Fin 2022, hors secteur agricole, une personne en emploi sur dix en France exerce une activité non salariée à titre principal. Cette proportion varie du simple au triple selon les départements, de 5 % dans les Hauts-de-Seine à 18 % dans les Hautes-Alpes (figure 1). Les non-salariés sont relativement moins nombreux dans la moitié nord de la France, tout particulièrement dans les régions Hauts-de-France, Grand Est et Île-de-France où leur part dans l’emploi départemental est souvent inférieure à 9 %. À l’inverse, leur part est sensiblement plus élevée dans la moitié sud de l’Hexagone, notamment en Corse, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Occitanie où elle est souvent supérieure à 14 %. Les territoires dotés d’une économie orientée vers la satisfaction des besoins des populations locales, où le poids de l’industrie et des services aux entreprises est faible, regroupent relativement plus de non-salariés. Dans les régions où la population âgée est nombreuse, la part de non-salariés est également plus élevée, avec une forte présence dans les services aux particuliers.

Près de la moitié des non-salariés sont micro-entrepreneurs (49 %). Cependant leur présence n’est pas uniforme sur le territoire. Ils sont moins présents dans les DOM, dans l’ouest de l’Hexagone, en particulier en Bretagne, ainsi que dans les départements ruraux du Massif central (figure 2). À l’inverse, ils sont plus nombreux en Île-de-France où la part de micro-entrepreneurs dans l’emploi non salarié atteint au moins 55 % dans tous les départements sauf à Paris (46 %).

Par secteur d’activité, la part de non-salariés qui travaillent dans les services (hors transports) atteint 64 % en France, et jusqu’à 71 % en Île-de-France (figure 3). Dans cette région, les non-salariés exercent plus souvent dans les services aux entreprises et les services mixtes (40 %, contre 26 % dans l’ensemble de la France), en particulier dans les activités spécialisées, scientifiques et techniques (26 %, contre 14 % en France). Dans les régions les plus touristiques, les services aux particuliers sont très présents. En Bretagne et en Corse, un non-salarié sur dix travaille dans l’hébergement-restauration (contre 6 % en France).

Parmi les autres secteurs d’activité, le commerce regroupe 15 % de non-salariés. Ce secteur occupe une place plus grande au sein de l’emploi non salarié en Normandie et en Bourgogne-Franche-Comté, ainsi qu’en Guyane et à La Réunion. La construction concentre 12 % des non-salariés en France, mais bien davantage en Corse (19 %), et relativement peu en Île-de-France (6 %). Enfin, si seuls 4 % des non-salariés exercent leur activité dans les services de transport, leur part est deux fois plus élevée en Île-de-France (9 %), région où les activités de taxis et de VTC ainsi que la livraison à domicile sont surreprésentées (8 %, contre 3 % à l’échelon national).

Les revenus d’activité des non-salariés classiques sont plus élevés dans le nord de la France. L’Île-de-France occupe la première place avec 5 240 euros par mois en moyenne, contre 4 030 euros au niveau national. Les revenus y sont également supérieurs dans les Hauts-de-France et le Grand Est. Les activités les plus rémunératrices y sont surreprésentées, notamment les professions techniques, scientifiques et juridiques en Île-de-France ou les professions de la santé dans les deux autres régions. À l’inverse, les revenus d’activité des non-salariés classiques sont moins élevés dans les DOM et les régions du sud de la France. Notamment, en France métropolitaine, le revenu moyen est le plus faible en Occitanie (3 530 euros par mois).

Pour les micro-entrepreneurs, les écarts sont plus resserrés : le revenu moyen d’activité atteint 780 euros par mois à La Réunion, contre 670 euros à l’échelon national. En France métropolitaine, il varie de 610 euros dans les régions Bourgogne-Franche-Comté, Corse et Grand Est à 750 euros en Île-de-France.