Les entreprises en France Édition 2022
Cet ouvrage offre une vue structurelle complète de notre système productif.
Construction
Insee Références
Paru le :07/12/2022
Vision du secteur de la construction avec la définition économique des entreprises
En 2020, on compte 532 300 unités légales dont l’activité principale relève de la construction : 486 500 sont des unités légales indépendantes, 45 800 appartiennent à un groupe (figure 1). Parmi elles, 37 000 (81 %) sont des filiales d’une entreprise de la construction. A contrario, 8 800 appartiennent à des entreprises d’autres secteurs : 5 200 sont des filiales d’entreprises des services marchands (60 %, contre 54 % en 2019), 1 300 sont des filiales d’entreprises industrielles (15 %), 1 100 sont des filiales de holdings et d’auxiliaires de services financiers (13 %). Les autres unités sont des filiales d’entreprises commerciales (700) et des transports et de l’entreposage (300). Ces filiales d’autres secteurs emploient 57 000 salariés en équivalent temps plein (ETP), soit 9 % des effectifs dans les filiales du secteur de la construction (figure 2), réalisent 10 % de la valeur ajoutée générée par l’ensemble des filiales ayant une activité de construction (figure 3) et portent 25 % des immobilisations non financières (figure 4).
tableauFigure 1 - Unités légales et entreprises de la construction en 2020
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graphiqueFigure 1 - Unités légales et entreprises de la construction en 2020
tableauFigure 2 - Effectifs salariés en ETP de la construction en 2020
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graphiqueFigure 2 - Effectifs salariés en ETP de la construction en 2020
tableauFigure 3 - Valeur ajoutée de la construction en 2020
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graphiqueFigure 3 - Valeur ajoutée de la construction en 2020
tableauFigure 4 - Immobilisations non financières de la construction en 2020
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graphiqueFigure 4 - Immobilisations non financières de la construction en 2020
En 2020, 59 900 unités légales, organisées en groupe, font partie d’une entreprise du secteur de la construction. 38 % d’entre elles (22 900) ne relèvent pas de ce secteur. La moitié sont des holdings et auxiliaires de services financiers et d’assurance (11 500). Les autres proviennent des services marchands (7 900), de l’industrie (2 000), du commerce (1 200), des transports et de l’entreposage (200). Au sein de ces entreprises, les filiales dont l’activité est hors construction emploient 19 % des salariés ETP, génèrent 27 % de la valeur ajoutée mais portent 62 % des immobilisations non financières. À ces 59 900 unités légales, il convient d’ajouter 486 500 sociétés ou entreprises individuelles indépendantes pour couvrir l’ensemble des entreprises de la construction.
Ainsi, la mise en œuvre de la définition économique des entreprises conduit à rattacher des unités légales de la construction à des entreprises d’autres secteurs et à intégrer des unités légales d’autres secteurs à des entreprises de la construction. Cette réallocation sectorielle a pour conséquences une révision de la valeur ajoutée (+ 10 milliards d’euros), des immobilisations non financières (+ 42 milliards d’euros), des effectifs (+ 82 000 salariés ETP) de la construction (figure 5).
tableauFigure 5 - Impact de la définition économique des entreprises de la construction en 2020
Variables additives | Variables non additives | |||||
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Effectifs (en milliers d’ETP) | Valeur ajoutée | Immobilisations non financières | Chiffre d’affaires | Fonds propres | Immobilisations financières | |
Effet net des réallocations sectorielles (1) | 82 | 10 | 42 | 19 | 88 | 101 |
Effet de la consolidation (2) | 0 | 0 | 0 | -14 | -27 | -34 |
Total (1) + (2) | 82 | 10 | 42 | 5 | 61 | 67 |
- ETP : équivalent temps plein.
- Lecture : avec la définition économique des entreprises, les immobilisations financières des entreprises de la construction augmentent de 67 Md€ par rapport aux immobilisations financières des unités légales des services marchands : 101 Md€ par effet des réallocations sectorielles et –34 Md€ par l’effet des consolidations intra-groupe.
- Champ : entreprises et unités légales de la construction (y compris entreprises « mono-unité légale »).
- Source : Insee, Ésane 2020 (données individuelles).
graphiqueFigure 5 - Impact de la définition économique des entreprises de la construction en 2020
Le passage à une analyse au niveau des entreprises plutôt que des unités légales
ne se fait pas à champ constant d’une année sur l’autre ; il
ajoute à la réallocation sectorielle un effet de consolidation des flux
intra-groupe pour les variables dites « non additives ». Les deux
effets combinés augmentent légèrement le chiffre d’affaires (CA) des entreprises
de la construction de 5 milliards d’euros
(+19 milliards d’euros de réallocation du CA des unités légales hors construction
et –14 milliards d’euros de consolidation).
Ils conduisent également à une forte révision des fonds propres (+61 milliards
d’euros) et des immobilisations financières
(+67 milliards d’euros).
Chiffres clés de la construction
En 2020, la construction rassemble 501 200 entreprises (figure 6). Hors micro-entrepreneurs, elle en regroupe 353 100. Les entreprises de la construction emploient 1,4 million de salariés en équivalent temps plein (ETP), soit 11,2 % des salariés des secteurs principalement marchands, non agricoles et non financiers. Elles réalisent un chiffre d’affaires (CA) de 315 milliards d’euros et dégagent une valeur ajoutée (VA) de 103 milliards d’euros. Elles contribuent à 8,6 % du chiffre d’affaires et 9,9 % de la valeur ajoutée de l’ensemble des secteurs bien qu’elles représentent 14,6 % des entreprises (figure 7).
tableauFigure 6a - Nombre d’entreprises dans la construction en 2020
Nombre d’entreprises | Nombre d’unités légales¹ | Dont entreprises « mono-unité légale » | Hors micro-entrepreneurs | |||
---|---|---|---|---|---|---|
Nombre d’entreprises | Nombre d’unités légales¹ | Dont entreprises « mono-unité légale » | ||||
Promotion immobilière | 22,9 | 40,7 | 21,0 | 22,9 | 40,7 | 20,9 |
Construction de bâtiments | 24,8 | 28,9 | 23,6 | 22,3 | 26,5 | 21,1 |
Génie civil | 4,3 | 7,7 | 3,6 | 3,9 | 7,3 | 3,3 |
Travaux spécialisés | 449,2 | 469,1 | 438,4 | 304,0 | 323,9 | 293,1 |
Ensemble de la construction | 501,2 | 546,4 | 486,5 | 353,1 | 398,4 | 338,5 |
Poids de la construction² (en %) | 14,6 | 14,7 | 14,6 | 15,2 | 15,4 | 15,3 |
- 1. Constituant les entreprises de la construction.
- 2. Dans l’ensemble des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
- Champ : France, entreprises du secteur de la construction.
- Source : Insee, Ésane 2020 (données individuelles).
tableauFigure 7a - Chiffres clés des entreprises de la construction en 2020
Salariés (en milliers d’ETP) | Chiffre d’affaires hors taxes | Chiffre d’affaires à l’export | Valeur ajoutée hors taxes | Investissement corporels bruts hors apports | |
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(en milliards d’euros) | |||||
Promotion immobilière | 39,4 | 35,8 | 0,5 | 6,6 | 0,9 |
Construction de bâtiments | 132,4 | 37,9 | 0,8 | 9,4 | 0,6 |
Génie civil | 221,1 | 52,7 | 1,7 | 17,5 | 3,4 |
Travaux spécialisés | 1 030,8 | 188,4 | 3,4 | 69,5 | 6,1 |
Ensemble de la construction | 1 423,7 | 314,9 | 6,4 | 102,9 | 11,0 |
Poids de la construction¹ (en %) | 11,2 | 8,6 | 1,0 | 9,9 | 5,2 |
- 1. Dans l’ensemble des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
- Champ : France, entreprises du secteur de la construction.
- Source : Insee, Ésane 2020.
La très grande majorité des entreprises de la construction n’ont qu’une seule unité légale : elles sont mono-unité légale. Seulement 3,0 % (14 700 entreprises) sont organisées en groupe de sociétés. Celles ci englobent au total 59 900 unités légales. Bien que minoritaires en nombre, le poids de ces entreprises est prépondérant : elles emploient 50 % des salariés en ETP et réalisent 53 % de la valeur ajoutée.
La construction comprend quatre sous-secteurs : la promotion immobilière, la construction de bâtiments résidentiels et non résidentiels, le génie civil (construction de routes, de réseaux, etc.) et les travaux de construction spécialisés (travaux d’installation électrique, plomberie, travaux de finition : peinture, etc.). En 2020, les travaux spécialisés réalisent 68 % de la VA de la construction, le génie civil 17 %, la construction de bâtiments résidentiels et non résidentiels 9 % et la promotion immobilière 6 %. Les travaux spécialisés emploient 72 % des salariés, le génie civil 16 %, la construction de bâtiments résidentiels et non résidentiels 9 % et la promotion immobilière 3 %.
La quasi-totalité des entreprises de la construction sont des microentreprises (MIC) ou des PME (hors MIC) (figure 8). Elles rassemblent respectivement 32 % et 36 % des salariés des entreprises de la construction. La part des salariés des entreprises de taille intermédiaire est de 11 %, celle des grandes entreprises 21 %. La répartition de la valeur ajoutée est assez proche de la structure de l’emploi salarié : 32 % de la valeur ajoutée est réalisée par les MIC, 32 % par les PME (hors MIC), 13 % par les ETI et 22 % par des grandes entreprises (GE).
tableauFigure 8a - Caractéristiques de la construction selon la catégorie d’entreprise en 2020
Nombre d'entreprises | Effectifs salariés (en ETP) |
Immobilisations corporelles | Chiffre d’affaires à l’export | Valeur ajoutée hors taxe | |
---|---|---|---|---|---|
Microentreprises (MIC) | 95,3 | 31,9 | 25,6 | 26,5 | 32,0 |
PME (hors MIC) | 4,7 | 36,4 | 22,8 | 20,8 | 32,3 |
Entreprises de taille intermédiaire | 0,1 | 11,2 | 13,4 | 20,7 | 13,4 |
Grandes entreprises | 0,0 | 20,5 | 38,2 | 32,0 | 22,4 |
Ensemble | 100,00 | 100,00 | 100,00 | 100,00 | 100,00 |
- ETP : équivalent temps plein.
- Champ : France, entreprises du secteur de la construction.
- Source : Insee, Ésane 2020.
graphiqueFigure 8a - Caractéristiques de la construction selon la catégorie d’entreprise en 2020
L’intensité capitalistique de la construction reste globalement faible : ses immobilisations corporelles (bâtiments, terrains, installations, machines et matériel) s’élèvent à 77 600 euros par salarié (ETP) en 2020, contre 219 500 euros pour l’ensemble des entreprises (figure 9). Les travaux spécialisés ont une intensité capitalistique moins forte que la moyenne de l’ensemble de la construction (44 000 euros) ; pour la construction de bâtiments l’intensité capitalistique est proche de la moyenne (681 00 euros) ; par contre elle est beaucoup plus élevée dans le génie civil et la promotion immobilière (192 100 euros et 345 400 euros). Cela s’explique par la nature des travaux réalisés, qui requièrent plus ou moins de moyens de production.
tableauFigure 9a - Ratios économiques et financiers des entreprises dans la construction en 2020
Taux d’exportation | Taux de valeur ajoutée | Intensité capitalistique (en milliers d’euros par ETP) |
Taux d’investissement | Taux de marge | |
---|---|---|---|---|---|
Promotion immobilière | 1,3 | 18,3 | 345,4 | 13,6 | 48,5 |
Construction de bâtiments | 2,0 | 24,7 | 68,1 | 6,0 | 12,0 |
Génie civil | 3,3 | 33,2 | 192,1 | 19,7 | 16,3 |
Travaux spécialisés | 1,8 | 36,9 | 44,0 | 8,8 | 18,2 |
Ensemble de la construction | 2,0 | 32,7 | 77,6 | 10,7 | 19,2 |
Ensemble des entreprises principalement marchandes non agricoles et non financières | 17,2 | 29,9 | 219,5 | 19,5 | 26,5 |
- ETP : équivalent temps plein.
- Champ : France, entreprises du secteur de la construction.
- Source : Insee, Ésane 2020.
De même, le taux d’investissement et le taux de marge sont plus faibles pour les entreprises de la construction que pour l’ensemble des entreprises (respectivement 11 % contre 20 % et 19 % contre 27 %). Comme pour l’intensité capitalistique, le génie civil affiche un taux d’investissement plus élevé (20 %), et les travaux spécialisés un taux plus faible que l’ensemble de la construction (9 %) ; le taux de marge de la promotion immobilière est de loin le plus élevé des quatre sous secteurs (49 %).
Définitions
Une unité légale est une entité juridique de droit public ou privé. Cette entité juridique peut être :
- une personne morale, dont l’existence est reconnue par la loi indépendamment des personnes ou des institutions qui la possèdent ou qui en sont membres ;
- une personne physique, en tant qu’indépendant, peut exercer une activité économique.
Elle est obligatoirement déclarée aux administrations compétentes (greffes des tribunaux, sécurité sociale, DGFiP, etc.) pour exister. L’existence d’une telle unité dépend du choix des propriétaires ou de ses créateurs (pour des raisons organisationnelles, juridiques ou fiscales). L’unité légale, société ou entreprise individuelle, est l’unité principale enregistrée au répertoire Sirene et identifiée par son numéro Siren.
L’activité de construction est essentiellement une activité de mise en œuvre ou d’installation sur le chantier du client et qui concerne aussi bien les travaux neufs que la rénovation, la réparation ou la maintenance. Ces industries correspondent à la section F de la NAF Rév. 2.
Une unité légale indépendante est une unité légale non détenue majoritairement par une autre unité légale.
Un groupe est un ensemble de sociétés liées entre elles par des participations au capital et parmi lesquelles l’une exerce sur les autres un pouvoir de décision.
Une filiale est une unité légale détenue à plus de 50 % par une autre unité légale.
Le décret n° 2008-1354 du 18 décembre 2008 d’application de la loi de modernisation de l’économie de 2008 (LME) définit l’entreprise comme « la plus petite combinaison d’unités légales qui constitue une unité organisationnelle de production de biens et de services jouissant d’une certaine autonomie de décision, notamment pour l’affectation de ses ressources courantes. »
Concrètement, l’entreprise est :
- soit une unité légale (entité juridique identifiée par son numéro Siren, qui peut être un entrepreneur individuel ou une société exerçant une fonction de production) indépendante ;
- soit un regroupement économiquement pertinent (intervenant sur le marché, regroupant l’ensemble des facteurs de production, ayant une autonomie de décision) d’unités légales appartenant à un même groupe de sociétés.
La valeur ajoutée (VA) est égale à la valeur de la production diminuée des consommations intermédiaires. Elle est calculée hors taxes. La valeur ajoutée aux coûts des facteurs (VACF) est égale à la valeur ajoutée de laquelle on déduit les impôts sur la production (comme la contribution économique territoriale) et à laquelle on ajoute les subventions d’exploitation. Elle est aussi égale à la somme des frais de personnels et de l’excédent brut d’exploitation.
La consolidation des résultats est une opération comptable permettant d’élaborer des données au niveau des entreprises à partir des données des unités légales qui les composent. Pour les variables dites « non additives » (chiffre d’affaires, achats, créances, dettes, etc.), il est nécessaire de retirer du cumul des données des unités légales les flux internes à l’entreprise, qui n’ont pas de réelle signification économique mais reflètent seulement l’organisation juridique de l’entreprise. Par exemple, le chiffre d’affaires consolidé est la somme des chiffres d’affaires des unités légales d’un groupe, à laquelle on ôte le chiffre d’affaires intragroupe, c’est-à-dire réalisé entre les filiales du groupe. Pour les variables dites « additives » (effectif, valeur ajoutée, etc.), la consolidation n’a pas lieu d’être, car la valeur de la variable au niveau de l’entreprise est égale à la somme des valeurs de cette variable pour toutes les unités légales qui composent l’entreprise.
Le régime du micro-entrepreneur est la nouvelle dénomination pour celui d’auto-entrepreneur depuis le 19 décembre 2014. Il a été mis en place par la loi de modernisation de l’économie (LME) d’août 2008 et est entré en vigueur au 1er janvier 2009. Pour les entrepreneurs individuels qui en font la demande, les formalités de création d’entreprises sont allégées, et le mode de calcul et de paiement des cotisations sociales et de l’impôt sur le revenu est simplifié. L’entrepreneur bénéficie ainsi notamment du régime fiscal de la micro‑entreprise et du régime micro-social. Depuis le 1er janvier 2018, le régime peut s’appliquer aux entreprises dont le chiffre d’affaires pour une année civile complète n’excède pas :
- 176 200 euros HT pour une activité de vente de marchandises, d’objets, d’aliments à emporter ou à consommer sur place, ou de fourniture de logement ;
- 72 600 euros HT pour une activité de services.
Une entreprise mono-unité légale est une entreprise composée d’une seule unité légale qui, dans la plupart des cas, est indépendante. Toutefois, quelques-unes appartiennent à un groupe lorsqu’une seule unité légale du groupe appartient au champ étudié ou bien lorsqu’une seule unité légale du groupe est localisée en France.
La promotion immobilière consiste à réunir les moyens juridiques, financiers, techniques et humains nécessaires à la réalisation de projets immobiliers destinés ultérieurement à la vente.