Emploi et revenus des indépendants Édition 2025
Effectifs et revenus d’activité des non-salariés
Insee Références
Paru le :21/05/2025
Fin 2022, 3,6 millions de personnes exercent une activité non salariée, à titre principal ou en complément d’une activité salariée, dans l’ensemble des secteurs non agricoles (figure 1). Si on se limite aux emplois principaux exercés, elles représentent 10 % des personnes en emploi dans ces secteurs.
tableauFigure 1 – Effectifs non salariés et revenus d’activité moyens par secteur en 2022
Secteur d'activité | Effectifs (en milliers) |
Part des micro-entrepreneurs (en %) |
Revenu mensuel moyen1
(en euros) |
||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
Ensemble | Non-salariés classiques | Micro-entrepreneurs | Ensemble | Non-salariés classiques | Micro-entrepreneurs | ||
Industrie (hors artisanat commercial) | 187 | 66 | 121 | 64,5 | 1 390 | 3 200 | 380 |
Construction | 433 | 235 | 198 | 45,7 | 2 020 | 2 940 | 920 |
Commerce et artisanat commercial | 541 | 321 | 220 | 40,7 | 2 070 | 3 140 | 520 |
Transports et entreposage | 154 | 62 | 92 | 60,1 | 980 | 2 060 | 270 |
Services aux entreprises et services mixtes | 944 | 394 | 550 | 58,2 | 2 740 | 5 220 | 860 |
Services aux particuliers | 790 | 297 | 492 | 62,3 | 1 070 | 1 910 | 550 |
Santé et action sociale | 567 | 474 | 93 | 16,3 | 4 970 | 5 770 | 770 |
Ensemble | 3 615 | 1 850 | 1 766 | 48,8 | 2 420 | 4 030 | 670 |
- 1. Les revenus négatifs (déficits) sont considérés comme nuls.
- Lecture : En 2022, 64,5 % des non-salariés de l'industrie sont micro-entrepreneurs.
- Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre, hors agriculture ; hors taxés d’office pour les revenus.
- Source : Insee, base Non-salariés 2022.
Les services aux entreprises et les services mixtes regroupent 26 % des non-salariés, les services aux particuliers hors santé 22 %, la santé et l’action sociale 16 %, le commerce et l’artisanat commercial 15 %, et la construction 12 %. Les non-salariés sont en revanche relativement peu nombreux dans l’industrie et les transports.
Les micro-entrepreneurs (ME) économiquement actifs (1,8 million fin 2022) sont surreprésentés dans l’industrie (65 % des non-salariés), les services aux particuliers (62 %) et les transports (60 %, incluant les services de livraison à domicile). À l’inverse, ils sont moins nombreux dans la santé et l'action sociale (16 %), où nombre de professions ne sont pas ouvertes à ce statut.
Un revenu déficitaire étant ici considéré comme nul, le revenu d’activité moyen des non‑salariés dans l’ensemble des secteurs (ME inclus) est de 2 420 euros net par mois en 2022. Les non-salariés classiques gagnent en moyenne 4 030 euros, alors que les ME, dont l’accès au statut impose des plafonds de chiffre d’affaires, perçoivent un revenu mensuel moyen de 670 euros : pour eux le revenu non salarié complète un revenu salarié dans 31 % des cas.
En 2022, pour les non-salariés classiques, le revenu mensuel moyen varie de 1 910 euros dans les services aux particuliers à 5 770 euros dans la santé et l’action sociale. Pour les ME, le revenu mensuel moyen est le plus faible dans les transports et l’industrie (moins de 400 euros par mois) et le plus élevé dans la construction (920 euros).
Depuis 2008, les effectifs des non-salariés classiques ont baissé de 12 % (figure 2). Ils ont diminué dans tous les secteurs sauf la santé (+40 %). La baisse est très marquée dans l’industrie (-36 %), le commerce (-33 %) et la construction (-28 %). En incluant les ME, les effectifs ont à l’inverse augmenté de 72 % sur la période et dans chacun des secteurs. La hausse est très forte dans les transports (+147 %), dans les services aux entreprises et services mixtes (+132 %), ainsi que dans les services aux particuliers (+104 %). La création du statut d’auto-entrepreneur au 1er janvier 2009 (devenu ensuite micro-entrepreneur) a fortement favorisé cette croissance jusqu’en 2013, puis de nouveau à partir de 2018, année de doublement des plafonds ouvrant droit au statut (figure 3). Fin 2009, 188 000 ME étaient économiquement actifs, ils étaient 694 000 fin 2013 et près d’1,8 million fin 2022, soit un doublement de leur part dans les effectifs non salariés.
tableauFigure 2 – Évolution des effectifs non salariés par secteur entre 2008 et 2022
Secteur d'activité | Effectifs des non-salariés classiques | Effectifs y compris micro-entrepreneurs |
---|---|---|
Industrie (hors artisanat commercial) | -35,5 | 81,2 |
Construction | -27,5 | 33,3 |
Commerce et artisanat commercial | -33,4 | 12,2 |
Transports et entreposage | -1,4 | 146,6 |
Services aux entreprises et services mixtes | -3,1 | 132,0 |
Services aux particuliers | -23,2 | 103,7 |
Santé et action sociale | 39,6 | 66,9 |
Ensemble | -12,0 | 71,9 |
- Lecture : Les effectifs de non-salariés classiques ont baissé de 12,0 % entre 2008 et 2022.
- Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre, hors agriculture.
- Source : Insee, bases Non-salariés 2008 et 2022.
tableauFigure 3 – Évolution du revenu moyen d'activité et des effectifs non salariés entre 2008 et 2022
Année | Effectifs y compris ME | Effectifs de non-salariés classiques | Revenus
y compris ME (en euros constants) |
Revenus des non-salariés classiques (en euros constants) |
||
---|---|---|---|---|---|---|
2008 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | /// | 100,0 | /// |
2009 | 103,8 | 94,9 | 95,8 | /// | 100,4 | /// |
2010 | 112,1 | 93,8 | 91,3 | /// | 104,1 | /// |
2011 | 117,5 | 93,9 | 88,8 | /// | 106,0 | /// |
2012 | 123,6 | 95,2 | 84,7 | 89,6 | 104,5 | 110,9 |
2013 | 129,6 | 96,6 | 80,5 | 83,9 | 101,9 | 106,4 |
2014 | 129,9 | 94,2 | /// | 83,2 | /// | 108,1 |
2015 | 130,7 | 92,9 | /// | 83,8 | /// | 110,7 |
2016 | 131,1 | 90,4 | /// | 84,2 | /// | 113,8 |
2017 | 132,9 | 88,8 | /// | 84,7 | /// | 117,1 |
2018 | 137,6 | 87,2 | /// | 85,7 | /// | 122,6 |
2019 | 146,7 | 87,2 | /// | 81,5 | /// | 121,3 |
2020 | 152,6 | 87,1 | /// | 74,2 | /// | 114,4 |
2021 | 165,4 | 87,5 | /// | 76,9 | /// | 125,3 |
2022 | 171,9 | 87,9 | /// | 71,6 | /// | 118,8 |
- /// : absence de résultat due à la nature des choses.
- Note : La définition du revenu d'activité a changé en 2013. Les courbes en trait plein (respectivement en trait pointillé) illustrent les évolutions selon la définition du revenu en vigueur à partir de 2013 (respectivement avant 2013).
- Lecture : Entre 2008 et 2022, les effectifs des non-salariés y compris micro-entrepreneurs (ME) ont augmenté de 71,9 %.
- Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre, hors agriculture ; hors taxés d’office pour les revenus.
- Source : Insee, bases Non-salariés.
graphiqueFigure 3 – Évolution du revenu moyen d'activité et des effectifs non salariés entre 2008 et 2022

- Note : La définition du revenu d'activité a changé en 2013. Les courbes en trait plein (respectivement en trait pointillé) illustrent les évolutions selon la définition du revenu en vigueur à partir de 2013 (respectivement avant 2013).
- Lecture : Entre 2008 et 2022, les effectifs des non-salariés y compris micro-entrepreneurs (ME) ont augmenté de 71,9 %.
- Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre, hors agriculture ; hors taxés d’office pour les revenus.
- Source : Insee, bases Non-salariés.
Depuis 2012, le revenu d’activité moyen des non-salariés classiques (en euros constants) a fluctué au rythme de la conjoncture économique. Il a progressé de 15,2 % entre 2013 et 2018. Puis, après un premier repli en 2019 (-1,1 %), il a chuté en 2020 (-5,7 %), pénalisé par la crise sanitaire et la chute de l’activité qui en a résulté.
Après un rebond en 2021 (+9,5 %), il a diminué à nouveau nettement en 2022 (-5,2 % en euros constants), dans un contexte d’inflation élevée, sauf dans les transports et les services aux particuliers. En euros constants, le revenu moyen des non-salariés classiques de 2022 est inférieur à son niveau d’avant‑crise (‑ 2,1 % par rapport à 2019), tandis que celui des micro-entrepreneurs lui est supérieur de 6,1 %. En incluant les ME, le revenu moyen des non-salariés a diminué de 12,1 % entre 2019 et 2022, reflétant surtout l’augmentation de la part des ME (de 41 % à 49 %), dont les revenus d’activité sont structurellement plus faibles.
Définitions
Services aux entreprises et services mixtes : ce secteur rassemble des services s’adressant principalement aux entreprises (codes M et N de la NAF), et des services dits « mixtes », qui s’adressent aussi bien aux entreprises qu’aux particuliers (codes J, K, L).
Les non-salariés désignent l’ensemble des personnes affiliées à un régime de protection sociale des travailleurs non salariés : Sécurité sociale des indépendants (SSI) ou Mutualité sociale agricole (MSA). Sont concernés les micro-entrepreneurs et les non-salariés classiques.
Services aux particuliers hors santé : ce secteur recouvre l’hébergement et la restauration, les arts, spectacles et activités récréatives, l’enseignement (formation continue, soutien scolaire, enseignement artistique, culturel, sportif, enseignement de la conduite) et diverses activités de services aux personnes telles que la réparation d’ordinateurs ou la coiffure (codes I, O, P, R, S de la NAF).
Santé et action sociale : dans ce secteur sont rassemblés les activités afférentes à la santé humaine dispensées par des médecins, des dentistes ou des praticiens paramédicaux, et à l’action sociale (code Q de la NAF), ainsi que les vétérinaires. La pharmacie est considérée comme une activité commerciale par la nomenclature d’activités et ne figure donc pas dans ce secteur.
Commerce et artisanat commercial : ce secteur regroupe l’ensemble des entreprises du commerce et de la réparation d’automobiles et de motocycles (code G de la NAF), auxquelles s’ajoute l’artisanat commercial : boulangerie, pâtisserie et charcuterie.
Construction : Ce secteur correspond au code F de la NAF. Il regroupe la construction générale de bâtiments, le génie civil et l’ensemble des travaux de construction spécialisés : gros œuvre (maçonnerie, couverture, charpente), travaux d’installation (électricité, plomberie, chauffage, etc.) ou de finition (menuiserie, peinture, revêtements et autres finitions).
Industrie hors artisanat commercial : ce secteur recouvre l’ensemble de l'industrie manufacturière (code C de la NAF), hors charcuterie, boulangerie et pâtisserie, ainsi que les autres industries : industries extractives, production et distribution d’énergie, eau, assainissement, récupération et gestion des déchets (codes B, D et E).
Transports et entreposage : ce secteur recouvre les transports de passagers ainsi que ceux de marchandises quel qu’en soit le mode (route, fer, aérien, etc.), les activités de poste et de courrier ainsi que les activités connexes telles que l’exploitation des infrastructures, la manutention et l’entreposage (code H de la NAF).
Un micro-entrepreneur (ME) bénéficie du régime de même nom (appelé auto-entrepreneur jusque 2014), qui offre des formalités de création d’entreprise allégées et un mode de calcul et de paiement simplifié des cotisations sociales et de l’impôt sur le revenu. Il s’applique aux entrepreneurs individuels qui en font la demande, sous certaines conditions.
Le revenu d’activité des non-salariés est le revenu ou bénéfice issu de l’activité non salariée, déduction faite des cotisations sociales payées dans l’année et des charges professionnelles associées. Les contributions sociales imposables (CSG non déductible, CRDS) ne sont pas déduites.
Les non-salariés classiques désignent les non-salariés (cotisant à un régime de protection sociale des travailleurs non salariés), hors micro-entrepreneurs.