Au 1^er janvier 2022, 14,2 millions de personnes âgées de 65 ans ou plus résident en France, soit 21,0 % de la population. 57 % des seniors sont des femmes et, du fait de leur plus grande longévité, leur part croît avec l’âge : elles représentent 53 % des personnes âgées de 65 ans, 57 % de celles de 80 ans et 77 % de celles de 95 ans.

Vivre en institution est très rare avant 80 ans. En 2018, à cet âge, 96 % des personnes habitent à domicile, chez elles ou chez un proche (le plus souvent un enfant). Au‑delà de 80 ans, la part des personnes vivant à domicile décroît lentement avec l’âge. À 90 ans, encore 79 % des personnes résident à domicile.

Le mode de vie des seniors diffère selon le sexe : les hommes résident moins souvent en institution que les femmes (figure 1). Ainsi, à 90 ans, seuls 15 % des hommes vivent en institution, contre 24 % des femmes. La vie en institution devient plus fréquente que la vie à domicile à partir de 98 ans pour les femmes, tandis qu’elle reste minoritaire à tout âge pour les hommes. Parmi les seniors, les hommes sont à tout âge moins souvent en situation de dépendance reconnue que les femmes. Par ailleurs, ils vivent beaucoup plus fréquemment en couple, ce qui favorise leur maintien à domicile. En effet, leurs conjointes ont une espérance de vie plus élevée et sont en moyenne plus jeunes qu’eux. Par exemple, à 90 ans, 49 % des hommes vivent en couple, contre 11 % des femmes. En revanche, quand ils ne sont pas en couple, les hommes résident moins souvent que les femmes avec un proche (enfants, notamment) : 6 % des hommes âgés de 90 ans, contre 11 % des femmes de cet âge. Au cours des cinquante dernières années, cette proportion de personnes âgées vivant avec un proche, sans conjoint, a considérablement baissé : à 90 ans, c’était le cas de 37 % des hommes et 52 % des femmes en 1968 (figure 2).

À l’inverse, la vie en couple a nettement progressé depuis 50 ans. La baisse de la mortalité après 65 ans a entraîné une diminution du veuvage ; de ce fait, entre 1968 et 2018, la part des hommes et plus encore celle des femmes vivant en couple s’est accrue. Toutefois, la vie en couple est devenue moins fréquente pour les hommes entre 65 et 70 ans. En effet, le risque de devenir veuf avant 70 ans est désormais très faible et continue de diminuer, mais sa baisse ne compense plus la hausse des séparations. En cinquante ans, vivre seul est également devenu plus fréquent, surtout pour les femmes âgées de plus de 75 ans.

Quant à l’hébergement en institution, sa fréquence entre 1968 et 2018 a diminué avant 89 ans, pour les femmes comme pour les hommes, du fait notamment de la hausse de l’espérance de vie sans incapacité, d’un désir accru d’indépendance et de la progression du recours aux services à domicile. Toutefois, entre 1968 et 2018, du fait de la moindre fréquence de la cohabitation avec des proches, la proportion de personnes vivant en institution a augmenté à partir de 89 ans, pour les femmes comme pour les hommes.