Emploi et revenus des indépendants Édition 2025
Emploi et revenus selon le sexe
Insee Références
Paru le :21/05/2025
Fin 2022, 1,48 million de femmes exercent une activité non salariée, à titre principal ou en complément d’une activité salariée (hors agriculture). Elles représentent 41 % de l’ensemble des non-salariés, contre 49 % des salariés (figure 1). Les femmes non salariées optent plus souvent que les hommes pour le statut de micro-entrepreneur (ME), hormis dans les transports et la construction (figure 2). Notamment, plus des trois quarts des femmes non salariées travaillant dans l’industrie ont choisi ce statut, contre moins d’un homme sur deux ; elles y exercent des activités souvent peu lucratives, telles que la fabrication de bijoux fantaisie ou de vêtements. Parmi les seuls non-salariés classiques, les secteurs les plus féminisés sont la santé, où les femmes sont majoritaires, et les services aux particuliers, notamment les services personnels (coiffure, soins de beauté, etc.). À l’inverse, seulement 4 % des non-salariés de la construction sont des femmes.
tableauFigure 1 – Effectifs et revenus d’activité mensuels selon le sexe en 2022
Secteur | Effectifs au 31/12 (en milliers) |
Part des femmes (en %) |
Revenu mensuel moyen | ||
---|---|---|---|---|---|
Femmes | Hommes | Écart (en %) |
|||
(en euros) | |||||
Non-salariés classiques | 1 850 | 37,4 | 3 470 | 4 360 | -20,4 |
Industrie (hors artisanat commercial) | 66 | 19,5 | 1 950 | 3 500 | -44,3 |
Construction | 235 | 4,4 | 2 250 | 2 970 | -24,2 |
Commerce et artisanat commercial | 321 | 32,5 | 2 780 | 3 310 | -16,0 |
Transports et entreposage | 62 | 10,7 | 1 960 | 2 070 | -5,3 |
Services aux entreprises et services mixtes | 394 | 32,9 | 4 330 | 5 660 | -23,5 |
Services aux particuliers | 297 | 45,6 | 1 580 | 2 190 | -27,9 |
Santé et action sociale | 474 | 61,6 | 4 350 | 8 030 | -45,8 |
Micro-entrepreneurs | 1 766 | 44,5 | 600 | 720 | -16,7 |
Ensemble | 3 615 | 40,9 | 1 980 | 2 720 | -27,2 |
- Lecture : En 2022, 44,5 % des micro-entrepreneurs sont des femmes.
- Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre 2022, hors agriculture ; hors taxés d'office pour les revenus.
- Source : Insee, base Non-salariés 2022.
tableauFigure 2 – Part des micro-entrepreneurs par secteur selon le sexe en 2022
Secteur | Femmes | Hommes |
---|---|---|
Santé et action sociale | 20,7 | 8,3 |
Construction | 27,2 | 46,3 |
Commerce et artisanat commercial | 45,4 | 38,2 |
Transports et entreposage | 45,8 | 61,3 |
Services aux entreprises et services mixtes | 65,3 | 53,6 |
Services aux particuliers | 68,7 | 54,5 |
Industrie (hors artisanat commercial) | 84,4 | 48,3 |
- Lecture : Dans le secteur de la santé et action sociale, 20,7 % des femmes non salariées sont micro‑entrepreneuses contre 8,3 % des hommes.
- Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre 2022, hors agriculture.
- Source : Insee, base Non-salariés 2022.
graphiqueFigure 2 – Part des micro-entrepreneurs par secteur selon le sexe en 2022

- Lecture : Dans le secteur de la santé et action sociale, 20,7 % des femmes non salariées sont micro‑entrepreneuses contre 8,3 % des hommes.
- Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre 2022, hors agriculture.
- Source : Insee, base Non-salariés 2022.
Depuis 2008, l’emploi non salarié des femmes est plus dynamique que celui des hommes, y compris en incluant les ME. Parmi les non‑salariés classiques notamment, les effectifs féminins ont augmenté de 6 % entre 2008 et 2022 alors que les effectifs masculins ont reculé de 20 % (figure 3). La part des femmes dans le non-salariat a ainsi augmenté continûment sur la période, passant de 31 % en 2008 à 41 % en 2022.
tableauFigure 3 – Évolution du revenu moyen et des effectifs de non-salariés classiques entre 2008 et 2022
Année | Revenu femmes (ancienne définition) |
Revenu hommes (ancienne définition) |
Revenu femmes | Revenu hommes | Effectif femmes | Effectif hommes |
---|---|---|---|---|---|---|
2008 | 100,0 | 100,0 | /// | /// | 100,0 | 100,0 |
2009 | 101,9 | 99,9 | /// | /// | 96,3 | 94,3 |
2010 | 107,5 | 103,1 | /// | /// | 96,0 | 92,8 |
2011 | 109,9 | 104,9 | /// | /// | 96,8 | 92,6 |
2012 | 109,6 | 103,1 | 113,8 | 110,3 | 98,8 | 93,5 |
2013 | 108,7 | 100,0 | 111,7 | 105,1 | 101,5 | 94,4 |
2014 | /// | /// | 114,5 | 106,7 | 101,0 | 91,1 |
2015 | /// | /// | 118,0 | 109,2 | 101,3 | 89,2 |
2016 | /// | /// | 121,2 | 112,5 | 100,6 | 85,9 |
2017 | /// | /// | 125,3 | 115,8 | 100,4 | 83,6 |
2018 | /// | /// | 130,0 | 122,0 | 100,2 | 81,7 |
2019 | /// | /// | 130,6 | 120,1 | 101,6 | 81,1 |
2020 | /// | /// | 124,8 | 112,6 | 102,4 | 80,6 |
2021 | /// | /// | 137,7 | 123,2 | 104,2 | 80,5 |
2022 | /// | /// | 129,6 | 117,4 | 105,8 | 80,3 |
- /// : absence de résultat due à la nature des choses.
- Notes : La définition du revenu a changé en 2013. Les non-salariés taxés d’office sont pris en compte dans les effectifs, mais pas dans les revenus.
- Lecture : Entre 2008 et 2022, les effectifs de femmes non-salariées classiques a progressé de 5,8 %.
- Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre, hors micro‑entrepreneurs et hors agriculture.
- Source : Insee, bases Non-salariés.
graphiqueFigure 3 – Évolution du revenu moyen et des effectifs de non-salariés classiques entre 2008 et 2022

- Notes : La définition du revenu a changé en 2013. Les non-salariés taxés d’office sont pris en compte dans les effectifs, mais pas dans les revenus.
- Lecture : Entre 2008 et 2022, les effectifs de femmes non-salariées classiques a progressé de 5,8 %.
- Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre, hors micro‑entrepreneurs et hors agriculture.
- Source : Insee, bases Non-salariés.
Moins nombreuses que les hommes parmi les non-salariés, les femmes sont aussi moins rémunérées. En 2022, elles ont gagné en moyenne 1 980 euros par mois via leur activité non salariée, soit 27 % de moins que les hommes (2 720 euros). Une partie de cet écart provient de la surreprésentation des femmes dans le micro‑entrepreneuriat, où les revenus sont très faibles. L’écart de rémunération est ainsi plus faible si l’on considère les seuls non‑salariés classiques (-20 %) ou les seuls ME (-17 %).
Parmi les non-salariés classiques, les femmes gagnent 46 % de moins que les hommes dans les professions de santé, en moyenne plus rémunératrices : le métier exercé, le temps de travail, l’ancienneté et la localisation expliquent en partie cet écart. La différence de revenu est également très élevée dans l’industrie, où les femmes perçoivent 44 % de moins que leurs homologues masculins. L’écart est plus modéré dans les transports (-5 %) et le commerce (-16 %).
Hors ME, bien que les femmes déclarent un peu moins souvent que les hommes un revenu nul (9 % contre 11 %), les écarts de revenu entre femmes et hommes s’observent tout au long de l’échelle des revenus et croissent à mesure qu’on s’élève dans la distribution (figure 4). Ainsi, parmi celles ayant dégagé un revenu positif, la moitié a perçu en 2022 moins de 2 760 euros par mois, soit un revenu médian inférieur de 8 % à celui des hommes (3 000 euros). L’écart est plus restreint dans le bas de la distribution : 10 % des femmes ont gagné moins de 640 euros par mois, niveau inférieur de 3 % au décile de revenu correspondant (D1) pour les hommes. L’écart est en revanche plus prononcé dans le haut de la distribution : 10 % des femmes ont gagné plus de 7 630 euros par mois, soit 27 % de moins que le décile de revenu correspondant (D9) pour les hommes (10 460 euros). Les inégalités de revenu, mesurées par le rapport interquartile ou par le rapport interdécile, sont ainsi plus élevées pour les hommes que pour les femmes.
tableauFigure 4 – Distribution des revenus mensuels des non-salariés classiques par sexe en 2022
Sexe | Part de revenus nuls ou déficitaires (en %) |
Distribution hors revenus nuls ou déficitaires (en euros) |
Indicateurs d’inégalités (hors revenus nuls ou déficitaires) |
|||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
D1 | Q1 | Médiane | Q3 | D9 | Q3/Q1 | D9/D1 | ||
Femmes | 9,4 | 640 | 1 460 | 2 760 | 4 620 | 7 630 | 3,2 | 11,9 |
Hommes | 11,3 | 660 | 1 560 | 3 000 | 5 630 | 10 460 | 3,6 | 15,8 |
Ensemble des non-salariés classiques | 10,6 | 650 | 1 520 | 2 900 | 5 190 | 9 320 | 3,4 | 14,3 |
- Lecture : Parmi l'ensemble des femmes non-salariées classiques percevant un revenu positif, une sur dix gagne plus de 7 630 euros par mois.
- Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre 2022, hors taxés d’office, hors micro-entrepreneurs et hors agriculture.
- Source : Insee, base Non-salariés 2022.
Parmi les non-salariés classiques, les inégalités de revenus entre femmes et hommes se sont un peu réduites au cours des quinze dernières années. Entre 2008 et 2013, le revenu des femmes a augmenté de 8,7 % en euros constants, alors qu’il a stagné pour leurs homologues masculins. Depuis 2013, le revenu inclut désormais une partie des dividendes perçus ; selon cette nouvelle définition, le revenu des femmes a augmenté de 16,0 % entre 2013 et 2022, plus rapidement que celui des hommes (+11,7 %).
Définitions
Les non-salariés désignent l’ensemble des personnes affiliées à un régime de protection sociale des travailleurs non salariés : Sécurité sociale des indépendants (SSI) ou Mutualité sociale agricole (MSA). Sont concernés les micro-entrepreneurs et les non-salariés classiques.
Un micro-entrepreneur (ME) bénéficie du régime de même nom (appelé auto-entrepreneur jusque 2014), qui offre des formalités de création d’entreprise allégées et un mode de calcul et de paiement simplifié des cotisations sociales et de l’impôt sur le revenu. Il s’applique aux entrepreneurs individuels qui en font la demande, sous certaines conditions.
Les non-salariés classiques désignent les non-salariés (cotisant à un régime de protection sociale des travailleurs non salariés), hors micro-entrepreneurs.
Les non-salariés n’ayant pas déclaré leur revenu font l’objet d’une taxation d’office par l’Acoss pour le recouvrement des cotisations sociales. Ils sont pris en compte dans le calcul des effectifs mais pas dans celui des revenus.
Le revenu d’activité des non-salariés est le revenu ou bénéfice issu de l’activité non salariée, déduction faite des cotisations sociales payées dans l’année et des charges professionnelles associées. Les contributions sociales imposables (CSG non déductible, CRDS) ne sont pas déduites.
Le rapport interquartile est un indicateur de mesure des inégalités de revenus entre les personnes. Le rapport interquartile Q3/Q1 correspond au ratio entre le 3e quartile et le 1er quartile. Il fournit une mesure des disparités entre le haut et le bas de la distribution du revenu dans la population.
Le rapport interdécile est un indicateur de mesure des inégalités de revenus entre les personnes. Le rapport interdécile D9/D1 correspond au ratio entre le 9e et le 1er décile. Il fournit une mesure des disparités entre le haut et le bas de la distribution du revenu dans la population. Le rapport interdécile D5/D1 entre la médiane et le 1er décile est une mesure de la dispersion dans la moitié basse de la distribution, tandis que le rapport interdécile D9/D5 entre le 9e décile et la médiane rend compte des disparités dans la moitié haute.