Femmes et hommes, l’égalité en question Édition 2022

Cet ouvrage fait le point sur l’égalité entre les femmes et les hommes aujourd’hui en France. Cette édition succède à celle de 2017.

Insee Références
Paru le :Paru le03/03/2022
Femmes et hommes – L’égalité en question- Mars 2022
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Alimentation et genre

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Paru le :03/03/2022

L’enquête Budget de famille interroge des ménages et non des individus. Pour étudier les consommations alimentaires des hommes et des femmes, il est donc nécessaire de se restreindre aux individus qui habitent seuls dans leur logement et ne sont pas en couple. Ces individus ne sont pas représentatifs de l’ensemble de la population : ils sont notamment plus âgés, surtout les femmes.

En 2017, parmi les personnes vivant seules, les femmes consacrent 16 % de leurs dépenses à l’alimentation à domicile (hors boissons alcoolisées), contre 13 % pour les hommes, soit 270 euros de plus en moyenne sur l’année (figure 1). L’écart entre les femmes et les hommes n’est toutefois plus significatif à âge, niveau de diplôme et identiques.

Figure 1 - La consommation alimentaire à domicile et hors domicile des personnes seules selon le sexe en 2017

Figure 1 - La consommation alimentaire à domicile et hors domicile des personnes seules selon le sexe en 2017 - Lecture : en 2017, les femmes seules consacrent 510 euros à la consommation alimentaire dans les restaurants, bars, cafés, soit 3,1 % de leur consommation totale. C’est 1,9 point de moins que les hommes seuls, écart réduit à 1,6 point de moins en tenant compte des différences d’âge, de niveau de diplôme et de niveau de vie.
Montant moyen (en euros) Part dans la consommation totale (en %) Écart corrigé des femmes par rapport aux hommes1 (en points)
Femmes seules Hommes seuls Femmes seules Hommes seuls
Alimentation à domicile hors alcool 2 650 2 380 15,9 13,4 ns
Boissons alcoolisées à domicile 200 330 1,1 1,8 -1,1
Alimentation hors du domicile 710 1 200 4,3 6,8 -1,8
dont restaurants et cafés 510 880 3,1 5,0 -1,6
Ensemble alimentation 3 560 3 910 21,3 22,1 -2,3
  • ns : non significatif.
  • 1. Écart corrigé calculé en neutralisant les effets de l’âge, du niveau de diplôme et du niveau de vie via un modèle de régression linéaire, afin de mieux mettre en évidence l’effet du sexe, les populations de femmes vivant seules et d’hommes vivant seuls étant très différentes.
  • Lecture : en 2017, les femmes seules consacrent 510 euros à la consommation alimentaire dans les restaurants, bars, cafés, soit 3,1 % de leur consommation totale. C’est 1,9 point de moins que les hommes seuls, écart réduit à 1,6 point de moins en tenant compte des différences d’âge, de niveau de diplôme et de niveau de vie.
  • Champ : France, personnes vivant seules et n’étant pas en couple.
  • Source : Insee, enquête Budget de famille 2017.

Les repas et collations pris hors du domicile représentent une part significativement supérieure du budget des hommes seuls : 7 % (dont 5 % pour les seuls restaurants et cafés), contre 4 % pour les femmes seules (3 % pour les restaurants et cafés).

Les femmes vivant seules consacrent 11 % de leurs dépenses alimentaires à domicile à l’achat de légumes, contre 8 % pour les hommes seuls (figure 2). Elles privilégient plus qu’eux les légumes frais (60 % de leur budget en légumes, contre 50 % pour les hommes) aux conserves et plats préparés (18 % contre 28 %). Les femmes seules consacrent également une plus grande part de leurs dépenses alimentaires au lait, fromages et œufs, aux fruits, aux poissons et fruits de mer ainsi qu’aux produits sucrés. Ces écarts entre femmes et hommes restent significatifs à âge, niveaux de vie et de diplôme identiques.

Figure 2 - Part des produits dans les dépenses alimentaires à domicile des personnes seules selon le genre en 2017

Figure 2 - Part des produits dans les dépenses alimentaires à domicile des personnes seules selon le genre en 2017 - Lecture : en 2017, les femmes seules consacrent à la viande 18,1 % de leur consommation alimentaire à domicile, soit 0,3 point de moins que les hommes seuls. En tenant compte des différences d’âge, de niveau de diplôme et de niveau de vie, l’écart s'accentue (- 2,4 points par rapport aux hommes seuls).
Part dans les dépenses alimentaires à domicile (en %) Écart corrigé des femmes par rapport aux hommes1 (en points)
Femmes seules Hommes seuls
Selon le type de produit
Pain et céréales, produits à base de céréales (y c. pâtisserie, riz, pâtes) 15,4 16,6 ns
Viande 18,1 18,4 - 2,4
Poisson et fruits de mer 7,2 5,7 1,0
Lait, fromages et œufs 12,1 10,4 1,3
Huiles et graisses 2,1 1,8 ns
Fruits 9,7 7,1 2,9
Légumes (y compris pommes de terre et autres tubercules) 11,0 8,5 2,7
Produits sucrés : sucre, confiture, miel, chocolat, confiserie 5,2 4,8 1,1
Autres produits alimentaires (condiments, soupe, etc.) 2,9 2,6 0,5
Café, thé, cacao 3,0 3,1 ns
Eaux minérales, boissons gazeuses, sirops et jus 3,9 4,7 ns
Autres dépenses d'alimentation 3,0 4,4 ns
Boissons alcoolisées 6,5 12,1 - 5,6
Selon le degré de transformation2
Produits bruts 40,7 32,8 7,4
Ingrédients culinaires 3,0 2,8 ns
Aliments transformés 28,3 33,6 - 6,5
Aliments ultra-transformés 28,0 30,9 ns
  • ns : non significatif.
  • 1. Écart corrigé calculé en neutralisant les effets de l’âge, du niveau de diplôme et du niveau de vie via un modèle de régression linéaire, afin de mieux mettre en évidence l’effet du sexe, les populations de femmes vivant seules et d’hommes vivant seuls étant très différentes.
  • 2. D’après la classification NOVA, voir Définitions.
  • Lecture : en 2017, les femmes seules consacrent à la viande 18,1 % de leur consommation alimentaire à domicile, soit 0,3 point de moins que les hommes seuls. En tenant compte des différences d’âge, de niveau de diplôme et de niveau de vie, l’écart s'accentue (- 2,4 points par rapport aux hommes seuls).
  • Champ : France, personnes vivant seules et n’étant pas en couple.
  • Source : Insee, enquête Budget de famille 2017.

En revanche, les boissons alcoolisées représentent 12 % des dépenses d’alimentation à domicile des hommes seuls, contre 7 % pour les femmes seules. Cet écart reste le même à âge, niveaux de vie et de diplôme identiques.

La part des dépenses alimentaires consacrées à la viande est de 18 % pour les femmes comme pour les hommes. À âge, niveaux de vie et de diplôme identiques, elle est significativement plus faible chez les femmes seules que chez les hommes seuls (– 2,4 points). En outre, les hommes consomment plus de viande sous forme de plats préparés ou conserves (+ 5 points dans les dépenses en viande) et de bœuf, alors que les femmes privilégient la volaille (+ 3 points).

Les produits consommés par les hommes seuls sont plus souvent ou (conserves, plats préparés, biscuits, etc.) : ils représentent 64 % de leurs dépenses d’alimentation à domicile, contre 56 % pour les femmes. En compensation, ces dernières consomment plus de (41 % contre 33 % pour les hommes).

Dans le budget alimentaire des hommes seuls, la part consacrée aux fruits et légumes est plus élevée lorsque leur revenu est plus important (4e et 5e cinquièmes de niveau de vie) (figure 3). Dans le même temps, la part de l’alcool dans le budget des femmes seules est plus élevée parmi les plus aisées, tandis que celle des hommes diminue à ces niveaux de vie. Les comportements de dépenses en fruits, légumes et alcool des femmes et des hommes ont ainsi tendance à se rapprocher lorsque le niveau de vie augmente.

Figure 3a - Part des dépenses en fruits et légumes dans la consommation alimentaire à domicile selon le sexe et le niveau de vie en 2017

en %
Figure 3a - Part des dépenses en fruits et légumes dans la consommation alimentaire à domicile selon le sexe et le niveau de vie en 2017 (en %) - Lecture : en 2017, parmi les 20 % de ménages les moins aisés (1er cinquième de niveau de vie), les femmes seules consacrent 20,6 % de leur consommation alimentaire à domicile aux fruits et légumes, contre 15 % pour les hommes seuls.
Part des dépenses en fruits et légumes dans la consommation alimentaire à domicile (en %) Écart corrigé des femmes par rapport aux hommes1
Femmes Hommes
1er cinquième (20 % les plus modestes) 20,6 14,6 6,83
2e cinquième 20,6 14,4 6,45
3e cinquième 19,5 14,0 5,79
4e cinquième 20,3 17,1 4,27
5e cinquième (20 % les plus aisés) 22,2 17,5 3,17
  • 1. Écart corrigé calculé en neutralisant les effets de l’âge et du niveau de diplôme via un modèle de régression linéaire, afin de mieux mettre en évidence l’effet du sexe, les populations de femmes seules et d’hommes seuls étant très différentes.
  • Lecture : en 2017, parmi les 20 % de ménages les moins aisés (1er cinquième de niveau de vie), les femmes seules consacrent 20,6 % de leur consommation alimentaire à domicile aux fruits et légumes, contre 15 % pour les hommes seuls.
  • Champ : France, personnes vivant seules et n’étant pas en couple.
  • Source : Insee, enquête Budget de famille 2017.

Figure 3a - Part des dépenses en fruits et légumes dans la consommation alimentaire à domicile selon le sexe et le niveau de vie en 2017

  • 1. Écart corrigé calculé en neutralisant les effets de l’âge et du niveau de diplôme via un modèle de régression linéaire, afin de mieux mettre en évidence l’effet du sexe, les populations de femmes seules et d’hommes seuls étant très différentes.
  • Lecture : en 2017, parmi les 20 % de ménages les moins aisés (1er cinquième de niveau de vie), les femmes seules consacrent 20,6 % de leur consommation alimentaire à domicile aux fruits et légumes, contre 15 % pour les hommes seuls.
  • Champ : France, personnes vivant seules et n’étant pas en couple.
  • Source : Insee, enquête Budget de famille 2017.

Définitions

Niveau de vie est égal au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d'unités de consommation (UC). Le niveau de vie est donc le même pour tous les individus d'un même ménage.
Le niveau de vie correspond à ce qu’Eurostat nomme « revenu disponible équivalent ».
Les unités de consommation sont généralement calculées selon l'échelle d'équivalence dite de l'OCDE modifiée qui attribue 1 UC au premier adulte du ménage, 0,5 UC aux autres personnes de 14 ans ou plus et 0,3 UC aux enfants de moins de 14 ans.

Degré de transformation des aliments (classification NOVA) :

1. Produits bruts : aliments frais ou peu transformés (fruits et légumes frais, secs ou surgelés, céréales, viande, poisson, lait, etc.) ;

2. Ingrédients culinaires : substances extraites d’aliments frais (huile végétale, sel, sucre, etc.) ;

3. Aliments transformés : produits simples fabriqués avec des aliments de catégorie 1 avec ajout de substances de catégorie 2 (conserves, pain, fromage, etc.) ;

4. Aliments ultra‑transformés : produits avec des formulations industrielles qui comportent plus de quatre ingrédients et incluent des arômes, colorants, émulsifiants, etc. (pains emballés, biscuits, céréales petit déjeuner, desserts lactés, saucisses, plats préparés, etc.).

Pour en savoir plus

« La consommation alimentaire des hommes et des femmes vivant seuls », Insee Première n° 1194, mai 2008.