Le taux d’activité des femmes âgées de 25 à 49 ans varie à la fois selon la composition familiale et l’âge des enfants (figure 1). Il est plus faible lorsque l’un des enfants est âgé de moins de 3 ans, surtout à partir de deux enfants. Ainsi, en 2020, 48 % des mères en couple avec trois enfants ou plus sont en activité quand au moins un des enfants est âgé de moins de 3 ans, contre 73 % lorsque tous les enfants sont âgés de 3 ans ou plus. Pour les mères de famille monoparentale, le taux d’activité chute à 42 % lorsqu’elles ont deux enfants ou plus, dont au moins un a moins de 3 ans. Ces mères de famille monoparentale avec de jeunes enfants sont aussi davantage confrontées au chômage : ainsi, pour celles ayant deux enfants ou plus, dont au moins un est âgé de moins de 3 ans, le taux de chômage s’élève à 26 %. Pour les pères âgés de 25 à 49 ans, en couple ou non, le taux d’activité varie peu avec le nombre et l’âge des enfants, et dépasse 90 %.

En 2020, parmi les personnes en emploi âgées de 25 à 49 ans, 25 % des femmes travaillent à temps partiel, contre seulement 6 % des hommes. Pour ces derniers, ce taux varie peu selon la situation familiale, hormis pour les hommes vivant seul sans enfant, plus souvent à temps partiel. Pour les femmes en revanche, le recours au temps partiel s’accroît fortement avec le nombre d’enfants, en particulier lorsqu’ils ont moins de 3 ans. Ainsi, parmi les femmes en emploi âgées de 25 à 49 ans, 14 % sont à temps partiel lorsqu’elles sont en couple sans enfant, contre 46 % lorsqu’elles sont mères en couple avec trois enfants ou plus – dont au moins un est âgé de moins de 3 ans.

Entre 2002 et 2013, la part des enfants de moins de trois ans gardés à titre principal par leur mère uniquement a diminué, de 55 % à 41 %, tandis que l’accueil des enfants par des professionnels augmentait (figure 2). La part des enfants gardés à titre principal par leur père seul reste très rare en 2013 (4 %), même si sur la période, l’implication des pères a progressé. Ainsi, en 2002, 15 % des enfants étaient gardés par leur père, soit seul, soit conjointement avec leur mère, contre 20 % en 2013. Ces évolutions ont conduit à réduire la différence d’implication avec les femmes.

Les contraintes de conciliation entre les sphères domestique et professionnelle reposent d’abord sur les femmes. En 2016, parmi les personnes en emploi vivant avec au moins un enfant mineur dans le ménage, 73 % des femmes déclarent faire plus de 7 heures de travail ménager par semaine, contre 31 % des hommes (figure 3). 32 % d’entre elles indiquent même en effectuer plus de 12 heures par semaine, contre 8 % des hommes. 69 % des femmes à temps complet en couple vivant avec au moins un enfant mineur consacrent plus de 7 heures au travail ménager, quel que soit l’âge de l’enfant. À temps partiel, cette part monte à 85 % quand au moins un enfant a moins de 3 ans et s’élève à 79 % avec des enfants plus âgés. La part des hommes à temps complet et en couple effectuant autant de travail ménager est de 35 % seulement avec un jeune enfant, et diminue à 28 % avec des enfants plus âgés. À la tête d’une famille monoparentale, les pères déclarent plus souvent consacrer plus de 7 heures hebdomadaires au travail ménager (c’est le cas de 54 % d’entre eux), moins cependant que les mères dans la même situation (72 %).