La France et ses territoires Édition 2021
Cet ouvrage offre un panorama des questions économiques, sociales et environnementales au niveau territorial. En utilisant les zonages d’études actualisés en 2020, l’ouvrage fait le point sur les disparités géographiques en France, sur les forces et faiblesses des divers territoires ainsi que sur les conditions de vie de la population.
3.1 Poids économique des régions
Insee Références
Paru le :29/04/2021
Le produit intérieur brut (PIB) est très concentré en France : trois régions produisent la moitié de la richesse nationale. En 2018, l’Île-de-France concentre 30,8 % du PIB et l’Auvergne-Rhône-Alpes 11,5 %. Ensuite, cinq régions pèsent chacune autour de 7 % : Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), Hauts-de-France et Grand Est. Les DOM pèsent 1,9 %.
Le PIB se compose essentiellement de la valeur ajoutée (VA) produite dans l’économie, aux impôts et subventions sur les produits près. Les services principalement marchands génèrent 56,7 % de la VA nationale (figure 2). Ce secteur est prépondérant en Île-de-France (71,9 %), en raison notamment de l’importance des activités de services informatiques et de télécommunication et des services aux entreprises : ces activités représentent respectivement 10,3 % et 20,1 % de la VA de l’Île-de-France, contre 5,3 % et 13,9 % en moyenne nationale (figure 3). L’industrie est plus présente en Normandie (20,4 % de la VA, contre 13,6 % en moyenne en France), dans le Grand Est (18,9 %), le Centre-Val de Loire (18,2 %) et l’Auvergne-Rhône-Alpes (18,2 %). L’agriculture génère environ 4 % de la VA en Bourgogne-Franche-Comté, Nouvelle-Aquitaine, Grand Est et Centre-Val de Loire, quatre régions viticoles, ainsi qu’en Bretagne, région d’élevage et de production laitière. La part de l’agriculture dans les DOM est plus forte en Guyane (4,6 %) et à Mayotte (3,5 %). Les services principalement non marchands, qui regroupent l’éducation, l’administration, la santé et l’action sociale, représentent 22,2 % de la VA nationale. En France métropolitaine, leur part est plus élevée en Corse, dans les Hauts-de-France, en Occitanie et en Nouvelle-Aquitaine. Elle atteint 38,1 % dans les DOM.
Rapporté à la population, le PIB de la région capitale est le plus élevé avec 59 387 euros par habitant (figure 1), soit près du double de la France hors Île-de-France (30 266 euros). Viennent ensuite Auvergne-Rhône-Alpes (34 117 euros), PACA (32 997 euros) et les Pays de la Loire (31 106 euros). À l’opposé, la Corse (27 780 euros) et les Hauts-de-France (27 823 euros) affichent les plus faibles PIB métropolitains par habitant. Les différences de PIB par habitant sont très fortes entre les DOM et la métropole. La moyenne des DOM s’établit à 20 120 euros par habitant, allant de 24 110 euros en Martinique à 9 251 euros à Mayotte.
Le PIB par emploi, ou productivité apparente du travail, affiche une moindre disparité entre régions que le PIB par habitant. En effet, la disparité régionale de PIB par emploi ne dépend que des différences de qualifications et de tissu productif, alors que la disparité de PIB par habitant dépend de plus du nombre d’emplois par habitant dans chaque région. L’Île-de-France (112 555 euros), Auvergne-Rhône-Alpes (78 932 euros) et PACA (78 258 euros) ont une productivité apparente du travail supérieure à la moyenne métropolitaine hors Île-de-France (74 843 euros). En effet, des activités à forte valeur ajoutée y sont davantage implantées, notamment dans l’industrie (la fabrication de matériels de transport par exemple) et les services marchands (information et communication). Ainsi, les services d’information et de communication (124 502 euros de productivité par emploi au niveau national) sont très présents en Île-de-France. À l’opposé, la moindre productivité en Bourgogne-Franche-Comté et Bretagne, inférieure à 72 000 euros, peut s’expliquer par une plus faible implantation de ces activités à haute valeur ajoutée. Dans les DOM, la productivité par emploi est inférieure à celle de la France métropolitaine : elle est la plus faible à Mayotte (51 686 euros) et la plus élevée en Guadeloupe (71 537 euros).
tableauFigure 1 - PIB des régions en 2018 par habitant et par emploi
Régions | PIB(en millions d'euros) | Répartition (en %) | PIB par habitant (en euros) | PIB par emploi (en euros) |
---|---|---|---|---|
Île-de-France | 726 164 | 30,8 | 59 387 | 112 555 |
Auvergne-Rhône-Alpes | 272 646 | 11,5 | 34 117 | 78 932 |
Provence-Alpes-Côte d'Azur | 166 443 | 7,1 | 32 997 | 78 258 |
Pays de la Loire | 117 585 | 5,0 | 31 106 | 72 483 |
Bretagne | 98 893 | 4,2 | 29 694 | 71 574 |
Nouvelle-Aquitaine | 176 801 | 7,5 | 29 569 | 72 569 |
Occitanie | 173 563 | 7,4 | 29 487 | 74 045 |
Grand Est | 160 930 | 6,8 | 29 091 | 75 074 |
Centre-Val de Loire | 74 286 | 3,1 | 28 927 | 73 745 |
Normandie | 95 064 | 4,0 | 28 651 | 73 430 |
Bourgogne-Franche-Comté | 78 367 | 3,3 | 28 009 | 71 967 |
Hauts-de-France | 166 519 | 7,1 | 27 823 | 74 969 |
Corse | 9 443 | 0,4 | 27 780 | 72 210 |
France métropolitaine hors Île-de-France | 1 590 539 | 67,4 | 30 266 | 74 843 |
France métropolitaine | 2 316 703 | 98,1 | 35 763 | 83 625 |
Martinique | 8 819 | 0,4 | 24 110 | 65 911 |
Guadeloupe | 9 390 | 0,4 | 22 427 | 71 537 |
La Réunion | 19 163 | 0,8 | 22 359 | 64 646 |
Guyane | 4 164 | 0,2 | 14 879 | 69 456 |
Mayotte | 2 449 | 0,1 | 9 251 | 51 686 |
DOM | 43 984 | 1,9 | 20 120 | 65 764 |
France | 2 360 687 | 100,0 | 35 252 | 83 204 |
- Lecture : en 2018, dans les DOM, le PIB par habitant s'élève à 20 120 euros et le PIB par emploi s'établit à 65 764 euros.
- Champ : France.
- Source : Insee, comptes régionaux des ménages semi-définitifs, base 2014.
graphiqueFigure 1 - PIB des régions en 2018 par habitant et par emploi
tableauFigure 2 - Structure de la valeur ajoutée brute en 2018 par région et par secteur d'activité
Régions | Agriculture | Industrie | Construction | Services principalement marchands | Services principalement non marchands | Ensemble |
---|---|---|---|---|---|---|
Auvergne-Rhône-Alpes | 1,0 | 18,2 | 6,5 | 52,7 | 21,5 | 100,0 |
Bourgogne-Franche-Comté | 4,5 | 17,7 | 5,8 | 46,2 | 25,9 | 100,0 |
Bretagne | 3,5 | 14,8 | 6,5 | 50,7 | 24,5 | 100,0 |
Centre-Val de Loire | 3,7 | 18,2 | 6,1 | 47,8 | 24,1 | 100,0 |
Corse | 1,2 | 6,5 | 9,6 | 50,8 | 31,9 | 100,0 |
Grand Est | 3,8 | 18,9 | 6,1 | 46,0 | 25,2 | 100,0 |
Hauts-de-France | 2,4 | 16,4 | 5,7 | 47,7 | 27,8 | 100,0 |
Île-de-France | 0,1 | 8,4 | 4,2 | 71,9 | 15,4 | 100,0 |
Normandie | 2,8 | 20,4 | 6,3 | 44,7 | 25,8 | 100,0 |
Nouvelle-Aquitaine | 4,2 | 13,8 | 6,2 | 49,5 | 26,3 | 100,0 |
Occitanie | 2,2 | 14,0 | 6,2 | 51,3 | 26,4 | 100,0 |
Pays de la Loire | 2,6 | 17,7 | 6,7 | 51,1 | 21,8 | 100,0 |
Provence-Alpes-Côte d'Azur | 1,7 | 11,0 | 6,0 | 56,1 | 25,3 | 100,0 |
France métropolitaine hors Île-de-France | 2,7 | 16,2 | 6,2 | 50,1 | 24,9 | 100,0 |
France métropolitaine | 1,9 | 13,7 | 5,6 | 56,9 | 21,9 | 100,0 |
Guadeloupe | 1,5 | 9,3 | 4,3 | 45,4 | 39,4 | 100,0 |
Guyane | 4,6 | 9,8 | 5,3 | 44,4 | 35,8 | 100,0 |
La Réunion | 1,9 | 6,2 | 5,9 | 50,3 | 35,7 | 100,0 |
Martinique | 2,1 | 7,6 | 4,0 | 47,9 | 38,4 | 100,0 |
Mayotte | 3,5 | 6,4 | 4,4 | 32,3 | 53,3 | 100,0 |
DOM | 2,2 | 7,5 | 5,0 | 47,1 | 38,1 | 100,0 |
France | 1,9 | 13,6 | 5,6 | 56,7 | 22,2 | 100,0 |
- Lecture : en 2018, en Île-de-France, le secteur des services principalement marchands génère 71,9 % de la valeur ajoutée produite.
- Champ : France.
- Source : Insee, comptes régionaux des ménages semi-définitifs, base 2014.
graphiqueFigure 2 - Structure de la valeur ajoutée brute en 2018 par région et par secteur d'activité
tableauFigure 3 - Part de chaque sous-catégorie des secteurs principalement marchands en 2018
Commerce | Services aux entreprises | Activités immobilières | Information et communication | Activités financières et d'assurance | Autres activités de services |
---|---|---|---|---|---|
17,7 | 13,9 | 12,8 | 5,3 | 4,1 | 2,8 |
- Lecture : en 2018, les services aux entreprises génèrent 13,9 % de la valeur ajoutée.
- Champ : France.
- Source : Insee, comptes régionaux des ménages semi-définitifs, base 2014.
graphiqueFigure 3 - Part de chaque sous-catégorie des secteurs principalement marchands en 2018
Définitions
Le produit intérieur brut aux prix du marché vise à mesurer la richesse créée par tous les agents, privés et publics, sur un territoire national pendant une période donnée. Agrégat clé de la comptabilité nationale, il représente le résultat final de l’activité de production des unités productrices résidentes.
Le PIB aux prix du marché peut être mesuré de trois façons :
- selon l’optique de la production, en faisant la somme des valeurs ajoutées de toutes les activités de production de biens et de services et en y ajoutant les impôts moins les subventions sur les produits ;
- selon l’optique des dépenses, en faisant la somme de toutes les dépenses finales (consacrées à la consommation ou à l’accroissement de la richesse) en y ajoutant les exportations moins les importations de biens et services ;
- selon l’optique du revenu, en faisant la somme de tous les revenus obtenus dans le processus de production de biens et de services (revenus salariaux, excédent brut d’exploitation et revenu mixte) et en y ajoutant les impôts sur la production et les importations moins les subventions.
Solde du compte de production. Elle est égale à la valeur de la production diminuée de la consommation intermédiaire.
Pour en savoir plus
« L’emploi qualifié stimule la productivité et la croissance en Île-de-France », Insee Analyses Île-de-France n° 78, février 2018.
« L’orientation économique des zones d’emploi : entre spécialisation et diversification des économies locales », Insee Première n° 1814, septembre 2020.