Femmes et hommes, l’égalité en question Édition 2022
Cet ouvrage fait le point sur l’égalité entre les femmes et les hommes aujourd’hui en France. Cette édition succède à celle de 2017.
Chômage
Insee Références
Paru le :03/03/2022
En France hors Mayotte, le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT), mesuré au sein des seuls actifs, est en 2020 de niveau comparable pour les femmes (8,0 %) et pour les hommes (8,1 %) (figure 1). Le taux de chômage des femmes et des hommes est proche pour chaque tranche d’âge. Les femmes représentent 48,2 % de l’ensemble des personnes au chômage. Le taux d’activité des femmes étant plus faible que celui des hommes, la part de personnes au chômage, rapportée à l’ensemble de la population âgée de 15 à 64 ans, est plus faible pour les femmes : 5,4 % en 2020, contre 6,1 % pour les hommes. Les femmes appartiennent en revanche plus souvent que les hommes au halo autour du chômage. En 2020, en cumulant chômage et halo autour du chômage, parmi les 15‑64 ans, une part comparable de femmes (10,4 %) et d’hommes (10,3 %) sont sans emploi et souhaitent travailler.
tableauFigure 1 - Chômage et halo autour du chômage en 2020, selon le sexe et l'âge
Chômage¹ | Part parmi les 15-64 ans | ||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Chômage | Halo autour du chômage | Part des femmes dans le halo | Part des femmes dans le chômage ou le halo | ||||||
Taux de chômage | Part des femmes | Femmes | Hommes | Femmes | Hommes | ||||
Femmes | Hommes | ||||||||
15-24 ans | 19,9 | 20,3 | 45,4 | 6,6 | 7,8 | 5,2 | 5,2 | 49,4 | 47,1 |
25-49 ans | 7,5 | 7,4 | 49,0 | 6,2 | 6,8 | 5,8 | 4,3 | 58,9 | 53,4 |
50 ans ou plus | 5,4 | 5,4 | 49,1 | 3,6 | 3,9 | 3,4 | 3,3 | 52,1 | 50,5 |
Ensemble | 8,0 | 8,1 | 48,2 | 5,4 | 6,1 | 4,9 | 4,2 | 55,3 | 51,3 |
- 1. Champ restreint aux personnes actives.
- Lecture : en 2020, 8,0 % des femmes actives sont au chômage. Les femmes représentent 48,2 % des personnes au chômage. Parmi les femmes de 15 à 64 ans, 4,9 % sont dans le halo autour du chômage.
- Champ : France hors Mayotte, personnes vivant en logement ordinaire.
- Source : Insee, enquête Emploi 2020.
Parmi les actifs les plus qualifiés, pour lesquels le risque de chômage est moins élevé, le taux de chômage est globalement comparable selon le sexe : parmi les cadres, il est un peu supérieur pour les femmes (3,9 % contre 3,6 % pour les hommes), et parmi les professions intermédiaires, il est un peu inférieur (4,5 % contre 5,2 %) (figure 2). Parmi les employés et ouvriers, davantage confrontés au chômage, les femmes sont plus souvent au chômage que les hommes lorsqu’elles sont employées qualifiées (6,8 % contre 5,6 %) ou ouvrières, notamment qualifiées (11,3 % contre 8,5 %), mais elles le sont moins lorsqu’elles sont employées non qualifiées (10,1 % contre 13,6 %).
tableauFigure 2 - Taux de chômage par catégorie socioprofessionnelle, diplôme et statut d'immigration, selon le sexe
Femmes | Hommes | |
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Catégorie socioprofessionnelle¹ | ||
Cadres | 3,9 | 3,6 |
Professions intermédiaires | 4,5 | 5,2 |
Employés | 8,4 | 9,5 |
Employés qualifiés | 6,8 | 5,6 |
Employés non qualifiés | 10,1 | 13,6 |
Ouvriers | 14,1 | 10,7 |
Ouvriers qualifiés | 11,3 | 8,5 |
Ouvriers non qualifiés | 16,1 | 15,8 |
Diplôme | ||
Bac+2 ou plus | 5,1 | 5,3 |
Baccalauréat ou équivalent | 9,6 | 8,9 |
BEP, CAP | 9,0 | 8,1 |
Aucun diplôme, CEP, brevet des collèges | 14,1 | 13,7 |
Statut d’immigration | ||
Immigrés | 14,0 | 12,0 |
Descendants d’immigrés | 11,9 | 12,2 |
Sans ascendance migratoire directe | 6,7 | 7,0 |
Ensemble | 8,0 | 8,1 |
- 1. Catégorie socioprofessionnelle de l'emploi actuel ou du dernier emploi occupé pour les chômeurs. Hors agriculteurs, artisans, commerçants, chefs d'entreprise ou personnes n'ayant jamais travaillé.
- Lecture : en 2020, 3,9 % des femmes actives cadres ou anciennement cadres sont au chômage.
- Champ : France hors Mayotte, personnes actives vivant en logement ordinaire.
- Source : Insee, enquête Emploi 2020.
Pour les femmes comme pour les hommes, le risque de chômage est d’autant plus élevé que les personnes sont moins diplômées. Parmi les diplômés du supérieur, le taux de chômage des femmes (5,1 %) est proche de celui des hommes (5,3 %) ; pour les autres niveaux de diplôme, il est un peu plus élevé pour les femmes.
Le taux de chômage des femmes est supérieur à celui des hommes pour les immigrés (14,0 % contre 12,0 %), alors qu’il est comparable selon le sexe pour les descendants d’immigrés d’une part et pour les personnes sans ascendance migratoire directe d’autre part.
De 1975 jusqu’à la veille de la crise économique de 2008‑2009, le taux de chômage des femmes a toujours été supérieur à celui des hommes, même s’il s’en est tendanciellement rapproché (figure 3). Travaillant dans des secteurs plus exposés aux aléas conjoncturels, les hommes sont plus affectés que les femmes par les variations du chômage lors des phases de récession ou de reprise. Ainsi, à la suite de la crise de 2008‑2009, le taux de chômage des hommes a davantage augmenté que celui des femmes, jusqu’à le dépasser au milieu des années 2010. La baisse du chômage amorcée en 2016 a été plus marquée pour les hommes, et les taux de chômage des femmes et des hommes sont à nouveau proches depuis 2017.
tableauFigure 3 - Taux de chômage par sexe et part des femmes parmi les chômeurs, depuis 1975
Femmes | Hommes | Ensemble | Part des femmes parmi les chômeurs | |
---|---|---|---|---|
1975 | 4,6 | 2,6 | 3,4 | 52,9 |
1976 | 5,4 | 2,7 | 3,8 | 56,0 |
1977 | 5,9 | 3,1 | 4,3 | 55,7 |
1978 | 6,1 | 3,4 | 4,4 | 54,5 |
1979 | 6,8 | 3,8 | 5,0 | 55,2 |
1980 | 7,6 | 3,7 | 5,3 | 58,0 |
1981 | 8,5 | 4,7 | 6,3 | 55,6 |
1982 | 8,9 | 5,4 | 6,8 | 54,0 |
1983 | 9,1 | 5,7 | 7,1 | 53,1 |
1984 | 10,2 | 7,0 | 8,4 | 51,5 |
1985 | 10,5 | 7,6 | 8,8 | 50,3 |
1986 | 10,6 | 7,6 | 8,9 | 50,9 |
1987 | 11,1 | 7,5 | 9,0 | 52,8 |
1988 | 10,9 | 7,1 | 8,8 | 54,0 |
1989 | 10,5 | 6,4 | 8,2 | 55,8 |
1990 | 10,1 | 6,3 | 7,9 | 55,3 |
1991 | 10,2 | 6,5 | 8,1 | 55,1 |
1992 | 11,0 | 7,4 | 9,0 | 54,0 |
1993 | 11,5 | 8,8 | 10,0 | 51,4 |
1994 | 12,1 | 9,4 | 10,6 | 51,2 |
1995 | 11,6 | 8,7 | 10,0 | 52,5 |
1996 | 12,0 | 9,3 | 10,5 | 51,5 |
1997 | 12,0 | 9,6 | 10,7 | 50,8 |
1998 | 11,7 | 9,1 | 10,3 | 51,8 |
1999 | 11,3 | 8,9 | 10,0 | 51,8 |
2000 | 9,9 | 7,4 | 8,6 | 53,2 |
2001 | 9,1 | 6,7 | 7,8 | 53,9 |
2002 | 8,8 | 7,2 | 7,9 | 51,0 |
2003 | 9,4 | 7,8 | 8,5 | 51,1 |
2004 | 9,7 | 8,2 | 8,9 | 51,0 |
2005 | 9,6 | 8,2 | 8,9 | 51,0 |
2006 | 9,5 | 8,2 | 8,8 | 50,6 |
2007 | 8,4 | 7,6 | 8,0 | 49,8 |
2008 | 7,8 | 7,1 | 7,4 | 49,8 |
2009 | 9,2 | 9,0 | 9,1 | 48,0 |
2010 | 9,5 | 9,1 | 9,3 | 48,7 |
2011 | 9,5 | 8,9 | 9,2 | 49,2 |
2012 | 9,7 | 9,8 | 9,8 | 47,5 |
2013 | 10,2 | 10,4 | 10,3 | 47,4 |
2014 | 10,0 | 10,5 | 10,3 | 46,8 |
2015 | 9,9 | 10,8 | 10,3 | 46,0 |
2016 | 9,9 | 10,2 | 10,0 | 47,3 |
2017 | 9,4 | 9,4 | 9,4 | 48,0 |
2018 | 9,1 | 9,0 | 9,0 | 48,5 |
2019 | 8,4 | 8,5 | 8,4 | 48,1 |
2020 | 8,0 | 8,1 | 8,0 | 48,2 |
- Lecture : en 2020, les femmes représentent 48,2 % des chômeurs.
- Champ : France hors Mayotte, personnes actives vivant en logement ordinaire.
- Source : Insee, enquêtes Emploi, séries longues sur le marché du travail.
graphiqueFigure 3 - Taux de chômage par sexe et part des femmes parmi les chômeurs, depuis 1975
Définitions
Le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) est le rapport entre le nombre de chômeurs au sens du BIT et le nombre d’actifs au sens du BIT (personnes en emploi et chômeurs).
La population active regroupe les personnes qui sont en emploi ou au chômage au sens du Bureau international du travail (BIT). Les personnes qui ne sont ni en emploi ni au chômage sont dites « inactives ».
Le taux d’activité est le rapport entre le nombre d’actifs au sens du Bureau international du travail (BIT) et la population totale correspondante. Il peut être calculé sur l’ensemble de la population d’un pays, mais le champ se limite le plus souvent à la population âgée de 15 à 64 ans, ou à une sous‑catégorie de la population (femmes de 25 à 29 ans, par exemple).
Le halo autour du chômage est composé de personnes inactives au sens du Bureau international du travail (BIT), mais proches du marché du travail. Il s’agit des personnes sans emploi qui recherchent un emploi mais qui ne sont pas disponibles dans les deux semaines pour travailler et des personnes sans emploi qui souhaitent travailler mais n’ont pas effectué de démarche active de recherche d’emploi dans le mois précédent, qu’elles soient disponibles ou non.
Un immigré est une personne née étrangère à l’étranger et résidant en France. Les personnes nées françaises à l’étranger et vivant en France ne sont donc pas comptabilisées. À l’inverse, certains immigrés ont pu devenir français, les autres restant étrangers. Un individu continue à être immigré même s’il acquiert la nationalité française.
Un descendant d’immigré est une personne née en France et ayant au moins un parent immigré. Il s’agit donc de la descendance directe. Tous les enfants d’immigrés ne sont pas nécessairement des descendants d’immigrés : ils peuvent être eux‑mêmes immigrés, par exemple s’ils ont migré avec leurs parents. L’origine géographique des descendants d’immigrés est déterminée par celle du parent immigré, s’il n’y en a qu’un. Si les deux parents sont immigrés, par convention, l’origine du père est choisie.
Un chômeur au sens du Bureau international du travail (BIT) est une personne âgée de 15 ans ou plus, sans emploi durant une semaine donnée, disponible pour travailler dans les deux semaines et qui a effectué, au cours des quatre dernières semaines, une démarche active de recherche d’emploi ou a trouvé un emploi qui commence dans les trois mois.
Pour en savoir plus
« Une photographie du marché du travail en 2020 », Insee Première n° 1844, mars 2021.
« Enquête emploi : activité, emploi et chômage en 2020 et en séries longues », Insee Résultats, mai 2021.
« Ouvrir dans un nouvel ongletFemmes et hommes sur le marché du travail : les disparités se réduisent mais les emplois occupés restent très différents », Dares Analyses n° 17, mars 2015.
« Ouvrir dans un nouvel ongletLes disparités sur le marché du travail entre les femmes et les hommes : une analyse sur longue période », Dares Analyses n° 15, mars 2012.