Les entreprises en France Édition 2022
Cet ouvrage offre une vue structurelle complète de notre système productif.
Créateurs d’entreprises (y compris micro-entrepreneurs)
Insee Références
Paru le :07/12/2022
Parmi les entreprises créées en 2014 hors micro-entrepreneurs, 61 % sont toujours actives en 2019 (figure 1). Cette proportion est similaire à celle de la génération des entreprises hors micro-entrepreneurs créées en 2010 (60 %). La situation est plus favorable pour les sociétés : 67 % sont toujours actives cinq ans après la création, contre 53 % des entreprises individuelles classiques.
tableauFigure 1 - Taux de pérennité des entreprises créées au premier semestre 2014
Taux de pérennité |
||
---|---|---|
Entreprises classiques | Sociétés | 67 |
Entreprises individuelles | 53 | |
Ensemble | 61 | |
Micro-entrepreneurs ayant démarré | En activité principale | 36 |
En activité de complément | 30 | |
Ensemble | 33 |
- Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
- Source : Insee, enquêtes Sine et Micro-entrepreneurs 2014, interrogation 2019.
graphiqueFigure 1 - Taux de pérennité des entreprises créées au premier semestre 2014
La part dans la cohorte des entreprises hors micro-entrepreneurs employant au moins un salarié en plus du dirigeant augmente au fil des années : de 27 % à la création en 2014, à 35 % trois ans après (en 2017) et 36 % cinq ans après (en 2019) (figure 2). La plupart (54 %) des entreprises employeuses ont 1 ou 2 salariés en 2019, mais la part de celles ayant au moins 10 salariés double entre 2014 et 2019, passant de 5 à 10 %.
tableauFigure 2 - Part des entreprises (hors micro-entrepreneurs) employeuses parmi celles créées en 2014
2014 | 2017 | 2019 | |
---|---|---|---|
1 à 2 salariés | 17,7 | 19,7 | 19,4 |
3 à 5 salariés | 6,2 | 8,7 | 9,3 |
6 salariés ou plus | 3,2 | 6,4 | 7,4 |
Ensemble | 27,1 | 34,8 | 36,1 |
- Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles (hors micro-entrepreneurs), entreprises créées au premier semestre 2014 et toujours actives en novembre 2019.
- Source : Insee, enquête Sine 2014, interrogations 2014, 2017 et 2019.
Parmi les micro-entrepreneurs immatriculés en 2014, 22 % sont actifs cinq ans après leur création , et même 33 % si l’on se restreint à ceux qui ont effectivement démarré leur activité. Ces taux d’activité et de pérennité sont du même ordre que ceux de la génération des micro-entrepreneurs qui avaient créé leur entreprise en 2010 (respectivement 22 % et 35 %). La pérennité des micro-entrepreneurs qui ont choisi d’exercer en activité principale à la création est plus élevée (36 %) que celle des micro-entrepreneurs en activité de complément (30 %).
Parmi les entreprises pérennes à cinq ans, 24 % des créateurs de sociétés et 13 % des entrepreneurs individuels hors micro-entrepreneurs avaient conservé une autre activité professionnelle rémunérée au démarrage de leur entreprise en 2014 (figure 3). Cinq ans après, ces proportions ont légèrement baissé (respectivement 21 % et 11 %).
tableauFigure 3 - Part des créateurs d’entreprises (hors micro-entrepreneurs) percevant des revenus professionnels autres que ceux de l’entreprise créée en 2014
À la création | Troisième année d’activité | Cinquième année d’activité | ||
---|---|---|---|---|
Sociétés | Autre revenu de dirigeant | 15 | 13 | 14 |
Autre salaire | 9 | 8 | 7 | |
Entreprises individuelles | Autre revenu de dirigeant | 3 | 5 | 2 |
Autre salaire | 10 | 9 | 9 |
- Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles (hors micro-entrepreneurs), entreprises créées au premier semestre 2014 et toujours actives en novembre 2019.
- Source : Insee, enquête Sine 2014, interrogations 2014, 2017 et 2019.
graphiqueFigure 3 - Part des créateurs d’entreprises (hors micro-entrepreneurs) percevant des revenus professionnels autres que ceux de l’entreprise créée en 2014
14 % des créateurs de sociétés toujours actives perçoivent un revenu de dirigeant d’une autre entreprise et 7 % un salaire d’une autre activité. Parmi les créateurs d’entreprises individuelles hors micro-entrepreneurs, seulement 2 % perçoivent un revenu de dirigeant d’une entreprise extérieure, mais 9 % touchent un salaire d’une autre entreprise que celle qu’ils ont créée cinq ans plus tôt.
Parmi les micro-entrepreneurs immatriculés en 2014, 42 % envisageaient au démarrage leur activité comme une source de revenu complémentaire. À la création, un tiers des micro-entrepreneurs cumulaient l’activité de leur entreprise avec une autre activité rémunérée, salariée pour la quasi-totalité. Parmi les micro-entrepreneurs encore actifs cinq ans plus tard, 71 % sont restés dans la même optique de travail qu’au moment du démarrage : activité principale (41 %) ou de complément (30 %). 16 % sont passés d’une activité considérée comme principale à une source de revenus d’appoint et 13 % sont passés d’une activité complémentaire à leur source principale de revenus.
Cinq ans après la création, la part des micro-entrepreneurs ayant une autre activité rémunérée est la même qu’à la création, mais varie selon l’évolution de l’activité de leur entreprise au cours des premières années d’activité (figure 4). En 2019, seuls 7 % des micro-entrepreneurs restés en activité principale depuis la création perçoivent d’autres revenus professionnels, contre 64 % de ceux restés en activité complémentaire. Ceux dont l’activité est devenue leur activité principale en 2019 sont de moins en moins nombreux à percevoir un revenu d’une autre entreprise (de 74 % à la création à 12 % cinq ans plus tard), à l’inverse de ceux dont l’activité a été réduite à une source de revenu d’appoint (de 7 % à la création à 57 % cinq ans plus tard).
tableauFigure 4 - Part des micro-entrepreneurs percevant des revenus professionnels autres que ceux de l’entreprise créée en 2014
À la création¹ | Troisième année d'activité | Cinquième année d'activité | |
---|---|---|---|
Restés en activité principale | 6 | 11 | 7 |
Passés en activité principale | 74 | 37 | 12 |
Passés en activité complémentaire | 8 | 28 | 57 |
Restés en activité complémentaire | 68 | 60 | 64 |
Ensemble | 33 | 31 | 32 |
- 1. Pour ceux qui avaient effectivement démarré leur activité en 2014, soit 93 % du champ.
- Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles, entreprises individuelles sous le régime du micro-entrepreneur, créées au premier semestre 2014 et toujours actives en novembre 2019.
- Source : Insee, enquête Micro-entrepreneurs 2014, interrogations 2014, 2017 et 2019.
graphiqueFigure 4 - Part des micro-entrepreneurs percevant des revenus professionnels autres que ceux de l’entreprise créée en 2014
Sources
Le
dispositif Sine
(Système d’information sur les nouvelles entreprises) permet de suivre une cohorte
d’entreprises sur ses cinq premières
années. Une nouvelle cohorte est interrogée tous les quatre ans, ce qui permet
de caractériser le profil de ces
entreprises et de leurs créateurs, ainsi que d’étudier leur pérennité. Cette
cohorte comprend deux échantillons : un
pour les créateurs d’entreprises individuelles et sociétés et un pour les micro-entrepreneurs.
Définitions
Le régime du micro-entrepreneur est la nouvelle dénomination pour celui d’auto-entrepreneur depuis le 19 décembre 2014. Il a été mis en place par la loi de modernisation de l’économie (LME) d’août 2008 et est entré en vigueur au 1er janvier 2009. Pour les entrepreneurs individuels qui en font la demande, les formalités de création d’entreprises sont allégées, et le mode de calcul et de paiement des cotisations sociales et de l’impôt sur le revenu est simplifié. L’entrepreneur bénéficie ainsi notamment du régime fiscal de la micro-entreprise et du régime micro-social. Depuis le 1er janvier 2018, le régime peut s’appliquer aux entreprises dont le chiffre d’affaires pour une année civile complète n’excède pas :
- 176 200 euros HT pour une activité de vente de marchandises, d’objets, d’aliments à emporter ou à consommer sur place, ou de fourniture de logement ;
- 72 600 euros HT pour une activité de services.
Le calcul du taux de pérennité diffère entre les entreprises hors micro-entrepreneurs
et les micro-entrepreneurs.
Pour les entreprises hors micro-entrepreneurs, le taux de pérennité à N ans
est le rapport entre le nombre d’entreprises
créées au cours du premier semestre de l’année considérée ayant atteint leur
Ne anniversaire et
l’ensemble des entreprises créées au cours du premier semestre de l’année considérée.
Pour les micro-entrepreneurs, le terme « pérennité » est exclusivement réservé
aux micro-entrepreneurs ayant
démarré. Pour les micro-entrepreneurs ayant démarré leur activité, être pérenne
à N années, c’est être encore actif
sous ce régime N années après l'immatriculation. Par exemple, un micro-entrepreneur
immatriculé au premier
trimestre 2014, ayant démarré son activité, et encore actif au premier trimestre 2019
(un chiffre d’affaires
positif) est considéré comme pérenne à cinq ans.
La proportion de micro-entrepreneurs actifs à N années est le rapport entre
le nombre d’actifs N années après
l’immatriculation et l’ensemble des micro-entrepreneurs (ayant démarré leur
activité ou non).
Pour en savoir plus
« Quatre entrepreneurs sur dix étaient salariés avant la création de leur entreprise », Insee Première n° 1922, septembre 2022.
« En 2019, 61 % des entreprises classiques créées cinq ans plus tôt sont toujours actives », Insee Première n° 1852, avril 2021.