Fin 2022, dans l’ensemble des secteurs d’activité hors agriculture, 717 000 non-salariés, soit 20 % d’entre eux, sont pluriactifs, c’est-à-dire qu’ils cumulent une activité non salariée et une activité salariée en fin d’année (figure 1). L’activité non salariée est le plus souvent un complément à l’activité salariée : pour quatre pluriactifs sur cinq, le revenu total perçu provient majoritairement de leur activité salariée. La pluriactivité peut être temporaire : certains créateurs d’entreprise préfèrent conserver leur emploi salarié le temps de s’assurer de la rentabilité de leur activité non salariée, puis basculent vers le non-salariat. Elle peut aussi être durable, l’activité non principale offrant alors une ressource complémentaire.

Les femmes sont davantage pluriactives que les hommes : fin 2022, 22 % d’entre elles cumulent salariat et non-salariat, contre 18 % des hommes. La proportion de pluriactifs baisse avec l’âge : 30 % des non-salariés âgés de moins de 30 ans occupent également un emploi salarié, alors qu’ils ne sont que 9 % parmi les 60 ans ou plus. Le secteur de la santé fait exception, les pluriactifs y demeurant un peu plus nombreux après 60 ans (14 %).

Les micro-entrepreneurs (ME) sont plus souvent pluriactifs que les non-salariés classiques : fin 2022, en moyenne 31 % des ME sont dans ce cas, contre 9 % des non-salariés classiques (figure 2). En plus de ces pluriactifs, 15 % des ME et 7 % des non-salariés classiques ont occupé un emploi salarié en cours d’année mais n’exercent plus que leur activité non salariée en fin d’année. Il s’agit souvent de personnes cumulant ou alternant leur activité non salariée avec une activité salariée saisonnière, ou simplement d’actifs ayant quitté le salariat pour le non-salariat en cours d’année.

Fin 2022, la pluriactivité est peu répandue dans la construction (5 % des non-salariés classiques et 12 % des ME) et limitée dans le commerce (respectivement 8 % et 24 %). Elle est plus courante dans les services aux entreprises ou aux particuliers où elle concerne un non-salarié classique sur dix et un ME sur trois. Dans la santé et l’action sociale, la part de pluriactifs est bien plus élevée qu’en moyenne, parmi les non‑salariés classiques (12 %) comme parmi les ME (40 %). La part de ME pluriactifs est la plus élevée dans le secteur des transports et de l’entreposage (43 %).

Parmi les pluriactifs exerçant leur activité non salariée dans le secteur de la santé, 67 % occupent un emploi salarié dans ce même secteur : leur activité de complément est très souvent un prolongement de l’activité principale, pratiquée dans un autre cadre. Dans les services aux particuliers, cette proportion est de 49 %. Dans les autres secteurs d’activité, les pluriactifs exercent majoritairement leur activité salariée dans un secteur différent.

Quel que soit le secteur d’activité ou le statut juridique, les pluriactifs dégagent de leur seule activité non salariée un revenu moins élevé que les monoactifs. En moyenne en 2022, le revenu non salarié des non‑salariés classiques pluriactifs est de 3 010 euros par mois, inférieur de 27 % à celui des monoactifs (4 120 euros) (figure 3). Selon le secteur d’activité, les disparités sont fortes : l’écart est limité à 3 % dans la santé, mais le revenu non salarié des pluriactifs est environ deux fois plus faible que celui des monoactifs dans les autres secteurs.

En dehors de la santé, la majeure partie des revenus des pluriactifs proviennent de leur activité salariée. Cette part atteint près de 75 % pour les non-salariés classiques de l’industrie et des services aux particuliers. Parmi les ME pluriactifs, elle dépasse 80 % dans tous les secteurs, hormis la santé (77 %).

Dans tous les secteurs, les pluriactifs ont en moyenne un revenu d’activité global plus élevé que les monoactifs. Cet écart est le plus marqué parmi les ME, pour lesquels le revenu global des pluriactifs est 3,0 fois plus élevé que celui des monoactifs (contre 1,5 fois plus élevé parmi les non-salariés classiques).