Immigrés et descendants d'immigrés Édition 2023
Fécondité
Insee Références
Paru le :30/03/2023
En 2021, en France, l’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) des femmes nées à l’étranger s’établit à 2,3 enfants par femme en moyenne, contre 1,7 pour celles nées en France (figure 1). Il est le plus élevé pour les femmes nées au Maghreb (2,5) et dans les autres pays d’Afrique (3,3). À l’inverse, l’ICF des femmes nées en Europe du Sud est le plus faible, à 1,6.
tableauFigure 1 - Indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) des femmes selon leur lieu de naissance en 2021
Nombre d'enfants par femme |
|
---|---|
Nées à l’étranger | 2,3 |
Europe du Sud | 1,6 |
Autres pays d'Europe | 1,8 |
Maghreb | 2,5 |
Autres pays d'Afrique | 3,3 |
Turquie, Moyen-Orient | 2,0 |
Autres pays d'Asie | 1,8 |
Amérique, Océanie | 2,0 |
Nées en France | 1,7 |
Ensemble des femmes | 1,8 |
- Note : l’estimation de l’ICF des femmes nées à l’étranger a été ici corrigée afin de tenir compte de leur fécondité plus faible avant leur arrivée en France et limiter la surestimation de leur fécondité inhérente à cet indicateur lorsque seules les périodes de fécondité en France sont prises en compte.
- Lecture : en 2021, l'indicateur conjoncturel de fécondité des femmes nées en Europe du Sud est de 1,6 enfant par femme.
- Champ : France.
- Sources : Insee, estimations de population, recensement de la population, statistiques de l’état civil, enquête annuelle de recensement de 2020 ; Ined-Insee, enquête Trajectoires et Origines 2 (2019-2020).
graphiqueFigure 1 - Indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) des femmes selon leur lieu de naissance en 2021
L’ICF des femmes nées à l’étranger est relativement stable depuis 2006, passant de 2,3 à 2,4 en 2014, en partie à la suite de l’intégration dans le champ de Mayotte, devenue département d’outre-mer en 2011, dans les estimations de population (figure 2), puis revenant à 2,3 en 2021. Celui des femmes nées en France diminue, de 1,9 de 2006 à 2012 à 1,7 en 2021.
tableauFigure 2 - Indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) des femmes selon leur lieu de naissance
2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 | 2021 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Nées à l’étranger | 2,3 | 2,3 | 2,3 | 2,3 | 2,3 | 2,3 | 2,3 | 2,3 | 2,4 | 2,4 | 2,4 | 2,4 | 2,4 | 2,4 | 2,4 | 2,3 |
Nées en France | 1,9 | 1,9 | 1,9 | 1,9 | 1,9 | 1,9 | 1,9 | 1,8 | 1,8 | 1,8 | 1,7 | 1,7 | 1,7 | 1,7 | 1,6 | 1,7 |
Ensemble | 2,0 | 2,0 | 2,0 | 2,0 | 2,0 | 2,0 | 2,0 | 2,0 | 2,0 | 2,0 | 1,9 | 1,9 | 1,9 | 1,9 | 1,8 | 1,8 |
- Note : l’estimation de l’ICF des femmes nées à l’étranger a été ici corrigée afin de tenir compte de leur fécondité plus faible avant leur arrivée en France et limiter la surestimation de leur fécondité inhérente à cet indicateur.
- Lecture : en 2021, l'indicateur conjoncturel de fécondité des femmes nées à l'étranger est de 2,3 enfants par femme.
- Champ : France hors Mayotte jusqu'à 2013, France y compris Mayotte à partir de 2014.
- Sources : Insee, estimations de population, recensement de la population, statistiques de l’état civil, enquête annuelle de recensement de 2020 ; Ined-Insee, enquête Trajectoires et Origines 2 (2019-2020).
graphiqueFigure 2 - Indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) des femmes selon leur lieu de naissance
Alors que l’ICF permet de suivre les évolutions de la fécondité d’une année à l’autre, la descendance finale permet de mesurer la fécondité d’une génération donnée, une fois sa vie féconde terminée. La descendance finale des femmes immigrées résidant en France métropolitaine nées entre 1960 et 1974, donc âgées de 45 à 60 ans en 2019-2020, est de 2,3 enfants (figure 3) ; les femmes immigrées arrivées en France avant l’âge de 15 ans ont une descendance finale légèrement inférieure, de 2,2 enfants. Aux mêmes âges, la fécondité des descendantes d’un seul parent immigré est légèrement inférieure à celle des femmes ni immigrées ni descendantes d’immigrés (1,8 enfant contre 1,9 enfant), tandis que celle des femmes ayant deux parents immigrés est légèrement supérieure (2,0 enfants).
tableauFigure 3 - Descendance finale des femmes selon le lien à la migration et le niveau de diplôme
Immigrées | Descendantes d'immigrés | Ni immigrées ni descendantes d'immigrés |
||
---|---|---|---|---|
2 parents immigrés | 1 parent immigré | |||
Ensemble | 2,3 | 2,0 | 1,8 | 1,9 |
Europe du Sud | 1,9 | 1,9 | 1,8 | /// |
Autres pays d'Europe | 1,8 | 1,9 | 1,9 | /// |
Maghreb | 2,8 | 2,0 | 1,8 | /// |
Autres pays d'Afrique | 2,9 | ns | ns | /// |
Turquie, Moyen-Orient | 2,8 | ns | ns | /// |
Autres pays d'Asie | 1,8 | ns | ns | /// |
Amérique, Océanie | 2,0 | ns | ns | /// |
Inférieur au baccalauréat | 2,7 | 2,0 | 2,0 | |
Baccalauréat | 2,2 | 1,9 | 1,9 | |
Supérieur au baccalauréat | 1,7 | 1,7 | 1,6 | |
Ensemble des femmes | 1,9 |
- /// : absence de résultats due à la nature des choses ; ns : non significatif, la taille de l’échantillon n’est pas suffisante pour une exploitation.
- Lecture : les femmes immigrées nées entre 1960 et 1974 ont eu en moyenne 2,3 enfants.
- Champ : France métropolitaine, femmes nées entre 1960 et 1974 vivant en logement ordinaire.
- Sources : Ined-Insee, enquête Trajectoires et Origines 2 (2019-2020).
La descendance finale des immigrées varie selon le pays d’origine. Les immigrées d’Afrique hors Maghreb nées entre 1960 et 1974 ont eu 2,9 enfants. La fécondité est la plus faible pour les immigrées européennes hors Europe du Sud et pour les immigrées asiatiques hors Turquie et Moyen-Orient (1,8 enfant). La fécondité des descendantes d’immigrés originaires d’Europe du Sud ou du Maghreb est proche de celle des femmes ni immigrées ni descendantes d’immigrés.
Quel que soit le lien à la migration, la fécondité des femmes diminue avec le niveau d’éducation. Les femmes immigrées ayant un diplôme supérieur au baccalauréat ont eu en moyenne 1,7 enfant, soit près d’un enfant de moins que celles avec un diplôme inférieur au baccalauréat ou sans diplôme (2,7 enfants). Pour les femmes ayant un diplôme supérieur au baccalauréat, l’écart de descendance finale entre femmes immigrées et femmes ni immigrées ni descendantes d’immigrés est très faible (0,1 enfant).
Par ailleurs, la descendance finale des femmes immigrées diminue au fil des générations. Celles nées entre 1950 et 1954 ont eu en moyenne 2,9 enfants au cours de leur vie, contre 2,3 pour celles nées entre 1970 et 1974. Cette diminution au fil des générations s’observe également pour les femmes non immigrées, mais elle est de moindre ampleur.
Définitions
L'indicateur conjoncturel de fécondité (ICF), ou somme des naissances réduites, mesure le nombre d'enfants qu'aurait une femme tout au long de sa vie, si les taux de fécondité observés l'année considérée à chaque âge demeuraient inchangés.
La descendance finale est le nombre moyen d’enfants des femmes appartenant à une même génération lorsqu’elles parviennent en fin de vie féconde (de 15 à 50 ans), en ne tenant pas compte de leur mortalité. C’est la somme des taux de fécondité par âge d’une génération.
Un immigré est une personne née étrangère à l'étranger et résidant en France. Les personnes nées Françaises à l'étranger et vivant en France ne sont donc pas comptabilisées. Certains immigrés ont pu devenir Français, les autres restant étrangers. Un individu continue à être immigré même s'il acquiert la nationalité française.
Un descendant d’immigrés est une personne née en France et ayant au moins un parent immigré.
Pour en savoir plus
« Fécondité et migration, comment mesurer la fécondité des immigrées ? », Documents de travail n° 2023-05, Insee, février 2023.
« Combien les femmes immigrées ont-elles d’enfants ? », Insee Première n° 1939, février 2023.
« Bilan démographique 2022 », Insee Première n° 1935, janvier 2023.
« La descendance finale reste légèrement supérieure à 2 enfants par femme pour les femmes nées dans les années 1970 », Insee Focus n° 239, juin 2021.