Les entreprises en France Édition 2022
Cet ouvrage offre une vue structurelle complète de notre système productif.
Transports et entreposage
Insee Références
Paru le :07/12/2022
Vision du secteur des transports et de l’entreposage avec la définition économique des entreprises
En 2020, on compte 170 400 unités légales dont l’activité principale relève des transports et de l’entreposage : 160 200 sont des unités légales indépendantes, 10 300 appartiennent à un groupe. Parmi ces dernières, 8 300 (81 %) sont filiales d’une entreprise des transports et de l’entreposage (figure 1). A contrario, 2 000 sont filiales d’entreprises d’autres secteurs : en particulier, 560 sont des filiales d’entreprises commerciales, 610 d’entreprises des services marchands, 450 d’entreprises industrielles et 230 d’entreprises de la construction. Ces filiales sont souvent spécialisées dans le transport routier de fret (31 % du total), l’entreposage (21 %) et l’affrètement (14 %), toutes activités indispensables au bon fonctionnement des entreprises. Elles emploient 95 000 salariés en équivalent temps plein (ETP), soit 10 % des ETP des filiales de transport et d’entreposage (figure 2). Elles réalisent 12 % de la valeur ajoutée générée par l’ensemble des filiales exerçant une activité de transport et d’entreposage (figure 3) et portent 13 % des immobilisations non financières (figure 4).
tableauFigure 1 – Unités légales et entreprises des transports et de l’entreposage en 2020
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graphiqueFigure 1 – Unités légales et entreprises des transports et de l’entreposage en 2020
tableauFigure 2 – Effectifs salariés en ETP des transports et de l’entreposage en 2020
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graphiqueFigure 2 – Effectifs salariés en ETP des transports et de l’entreposage en 2020
tableauFigure 3 – Valeur ajoutée des transports et de l’entreposage en 2020
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graphiqueFigure 3 – Valeur ajoutée des transports et de l’entreposage en 2020
tableauFigure 4 – Immobilisations non financières des transports et de l’entreposage en 2020
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graphiqueFigure 4 – Immobilisations non financières des transports et de l’entreposage en 2020
En 2020, 14 700 unités légales sont filiales d’une entreprise des transports et de l’entreposage organisée en groupe. Parmi ces filiales, 6 400 (44 %) exercent une activité ne relevant pas des transports et de l’entreposage : 2 700 sont spécialisées dans les activités financières, sièges sociaux, holdings ou auxiliaires de services financiers et d’assurance, et 2 400 dans les services marchands, location et location‑bail, services administratifs et informatique. Les autres activités sont plus rares : la construction (320 filiales), l’industrie (260), le commerce (550) dont le commerce automobile (260).
En 2020, les entreprises des transports et de l’entreposage constituées en groupe de sociétés génèrent 58 milliards d’euros de valeur ajoutée, emploient 981 000 salariés en ETP et comptabilisent 434 milliards d’euros d’immobilisations non financières. Au sein de ces entreprises, le poids des filiales dont l’activité ne relève pas des transports et de l’entreposage est relativement marginal : 9 % de la valeur ajoutée, 10 % des salariés en ETP et 20 % des immobilisations non financières.
La mise en œuvre de la définition économique des entreprises conduit donc à rattacher des unités légales des transports et de l’entreposage à des entreprises d’autres secteurs et à intégrer des unités légales ne relevant pas des transports et de l’entreposage à des entreprises des transports et de l’entreposage. Cette réallocation sectorielle a pour conséquence une réduction de la valeur ajoutée des transports et de l’entreposage de 4 milliards d’euros mais, à l’inverse, il en résulte une hausse des effectifs de 6 000 salariés en ETP et une augmentation des immobilisations non financières de 35 milliards d’euros (figure 5).
tableauFigure 5 – Impact de la définition économique des entreprises des transports et de l’entreposage en 2020
Effet net des réallocations sectorielles (1) | Effet de la consolidation (2) | Total (1) + (2) | ||
---|---|---|---|---|
Variables additives | Effectifs (en milliers d’ETP) | 6 | 0 | 6 |
Valeur ajoutée | -4 | 0 | -4 | |
Immobilisations non financières | 35 | 0 | 35 | |
Variables non additives | Chiffre d’affaires | 3 | -21 | -18 |
Fonds propres | 99 | -64 | 36 | |
Immobilisations financières | 170 | -97 | 74 |
- ETP : équivalent temps plein.
- Lecture : avec la définition économique des entreprises, les fonds propres des entreprises des transports et de l’entreposage sont rehaussées de 36 milliards d’euros (Md€) par rapport aux fonds propres des unités légales des transports et de l’entreposage : +99 Md€ par effet des réallocations sectorielles et –64 Md€ par l’effet des consolidations intragroupes.
- Champ : entreprises et unités légales des transports et de l’entreposage (y compris entreprises « mono-unité légale »).
- Source : Insee, Ésane 2020 (données individuelles).
graphiqueFigure 5 – Impact de la définition économique des entreprises des transports et de l’entreposage en 2020
Le passage à une analyse au niveau des entreprises plutôt que des UL ajoute à la réallocation sectorielle un effet de consolidation des flux intra‑groupe pour les variables dites « non additives » . Les deux effets combinés réduisent le chiffre d’affaires des services marchands de 18 milliards d’euros : +3 milliards d’euros dûs à la réallocation sectorielle et – 21 milliards provenant de la consolidation. Mais ils conduisent à une nette augmentation des fonds propres (+ 36 milliards d’euros) et des immobilisations financières (+74 milliards d’euros).
Chiffres clés des transports et de l’entreposage
En 2020, les transports et l’entreposage regroupent 163 400 entreprises (figure 6), dont 62 600 micro‑entrepreneurs. Cette augmentation fait suite au nombre de record de créations d’entreprises malgré la crise sanitaire. Elles réalisent un chiffre d’affaires (CA) de 197 milliards d’euros et dégagent une valeur ajoutée (VA) de 72 milliards d’euros, en baisse par rapport à 2019 à la suite de la crise (figure 7). Elles emploient 1,2 million de salariés en équivalent temps plein (ETP). Leur poids dans l’ensemble des entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers est sensiblement plus élevé en salariés en ETP (10 %) et en investissements corporels (12 %) qu’en valeur ajoutée (7 %), en chiffre d’affaires (5 %) et en nombre d’entreprises (5 %). Ces chiffres mettent en évidence les principales caractéristiques du secteur : activité capitalistique, entreprises de taille supérieure à la moyenne. Cette dernière particularité est liée au poids toujours prédominant des grands opérateurs historiques (SNCF, La Poste, Air France).
tableauFigure 6a – Nombre d’entreprises dans les transport et l’entreposage en 2020
Nombre d’entreprises | Nombre d’unités légales1 | Dont entreprises « mono-unité légale » | Hors micro-entrepreneurs | |||
---|---|---|---|---|---|---|
Nombre d’entreprises | Nombre d’unités légales1 | Dont entreprises « mono-unité légale » | ||||
Transport de voyageurs | 72,0 | 74,9 | 71,5 | 59,6 | 62,5 | 59,1 |
Transport de marchandises | 35,2 | 40,3 | 33,3 | 32,6 | 37,7 | 30,7 |
Entreposage, poste-courrier et autres services de transport | 56,2 | 59,6 | 55,4 | 8,6 | 12,0 | 7,8 |
Ensemble des transports et de l'entreposage | 163,4 | 174,8 | 160,2 | 100,8 | 112,2 | 97,5 |
Poids des transports et de l'entreposage2 (en %) | 4,8 | 4,7 | 4,8 | 4,3 | 4,3 | 4,4 |
- 1. Constituant les entreprises des transports et de l’entreposage.
- 2. Dans l’ensemble des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
- Champ : France, entreprises du secteur des transports et de l’entreposage.
- Source : Insee, Ésane 2020 (données individuelles).
tableauFigure 7a – Chiffres clés des entreprises des transports et de l’entreposage en 2020
Salariés (en milliers d’ETP) | Chiffre d’affaires hors taxes | Chiffre d’affaires à l’export | Valeur ajoutée hors taxes | Investissements corporels bruts hors apports | |
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(en milliards d’euros) | |||||
Transport de voyageurs | 424,1 | 56,2 | 6,2 | 21,6 | 16,9 |
Transport de marchandises | 385,6 | 72,4 | 21,2 | 21,2 | 4,0 |
Entreposage, poste-courrier et autres services de transport | 409,2 | 68,5 | 11,3 | 29,3 | 5,3 |
Ensemble des transports et de l'entreposage | 1 218,9 | 197,1 | 38,6 | 72,1 | 26,1 |
Poids des transports et de l'entreposage1 (en %) | 9,6 | 5,4 | 5,9 | 6,9 | 12,3 |
- ETP : équivalent temps plein.
- 1. Dans l’ensemble des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
- Champ : France, entreprises du secteur des secteurs des transports et de l’entreposage.
- Source : Insee, Ésane 2020.
La grande majorité des entreprises des transports et de l’entreposage n’ont qu’une seule unité légale : elles sont mono‑unité légale. Mais 2 % (3 200 entreprises) sont organisées en groupe de sociétés. Elles se composent de plusieurs unités légales ayant ou non comme activité principale les transports et l’entreposage et regroupent au total 14 700 unités légales. Bien que très minoritaires en nombre, la contribution au secteur de ces entreprises structurées en groupe est prépondérante : 82 % de la valeur ajoutée, 81 % des salariés en ETP, 82 % du chiffre d’affaires, 89 % des investissements et 90 % des exportations.
Le transport de voyageurs contribue pour près d’un tiers (30 %) à la valeur ajoutée du secteur, de même que le transport de marchandises (29 %) ; l’ensemble regroupant l’entreposage, la poste‑courrier et les autres services de transport contribue pour 41 %. Le transport de voyageurs est le premier employeur du secteur (35 % des salariés) et le premier investisseur (65 %). Au contraire, sa part dans les exportations est nettement plus faible : 16 % des ventes à l’étranger, contre 55 % pour le transport de marchandises et 29 % pour l’entreposage, poste‑courrier et autres services de transport.
La quasi‑totalité des entreprises des transports et de l’entreposage sont des microentreprises (MIC) (94,7 %) ou des PME (hors MIC) (5,1 %), mais elles ne rassemblent respectivement que 6 % et 22 % des salariés des entreprises du secteur, 7 % et 18 % de la valeur ajoutée et 2 % et 5 % des immobilisations corporelles (figure 8). Les grandes entreprises (GE) ont un rôle prépondérant : 79 % des immobilisations corporelles, 55 % de la valeur ajoutée et 52 % des effectifs.
tableauFigure 8a – Caractéristiques des transports et de l’entreposage selon la catégorie d’entreprises en 2020
Microentreprises | PME (hors MIC) | Entreprises de taille intermédiaire | Grandes entreprises | |
---|---|---|---|---|
Nombre d’entreprises | 94,7 | 5,1 | 0,2 | 0,0 |
Effectifs salariés en ETP | 6,0 | 21,9 | 19,6 | 52,4 |
Immobilisations corporelles | 1,8 | 5,2 | 14,3 | 78,7 |
Chiffre d’affaires à l’export | 1,7 | 11,1 | 19,7 | 67,5 |
Valeur ajoutée hors taxe | 7,1 | 18,4 | 19,3 | 55,2 |
Ensemble | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
- ETP : équivalent temps plein.
- Champ : France, entreprises du secteur des transports et de l’entreposage.
- Source : Insee, Ésane 2020.
graphiqueFigure 8a – Caractéristiques des transports et de l’entreposage selon la catégorie d’entreprises en 2020
Les transports et l’entreposage se caractérisent par un taux de valeur ajoutée supérieur à l’ensemble des entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers (37 % contre 30 %) : il est particulièrement élevé dans les activités postales (66 %) (figure 9). Leur taux d’investissement est également élevé (36 % contre 20 %), surtout dans le transport de voyageurs (78 %). Le taux d’exportation est proche de la moyenne de l’économie marchande (hors agricole et financier) : 20 % contre 17 %. Le taux de marge, habituellement proche de celui de l’économie marchande (hors agricole et financière), lui est inférieur en 2020 : 10 % contre 27 %.
tableauFigure 9a – Ratios économiques et financiers des entreprises des transports et de l’entreposage en 2020
Taux d’exportation | Taux de valeur ajoutée | Intensité capitalistique (en milliers d’euros par ETP) | Taux d’investissement | Taux de marge | |
---|---|---|---|---|---|
Transport de voyageurs | 11,0 | 38,5 | 668,4 | 78,1 | -17,2 |
Transport de marchandises | 29,3 | 29,3 | 80,0 | 18,8 | 17,0 |
Entreposage, poste-courrier et autres services de transport | 16,4 | 42,7 | 330,7 | 17,8 | 17,0 |
Ensemble des transports et de l'entreposage | 19,6 | 36,6 | 368,9 | 36,2 | 9,9 |
Ensemble des entreprises principalement marchandes non agricoles et non financières | 17,2 | 29,9 | 219,5 | 19,5 | 26,5 |
- ETP : équivalent temps plein.
- Lecture : en 2020, les transports de marchandises ont un taux d'exportation de 29,3 %.
- Champ : France, entreprises du secteur des transports et de l’entreposage.
- Source : Insee, Ésane 2020.
Définitions
Une unité légale est une entité juridique de droit public ou privé. Cette entité juridique peut être :
- une personne morale, dont l’existence est reconnue par la loi indépendamment des personnes ou des institutions qui la possèdent ou qui en sont membres ;
- une personne physique, en tant qu’indépendant, peut exercer une activité économique.
Elle est obligatoirement déclarée aux administrations compétentes (greffes des tribunaux, sécurité sociale, DGFiP, etc.) pour exister. L’existence d’une telle unité dépend du choix des propriétaires ou de ses créateurs (pour des raisons organisationnelles, juridiques ou fiscales). L’unité légale, société ou entreprise individuelle, est l’unité principale enregistrée au répertoire Sirene et identifiée par son numéro Siren.
Les transports et l’entreposage comprennent les entreprises ayant leur activité principale exercée (APE) dans cinq secteurs de la NAF rév. 2 : transports terrestres et transports par conduites, transports par eau, transports aériens, entreposage et services auxiliaires des transports, et activités de poste et de courrier.
Une unité légale indépendante est une unité légale non détenue majoritairement par une autre unité légale.
Un groupe est un ensemble de sociétés liées entre elles par des participations au capital et parmi lesquelles l’une exerce sur les autres un pouvoir de décision.
Une filiale est une unité légale détenue à plus de 50 % par une autre unité légale.
Le décret n° 2008-1354 du 18 décembre 2008 d’application de la loi de modernisation de l’économie de 2008 (LME) définit l’entreprise comme « la plus petite combinaison d’unités légales qui constitue une unité organisationnelle de production de biens et de services jouissant d’une certaine autonomie de décision, notamment pour l’affectation de ses ressources courantes. »
Concrètement, l’entreprise est :
- soit une unité légale (entité juridique identifiée par son numéro Siren, qui peut être un entrepreneur individuel ou une société exerçant une fonction de production) indépendante ;
- soit un regroupement économiquement pertinent (intervenant sur le marché, regroupant l’ensemble des facteurs de production, ayant une autonomie de décision) d’unités légales appartenant à un même groupe de sociétés.
La valeur ajoutée (VA) est égale à la valeur de la production diminuée des consommations intermédiaires. Elle est calculée hors taxes. La valeur ajoutée aux coûts des facteurs (VACF) est égale à la valeur ajoutée de laquelle on déduit les impôts sur la production (comme la contribution économique territoriale) et à laquelle on ajoute les subventions d’exploitation. Elle est aussi égale à la somme des frais de personnels et de l’excédent brut d’exploitation.
Les immobilisations non financières sont la somme des immobilisations corporelles et incorporelles.
La consolidation des résultats est une opération comptable permettant d’élaborer des données au niveau des entreprises à partir des données des unités légales qui les composent. Pour les variables dites « non additives » (chiffre d’affaires, achats, créances, dettes, etc.), il est nécessaire de retirer du cumul des données des unités légales les flux internes à l’entreprise, qui n’ont pas de réelle signification économique mais reflètent seulement l’organisation juridique de l’entreprise. Par exemple, le chiffre d’affaires consolidé est la somme des chiffres d’affaires des unités légales d’un groupe, à laquelle on ôte le chiffre d’affaires intragroupe, c’est-à-dire réalisé entre les filiales du groupe. Pour les variables dites « additives » (effectif, valeur ajoutée, etc.), la consolidation n’a pas lieu d’être, car la valeur de la variable au niveau de l’entreprise est égale à la somme des valeurs de cette variable pour toutes les unités légales qui composent l’entreprise.
La consolidation est une opération comptable permettant d’élaborer des données au niveau des entreprises à partir des données des unités légales qui les composent. Pour les variables dites « non additives » (chiffre d’affaires, achats, créances, dettes, etc.), il est nécessaire de retirer du cumul des données des unités légales les flux internes à l’entreprise, qui n’ont pas de réelle signification économique mais reflètent seulement l’organisation juridique de l’entreprise. Par exemple, le chiffre d’affaires consolidé est la somme des chiffres d’affaires des unités légales d’un groupe, à laquelle on ôte le chiffre d’affaires intragroupe, c’est-à-dire réalisé entre les filiales du groupe. Pour les variables dites « additives » (effectif, valeur ajoutée, etc.), la consolidation n’a pas lieu d’être, car la valeur de la variable au niveau de l’entreprise est égale à la somme des valeurs de cette variable pour toutes les unités légales qui composent l’entreprise.
Pour en savoir plus
« Les comptes de la Nation en 2021 – Fort rebond de l’activité et hausse du pouvoir d’achat des ménages », Insee Première n° 1904, mai 2022.
« Ouvrir dans un nouvel ongletBilan annuel des transports en 2020 », Données et études statistiques, CGDD décembre 2021.