de la Guyane et de La Réunion. À l’inverse, les aires qui perdent annuellement au moins 0,1 % de leur population entre 2007 et 2017 se répartissent majoritairement le long d’une ligne allant des Ardennes à la Creuse mais aussi en Normandie, dans l’est des Hauts-de-France, ainsi qu’en Martinique.
La croissance due au solde naturel reflète la jeunesse de la population dans les DOM et dans les aires les plus peuplées. Ainsi toutes celles de 200 000 habitants ou plus, à l’exception de Quimper, bénéficient d’un excédent des naissances sur les décès qui stimule la croissance démographique à la fois dans les pôles et les couronnes (figure 2). De 2007 à 2017, le solde des naissances et des décès est négatif dans les petites aires où la population est plus âgée, du centre et du quart sud-ouest du territoire mais aussi de la pointe de la Bretagne. Parmi les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants, le solde naturel induit une baisse annuelle de population qui atteint ou dépasse 0,3 % à Royan, Monaco-Menton (partie française), Les Sables-d’Olonne, Montluçon, Vichy, Lannion et Montceau-les-Mines.
tableauFigure 2 – Évolution de la population entre 2007 et 2017 selon la taille des aires et la catégorie de communes
Solde naturel | Solde migratoire | Ensemble | ||
---|---|---|---|---|
Moins de 50 000 habitants | Pôle | -0,11 | 0,03 | -0,08 |
Couronne | 0,04 | 0,33 | 0,37 | |
50 000 à moins de 200 000 habitants | Pôle | 0,26 | -0,34 | -0,08 |
Couronne | 0,18 | 0,45 | 0,63 | |
200 000 à moins de 700 000 habitants | Pôle | 0,40 | -0,37 | 0,03 |
Couronne | 0,31 | 0,38 | 0,70 | |
700 000 habitants ou plus (hors Paris) | Pôle | 0,70 | -0,05 | 0,65 |
Couronne | 0,47 | 0,69 | 1,16 | |
Aire de Paris | Pôle | 0,98 | -0,52 | 0,46 |
Couronne | 0,54 | 0,03 | 0,57 | |
Ensemble des aires | Pôle | 0,55 | -0,30 | 0,25 |
Couronne | 0,30 | 0,43 | 0,73 |
- Lecture : au sein de l’aire de Paris, la population de la couronne croît du fait du solde naturel et du solde migratoire apparent, tandis que dans le pôle, le solde naturel est positif mais le solde migratoire est négatif.
- Champ : France hors Mayotte, limites territoriales communales en vigueur au 1er janvier 2020, hors communes hors de l’attraction des villes.
- Source : Insee, recensements de la population de 2007 et 2017, état civil.
graphiqueFigure 2 – Évolution de la population entre 2007 et 2017 selon la taille des aires et la catégorie de communes
Le solde migratoire apparent des pôles est globalement déficitaire, sauf dans le quart sud-ouest et la façade atlantique. À l’inverse, les couronnes sont attractives et les arrivées plus nombreuses que les départs stimulent leur croissance sur l’ensemble du territoire, sauf dans le nord-est et les DOM. Par ailleurs, c’est dans les communes hors attraction des villes, que le taux de croissance de la population dû au solde migratoire est le plus important (+ 0,5 %). Les différences entre les entrées et les sorties sur le territoire de l’aire sont déficitaires dans le nord-est de la France et dans le centre ainsi que dans les DOM. Dans ces aires y compris celle de Paris, l’attractivité des couronnes ne compense pas le déficit migratoire des pôles. Dans les régions de la moitié sud et du grand ouest, les habitants qui s’installent dans les aires sont plus nombreux que ceux qui les quittent. Seules les aires de Grenoble, Nice et des vallées alpines voient partir plus d’habitants qu’elles n’en accueillent. La contribution de l’excédent migratoire à la croissance démographique est particulièrement élevée sur la façade atlantique et en Occitanie où l’attractivité est effective à la fois au sein des pôles et des couronnes.
tableauFigure 3 – Évolution de la population entre 2007 et 2017 dans les pôles et les couronnes des aires d’attraction des villes
Les données détaillées sont disponibles dans le fichier à télécharger. |
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graphiqueFigure 3 – Évolution de la population entre 2007 et 2017 dans les pôles et les couronnes des aires d’attraction des villes
tableauFigure 4a – Évolution de la population entre 2007 et 2017 des aires d’attraction des villes
Les données détaillées sont disponibles dans le fichier à télécharger. |
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graphiqueFigure 4a – Évolution de la population entre 2007 et 2017 des aires d’attraction des villes
Définitions
Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période.
Le solde migratoire apparent approche la différence entre le nombre de personnes entrées sur un territoire donné et le nombre de personnes qui en sont sorties, au cours de la période considérée. Il est obtenu par différence entre la variation totale de la population au cours de la période considérée et le solde naturel.
L’aire d’attraction d’une ville désigne un ensemble de communes, d’un seul tenant et sans enclave, constitué d’un pôle de population et d’emploi, et d’une couronne qui regroupe les communes dont au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle. La commune la plus peuplée du pôle est appelée commune‑centre.
Les pôles sont déterminés principalement à partir de critères de densité et de population totale, suivant une méthodologie cohérente avec celle de la grille communale de densité.
Un seuil d’emplois est ajouté de façon à éviter que des communes essentiellement résidentielles, comportant peu d’emplois, soient considérées comme des pôles.
Les communes qui envoient au moins 15 % de leurs actifs travailler dans le pôle constituent la couronne de l’aire d’attraction du pôle.
Les aires sont classées suivant le nombre total d’habitants de l’aire.
Une très grande aire d’attraction des villes est une aire de 700 000 habitants ou plus (hors Paris).
Une grande aire d’attraction des villes est une aire de 200 000 à moins de 700 000 habitants.
Une moyenne aire d’attraction des villes est une aire de 50 000 à moins de 200 000 habitants.
Une petite aire d’attraction des villes est une aire de moins de 50 000 habitants.
Les communes qui n’appartiennent ni à un pôle ni à une couronne sont les communes hors attraction des villes.
Pour en savoir plus
« Le dynamisme démographique faiblit entre 2013 et 2018, avec la dégradation du solde naturel », Insee Focus n° 221, décembre 2020.
« Aires d’attraction des villes : plus de 15-29 ans et de cadres dans les pôles et dans les grandes aires », Insee Première n° 1827, novembre 2020.
« En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », Insee Focus n° 211, octobre 2020.