En 2019, en France hors Mayotte, 6,6 millions de salariés en équivalent temps plein (ETP) travaillent dans des firmes multinationales des secteurs marchands non agricoles, regroupant au total 217 400 établissements.

Les multinationales sont le plus souvent des entreprises de grande taille constituées de plusieurs établissements qui peuvent être dispersés sur le territoire. Ainsi, des petits établissements peuvent être rattachés à des multinationales dans des zones éloignées des principaux pôles économiques. Néanmoins, les emplois des firmes multinationales sont très concentrés dans les zones d’emploi des grands pôles économiques. Paris rassemble 1,4 million de salariés de multinationales, soit 21 % de leur emploi, alors qu’elle ne représente que 17 % de l’emploi total. Huit autres zones d’emploi en comptabilisent ensemble autant : celles de Lyon, Toulouse, Roissy, Versailles‑Saint‑Quentin, Lille, Bordeaux, Nantes et Marseille.

Près d’un emploi salarié sur deux en France relève d’une multinationale dans les secteurs marchands. Dans les zones d’emploi de Versailles‑Saint‑Quentin ou Roissy, cette part dépasse 60 % (figure 1). Les firmes multinationales jouent aussi un rôle important dans l’économie locale de zones d’emploi plus petites : à Bollène‑Pierrelatte, Bagnols‑sur‑Cèze, Sablé‑sur‑Sarthe, Gien ou Savanes en Guyane, elles concentrent de 56 % à 64 % de l’emploi salarié marchand.

Un quart de l’emploi des multinationales est porté par des firmes multinationales sous contrôle étranger. Celles‑ci sont fortement implantées en Île‑de‑France : les zones d’emploi de Paris, Roissy, Marne‑la‑Vallée, Versailles‑Saint‑Quentin et Saclay rassemblent 29 % des emplois salariés des multinationales étrangères. Elles sont aussi présentes dans les Hauts‑de‑France, le Grand Est et en Auvergne‑Rhône‑Alpes, mais peu dans l’ouest et le sud de la France, les DOM et en Corse. Dans le Grand Est, la zone d’emploi de Strasbourg, frontalière de l’Allemagne, compte 37 000 emplois dépendant de multinationales sous contrôle étranger, principalement allemandes. Dans cette région, les zones d’emploi de Saint‑Louis, Haguenau, Sarrebourg, Forbach, Saint‑Avold et Sarreguemines comptent plus de 27 % d’emplois dans des multinationales étrangères (figure 2).

Les firmes américaines contrôlent le plus d’emplois (381 000 salariés). Elles sont très implantées à Paris, Marne‑la‑Vallée, Lyon, Versailles‑Saint‑Quentin et Grenoble, mais aussi dans toutes les grandes agglomérations françaises. Les multinationales allemandes arrivent en seconde position avec près de 300 000 salariés. Elles sont bien implantées en région parisienne et à Toulouse. L’influence de l’Allemagne est importante aussi dans l’Est et dans le Nord, à Lille aux côtés des firmes belges ou britanniques. À Lyon et Grenoble, les multinationales suisses comptent au total 15 000 emplois. Si les effets frontaliers sont importants au nord et à l’est, l’Italie et l’Espagne pèsent en revanche peu dans les zones d’emploi proches de leurs frontières.

Les multinationales sous contrôle étranger sont peu présentes dans les activités présentielles (23 % de leurs emplois) (figure 3), elles sont néanmoins assez actives dans le commerce de détail (190 000 salariés). Les multinationales sous contrôle français sont davantage présentes dans ces activités présentielles (42 % de leurs emplois), surtout dans le commerce de détail, les travaux de construction, la restauration et l’hébergement ainsi que dans la santé. Dans les activités productives, les multinationales ont souvent une activité industrielle. Elles sont plus présentes dans le nord de la France où ces activités sont historiquement implantées (figure 4).