En 2021, 11,2 % des personnes vivant en logement ordinaire en France hors Mayotte, soit 7,3 millions de personnes, sont des descendants d’immigrés de deuxième génération (figure 1). Nés en France, les descendants d’immigrés n’ont pas connu eux-mêmes la migration, mais au moins un de leurs parents est lui-même immigré.

57 % des descendants d’immigrés de deuxième génération n’ont qu’un seul parent immigré, tandis que 43 % en ont deux. Lorsque les deux parents ont immigré, ils sont nés dans le même pays dans 9 cas sur 10. La mixité de l’ascendance, c’est-à-dire le fait d’avoir un seul parent immigré, diffère selon les origines : elle est plus fréquente pour les descendants d’immigrés originaires d’Amérique et d’Océanie (74 %) ou d’Europe (64 %), et l’est moins pour les descendants d’immigrés nés en Asie (45 %) ou en Afrique (51 %), notamment au Maghreb (50 %) ou en Afrique sahélienne (44 %). Près des deux tiers des descendants d’immigrés originaires de Turquie ou du Moyen-Orient ont deux parents immigrés.

Entre 2011 et 2021, le nombre total de descendants d’immigrés a augmenté d’environ 1 % chaque année. En revanche, le nombre de descendants d’immigrés nés en Europe a diminué d’environ 1 % chaque année sur cette même période, cette diminution étant particulièrement marquée pour les descendants d’immigrés originaires d’un pays de l’Union européenne, notamment d’Espagne ou d’Italie. Les descendants d’immigrés dont les origines correspondent à celles des mouvements migratoires les plus récents sont ceux dont le nombre a le plus fortement augmenté entre 2011 et 2021, notamment ceux dont les parents sont nés en Asie et en Afrique hors Algérie (fiche 1.2).

La part des descendants d’immigrés dans la population totale par classe d’âge, ainsi que l’origine du ou des parent(s) immigré(s), reproduisent avec décalage les mouvements migratoires passés. Ainsi, les descendants d’immigrés représentent 7 % de la population âgée de 50 ans ou plus, contre 11 % des personnes âgées de 18 à 49 ans et 20 % de la population mineure (figure 2). Ces proportions sont le reflet de la part des immigrés dans la population française au moment de la naissance de ces générations. Alors que 39 % des descendants d’immigrés dans leur ensemble ont une origine européenne (dont 25 % d’un pays d’Europe du Sud), ils représentent 16 % des descendants de moins de 18 ans (6 % pour l’Europe du Sud) et 80 % de ceux d’au moins 50 ans (51 % pour l’Europe du Sud). Ces derniers sont nés en France avant 1970, à une époque où trois quarts des immigrés étaient originaires d’Europe. Parmi les descendants d'immigrés, la part de ceux originaires du Maghreb est proche pour les moins de 18 ans (41 %) et ceux âgés de 18 à 49 ans (38 %), alors que la part des descendants d’immigrés nés dans un autre pays africain est près de deux fois plus élevée pour les descendants d'immigrés âgés de moins de 18 ans (20 %) que pour ceux de 18 à 49 ans (11 %).

Dès lors, il y a d’importantes différences d’âge selon l’origine des descendants d’immigrés. Ainsi, plus de la moitié des descendants d’immigrés originaires d’Afrique ou d’Asie sont mineurs, alors que la moitié des descendants d’immigrés européens sont âgés d’au moins 50 ans et un quart d’au moins 67 ans. Les descendants d’immigrés nés en Espagne ou en Italie sont les plus âgés compte tenu de l’ancienneté de l’immigration en provenance de ces deux pays (fiche 1.3) : seul un quart a moins de 46 ans.