Emploi et revenus des indépendants Édition 2025
Santé et action sociale
Insee Références
Paru le :21/05/2025
Fin 2022, 567 000 personnes exercent une activité non salariée dans le secteur de la santé et de l’action sociale, à titre principal ou en complément d’une activité salariée (figure 1). La moitié sont des professions paramédicales ou sages-femmes, près d’un tiers des médecins, chirurgiens-dentistes ou vétérinaires. Si on se limite aux emplois principaux exercés, les non-salariés représentent 12 % des personnes en emploi dans le secteur de la santé et de l’action sociale, contre 10 % dans l'ensemble des secteurs non agricoles.
tableauFigure 1 – Structure de l’emploi non salarié dans la santé et l'action sociale fin 2022
Secteur d'activité | Effectifs au 31/12 (en milliers) |
Part des micro‑ entrepreneurs |
Part des pluriactifs | Part des femmes | Âge | ||
---|---|---|---|---|---|---|---|
Non-salariés classiques |
Micro‑entrepreneurs | Moins de 30 ans | 60 ans ou plus | ||||
Médecine | 127 | ns | 23,4 | ns | 43,3 | 1,9 | 32,4 |
Médecine générale | 73 | ns | 18,7 | ns | 45,2 | 2,6 | 32,3 |
Médecine spécialisée, analyses médicales | 55 | ns | 29,6 | ns | 40,8 | 0,9 | 32,6 |
Pratique dentaire | 38 | ns | 7,4 | ns | 46,6 | 12,8 | 20,5 |
Vétérinaires | 12 | ns | 5,1 | ns | 48,9 | 7,7 | 14,9 |
Professions paramédicales et sages-femmes | 282 | 4,3 | 6,3 | 34,8 | 72,2 | 16,2 | 7,8 |
Infirmiers et sages-femmes | 135 | ns | 6,4 | ns | 83,4 | 7,6 | 8,3 |
Autres professions paramédicales | 148 | 8,1 | 6,1 | 34,7 | 62,0 | 24,1 | 7,3 |
Autres services de santé et action sociale | 107 | 74,1 | 18,3 | 41,2 | 79,8 | 8,2 | 15,9 |
Activités de santé et action sociale | 567 | 16,3 | 11,6 | 40,3 | 65,0 | 11,1 | 15,8 |
Ensemble hors agriculture | 3 615 | 48,8 | 9,4 | 30,8 | 40,9 | 12,6 | 14,0 |
- ns : non significatif.
- Lecture : En 2022, 567 000 non-salariés exercent dans les activités de la santé et l'action sociale.
- Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre 2022, hors agriculture.
- Source : Insee, base Non-salariés 2022.
Les micro-entrepreneurs (ME) ne représentent que 16 % des non-salariés du secteur, soit trois fois moins que pour l’ensemble des secteurs non agricoles. Quasi absents des professions médicales car ces activités réglementées sont exclues du régime, les ME constituent les trois quarts des non-salariés dans les autres activités de la santé (psychologues, diététiciens, etc.) et de l’action sociale.
Fin 2022, 12 % des non-salariés classiques du secteur sont pluriactifs, contre 9 % tous secteurs confondus. Cette part s’élève à 23 % parmi les médecins libéraux (dont 30 % parmi les spécialistes), qui peuvent exercer une activité salariée dans les hôpitaux publics ou cliniques privées en sus de leur activité libérale en cabinet.
Le secteur de la santé et de l’action sociale est fortement féminisé : la part des femmes y atteint 65 %, contre 41 % en moyenne. Elle est la plus élevée parmi les infirmiers et sages-femmes (83 %) et plus faible en médecine spécialisée (41 %). Parmi les médecins, la part des moins de 30 ans est particulièrement faible (2 %, contre 13 % dans l’ensemble des secteurs), en lien avec la durée des études, et la part des 60 ans ou plus est très élevée (32 % contre 14 %).
En 2022, en considérant qu’un revenu est nul lorsqu’il est déficitaire, le revenu d’activité moyen des non-salariés classiques de la santé et de l’action sociale atteint 5 770 euros par mois, soit 43 % de plus que pour l’ensemble des non-salariés (figure 2). Il varie de 2 240 euros dans les autres services de santé et d’action sociale à 11 840 euros chez les médecins spécialistes libéraux.
tableauFigure 2 – Revenus d’activité mensuels dans la santé et l'action sociale en 2022
Secteur d'activité | Revenu mensuel moyen¹ | Dispersion des revenus des non-salariés classiques | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
Ensemble des non-salariés |
Non-salariés classiques |
Micro‑ entrepreneurs |
Part des revenus nuls¹ (en %) |
Médiane² | 1er décile² | 9e décile² | |
Médecine | 9 530 | 9 540 | ns | 2,3 | 7 470 | 2 400 | 19 480 |
Médecine générale | 7 840 | 7 840 | ns | 2,2 | 6 630 | 2 390 | 14 910 |
Médecine spécialisée, analyses médicales | 11 810 | 11 840 | ns | 2,4 | 9 270 | 2 430 | 24 330 |
Pratique dentaire | 10 300 | 10 300 | ns | 1,5 | 8 280 | 3 130 | 19 730 |
Vétérinaires | 6 040 | 6 380 | ns | 2,7 | 5 680 | 1 900 | 11 960 |
Professions paramédicales et sages-femmes | 3 560 | 3 650 | 1 270 | 1,9 | 3 330 | 1 430 | 6 360 |
Infirmiers et sages-femmes | 4 120 | 4 120 | ns | 1,8 | 3 810 | 1 840 | 6 870 |
Autres professions paramédicales | 3 050 | 3 190 | 1 280 | 2,0 | 2 860 | 1 200 | 5 680 |
Autres services de santé et action sociale | 1 100 | 2 240 | 700 | 11,3 | 1 780 | 340 | 5 000 |
Activités de santé et action sociale | 4 970 | 5 770 | 770 | 2,5 | 4 050 | 1 460 | 12 080 |
Ensemble hors agriculture | 2 420 | 4 030 | 670 | 10,6 | 2 900 | 650 | 9 320 |
- ns : non significatif.
- 1. Les revenus négatifs (déficits) sont considérés comme nuls.
- 2. Hors revenus nuls ou déficitaires.
- Lecture : En 2022, le revenu mensuel moyen des infirmiers et sages-femmes est de 4 120 euros.
- Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre 2022, hors taxés d’office et hors agriculture.
- Source : Insee, base Non-salariés 2022.
Le revenu d’activité mensuel des ME de la santé et de l’action sociale est en moyenne de 770 euros, soit 15 % de plus que dans l’ensemble des secteurs non agricoles.
Seuls 2,5 % des non-salariés classiques ne dégagent aucun revenu de leur activité non salariée. Parmi les autres, un sur dix gagne moins de 1 460 euros et un sur dix plus de 12 080 euros, soit un rapport interdécile de 8,3, indiquant un éventail bien plus resserré que dans l’ensemble des secteurs (14,3).
Parmi les non-salariés classiques, les écarts de rémunération entre femmes et hommes sont nettement plus élevés dans le domaine de la santé et de l’action sociale (46 % de moins pour les femmes) que dans les autres secteurs (20 % d’écart) : les femmes sont en effet sous-représentées dans les professions les plus rémunératrices et, au sein d’une même profession, les écarts de revenus d’activité sont élevés (figure 3). En revanche, parmi les ME, les écarts de revenus entre femmes et hommes sont plus faibles qu’en moyenne (8 % contre 17 %).
tableauFigure 3 – Revenus d'activité mensuels moyens par sexe en 2022
Caractéristiques | Femmes | Hommes |
---|---|---|
Santé et action sociale, non-salariés classiques | 4,35 | 8,03 |
Ensemble des non-salariés classiques | 3,47 | 4,36 |
Santé et action sociale, micro-entrepreneurs | 0,76 | 0,82 |
Ensemble des micro-entrepreneurs | 0,60 | 0,72 |
- Lecture : Le revenu mensuel moyen des non-salariés classiques exerçant dans les activités de la santé et de l'action sociale est de 4 350 euros pour les femmes, contre 8 030 euros pour les hommes.
- Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre 2022, hors taxés d’office et hors agriculture.
- Source : Insee, base Non-salariés 2022.
graphiqueFigure 3 – Revenus d'activité mensuels moyens par sexe en 2022

- Lecture : Le revenu mensuel moyen des non-salariés classiques exerçant dans les activités de la santé et de l'action sociale est de 4 350 euros pour les femmes, contre 8 030 euros pour les hommes.
- Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre 2022, hors taxés d’office et hors agriculture.
- Source : Insee, base Non-salariés 2022.
Davantage que dans d’autres secteurs d’activités, le revenu d’activité moyen des non‑salariés classiques de la santé et de l’action sociale dépend de mesures prises par les pouvoirs publics : celles-ci portent sur des forfaits d’activité (comme le forfait « médecin traitant » mis en place en 2013) et sur les tarifs de consultation pour les activités réglementées. Ce revenu est aussi lié aux volumes d’activité propres à chaque profession. Entre 2013 et 2022, il a reculé de 0,7 % par an en euros constants (figure 4). La baisse est concentrée en fin de période : en 2022 il est inférieur de 6,0 % à son niveau d’avant-crise sanitaire (2019), baisse plus défavorable que dans l’ensemble des secteurs non agricoles (-2,1 % entre 2019 et 2022 en euros constants).
En revanche, pour les ME du secteur, le revenu moyen de 2022 est plus élevé de 16,2 % à celui de 2019, évolution bien plus favorable que dans l’ensemble des secteurs (+6,1 % en euros constants).
tableauFigure 4 – Évolution du revenu d'activité moyen entre 2013 et 2022
Année | Santé et action sociale, micro‑entrepreneurs |
Ensemble des micro‑ entrepreneurs |
Santé et action sociale, non‑salariés classiques |
Ensemble des non‑ salariés classiques |
---|---|---|---|---|
2013 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
2014 | 101,6 | 98,1 | 100,5 | 101,7 |
2015 | 107,0 | 104,0 | 100,6 | 104,1 |
2016 | 109,8 | 107,6 | 100,2 | 107,0 |
2017 | 113,7 | 111,9 | 100,7 | 110,1 |
2018 | 125,6 | 125,3 | 101,4 | 115,3 |
2019 | 137,5 | 135,4 | 99,6 | 114,1 |
2020 | 126,0 | 125,7 | 95,4 | 107,5 |
2021 | 161,0 | 141,7 | 103,2 | 117,8 |
2022 | 159,7 | 143,7 | 93,7 | 111,7 |
- Lecture : Entre 2013 et 2022, le revenu moyen des non-salariés classiques dans la santé et l'action sociale a reculé de 6,3 % (indice 93,7, base 100 en 2013).
- Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre, hors taxés d’office et hors agriculture.
- Source : Insee, bases Non-salariés.
graphiqueFigure 4 – Évolution du revenu d'activité moyen entre 2013 et 2022

- Lecture : Entre 2013 et 2022, le revenu moyen des non-salariés classiques dans la santé et l'action sociale a reculé de 6,3 % (indice 93,7, base 100 en 2013).
- Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre, hors taxés d’office et hors agriculture.
- Source : Insee, bases Non-salariés.
Définitions
Santé et action sociale : dans ce secteur sont rassemblés les activités afférentes à la santé humaine dispensées par des médecins, des dentistes ou des praticiens paramédicaux, et à l’action sociale (code Q de la NAF), ainsi que les vétérinaires. La pharmacie est considérée comme une activité commerciale par la nomenclature d’activités et ne figure donc pas dans ce secteur. Le secteur de la santé et de l’action sociale regroupe très majoritairement des activités s’exerçant en pratique libérale, au cabinet du praticien. Les non‑salariés sont très peu présents dans l’action sociale et, de façon plus générale, dans les activités dispensées en établissements (hôpitaux, établissements pour personnes âgées ou handicapées, pour enfants et jeunes en difficulté, etc.).
Les non-salariés désignent l’ensemble des personnes affiliées à un régime de protection sociale des travailleurs non salariés : Sécurité sociale des indépendants (SSI) ou Mutualité sociale agricole (MSA). Sont concernés les micro-entrepreneurs et les non-salariés classiques.
Un micro-entrepreneur bénéficie du régime de même nom (appelé auto-entrepreneur jusque 2014), qui offre des formalités de création d’entreprise allégées et un mode de calcul et de paiement simplifié des cotisations sociales et de l’impôt sur le revenu. Il s’applique aux entrepreneurs individuels qui en font la demande, sous certaines conditions.
Les non-salariés classiques désignent les non-salariés (cotisant à un régime de protection sociale des travailleurs non salariés), hors micro-entrepreneurs.
Sont considérés comme pluriactifs les non-salariés qui exercent à la fois une activité non salariée et une activité salariée (qu’elle soit exercée dans le secteur public, privé ou en tant que salarié d’un particulier-employeur). Ils perçoivent donc à la fois des revenus d’activité non salariaux et des revenus salariaux.
Le revenu d’activité des non-salariés est le revenu ou bénéfice issu de l’activité non salariée, déduction faite des cotisations sociales payées dans l’année et des charges professionnelles associées. Les contributions sociales imposables (CSG non déductible, CRDS) ne sont pas déduites.
Le rapport interdécile est un indicateur de mesure des inégalités de revenus entre les personnes. Le rapport interdécile D9/ D1 correspond au ratio entre le 9e et le 1er décile. Il fournit une mesure des disparités entre le haut et le bas de la distribution du revenu dans la population. Le rapport interdécile D5/ D1 entre la médiane et le 1er décile est une mesure de la dispersion dans la moitié basse de la distribution, tandis que le rapport interdécile D9/ D5 entre le 9e décile et la médiane rend compte des disparités dans la moitié haute.
Les déciles partagent la population en dix sous-populations de taille égale.