Fin 2022, 187 000 personnes exercent une activité non salariée dans l’industrie hors artisanat commercial, à titre principal ou en complément d’une activité salariée (figure 1). Si on se limite aux emplois principaux exercés, les non‑salariés représentent 5 % des personnes en emploi dans l’industrie, moitié moins que dans l’ensemble des secteurs non agricoles (10 %).

Les micro‑entrepreneurs (ME) représentent 65 % des non-salariés de l’industrie, contre 49 % dans l’ensemble des secteurs non agricoles. Ce statut est surtout choisi dans le secteur du textile, habillement, bois, ameublement et imprimerie (76 % de ME). La pluriactivité est un peu moins répandue dans l’industrie : seuls 8 % des non‑salariés classiques cumulent leur activité avec un emploi salarié, contre 9 % tous secteurs confondus. La part de pluriactifs est bien plus élevée parmi les ME (32 %), proche de la moyenne de l’ensemble des secteurs non agricoles (31 %).

Les femmes représentent 45 % des non-salariés de l’industrie, une part plus élevée que dans l’ensemble des non-salariés (41 %). Elles sont surtout présentes dans le secteur de l’habillement, du textile et du cuir où leur part atteint 87 % des effectifs.

Les non-salariés de l’industrie sont plus âgés que la moyenne : dans ce secteur, la part des moins de 30 ans (10 %) est plus basse que dans l’ensemble des non-salariés (13 %) et celle des 60 ans ou plus un peu plus élevée (16 % contre 14 %).

En 2022, le revenu d’activité moyen des ME est de 380 euros par mois dans l’industrie, soit 43 % de moins que dans l’ensemble des secteurs non agricoles (figure 2). En considérant qu’un revenu est nul lorsqu’il est déficitaire, le revenu d’activité moyen des non-salariés classiques de l’industrie est de 3 200 euros par mois, également inférieur, de 21 %, à celui de l’ensemble des secteurs non agricoles (4 030 euros). Les activités les plus rémunératrices, avec un revenu moyen des non‑salariés classiques supérieur à 4 500 euros par mois, sont la fabrication de machines et d’équipements, ainsi que les activités liées à la gestion de l’eau et des déchets. Inversement, les activités les moins lucratives, avec un revenu moyen inférieur à 2 000 euros par mois, sont celles liées à l’habillement, au textile et au cuir. Dans l’industrie, 14 % des non-salariés classiques ne dégagent aucun revenu de leur activité non salariée. Parmi les autres, un sur dix gagne moins de 440 euros par mois et un sur dix plus de 7 760 euros, soit un rapport interdécile (D9/D1) de 17,6, plus élevé que dans l’ensemble des secteurs non agricoles (14,3).

La spécialisation sectorielle des femmes, davantage présentes dans les activités peu rémunératrices, est très élevée dans l’industrie, et l’écart de revenu moyen entre les hommes et les femmes exerçant en tant que non-salariés classiques est de 44 %, contre 20 % tous secteurs confondus (figure 3). Cet écart est encore plus marqué parmi les ME (57 %, contre 17 % tous secteurs confondus).

Depuis 2013, les évolutions en euros constants du revenu d’activité moyen dans l’industrie ont été proches de la moyenne pour les non-salariés classiques : +1,1 % par an en moyenne entre 2013 et 2022, contre +1,2 % pour l’ensemble des secteurs non agricoles (figure 4). À l’opposé, le revenu moyen des ME a augmenté nettement moins rapidement dans l’industrie (+1,7 % par an en euros constants) que dans l’ensemble des secteurs non agricoles (+4,1 % par an).

Pénalisé par la crise sanitaire et la chute de l’activité qui en a résulté, puis par le net regain d’inflation de 2022, le revenu d’activité moyen des non-salariés classiques de l’industrie en 2022 est inférieur de 2,3 % à son niveau d’avant‑crise (2019), un écart proche de celui constaté dans l’ensemble des secteurs d’activité (-2,1 % en euros constants). Pour les ME de l’industrie, le revenu moyen a reculé sur 3 ans (‑5,7 % entre 2019 et 2022) alors qu’il a nettement progressé dans l’ensemble des secteurs non agricoles (+6,1 %).