Immigrés et descendants d'immigrés Édition 2023
Trajectoires migratoires des primodétenteurs d’un titre de séjour obtenu en 2018
Insee Références
Paru le :30/03/2023
Parmi les ressortissants des pays tiers détenant pour la première fois en 2018 un titre de séjour d’au moins un an (hors motif étudiant), seulement trois sur dix sont arrivés en France en 2017 ou en 2018 (figure 1). Cette proportion est la plus forte pour ceux qui ont été admis en France pour rejoindre un membre de leur famille (cinq sur dix). À l’inverse, les personnes disposant d’un titre liens personnels et familiaux déclarent souvent (plus de quatre sur dix) être arrivées avant 2010 en France, soit plus de neuf ans avant d’obtenir leur premier titre de séjour.
tableauFigure 1 – Répartition des primodétenteurs d'un titre de séjour par sexe et année d'arrivée, selon le motif d'admission en 2018
Ensemble des primodétenteurs | Motif familial | Famille de Français | Membre de famille | Liens personnels et familiaux | Motif humanitaire | Motif économique | Motifs divers1 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Sexe | ||||||||
Femmes | 46 | 57 | 51 | 71 | 46 | 37 | 21 | 48 |
Hommes | 54 | 43 | 49 | 29 | 54 | 63 | 79 | 52 |
Année d'arrivée en France | ||||||||
Avant 2010 | 18 | 18 | 8 | 12 | 44 | 6 | 14 | 57 |
Entre 2011 et 2013 | 31 | 32 | 27 | 29 | 42 | 16 | 45 | 26 |
Entre 2014 et 2016 | 20 | 14 | 21 | 8 | 10 | 53 | 6 | 10 |
Entre 2017 et 2018 | 32 | 36 | 44 | 51 | 4 | 25 | 35 | 7 |
- 1. Les motifs divers concernent essentiellement des étrangers entrés mineurs.
- Lecture : 54 % des primodétenteurs ayant obtenu leur premier titre de séjour sont des hommes.
- Champ : départements de l’Île-de-France hors Seine-et-Marne, départements des Bouches-du-Rhône, du Nord et du Rhône. Primodétenteurs d’un titre de séjour d’au moins un an en 2018, hors motif étudiant.
- Source : DSED, ministère de l’Intérieur, enquête Elipa 2 (2019).
Près de 20 % des primodétenteurs ont vécu au moins un an dans un autre pays que leur pays d’origine avant d’arriver en France. C’est le cas notamment des personnes ayant un titre de séjour délivré pour motif humanitaire (25 %). Cette part est plus faible pour les personnes disposant d’un titre pour motif familial (17 %).
57 % des bénéficiaires d’un titre de séjour pour motif humanitaire indiquent avoir quitté leur pays principalement « pour échapper à l’insécurité, à une guerre ou des troubles politiques », contre 20 % pour l’ensemble des primodétenteurs (figure 2). Cette raison est plus souvent citée par les hommes (26 %), surreprésentés dans cette catégorie. 18 % des primodétenteurs ont quitté leur pays d’origine pour accompagner ou rejoindre leur conjoint ; les personnes issues de la migration familiale (29 %) sont logiquement plus concernées. Les femmes, surreprésentées dans ce motif de migration, citent plus souvent cette raison que les hommes (respectivement 30 % et 7 %).
tableauFigure 2 – Raisons du départ du pays de naissance et du choix de s'installer en France
Ensemble des primodétenteurs | Sexe | Motif d'admission au séjour en 2018 | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
Femmes | Hommes | Familial | Humanitaire | Économique | Motifs divers1 | ||
Raison principale du départ du pays de naissance | |||||||
Pour échapper à l'insécurité, à une guerre ou des troubles politiques | 20 | 12 | 26 | 9 | 57 | 17 | 7 |
Pour accompagner ou rejoindre votre conjoint | 18 | 30 | 7 | 29 | 3 | 2 | 4 |
Pour trouver un travail, améliorer votre situation professionnelle | 12 | 7 | 17 | 11 | 2 | 32 | 3 |
Pour changer de vie | 10 | 8 | 13 | 12 | 4 | 13 | 7 |
Pour accompagner ou rejoindre d'autres personnes de votre famille | 10 | 12 | 7 | 12 | 5 | 3 | 22 |
Pour suivre vos parents | 8 | 9 | 7 | 7 | 5 | 3 | 37 |
Pour faire des études ou suivre une formation | 7 | 7 | 7 | 7 | 3 | 13 | 10 |
Autres raisons du départ du pays de naissance2 | 15 | 13 | 16 | 12 | 21 | 17 | 10 |
Raisons du choix de s'installer en France | |||||||
Vous connaissez des personnes en France (y compris votre conjoint ou tout autre membre de votre famille) | 45 | 54 | 37 | 56 | 28 | 29 | 47 |
Par goût pour la France, sa culture et ses valeurs | 28 | 23 | 32 | 28 | 28 | 33 | 15 |
Vous parliez le français | 25 | 21 | 28 | 27 | 18 | 29 | 16 |
On peut y trouver du travail | 20 | 16 | 24 | 20 | 11 | 34 | 14 |
Votre pays a des liens historiques avec la France | 15 | 12 | 18 | 16 | 11 | 18 | 7 |
Pour le système de santé et de protection sociale | 12 | 12 | 13 | 12 | 16 | 12 | 8 |
Beaucoup de personnes de votre pays choisissent de venir en France | 12 | 10 | 14 | 11 | 14 | 14 | 9 |
Par hasard, parce que c'est le destin | 12 | 13 | 11 | 12 | 15 | 8 | 14 |
Pour la qualité de l'enseignement | 12 | 12 | 11 | 12 | 8 | 14 | 18 |
Vous n'aviez pas d'autres choix / Vous êtes réfugié réinstallé | 8 | 6 | 9 | 3 | 22 | 4 | 9 |
- 1. Les motifs divers concernent essentiellement des étrangers entrés mineurs.
- 2. Pour sauver votre vie, celle de votre famille (y compris pour éviter l'excision des jeunes filles), pour fuir la pauvreté, pour des raisons médicales, pour l'avenir de vos enfants, pour fuir la sécheresse, des inondations ou pour toute autre raison écologique, pour d'autres raisons.
- Note : il y a plusieurs réponses possibles pour les raisons du choix de s'installer en France. La somme des pourcentages ne fait donc pas 100.
- Lecture : 20 % des primodétenteurs déclarent qu'« échapper à l'insécurité, à une guerre ou des troubles politiques » est la principale raison du départ de leur pays de naissance.
- Champ : départements de l’Île-de-France hors Seine-et-Marne, départements des Bouches-du-Rhône, du Nord et du Rhône. Primodétenteurs d’un titre de séjour d’au moins un an en 2018, hors motif étudiant.
- Source : DSED, ministère de l’Intérieur, enquête Elipa 2 (2019).
Connaître des personnes en France a influencé 45 % des primodétenteurs dans leur choix de la France comme pays d’émigration. C’est particulièrement le cas des femmes (54 %) et des personnes admises au motif familial (56 %). Quel que soit le motif d’admission au séjour, le « goût pour la France, sa culture et ses valeurs » a souvent joué dans le choix de la France (entre 15 % et 33 %). Parler français semble aussi particulièrement décisif pour les migrations professionnelles ou familiales. En revanche, 22 % des bénéficiaires d’un titre de séjour pour motif humanitaire déclarent ne pas avoir eu le choix de leur pays d’accueil.
En 2019, soit un an après l’obtention de leur premier titre de séjour, 77 % des primodétenteurs souhaitent rester définitivement en France (figure 3). Ceux arrivés depuis plus de deux ans ou ceux admis en France pour motif humanitaire sont plus nombreux encore. Le souhait de devenir Français (85 %) traduit également ce désir de s’installer : plus de la moitié de ceux exprimant ce souhait déclarent que « leur vie est en France ». Ceux qui ne souhaitent pas vivre définitivement en France souhaitent plutôt pouvoir faire des allers-retours avec leur pays d’origine (pour 7 %), y rentrer après quelques années (4 %), ou n’ont pas de projet précis (8 %).
tableauFigure 3 – Projet des primodétenteurs
Ensemble des primodétenteurs | |
---|---|
Projet migratoire | |
Rester définitivement en France | 77 |
Rester quelques années en France puis rentrer dans votre pays d'origine | 4 |
Rester quelques années en France puis aller dans un autre pays | 2 |
Vivre entre la France et l'étranger et faire des allers et retours | 7 |
Vous n'avez pas de projet ni d'idée précis | 8 |
Autre projet | 1 |
Ensemble | 100 |
Souhait de devenir Français | |
Vous souhaitez demander la nationalité française | 85 |
Vous ne souhaitez pas demander la nationalité française | 4 |
Vous n'êtes pas encore certain | 6 |
Vous n'y avez pas encore réfléchi | 5 |
Ensemble | 100 |
- Lecture : 77 % des primodétenteurs déclarent vouloir rester définitivement en France.
- Champ : départements de l’Île-de-France hors Seine-et-Marne, départements des Bouches-du-Rhône, du Nord et du Rhône. Primodétenteurs d’un titre de séjour d’au moins un an en 2018, hors motif étudiant.
- Source : DSED, ministère de l’Intérieur, enquête Elipa 2 (2019).
Définitions
Les pays tiers sont les États hors de l’Union européenne, de l’Islande, de la Norvège, du Liechtenstein et de la Suisse.
Les liens personnels et familiaux concernent les étrangers n’entrant dans aucune catégorie de l’immigration familiale, mais dont les liens privés et familiaux en France justifient la délivrance d’un titre de séjour.
Un primodétenteur (ou primo-arrivant) est une personne originaire d’un pays tiers disposant d’un premier titre de séjour d’au moins un an attribué en 2018 (hors motif étudiant).
Pour en savoir plus
« Premières demandes et octroi de l’asile », in Les immigrés et descendants d'immigrés, coll. « Insee Références ».
Ouvrir dans un nouvel onglet« Les primo-arrivants en 2019, un an après leur premier titre de séjour : premiers résultats de l'enquête Elipa 2 », Infos migrations n° 98, DSED, juin 2020.
Ouvrir dans un nouvel onglet« L'enquête longitudinale sur l'intégration des primo-arrivants (personnes admises au séjour) », Infos migrations n° 97, DSED, juin 2020.