En 2021, en France hors Mayotte, 87 % des personnes en emploi âgées de 15 à 74 ans ont le statut de salarié, principalement avec des emplois à durée indéterminée : 74 % sont soit en contrat à durée indéterminée (CDI), soit fonctionnaires (figure 1). Cette forme d’emploi est un peu moins fréquente parmi les immigrés (70 %). En effet, l’accès à la fonction publique étant le plus souvent soumis à des conditions de nationalité, seuls 8 % des immigrés en emploi sont fonctionnaires, soit deux fois moins que l’ensemble des personnes en emploi (15 %). Inversement, les immigrés en emploi ont plus souvent des contrats à durée limitée (contrats à durée déterminée – CDD – ou intérim) : 13 % des immigrés sont concernés par ces formes de contrats, contre 9 % des personnes sans ascendance migratoire directe. Les descendants d’immigrés, en moyenne plus jeunes que les personnes sans ascendance migratoire, sont plus fréquemment en CDD ou en contrat d’intérim (11 %) que celles-ci ; c’est le cas quelle que soit l’origine géographique, hormis pour les descendants d’immigrés européens (8 %). Ils sont également un peu plus souvent en alternance ou en stage (4 %, contre 3 % de l’ensemble des personnes en emploi).

En 2021, 13 % des personnes en emploi sont des indépendants. Ce statut est plus répandu parmi les immigrés venus d’Asie (20 %), en particulier de Turquie (28 %), ou originaires d’Europe (18 %), notamment du Royaume-Uni (54 %). Les descendants d’immigrés en emploi sont moins souvent indépendants (11 %).

La répartition des emplois par catégorie socioprofessionnelle varie selon le lien à la migration. Les femmes immigrées, surtout lorsqu’elles sont nées hors de l’Union européenne (UE) à 27, accèdent moins souvent aux emplois les plus qualifiés. Ainsi, en 2021, 32 % des femmes immigrées en emploi nées hors de l’UE à 27 sont cadres ou exercent une profession intermédiaire, contre 46 % des descendantes d’immigrés et 48 % des femmes sans ascendance migratoire directe (figure 2). À l’inverse, 42 % des immigrées nées hors de l’UE à 27 sont employées ou ouvrières peu qualifiées, soit deux fois plus que les femmes ni immigrées ni descendantes d’immigrés (20 %).

Parmi les hommes en emploi, 39 % des immigrés sont ouvriers, soit davantage que les hommes descendants d’immigrés (31 %) ou sans ascendance migratoire (29 %). Comme pour les femmes, les hommes immigrés accèdent moins fréquemment aux emplois les plus qualifiés : seuls 35 % d’entre eux sont cadres ou exercent une profession intermédiaire, contre 45 % des descendants d’immigrés et 48 % des hommes sans ascendance migratoire.

En 2021, près de 9 femmes en emploi sur 10 travaillent dans le secteur d’activité tertiaire, qu’elles soient immigrées, descendantes d’immigrés ou sans ascendance migratoire. Les immigrées d’origine africaine sont davantage présentes dans le secteur de l’action sociale (aides à domicile, assistantes maternelles), les immigrées nées dans l’UE à 27 dans celui des services aux ménages (employées de maison).

Les hommes immigrés nés dans l’UE à 27 sont plus nombreux dans le secteur de la construction : 28 % (et même 43 % des immigrés venus du Portugal) y travaillent, contre 17 % des immigrés non originaires de l’UE à 27 et 10 % des hommes sans ascendance migratoire directe. En contrepartie, seule la moitié d’entre eux sont présents dans le secteur tertiaire, contre deux tiers des autres hommes en emploi.

Quel que soit leur sexe, les immigrés travaillent davantage dans l’hébergement‑restauration et dans les services aux entreprises, et moins souvent dans l’administration publique.

La répartition des descendants d’immigrés, hommes comme femmes, par secteur d’activité est proche de celle des personnes sans ascendance migratoire.