Fin 2022, 1 297 000 non-salariés exercent une profession libérale, à titre principal ou en complément d’une activité salariée, soit 36 % de l’ensemble des non-salariés hors agriculture (figure 1). La moitié d’entre eux (49 %) exerce dans le domaine technique : celui-ci englobe les métiers de la conception et de la maîtrise d’œuvre (architectes réglementés ou d’intérieur, géomètres, etc.), les activités d’expertise et de conseil, de comptabilité et d’assurance, d’enseignement, ainsi que les intermédiaires du commerce de gros. Par ailleurs, 44 % exercent dans la santé (médecins, infirmiers, pharmaciens, etc.) et 7 % dans le domaine juridique (avocats, notaires, etc.).

Les micro-entrepreneurs (ME) représentent 41 % des professionnels libéraux, contre 49 % de l’ensemble des non-salariés. Ils sont peu présents dans les activités juridiques, de comptabilité ou de santé, composées essentiellement de professions réglementées n’ouvrant pas droit à ce régime. Ils forment en revanche plus de 60 % des effectifs libéraux dans les autres domaines et même 79 % dans l’enseignement.

L’âge moyen des professionnels exerçant une activité libérale est de 45 ans, le même que celui des autres non-salariés ; en revanche, les parts des moins de 30 ans et des 60 ans ou plus sont plus élevées parmi les professions libérales (de respectivement +1,1 point et +1,9 point). La part des non-salariés de 60 ans ou plus est particulièrement élevée parmi les médecins (32 %).

Les femmes représentent plus de la moitié des professionnels libéraux (53 %), contre 41 % de l’ensemble des non-salariés. Les professions libérales de la santé sont les plus féminisées (65 % de femmes).

En considérant qu’un revenu est nul lorsqu’il est déficitaire, le revenu d’activité moyen des professionnels libéraux est de 5 790 euros par mois en 2022 hors ME, et de 870 euros pour les ME (figure 2). De fortes disparités de revenu moyen existent entre les différentes professions libérales (hors ME), allant de 1 820 euros par mois pour les non-salariés de l’enseignement à 5 900 euros pour ceux travaillant dans la santé et 8 640 euros pour ceux exerçant une activité juridique. Il en est de même au sein d’une profession donnée : par exemple, parmi les professionnels libéraux de l’expertise et du conseil (hors ME) qui dégagent un revenu positif, 10 % gagnent moins de 580 euros par mois alors que les 10 % les mieux rémunérés perçoivent plus de 9 750 euros.

Hors ME, les femmes exerçant une profession libérale gagnent en moyenne 37 % de moins que leurs homologues masculins (figure 3). Cet écart est plus marqué dans chacun des grands secteurs libéraux et atteint même 45 % dans la santé et 44 % dans les activités juridiques. Parmi les ME, dont les revenus sont plus faibles et donc moins dispersés, l’écart de revenus est plus réduit, les femmes gagnant en moyenne 19 % de moins que les hommes.

En euros constants, le revenu d’activité moyen des professionnels libéraux classiques a augmenté en moyenne par an de 1,4 % entre 2013 et 2018, avant de se replier en 2019 (-2,4 %, figure 4). Avec la crise sanitaire et la chute de l’activité qui en a résulté, leur revenu moyen a nettement reculé en 2020 (-4,8 %), puis rebondi en 2021 (+8,3 %). Il a diminué à nouveau nettement en 2022 (-6,8 % en euros constants), dans un contexte d’inflation élevée. Cette baisse a été plus marquée pour les professionnels de la santé (-8,7 %) que pour ceux exerçant dans le domaine technique (-2,1 %). Au total, le revenu des professionnels libéraux classiques a reculé de 1,6 % en moyenne par an entre 2018 et 2022.

Pour les ME en revanche, le revenu moyen a progressé entre 2018 et 2022, pour les professionnels libéraux (+4,8 % en moyenne par an) comme pour l’ensemble des secteurs d’activité (+3,5 % en moyenne par an), tout en restant très inférieur à celui des non-salariés classiques.