Fin 2022, 790 000 personnes exercent une activité non salariée dans le secteur des services aux particuliers hors santé, à titre principal ou en complément d’une activité salariée (figure 1). Si on se limite aux emplois principaux exercés, les non-salariés représentent 8 % des personnes en emploi dans ce secteur, contre 10 % dans l’ensemble des secteurs non agricoles. Plus d’un tiers des non-salariés du secteur exercent dans les services personnels, notamment dans la coiffure et les soins de beauté. Un quart exerce dans l’hébergement et la restauration et un autre quart dans l’enseignement. Les autres exercent dans les arts, spectacles et activités récréatives.

Les micro-entrepreneurs (ME) représentent 62 % des non-salariés des services aux particuliers, contre 49 % tous secteurs confondus hors agriculture. Ils sont nombreux dans les arts, spectacles et activités récréatives (77 %) et dans l’enseignement (78 %), tout particulièrement pour le soutien scolaire, la formation professionnelle et l’enseignement culturel.

La part de pluriactifs atteint 10 % parmi les non-salariés classiques du secteur (à peine plus que la moyenne, de 9 %) et 35 % parmi les ME (31 % dans l’ensemble des secteurs non agricoles). Les femmes représentent 55 % des non-salariés des services aux particuliers, contre 41 % tous secteurs confondus. Elles sont très majoritaires dans les services personnels, en particulier dans la coiffure et les soins de beauté (90 %). La parité est atteinte dans l’enseignement (50 %) alors que dans les autres activités, leur part est plus modeste (38 % dans l’hébergement et la restauration et 39 % dans les arts et spectacles). Les parts des moins de 30 ans (13 %) et des plus de 60 ans (13%) sont très proches de la moyenne des non-salariés (13 % et 14 %).

En 2022, en considérant qu’un revenu est nul lorsqu’il est déficitaire, le revenu d’activité moyen du secteur est de 1 910 euros par mois pour les non-salariés classiques et de 550 euros par mois pour les ME (figure 2). Plus de deux fois inférieur à la moyenne de l’ensemble des secteurs (4 030 euros), le revenu moyen des non-salariés classiques s’échelonne de 1 630 euros dans la coiffure et les soins de beauté à 2 080 euros dans l’hébergement et la restauration. Dans les services aux particuliers, 16 % des non-salariés classiques ne dégagent aucun revenu de leur activité non salariée en 2022. Parmi les autres, un sur dix gagne moins de 350 euros et un sur dix gagne plus de 4 370 euros, soit un rapport interdécile (D9/D1) de 12,5, contre 14,3 dans l’ensemble des secteurs non agricoles. Plus faibles que la moyenne, ces revenus sont donc aussi moins dispersés.

Parmi les non-salariés classiques du secteur, les femmes gagnent en moyenne 28 % de moins que leurs homologues masculins (20 % dans l’ensemble des secteurs) (figure 3). Parmi les ME, l’écart se réduit à 17 %, dans les services aux particuliers comme dans l’ensemble des secteurs.

Entre 2013 et 2022, le revenu d’activité moyen des non-salariés classiques exerçant dans les services aux particuliers a augmenté de 1,5 % en moyenne par an en euros constants, contre 1,2 % dans l’ensemble des secteurs non agricoles (figure 4). En 2022, leur revenu moyen est néanmoins inférieur de 1,2 % à son niveau d’avant-crise sanitaire (2019), ce qui est un peu plus favorable que la moyenne (‑2,1 % en euros constants entre 2019 et 2022). Si la crise sanitaire, via la chute d’activité qui en a résulté, a particulièrement pénalisé le revenu moyen dans les services aux particuliers, il a ensuite nettement progressé en 2022 (+13 % dans l’enseignement et +8 % dans les arts et spectacles) malgré un fort regain d’inflation.

En revanche, l’évolution du revenu des ME a été moins favorable dans les services aux particuliers (+2,5 % par an en euros constants entre 2013 et 2022) que dans l’ensemble des secteurs non agricoles (+4,1 % par an). De même, le revenu moyen du secteur a retrouvé en 2022 un niveau plus élevé de 2,7 % qu’en 2019, une hausse moins forte que celle de l’ensemble des secteurs (+6,1 %).