En France métropolitaine, en 2019-2020, une personne sur deux âgée de 18 à 59 ans vivant en logement ordinaire déclare avoir une religion. Les immigrés (78 %) et les natifs d'Outre-mer (66 %) sont plus nombreux à en déclarer une (figure 1). Les descendants d’immigrés (60 %) et les descendants de natifs d'Outre-mer (54 %) déclarent moins souvent avoir une religion, mais plus souvent que les personnes sans ascendance migratoire ou ultramarine (42 %). Les descendants d’immigrés sont légèrement plus nombreux à ne pas vouloir indiquer s’ils ont une religion, en particulier ceux d’Afrique guinéenne ou centrale ou d’Asie du Sud-Est (5 % n’ont pas voulu répondre). Les immigrés arrivés enfants (avant 16 ans) en France ont moins souvent une religion que ceux arrivés plus âgés (72 % contre 80 %). Parmi les descendants d’immigrés, ceux n’ayant qu’un seul parent immigré ont un rapport plus distancié à la religion (46 % déclarent en avoir une), proche de celui des personnes sans ascendance migratoire, que ceux ayant deux parents immigrés (72 %).

L’affiliation religieuse est prépondérante parmi les immigrés d’Afrique (entre 87 % et 94 % selon la région d’origine) et ceux de Turquie et du Moyen-Orient (86 %). Elle est également répandue chez les immigrés d’Europe du Sud (71 %). À l’inverse, seuls 28 % des immigrés d’origine chinoise déclarent une religion. Si l’affiliation religieuse est moins fréquente à la deuxième génération, les descendants d’immigrés d’Afrique, de Turquie et du Moyen-Orient restent nombreux à déclarer une religion (plus des deux tiers).

Parmi les personnes déclarant avoir une religion, le catholicisme est la religion la plus fréquemment citée (58 %), notamment en raison de sa prédominance parmi la population sans ascendance migratoire ou ultramarine, mais également parmi les immigrés d’Europe du Sud et leurs descendants. Les autres religions chrétiennes sont les plus fréquentes parmi les immigrés de l’Union européenne (UE) à 27 hors Europe du Sud (51 %), parmi ceux d’Afrique guinéenne ou centrale (49 %) et leurs descendants (60 %), et dans une moindre mesure parmi les natifs d'Outre-mer (27 %) et leurs descendants (33 %).

Parmi les immigrés déclarant avoir une religion, l’islam est celle la plus fréquemment citée (55 %), devant le catholicisme (21 %) et les autres religions chrétiennes (18 %) : c’est presque l’unique religion citée par les immigrés déclarant une religion venus du Maghreb, et elle est très largement majoritaire parmi ceux venus d’Afrique sahélienne et de Turquie ou du Moyen-Orient. L’affiliation à l’islam reste importante à la deuxième génération : 52 % des descendants d’immigrés déclarant une religion sont musulmans. Le bouddhisme est rare à l’échelle de l’ensemble de la population, mais il est cité par deux immigrés d’Asie du Sud-Est déclarant une religion sur trois, et par trois immigrés venus de Chine sur quatre en déclarant une.

Parmi les affiliés à une religion, 32 % respectent les périodes de jeûne plus ou moins strictement (figure 2). Celles-ci sont particulièrement observées par les immigrés du Maghreb : 77 % des immigrés d’Algérie et 80 % de ceux du Maroc ou de Tunisie déclarant une religion les respectent strictement. Les descendants de deux parents immigrés respectent davantage le jeûne (68 %) que ceux d’un seul parent immigré (39 %) et que les personnes ni immigrées ni descendantes d’immigrés (15 %). 27 % des personnes déclarant une religion prient au moins une fois par semaine ; cette part atteint 58 % parmi les immigrés arrivés en France après 16 ans. Le port d’un signe religieux et la participation à des cérémonies religieuses sont des pratiques moins fréquentes.