En 2021, le déficit du solde commercial douanier (CAF-FAB) de la France s’accroît (–100,8 milliards d’euros, après –76,7 milliards en 2020) (figure 1). Après la récession historique de 2020 et la mise à l’arrêt forcée d’une partie importante de l’appareil de production industrielle, 2021 est une année de reprise de l’activité et du commerce mondial. Les importations d’hydrocarbures naturels et de produits pétroliers raffinés augmentent nettement, la forte demande s’accompagnant d’une hausse des prix. La facture énergétique s’établit à 43,5 milliards d’euros, retrouvant presque le niveau de 2019 (44,5 milliards d’euros) après être descendue à 25,2 milliards d’euros en 2020.

La reprise des échanges internationaux pèse lourdement sur le déficit commercial des biens industriels (hors industrie agroalimentaire et produits pétroliers), le montant des importations, dans cette période de reprise économique, étant supérieur à celui des exportations. Ce déficit s’est accru pour atteindre en 2021 un niveau inégalé depuis 1999, –65,5 milliards d’euros, contre –58,8 milliards d’euros en 2020. Les importations d’hydrocarbures bruts ont augmenté, entraînant une forte hausse du déficit commercial de ces produits (–33,7 milliards d’euros en 2021, après –17,6 milliards en 2020) (figure 2). Après les hydrocarbures, le secteur des produits d’informatique électronique est le plus déficitaire en 2021 (–20,6 milliards d’euros), son déficit s’est accru par rapport à 2020. Parmi les autres échanges déjà déficitaires en 2020, seul celui relatif au caoutchouc et au plastique s’est réduit en 2021. Les échanges de biens déjà excédentaires en 2020 le restent en 2021. L’excédent commercial augmente surtout dans l’aéronautique (+19,5 milliards d’euros) avec la reprise des exportations ; il avait atteint son niveau le plus élevé depuis une quinzaine d’années en 2019 (+ 30,7 milliards d’euros). Les soldes commerciaux des autres produits structurellement excédentaires (cosmétiques, agroalimentaire) augmentent également en 2021. L’excédent se contracte seulement pour les produits pharmaceutiques (–2,4 points), et stagne pour les produits chimiques hors parfums (+0,2 point).

En 2020, 182 670 entreprises exportent, soit 5,3 % de l’ensemble des entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers (figure 3). Elles déclarent un chiffre d’affaires à l’exportation de biens et services de 655 milliards d’euros, soit 26,8 % du chiffre d’affaires total des entreprises exportatrices.

Le taux d’exportation des entreprises exportatrices est plus élevé dans l’industrie (41,2 %), les transports et l’entreposage (25,2 %) et les services aux entreprises (21,6 %). Il est plus faible dans le commerce (14,7 %), mais le montant total des exportations (129 milliards d’euros) en fait le deuxième secteur exportateur, derrière l’industrie. En particulier, 77 % des exportations du commerce sont portées par le commerce de gros, dont le taux d’exportation atteint 18,0 % ; à l’inverse, les taux d’exportation sont très faibles dans le commerce et réparation d’automobiles et de motocycles (7,7 %) et dans les autres commerces de détail (12,0 %).

Pour l’essentiel, les exportations sont le fait d’un nombre très restreint d’entreprises : en 2020, les 50 premières entreprises dégageant les chiffres d’affaires à l’exportation les plus élevés concentrent à elles seules 42 % du total des exportations et les 500 premières en réalisent 71 % (figure 4).

Les firmes multinationales (FMN) réalisent 89 % du total des exportations, dont 59 % pour celles sous contrôle français (figure 5). Les groupes franco-français (35 milliards d’euros d’exportations) et les unités légales indépendantes (37 milliards) ont un poids faible face aux 583 milliards d’euros d’export des firmes multinationales.