Emploi et revenus des indépendants Édition 2025
Services aux entreprises et services mixtes
Insee Références
Paru le :21/05/2025
Fin 2022, 944 000 personnes exercent une activité non salariée dans le secteur des services aux entreprises et services mixtes, à titre principal ou en complément d’une activité salariée (figure 1). Si on se limite aux emplois principaux exercés, les non-salariés représentent 12 % des personnes en emploi dans ce secteur, contre 10 % dans l’ensemble des secteurs non agricoles. Plus de la moitié travaillent dans les activités spécialisées, scientifiques et techniques (avocats, comptables, architectes, etc.).
tableauFigure 1 – Structure de l’emploi non salarié dans les services aux entreprises et services mixtes fin 2022
Secteur d'activité | Effectifs au 31/12 (en milliers) | Part des micro-entrepreneurs | Part des pluriactifs | Part des femmes | Âge | ||
---|---|---|---|---|---|---|---|
Non-salariés classiques | Micro-entrepreneurs | Moins de 30 ans | 60 ans ou plus | ||||
Information et communication | 131 | 68,5 | 12,0 | 35,3 | 21,2 | 24,2 | 7,6 |
Activités financières et d'assurance | 48 | 18,7 | 10,1 | 23,2 | 25,0 | 5,5 | 15,4 |
Activités immobilières | 80 | 49,9 | 13,3 | 19,9 | 43,8 | 8,5 | 17,1 |
Activités spécialisées, scientifiques et techniques | 511 | 54,5 | 8,8 | 34,6 | 44,5 | 16,7 | 15,6 |
Activités juridiques et comptables | 102 | ns | 4,7 | ns | 52,2 | 7,0 | 14,8 |
Conseil de gestion | 183 | 70,1 | 14,7 | 35,9 | 45,7 | 21,9 | 16,9 |
Architecture-ingénierie | 80 | 40,7 | 9,2 | 30,9 | 24,3 | 7,1 | 21,4 |
Autres activités spécialisées | 146 | 79,3 | 11,3 | 34,2 | 48,4 | 22,4 | 11,3 |
Services administratifs et de soutien | 174 | 76,2 | 15,0 | 32,5 | 41,1 | 12,5 | 13,0 |
Services aux entreprises et services mixtes | 944 | 58,2 | 10,4 | 32,9 | 39,6 | 15,7 | 14,1 |
Ensemble des secteurs hors agriculture | 3 615 | 48,8 | 9,4 | 30,8 | 40,9 | 12,6 | 14,0 |
- ns : non significatif.
- Lecture : En 2022, 944 000 non-salariés exercent dans les services aux entreprises et services mixtes.
- Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre 2022, hors agriculture.
- Source : Insee, base Non-salariés 2022.
Les micro-entrepreneurs (ME) représentent 58 % des non-salariés du secteur, contre 49 % dans l’ensemble des secteurs non agricoles. Cependant ils sont quasi absents des activités juridiques et comptables, composées essentiellement de professions libérales réglementées n’ouvrant pas droit à ce statut. La part des pluriactifs est comparable à la moyenne, que ce soit parmi les non-salariés classiques (10 %, contre 9 % dans l’ensemble), ou parmi les ME (33 %, contre 31 % dans l’ensemble).
Les femmes représentent 40 % des non-salariés du secteur. Elles sont peu présentes dans l’information-communication (21 %), l’architecture-ingénierie (24 %) et dans les activités financières et d’assurance (25 %). La part des femmes est la plus élevée dans les activités juridiques et comptables (52 %). La part des non-salariés de moins de 30 ans (16 %) est plus élevée que dans l’ensemble des secteurs non agricoles (13 %).
En 2022, en considérant qu’un revenu est nul lorsqu’il est déficitaire, le revenu d’activité moyen dans les services aux entreprises et services mixtes est de 5 220 euros par mois pour les non-salariés classiques, et de 860 euros pour les ME (figure 2). Parmi les non-salariés classiques, les activités les plus rémunératrices sont les activités juridiques et comptables (8 510 euros par mois) et les activités financières et d’assurance (6 250 euros). À l’opposé, les moins rémunératrices sont les autres activités spécialisées telles que le design, la photographie ou la publicité (2 930 euros) et les activités immobilières (3 090 euros).
tableauFigure 2 – Revenus d’activité mensuels dans les services aux entreprises et services mixtes en 2022
Secteur d’activité | Revenu mensuel moyen¹ | Dispersion des revenus des non-salariés classiques | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
Ensemble des non-salariés | Non-salariés classiques | Micro-entrepreneurs | Part des revenus nuls¹ (en %) | Médiane² | 1ᵉʳ décile² | 9ᵉ décile² | |
Information et communication | 2 020 | 4 130 | 1 010 | 15,6 | 3 920 | 660 | 9 000 |
Activités financières et d'assurance | 5 310 | 6 250 | 1 080 | 12,7 | 4 900 | 840 | 14 630 |
Activités immobilières | 2 150 | 3 090 | 1 210 | 25,5 | 2 670 | 420 | 8 790 |
Activités spécialisées, scientifiques et techniques | 3 260 | 5 930 | 870 | 10,0 | 3 920 | 850 | 13 510 |
Activités juridiques et comptables | 8 370 | 8 510 | ns | 4,0 | 5 210 | 1 650 | 18 500 |
Conseil de gestion | 2 030 | 4 410 | 940 | 17,8 | 3 340 | 540 | 10 610 |
Architecture-ingénierie | 2 860 | 4 010 | 1 110 | 10,9 | 3 320 | 740 | 8 700 |
Autres activités spécialisées | 1 190 | 2 930 | 720 | 15,2 | 2 300 | 450 | 6 930 |
Services administratifs et de soutien | 1 270 | 3 270 | 640 | 19,4 | 2 580 | 500 | 8 400 |
Services aux entreprises et services mixtes | 2 740 | 5 220 | 860 | 13,4 | 3 740 | 710 | 12 290 |
Ensemble des secteurs hors agriculture | 2 420 | 4 030 | 670 | 10,6 | 2 900 | 650 | 9 320 |
- ns : non significatif.
- 1. Les revenus négatifs (déficits) sont considérés comme nuls.
- 2. Hors revenus nuls ou déficitaires.
- Lecture : En 2022, le revenu mensuel moyen dans les activités juridiques et comptables est de 8 370 euros.
- Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre 2022, hors taxés d’office et hors agriculture.
- Source : Insee, base Non-salariés 2022.
Plus élevés que la moyenne, les revenus d’activité dans ce secteur sont aussi plus dispersés : 13 % des non-salariés classiques ne dégagent aucun revenu de leur activité non salariée en 2022, cette proportion variant de 4 % dans les activités juridiques et comptables à 26 % dans l’immobilier. Parmi les autres, un sur dix déclare gagner moins de 710 euros et un sur dix plus de 12 290 euros, soit un rapport interdécile de 17,3 (contre 14,3 dans l’ensemble des secteurs non agricoles).
Les femmes non salariées classiques du secteur gagnent en moyenne 23 % de moins que leurs homologues masculins (contre 20 % pour l’ensemble des secteurs non agricoles) (figure 3) . Parmi les ME, cet écart est de 10 % dans les services aux entreprises et services mixtes, alors qu’il atteint 17 % pour l’ensemble des secteurs.
tableauFigure 3 – Revenus d'activité mensuels moyen par sexe en 2022
Caractéristiques | Femmes | Hommes |
---|---|---|
Services aux entreprises et services mixtes, non-salariés classiques | 4,33 | 5,66 |
Ensemble des non-salariés classiques | 3,47 | 4,36 |
Services aux entreprises et services mixtes, micro-entrepreneurs | 0,82 | 0,90 |
Ensemble des micro-entrepreneurs | 0,60 | 0,72 |
- Lecture : Le revenu mensuel moyen des non-salariés classiques exerçant dans le secteur des services aux entreprises et services mixtes est de 4 330 euros pour les femmes, contre 5 660 euros pour les hommes.
- Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre 2022, hors taxés d’office et hors agriculture.
- Source : Insee, base Non-salariés 2022.
graphiqueFigure 3 – Revenus d'activité mensuels moyen par sexe en 2022

- Lecture : Le revenu mensuel moyen des non-salariés classiques exerçant dans le secteur des services aux entreprises et services mixtes est de 4 330 euros pour les femmes, contre 5 660 euros pour les hommes.
- Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre 2022, hors taxés d’office et hors agriculture.
- Source : Insee, base Non-salariés 2022.
Le revenu d’activité moyen des non-salariés classiques exerçant dans les services aux entreprises et services mixtes a augmenté de 1,3 % par an en euros constants en moyenne entre 2013 et 2022, une progression similaire à celle de l’ensemble des secteurs non agricoles (+1,2 % par an) (figure 4). Sur la même période, le revenu moyen des ME a davantage augmenté dans ces services (+4,7 % par an en euros constants) que dans l’ensemble des secteurs (+4,1 %).
tableauFigure 4 – Évolution du revenu d'activité moyen entre 2013 et 2022
Année | Services aux entreprises et services mixtes, micro-entrepreneurs | Ensemble des micro-entrepreneurs | Services aux entreprises et services mixtes, non-salariés classiques | Ensemble des non-salariés classiques |
---|---|---|---|---|
2013 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
2014 | 98,1 | 98,1 | 101,4 | 101,7 |
2015 | 104,2 | 104,0 | 105,4 | 104,1 |
2016 | 106,7 | 107,6 | 108,8 | 107,0 |
2017 | 109,8 | 111,9 | 113,0 | 110,1 |
2018 | 126,9 | 125,3 | 121,1 | 115,3 |
2019 | 137,3 | 135,4 | 115,9 | 114,1 |
2020 | 133,5 | 125,7 | 108,6 | 107,5 |
2021 | 150,4 | 141,7 | 118,0 | 117,8 |
2022 | 151,8 | 143,7 | 112,3 | 111,7 |
- Lecture : Entre 2013 et 2022, le revenu moyen des non-salariés classiques exerçant dans les services aux entreprises et services mixtes a augmenté de 12,3 % (indice 112,3, base 100 en 2013).
- Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre, hors taxés d’office et hors agriculture.
- Source : Insee, bases Non-salariés.
graphiqueFigure 4 – Évolution du revenu d'activité moyen entre 2013 et 2022

- Lecture : Entre 2013 et 2022, le revenu moyen des non-salariés classiques exerçant dans les services aux entreprises et services mixtes a augmenté de 12,3 % (indice 112,3, base 100 en 2013).
- Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre, hors taxés d’office et hors agriculture.
- Source : Insee, bases Non-salariés.
Pénalisé par la crise sanitaire et la chute de l’activité qui en a résulté, puis par le net regain d’inflation de 2022, le revenu d’activité moyen des non-salariés classiques de ce secteur en 2022 est inférieur de 3,1 % à son niveau d’avant-crise (2019), soit un recul un peu plus fort que pour l’ensemble des secteurs non agricoles (‑2,1 % en euros constants). Pour les ME, le revenu moyen de 2022 est supérieur de 10,5 % à celui de 2019, soit nettement plus que pour l’ensemble des secteurs (+6,1 % entre 2019 et 2022).
Définitions
Services aux entreprises et services mixtes : Ce secteur rassemble des services s’adressant principalement aux entreprises (codes M et N de la NAF), et des services dits « mixtes », qui s’adressent aussi bien aux entreprises qu’aux particuliers (codes J, K, L). Ils regroupent les activités spécialisées, scientifiques et techniques (activités juridiques, comptables, conseil de gestion, architecture, ingénierie et autres activités spécialisées telles que publicité, design, photographie, traduction, etc.), les services administratifs et de soutien (nettoyage, sécurité, location de véhicules et équipements divers, photocopie et autres services de bureau), l’information et la communication (activités de programmation et conseil en informatique notamment, activités audiovisuelles, édition, services d’information), les activités financières et d’assurance et les activités immobilières.
Les non-salariés désignent l’ensemble des personnes affiliées à un régime de protection sociale des travailleurs non salariés : Sécurité sociale des indépendants (SSI) ou Mutualité sociale agricole (MSA). Sont concernés les micro-entrepreneurs et les non-salariés classiques.
Un micro-entrepreneur bénéficie du régime de même nom (appelé auto-entrepreneur jusque 2014), qui offre des formalités de création d’entreprise allégées et un mode de calcul et de paiement simplifié des cotisations sociales et de l’impôt sur le revenu. Il s’applique aux entrepreneurs individuels qui en font la demande, sous certaines conditions.
Sont considérés comme pluriactifs les non-salariés qui exercent à la fois une activité non salariée et une activité salariée (qu’elle soit exercée dans le secteur public, privé ou en tant que salarié d’un particulier-employeur). Ils perçoivent donc à la fois des revenus d’activité non salariaux et des revenus salariaux.
Les non-salariés classiques désignent les non-salariés (cotisant à un régime de protection sociale des travailleurs non salariés), hors micro-entrepreneurs.
Le revenu d’activité des non-salariés est le revenu ou bénéfice issu de l’activité non salariée, déduction faite des cotisations sociales payées dans l’année et des charges professionnelles associées. Les contributions sociales imposables (CSG non déductible, CRDS) ne sont pas déduites.
Le rapport interdécile est un indicateur de mesure des inégalités de revenus entre les personnes. Le rapport interdécile D9/D1 correspond au ratio entre le 9ᵉ et le 1ᵉʳ décile. Il fournit une mesure des disparités entre le haut et le bas de la distribution du revenu dans la population. Le rapport interdécile D5/D1 entre la médiane et le 1ᵉʳ décile est une mesure de la dispersion dans la moitié basse de la distribution, tandis que le rapport interdécile D9/D5 entre le 9ᵉ décile et la médiane rend compte des disparités dans la moitié haute.
Les déciles partagent la population en dix sous-populations de taille égale.