Les entreprises en France Édition 2022

Cet ouvrage offre une vue structurelle complète de notre système productif.

Insee Références
Paru le :Paru le07/12/2022
Les entreprises en France- Décembre 2022
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Sommaire

Vision globale sur la fiscalité directe portant sur les entreprises

Insee Références

Paru le :07/12/2022

La assise sur les entreprises s’élève à 134,5 milliards d’euros en 2021 (figure 1). Elle représente 5,4 % du PIB, proportion en baisse de 0,6 point par rapport à 2020 du fait d’une augmentation de 190 milliards d’euros du PIB (+8,2 %) et d’une baisse de 3,4 milliards d’euros de cette fiscalité directe assise sur les entreprises (–2,5% ).

Figure 1 - Répartition de la fiscalité assise sur les entreprises

en millions d'euros
Figure 1 - Répartition de la fiscalité assise sur les entreprises (en millions d'euros) - Lecture : en 2020, le capital des entreprises a été taxé à hauteur de 28 milliards d'euros, dont 7 milliards pour la CFE.
2018 2019 2020 2021
Taxation des résultats 64 892 70 411 66 500 72 378
Impôt sur les sociétés (IS) 54 364 59 109 55 712 61 362
Impôt sur le revenu (IR) 9 406 10 062 9 617 9 974
Contribution sociale sur les bénéfices des sociétés (CSB) 1 118 1 240 1 171 1 042
Taxe de 3 % sur les versements de dividendes 4 0 0 0
Taxation du capital 27 280 28 025 28 483 26 545
Cotisation foncière des entreprises (CFE) 6 829 7 081 7 142 5 747
Taxe sur le foncier bâti et non bâti 15 481 15 837 16 122 15 717
Imposition forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER) 1 346 1 408 1 444 1 390
Imposition forfaitaire sur les pylônes 258 272 283 289
Taxe sur les surfaces commerciales 977 992 1 000 991
Taxes perçues au profit des CCI 720 655 642 531
Taxe perçue au profit des Chambres des métiers 196 200 201 190
Taxe sur les véhicules de sociétés (TVS) 751 767 801 756
Taxe sur les bureaux 722 813 848 934
Taxation de la masse salariale 15 829 23 322 23 815 24 359
Taxe sur les salaires (TS) 13 891 14 111 14 537 15 323
Taxe d'apprentissage (TA) 1 938 9 211 9 278 9 036
Taxation du chiffre d'affaires et de la valeur ajoutée 18 033 19 150 19 135 11 212
Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) 14 264 15 251 15 028 7 548
Contribution Sociale de Solidarité des Sociétés (C3S) 3 769 3 899 4 107 3 664
Ensemble 126 034 140 908 137 933 134 494
  • Note : la série de la taxation de la masse salariale a été rétropolée en 2019 et 2020 à la suite de la mise à disposition de données relatives à l'ensemble des contributions des entreprises à la taxe d'apprentissage.
  • Lecture : en 2020, le capital des entreprises a été taxé à hauteur de 28 milliards d'euros, dont 7 milliards pour la CFE.
  • Champ : France.
  • Sources : DGFiP ; Insee, comptes nationaux.

Cette fiscalité est composée à 54 % par la taxation du résultat des entreprises, qui comprend essentiellement et pour les entreprises individuelles ou les sociétés de personnes. Viennent ensuite la taxation du capital foncier (20 % du total), celle de la masse salariale (18 %) et celle du chiffre d’affaires et de la valeur ajoutée (8 %).

Les recettes d’impôt issues de la taxation des résultats ont augmenté de 8,8 % entre 2020 et 2021. Ce rebond est lié à la hausse des recettes de l’IS brut de 5,7 milliards d’euros (+10,1 %) sur la même période. La progression des recettes de l’ résulte de la hausse des bénéfices des entreprises, sous l’effet de la reprise d’activité après une année 2020 marquée par la crise sanitaire et des mesures de restriction de l’activité économique. L’augmentation des recettes de l’impôt sur le revenu des professionnels entre 2020 et 2021 a été, quant à elle, moins importante (+3,7 %).

Les recettes liées à la taxation du capital baissent de 1,9 milliard d’euros entre 2020 et 2021. Cette diminution (–6,8 %) repose essentiellement sur la baisse des recettes de la de 1,4 milliard d’euros (–19,5 % sur la même période). Elle s’explique par le recul de 50 % de la base imposable des locaux industriels en lien avec la réforme des impôts de production.

Les recettes fiscales sur la masse salariale s’établissent à 24,4 milliards d’euros en 2021, en hausse de 2,3 % par rapport à 2020. Ce montant comprend les recettes de la pour 15,3 milliards d’euros, en progression de 5,4 % par rapport à 2020, et celles de la pour 9,0 milliards d’euros, en recul de 2,6 %.

Par ailleurs, les recettes de la taxation du chiffre d’affaires et de la valeur ajoutée diminuent fortement entre 2020 et 2021 (–41 %) (figure 2). Cette baisse est essentiellement due à la perte de recettes de la de 7,5 milliards d’euros en 2021 (–50 % par rapport à 2020), la loi de finances pour 2021 ayant abaissé le taux de la CVAE de 1,5 % à 0,75 %.

Figure 2 - Niveaux de la fiscalité directe due par les entreprises par type d'assiette imposée

en milliards d'euros
Figure 2 - Niveaux de la fiscalité directe due par les entreprises par type d'assiette imposée (en milliards d'euros) - Lecture : en 2021, la fiscalité directe des entreprises s'élève à 134,5 milliards d'euros, dont 72,4 milliards concernent la taxation des résultats.
Année Taxation des
résultats
Taxation sur
le chiffre
d'affaires
Taxation du
capital
Taxation de
la masse
salariale
Ensemble
2012 56,8 18,2 23,4 13,6 112,1
2013 61,4 17,9 24,4 14,7 118,4
2014 60,7 18,3 24,9 14,7 118,7
2015 61,2 17,4 25,0 14,8 118,4
2016 61,2 17,1 26,2 15,2 119,7
2017 69,4 17,1 26,8 15,6 129,0
2018 64,9 18,0 27,3 15,8 126,0
2019 70,4 19,2 28,1 23,3 140,9
2020 66,5 19,1 28,5 23,8 137,9
2021 72,4 11,2 26,5 24,4 134,5
  • Lecture : en 2021, la fiscalité directe des entreprises s'élève à 134,5 milliards d'euros, dont 72,4 milliards concernent la taxation des résultats.
  • Champ : France.
  • Sources : DGFiP ; Insee, comptes nationaux.

Figure 2 - Niveaux de la fiscalité directe due par les entreprises par type d'assiette imposée

  • Lecture : en 2021, la fiscalité directe des entreprises s'élève à 134,5 milliards d'euros, dont 72,4 milliards concernent la taxation des résultats.
  • Champ : France.
  • Sources : DGFiP ; Insee, comptes nationaux.

En 2021, la fiscalité directe des entreprises affectée à l’État s’élève à 73,9 milliards d’euros et représente 3 % du PIB, en légère hausse par rapport à 2020 (+0,1 point) (figure 3). La fiscalité directe affectée aux collectivités locales représente 1,2 % du PIB en 2021, en baisse de 0,6 point par rapport à 2020. La fiscalité directe affectée aux administrations de sécurité sociale représente 0,8 % du PIB en 2021, taux stable par rapport à 2020 en l’absence de modification législative significative sur les impôts dévolus à cet affectataire.

Figure 3 - Fiscalité directe sur les entreprises par affectataire

en % du PIB
Figure 3 - Fiscalité directe sur les entreprises par affectataire (en % du PIB) - Lecture : le montant de la fiscalité directe des entreprises affecté à l'État représente 3 % du PIB en 2021.
Année État Collectivités
locales
Administrations de
sécurité sociale
Autres
affectataires
Ensemble
2012 2,8 1,6 0,9 0,2 5,4
2013 2,9 1,6 0,9 0,1 5,6
2014 2,9 1,6 0,9 0,1 5,5
2015 2,8 1,6 0,8 0,1 5,4
2016 2,8 1,7 0,8 0,1 5,4
2017 3,1 1,6 0,8 0,1 5,6
2018 2,8 1,6 0,8 0,1 5,3
2019 2,9 1,7 0,8 0,4 5,8
2020 2,9 1,8 0,8 0,4 6,0
2021 3,0 1,2 0,8 0,4 5,4
  • Note : les séries ont été rétropolées à la suite du changement de statut de la société du Grand Paris, comptabilisée depuis 2014 parmi les collectivités locales.
  • Lecture : le montant de la fiscalité directe des entreprises affecté à l'État représente 3 % du PIB en 2021.
  • Champ : France.
  • Sources : DGFiP ; Insee, comptes nationaux.

Figure 3 - Fiscalité directe sur les entreprises par affectataire

  • Note : les séries ont été rétropolées à la suite du changement de statut de la société du Grand Paris, comptabilisée depuis 2014 parmi les collectivités locales.
  • Lecture : le montant de la fiscalité directe des entreprises affecté à l'État représente 3 % du PIB en 2021.
  • Champ : France.
  • Sources : DGFiP ; Insee, comptes nationaux.

Définitions

La fiscalité directe désigne l’ensemble des impôts supportés et payés par la même personne morale ou physique (exemple : impôt sur le revenu, impôt sur les sociétés). Le redevable économique et le contribuable sont alors confondus. À ce titre, la TVA collectée par les entreprises pour le compte de l’État n’est pas considérée comme étant à la charge des entreprises et n’est donc pas un impôt direct.

L’impôt sur les sociétés (IS) au sens des comptes nationaux est recalculé afin de respecter les définitions internationales. L’IS brut tient compte des régimes de groupes fiscaux.

Chaque redevable doit verser à l’État un montant d’impôt sur les sociétés, l’IS « brut », assis sur le résultat et tenant compte de la mécanique spécifique de l’impôt sur les sociétés (réintégrations, déductions, exonérations, imputations de déficits, remboursements d’excédents, etc.). Comme les exercices fiscaux peuvent être clos tout au long de l’année civile, tous les redevables ne paient pas leur impôt au titre d’une année donnée au même moment. Ces décalages introduisent une distorsion entre l’IS « brut » payé par les redevables au titre d’une année, et les recettes d’IS comptabilisées cette même année dans le budget de l’État. Cette fiche présente les montants d’IS brut payés au titre d’une année par les redevables.

Les revenus d’activité des entreprises individuelles sont soumis à l’impôt sur le revenu (IR). L’assiette d’imposition est obtenue soit par application d’un abattement représentatif des frais professionnels lorsque le chiffre d’affaires ne dépasse pas certaines limites (régime de la micro-entreprise), soit par déduction des charges réelles de l’entreprise (régime du bénéfice réel).

La cotisation foncière des entreprises (CFE) est une imposition due par les personnes physiques ou morales ou les sociétés non dotées de la personnalité morale qui exercent à titre habituel en France une activité professionnelle non salariée. La base d’imposition est constituée par la valeur locative des biens passibles de taxe foncière dont a disposé le redevable pour les besoins de sa profession pour la période de référence. La période de référence retenue est généralement constituée par l’avant-dernière année précédant celle de l’imposition. Cette imposition est une composante de la contribution économique territoriale ; elle est recouvrée par voie de rôle.

La taxe sur les salaires (TS) est la taxe acquittée par les personnes ou organismes qui versent des traitements, salaires, indemnités et émoluments, lorsqu’ils ne sont pas assujettis à la TVA l’année du versement des rémunérations, ou ne l’ont pas été sur au moins 90 % de leur chiffre d’affaires au titre de l’année civile précédant celle du paiement desdites rémunérations. L’imposition est calculée à partir d’un barème progressif qui s’applique aux rémunérations individuelles annuelles versées (base imposable). Le barème comporte un taux normal de 4,25 % sur le montant total des rémunérations brutes individuelles et des taux majorés de 4,25 % (8,50 % - 4,25 %) et 9,35 % (13,60 % - 4,25 %) appliqués aux rémunérations brutes individuelles qui dépassent un certain seuil.

La taxe d'apprentissage est un impôt dû par les entreprises et associations imposées à l'impôt sur le revenu ou à l'impôt sur les sociétés qui emploient au moins un salarié. Le siège social de l'entreprise doit être situé en France.
Elle a pour objet de participer, dans le cadre de la formation initiale, au financement des dépenses nécessaires au développement des premières formations technologiques et professionnelles.

La cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) est une imposition due par les personnes physiques ou morales ou les sociétés non dotées de la personnalité morale qui exercent une activité imposable à la cotisation foncière des entreprises et ont un chiffre d’affaires hors taxes supérieur à 152 500 euros. Elle est déterminée à partir du chiffre d’affaires réalisé et de la valeur ajoutée produite au cours de l’année d’imposition. Cette imposition est une composante de la contribution économique territoriale ; elle est liquidée spontanément par les entreprises.

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