Immigrés et descendants d'immigrés Édition 2023
Niveau de vie et pauvreté monétaire
Insee Références
Paru le :30/03/2023
En 2019, la moitié des immigrés ont un niveau de vie annuel inférieur à 17 000 euros, soit 1 417 euros par mois (figure 1). Ce niveau de vie médian est inférieur de 15 % à celui des descendants d’immigrés (19 970 euros) et de 26 % à celui des personnes sans ascendance migratoire (22 880 euros).
tableauFigure 1 – Distribution des niveaux de vie et taux de pauvreté selon l'ascendance migratoire en 2019
Niveau de vie annuel (en euros) | ||||||||
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Moyenne | 1er décile (D1) | Médiane (D5) | 9e décile (D9) | Taux de pauvreté (en %) | Niveau de vie médian (D5) des personnes pauvres (en euros/mois) | |||
Immigrés | 20 520 | 9 070 | 17 000 | 34 400 | 31,5 | 859 | ||
Afrique | 17 460 | 8 550 | 14 850 | 27 780 | 39,2 | 857 | ||
Europe | 24 670 | 10 640 | 20 480 | 40 810 | 19,5 | 885 | ||
Asie | 19 930 | 8 810 | 16 070 | 36 530 | 36,4 | 852 | ||
Amérique, Océanie | 23 250 | 9 270 | 20 130 | 39 940 | 25,4 | ns | ||
Descendants d'immigrés | 23 150 | 10 080 | 19 970 | 38 140 | 21,7 | 871 | ||
Afrique | 21 310 | 9 460 | 17 760 | 35 720 | 26,7 | 872 | ||
Europe | 25 850 | 12 270 | 22 900 | 40 710 | 11,9 | 867 | ||
Asie | 23 260 | 9 320 | 18 470 | 39 580 | 31,3 | 890 | ||
Amérique, Océanie | 22 770 | 9 270 | 20 330 | 38 800 | 24 | ns | ||
Ni immigrés ni descendants d'immigrés | 26 170 | 12 810 | 22 880 | 40 820 | 11,1 | 893 | ||
Ensemble | 25 190 | 11 660 | 22 040 | 39 930 | 14,6 | 885 |
- ns : non significatif, la taille de l’échantillon n’est pas suffisante pour une exploitation.
- Lecture : en 2019, 31,5 % des personnes immigrées ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté (60 % du niveau de vie médian).
- Champ : France métropolitaine, personnes vivant dans un ménage dont le revenu déclaré est positif ou nul et dont la personne de référence n’est pas étudiante.
- Sources : Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, enquête Revenus fiscaux et sociaux 2019.
31,5 % des immigrés ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté monétaire, qui est de 1 102 euros par mois. Ce taux de pauvreté monétaire est près de trois fois plus élevé que celui des personnes sans ascendance migratoire (11,1 %). Celui des immigrés nés en Afrique (39,2 %) et en Asie (36,4 %) est nettement supérieur à celui des immigrés originaires d’Europe (19,5 %) : ces derniers sont en moyenne plus âgés, moins souvent au chômage et plus diplômés. Par ailleurs, 21,7 % des descendants d’immigrés sont en situation de pauvreté monétaire. Leur situation diffère fortement selon l’origine géographique de leurs parents. Ainsi, le taux de pauvreté des descendants d’immigrés d’origine africaine (26,7 %) ou asiatique (31,3 %) est nettement plus élevé que celui des descendants d’immigrés d’origine européenne (11,9 %), lui-même très proche de celui des personnes sans ascendance migratoire. Comme pour les immigrés, les descendants d’immigrés d’origine européenne sont plus âgés que les descendants d’immigrés d’origine africaine et asiatique (47 ans en moyenne, contre 27 et 23 ans) et ont un taux d’activité beaucoup plus élevé.
Les revenus d’activité (salaires et revenus des indépendants) représentent la principale composante du niveau de vie moyen des immigrés (73 %), des descendants d’immigrés (79 %) et des personnes sans ascendance migratoire (76 %) (figure 2). Les prestations sociales ont une plus grande part dans le niveau de vie des immigrés (12 %) et des descendants d’immigrés (10 %) que dans celui des personnes sans ascendance migratoire (5 %). Pour les immigrés, cette part va de 6 % pour ceux nés en Europe à 18 % pour ceux nés en Afrique, ces derniers ayant des revenus d’activité inférieurs, un taux de chômage plus élevé et des familles plus nombreuses. La part des revenus du patrimoine dans le niveau de vie est également plus faible pour les immigrés (7 %) que pour les personnes sans ascendance migratoire (10 %), avec des variations selon les origines (4 % et 6 % pour ceux nés en Afrique et en Asie, mais 10 % pour ceux nés en Europe). Elle est du même ordre pour les descendants d’immigrés et pour les immigrés (7 %).
tableauFigure 2 – Composition du niveau de vie moyen selon l'ascendance migratoire en 2019
Revenus d'activité | Allocations chômage | Pensions et retraites | Revenus du patrimoine | Prestations sociales¹ | Impôts directs² | Niveau de vie moyen | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Immigrés | 15 080 | 900 | 3 920 | 1 380 | 2 380 | -3 140 | 20 520 |
Descendants d'immigrés | 18 300 | 930 | 3 820 | 1 650 | 2 300 | -3 840 | 23 150 |
Ni immigrés ni descendants
d'immigrés |
20 110 | 690 | 6 920 | 2 540 | 1 200 | -4 870 | 26 590 |
Ensemble | 19 010 | 750 | 6 050 | 2 240 | 1 600 | -4 460 | 25 190 |
- 1. Les prestations sociales incluent la prime d’activité et la CRDS (pour les prestations famille et logement).
- 2. Impôt sur le revenu, taxe d’habitation, CSG, CRDS et prélèvements libératoires sur valeurs mobilières et autres prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine.
- Lecture : en 2019, le niveau de vie annuel moyen d'une personne immigrée est de 20 520 euros, dont 15 080 euros de revenus d'activité.
- Champ : France métropolitaine, personnes vivant dans un ménage dont le revenu déclaré est positif ou nul et dont la personne de référence n’est pas étudiante.
- Sources : Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, enquête Revenus fiscaux et sociaux 2019.
graphiqueFigure 2 – Composition du niveau de vie moyen selon l'ascendance migratoire en 2019
Avant redistribution, le niveau de vie moyen des immigrés est inférieur de 30 % à celui des personnes sans ascendance migratoire (figure 3). Cet écart se réduit à 23 % après prise en compte des transferts sociaux et prélèvements d’impôts directs. Le niveau de vie des immigrés est inférieur à celui des personnes sans ascendance migratoire quelle que soit la configuration familiale. L’écart est particulièrement élevé pour les immigrés appartenant à un couple avec trois enfants ou plus : il atteint -50 % avant redistribution et −37 % après transferts et prélèvements. Il est moindre pour les personnes seules (−15 % avant redistribution et −11 % après transferts et prélèvements). Les immigrés d’origine européenne vivant seuls ont notamment un niveau de vie supérieur (+10 %) à celui des personnes seules sans ascendance migratoire dans la même situation.
tableauFigure 3 – Écarts de niveau de vie entre immigrés et personnes ni immigrées ni descendantes d'immigrés selon le type de ménage en 2019
Écarts de niveau de vie entre immigrés et personnes ni immigrées ni descendantes d'immigrés | ||
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Avant transferts et prélèvements | Après transferts et prélèvements | |
Personne seule | -15,4 | -11,2 |
Famille monoparentale | -36,3 | -21,8 |
Couple sans enfant | -23,5 | -19,5 |
Couple avec 1 ou 2 enfants | -25,6 | -20,3 |
Couple avec 3 enfants ou plus | -50,2 | -37 |
Ménage complexe | -23,6 | -18,4 |
Ensemble | -29,6 | -22,8 |
- Lecture : en 2019, au sein des ménages de personnes seules, l'écart de niveau de vie moyen entre un immigré et une personne ni immigrée ni descendante d'immigrés est de –15,4 % avant transferts et prélèvements.
- Champ : France métropolitaine, personnes vivant dans un ménage dont le revenu déclaré est positif ou nul et dont la personne de référence n’est pas étudiante.
- Sources : Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, enquête Revenus fiscaux et sociaux 2019.
graphiqueFigure 3 – Écarts de niveau de vie entre immigrés et personnes ni immigrées ni descendantes d'immigrés selon le type de ménage en 2019
Définitions
Un immigré est une personne née étrangère à l'étranger et résidant en France. Les personnes nées Françaises à l'étranger et vivant en France ne sont donc pas comptabilisées. Certains immigrés ont pu devenir Français, les autres restant étrangers. Un individu continue à être immigré même s'il acquiert la nationalité française.
Le niveau de vie est égal au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d'unités de consommation (UC). Le niveau de vie est donc le même pour tous les individus d'un même ménage.
Le niveau de vie correspond à ce qu’ eurostat nomme « revenu disponible équivalent ».
Un descendant d’immigrés est une personne née en France et ayant au moins un parent immigré.
Un individu (ou un ménage) est considéré comme pauvre lorsqu'il vit dans un ménage dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. En France et en Europe, le seuil est le plus souvent fixé à 60 % du niveau de vie médian.
Le champ de la redistribution monétaire, dont l’objectif principal est de réduire les écarts de niveau de vie entre ménages, regroupe les prestations sociales monétaires (prestations familiales, allocations logement, minima sociaux) et les prélèvements directs non contributifs (contributions sociales hors CSG maladie, cotisations patronales famille, impôt sur le revenu, taxe d’habitation, impôt sur la fortune immobilière). Les transferts visant le remplacement d’un revenu d’activité tels que les systèmes de retraite et d’assurance chômage sont exclus du champ.
Pour en savoir plus
« Revenu, niveau de vie et pauvreté en 2019 », Insee Résultats , novembre 2021.
« Niveau de vie et pauvreté des immigrés », in Revenus et patrimoine des ménages, coll. « Insee Références », édition 2021.