Femmes et hommes, l’égalité en question Édition 2022

Cet ouvrage fait le point sur l’égalité entre les femmes et les hommes aujourd’hui en France. Cette édition succède à celle de 2017.

Insee Références
Paru le :Paru le03/03/2022
Femmes et hommes – L’égalité en question- Mars 2022
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Santé en Europe

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Paru le :03/03/2022

En moyenne dans les 27 pays de l’Union européenne (UE), dans les conditions de mortalité et de morbidité observées en 2019, un garçon né à cette date peut espérer vivre 64,2 ans en bonne santé sur les 78,5 ans de son . Cette est plus élevée pour les filles (65,1 ans sur 84,0 années d’espérance de vie), mais l’écart s’avère nettement moins marqué que celui en matière d’espérance de vie (+ 0,9 an contre + 5,5 ans). Dans la plupart des pays de l’UE, la crise sanitaire provoquée par la Covid-19 a entraîné une baisse de l’espérance de vie à la naissance en 2020. En France, les EVSI n’ont pas été affectées.

En 2019, l’EVSI des femmes comme celle des hommes dépasse 70 ans à Malte et en Suède (figure 1). À l’opposé, elle est la plus faible dans la plupart des pays baltes et de l’Europe de l’Est, ainsi qu’en Finlande, au Portugal et en Autriche. Dans la majorité des pays européens, l’espérance de vie sans incapacité des femmes est plus élevée que celle des hommes. Cet écart d’EVSI en faveur des femmes dépasse 3 années en Lituanie, Pologne, Estonie et Bulgarie. Six pays font toutefois exception : au Danemark, en Suède, au Luxembourg et surtout au Portugal, en Finlande et aux Pays-Bas, les hommes bénéficient d’une espérance de vie sans incapacité supérieure à celle des femmes. Avec des EVSI de 64,6 ans pour les femmes et de 63,7 ans pour les hommes, la France est proche de la moyenne européenne et présente le même écart d’EVSI entre femmes et hommes.

Figure 1 – Espérance de vie sans incapacité à la naissance en 2019

âge en années
Figure 1 – Espérance de vie sans incapacité à la naissance en 2019 (âge en années) - Lecture : en 2019, en Irlande, l'espérance de vie sans incapacité à la naissance est de 70,5 ans pour les femmes et de 68,6 ans pour les hommes.
Pays Femmes Hommes
Lettonie 54,1 52,2
Finlande 54,8 57,7
Slovaquie 56,3 56,0
Estonie 57,7 53,9
Portugal 57,8 60,6
Autriche 58,0 56,7
Croatie 58,5 56,4
Danemark 58,8 59,0
Lituanie 59,1 56,0
Pays-Bas 59,4 62,5
Roumanie 60,6 59,9
Slovénie 61,2 60,8
Luxembourg 61,9 63,2
République tchèque 62,6 61,7
Hongrie 62,8 60,7
Belgique 62,8 62,1
Chypre 63,0 62,1
Pologne 64,1 60,9
France 64,6 63,7
UE 65,1 64,2
Grèce 66,4 65,6
Allemagne 67,1 65,4
Bulgarie 68,4 64,4
Italie 68,6 68,1
Espagne 70,4 69,4
Irlande 70,5 68,6
Suède 72,7 73,8
Malte 73,5 72,9
  • Lecture : en 2019, en Irlande, l'espérance de vie sans incapacité à la naissance est de 70,5 ans pour les femmes et de 68,6 ans pour les hommes.
  • Champ : Union européenne à 27.
  • Source : Eurostat (extraction des données en novembre 2021).

Figure 1 – Espérance de vie sans incapacité à la naissance en 2019

  • Lecture : en 2019, en Irlande, l'espérance de vie sans incapacité à la naissance est de 70,5 ans pour les femmes et de 68,6 ans pour les hommes.
  • Champ : Union européenne à 27.
  • Source : Eurostat (extraction des données en novembre 2021).

En 2018, 4,7 millions de personnes résidant dans l’UE sont décédées. Entre 2010 et 2018, la hausse annuelle moyenne des décès s’élève à 1,1 % pour les femmes, contre 0,9 % pour les hommes. Les principales causes de décès demeurent les maladies de l’appareil circulatoire (36,0 %) et les tumeurs (26,0 %), loin devant les maladies de l’appareil respiratoire (8,1 %) (figure 2). Ces trois causes représentent sept décès sur dix des femmes comme des hommes. Leurs poids respectifs varient toutefois selon le sexe : les femmes décèdent plus souvent d’une maladie de l’appareil circulatoire que les hommes (38,8 % contre 33,1 %), et moins souvent d’une tumeur (22,9 %, contre 29,1 % des hommes). Les tumeurs spécifiquement ou essentiellement sexuées sont cependant responsables de deux fois plus de décès parmi les femmes : 5,9 % décèdent de tumeurs du sein, de l’utérus ou de l’ovaire, contre 2,9 % des hommes de tumeurs de la prostate. Les hommes sont davantage affectés par la majorité des autres tumeurs, en particulier celles du poumon et du larynx (7,3 % contre 3,3 %).

Figure 2 – Causes de décès dans l’Union européenne en 2018 et en France en 2017

Figure 2 – Causes de décès dans l’Union européenne en 2018 et en France en 2017 - Lecture : en 2017, en France, 4,2 % des femmes décèdent à la suite d'une tumeur du sein, contre 3,6 % en 2018 dans l'UE.
Union européenne à 27 France
Femmes Hommes Ensemble Femmes Hommes Ensemble
Nombre de décès (en milliers) 2 355,6 2 334,0 4 689,8 305,4 301,0 606,4
Répartition des causes de décès (en %)
Maladies de l'appareil circulatoire 38,8 33,1 36,0 25,4 22,2 23,8
dont :
cardiopathies ischémiques 10,7 12,3 11,5 4,4 6,6 5,5
maladies cérébrovasculaires 8,9 6,7 7,8 6,1 4,4 5,3
Tumeurs 22,9 29,1 26,0 24,6 32,1 28,3
dont :
larynx, trachée, bronches et poumon 3,3 7,3 5,3 3,2 7,6 5,4
côlon, rectum, anus et canal anal 2,6 3,3 2,9 2,8 3,2 3,0
sein 3,6 0,0 1,8 4,2 0,1 2,2
pancréas 1,7 1,8 1,7 1,9 1,9 1,9
prostate /// 2,9 1,4 /// 3,1 1,5
VADS1 0,5 1,7 1,1 0,6 1,9 1,3
estomac 0,8 1,3 1,1 0,5 1,0 0,8
utérus et ovaire 2,3 /// 1,1 2,4 /// 1,2
foie et voies biliaires intrahépatiques 0,7 1,4 1,0 0,8 2,0 1,4
Maladies de l'appareil respiratoire 7,6 8,6 8,1 7,4 7,4 7,4
Causes externes 3,6 6,0 4,8 5,4 7,7 6,6
dont :
accidents 2,8 3,9 3,3 4,4 5,0 4,7
suicides 0,5 1,6 1,0 0,7 2,1 1,4
Maladies de l'appareil digestif 3,8 4,6 4,2 3,7 4,3 4,0
Maladies du système nerveux et des organes des sens 4,8 3,7 4,3 7,9 5,2 6,5
dont : maladie d'Alzheimer 2,6 1,2 1,9 5,0 1,9 3,5
Maladies endocriniennes, nutritionnelles, métaboliques 3,6 3,0 3,3 4,1 3,2 3,7
Troubles mentaux et du comportement 5,0 3,1 4,0 5,1 3,4 4,3
Autres causes de décès2 10,1 8,8 9,5 16,6 14,4 15,5
Ensemble 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
  • /// : absence de résultat due à la nature des choses
  • 1. Cancers des voies aérodigestives supérieures (lèvre, cavité buccale, pharynx, œsophage).
  • 2. Maladies infectieuses et parasitaires ; de la peau et du tissu cellulaire sous-cutané ; du système ostéo-articulaire, des muscles et du tissu conjonctif ; de l'appareil génito-urinaire ; affections de la période périnatale ; symptômes et signes non classés ailleurs.
  • Lecture : en 2017, en France, 4,2 % des femmes décèdent à la suite d'une tumeur du sein, contre 3,6 % en 2018 dans l'UE.
  • Champ : Union européenne à 27.
  • Source : Eurostat (extraction des données en novembre 2021). Données 2018 pour tous les pays de l'UE, sauf pour la France (2017).

Parmi les causes de mortalité, viennent ensuite en 2018 les causes externes (accidents, suicides, etc.), les pathologies digestives, ainsi que les maladies du système nerveux et les troubles mentaux et du comportement, qui représentent chacune entre 4 % et 5 % des décès dans l’UE. Ces deux dernières causes affectent davantage les femmes (respectivement 4,8 % et 5,0 % contre 3,7 % et 3,1 % pour les hommes). Les accidents et suicides touchent nettement plus les hommes (6,0 % contre 3,6 %).

En France, les décès liés aux maladies de l’appareil circulatoire sont en 2017 nettement moins fréquents que dans l’UE (13 points d’écart pour les femmes, 11 points pour les hommes), contrairement à toutes les autres maladies, à l’exception de celles liées à l’appareil respiratoire. Les tumeurs représentent la première cause de mortalité en France : 32,1 % des hommes en décèdent, soit 3 points de plus que dans l’UE, et 24,6 % des femmes (2 points de plus que dans l’UE). À l’origine de 6,6 % des décès, les causes externes (accidents, suicides, etc.) sont aussi plus fréquentes en France (environ 2 points de plus que dans l’UE pour les femmes comme pour les hommes). Enfin, 5,0 % des Françaises décèdent de la maladie d’Alzheimer, contre 2,6 % des Européennes, soit une proportion deux fois plus élevée.

Définitions

L’espérance de vie à la naissance représente la durée de vie moyenne d’une génération fictive soumise aux conditions de mortalité par âge de l’année considérée. Elle caractérise la mortalité indépendamment de la structure par âge.
Elle est un cas particulier de l’espérance de vie à l’âge x, c’est-à-dire le nombre moyen d’années restant à vivre au-delà de cet âge x dans les conditions de mortalité par âge de l’année considérée.

L’espérance de vie sans incapacité (EVSI) à la naissance est la durée de vie moyenne en bonne santé, c’est-à-dire sans limitation irréversible d’activité dans la vie quotidienne ni incapacités, d’une génération fictive soumise aux conditions de mortalité et de morbidité de l’année.