Fin 2022, 433 000 personnes exercent une activité non salariée dans le secteur de la construction, à titre principal ou en complément d’une activité salariée (figure 1). Si on se limite aux emplois principaux exercés, les non-salariés représentent 20 % des personnes en emploi dans la construction, deux fois plus que dans l’ensemble des secteurs non agricoles (10 %). Les non-salariés de la construction exercent principalement leur activité dans les travaux de finition (menuiserie, peinture, vitrerie ; 40 %), le gros œuvre (29 %) et les travaux d’installation (électricité, plomberie ; 28 %).

En 2022, dans la construction, 46 % des non-salariés ont un statut de micro-entrepreneur (ME), contre 49 % dans l’ensemble des secteurs non agricoles. Les ME sont surreprésentés dans les travaux de peinture et revêtement (58 % des non-salariés du secteur), qui nécessitent peu d’investissements et sont d’une relative simplicité technique. À l’inverse, ils sont sous-représentés dans la construction de bâtiments (21 %). La pluriactivité est peu répandue dans la construction : seuls 5 % des non-salariés classiques cumulent leur activité avec un emploi salarié, contre 9 % tous secteurs confondus. La proportion de pluriactifs est plus élevée parmi les ME (12 %), tout en restant plus de deux fois inférieure à celle de l’ensemble des secteurs (31 %).

Seuls 3 % des non-salariés de la construction sont des femmes, contre 41 % tous secteurs confondus. La part des non-salariés de moins de 30 ans (7 %) est inférieure à la moyenne de l’ensemble des secteurs (13 %), ainsi que celle des 60 ans ou plus (10 % des effectifs, contre 14 % dans l’ensemble des secteurs). La pénibilité des travaux peut expliquer des cessations d’activité plus précoces qu’ailleurs dans la construction.

En 2022, en considérant qu’un revenu est nul lorsqu’il est déficitaire, le revenu d’activité moyen des non-salariés classiques de la construction est de 2 940 euros par mois, soit 27 % de moins que dans l’ensemble des secteurs (4 030 euros) (figure 2). À l’inverse, le revenu mensuel moyen des ME (920 euros) est supérieur de 37 % à celui de l’ensemble des secteurs non agricoles.

Dans la construction, moins d’un non-salarié classique sur dix ne dégage aucun revenu de son activité. Parmi les autres, un sur dix déclare moins de 800 euros par mois et un sur dix plus de 5 940 euros, soit un rapport interdécile (D9/D1) de 7,4, près de deux fois plus faible que dans l’ensemble des secteurs non agricoles (14,3). L’échelle des revenus d’activité est donc nettement plus resserrée dans la construction.

Les femmes non salariées classiques de la construction gagnent en moyenne 24 % de moins que leurs homologues masculins (20 % dans l’ensemble des secteurs) (figure 3). Cet écart se réduit à 15 % parmi les ME (17 % dans l’ensemble des secteurs).

Le revenu d’activité moyen des non-salariés classiques de la construction a augmenté de 0,8 % par an en euros constants en moyenne entre 2013 et 2022, ce qui est un peu moins rapide que l’ensemble des secteurs (+1,2 % par an) (figure 4). Sur la même période, le revenu moyen des ME a davantage augmenté dans la construction (+5,3 % par an en euros constants) que dans l’ensemble des secteurs (+4,1 % par an).

Pénalisé par la crise sanitaire et la chute de l’activité qui en a résulté, puis le net regain d’inflation de 2022, le revenu d’activité moyen des non-salariés classiques de la construction en 2022 est inférieur de 2,3 % à son niveau d’avant-crise (2019), ce qui est proche de la moyenne de l‘ensemble des secteurs (-2,1 % entre 2019 et 2022 en euros constants). Pour les ME en revanche, le revenu moyen de 2022 est de 5,2 % plus élevé qu’en 2019, évolution un peu moins favorable que la moyenne des secteurs (+6,1 %).