Emploi, chômage, revenus du travail Édition 2021

L’Insee et la Dares présentent dans cet ouvrage un ensemble d’analyses et d’indicateurs portant sur le marché du travail.

Insee Références
Paru le :Paru le29/06/2021
Emploi, chômage, revenus du travail- Juin 2021
Consulter
Sommaire

Le marché du travail à l’épreuve de la crise sanitaire en 2020

Fin 2020, 28,2 millions de personnes sont en emploi en France, dont 25,2 millions de salariés. L’emploi salarié a baissé de 296 000 sous l’effet de la crise sanitaire. Les pertes d’emplois dans le privé sont de bien moindre ampleur que les pertes d’activité : le dispositif d’activité partielle, largement renforcé à compter de mars 2020, a souvent permis aux entreprises de conserver leurs salariés. En corollaire, les heures travaillées par emploi ont fortement reculé.

En 2020, l’emploi à durée limitée et le temps partiel ont reculé, tandis que la qualification des emplois a continué d’augmenter. Cela traduit surtout le fait que les emplois les plus précaires et les moins qualifiés ont davantage pâti de la crise que les autres, et non une amélioration structurelle de la qualité de l’emploi.

En 2020, les démarches de recherche d’emploi ont été limitées par les restrictions de certaines activités, si bien que le chômage au sens du BIT a reculé et le halo autour du chômage a bondi. Au total, en cumulant chômage et halo, la part des personnes de 15 à 64 ans, sans emploi et souhaitant travailler, a augmenté de 0,4 point parmi les 15‑64 ans pour atteindre 10,3 %.

Conséquence du recul simultané de l’emploi et du chômage, et du fait que les personnes dans le halo sont comptabilisées comme inactives, le taux d’activité a chuté de 0,7 point par rapport à 2019. Le taux d’activité des 15‑49 ans a même baissé de 1,0 point, quand celui des 50‑64 ans a résisté.

En 2020, le salaire moyen par tête a chuté dans le privé et a progressé dans le public. Dans le privé, le recours massif au chômage partiel s’est en grande partie substitué aux salaires. L’indice du coût du travail horaire a cependant fortement accéléré en 2020 : les salaires se sont moins contractés que les heures, renchérissant ainsi le salaire horaire et, de ce fait, le coût horaire du travail.

L’emploi salarié a baissé de 296 000 en 2020 sous l’effet de la crise sanitaire

Fin 2020, , dont 25,2 millions de salariés et 3,1 millions de non‑salariés. Entre fin 2019 et fin 2020, l’ a baissé de 266 000 sous l’effet de la crise liée à la pandémie de Covid‑19, après avoir augmenté de 406 000 en 2019 (figure 1). Ce recul provient de l’emploi salarié (– 296 000, soit – 1,2 %, après + 285 000 en 2019), qui se replie pour la première fois depuis 2012.

Figure 1 - Évolution de l'emploi de 1990 à 2020

en %, contributions en points
Figure 1 - Évolution de l'emploi de 1990 à 2020 (en %, contributions en points) - Lecture : en 2020, l’emploi a reculé de 0,9 %. La baisse de l’emploi salarié privé a contribué pour – 1,2 point à cette évolution, tandis que la hausse de l’emploi salarié public a contribué pour + 0,1 point et celle de l'emploi non salarié pour + 0,1 point.
Emploi salarié Emploi salarié public Emploi salarié privé Emploi non salarié Emploi total
1990 1,1 -0,4 0,6
1991 0,3 -0,5 -0,2
1992 -0,4 -0,6 -1,0
1993 -0,4 -0,5 -0,9
1994 1,3 -0,4 1,0
1995 1,1 -0,3 0,7
1996 0,4 -0,3 0,1
1997 1,3 -0,2 1,1
1998 2,1 -0,2 1,9
1999 2,5 0,0 2,5
2000 2,8 -0,2 2,6
2001 1,2 -0,1 1,1
2002 0,7 0,0 0,7
2003 -0,1 0,0 -0,2
2004 0,3 0,2 0,5
2005 0,7 0,1 0,8
2006 1,2 0,1 1,3
2007 1,3 0,1 1,4
2008 -0,6 0,1 -0,5
2009 -0,9 0,0 -0,8
2010 0,2 0,4 0,6
2011 0,0 0,3 0,3 0,5
2012 0,1 -0,3 0,4 0,1
2013 0,3 0,0 0,4 0,7
2014 0,2 -0,1 0,0 0,0
2015 0,0 0,4 0,0 0,4
2016 0,1 0,6 0,0 0,7
2017 -0,1 1,3 0,1 1,3
2018 -0,1 0,6 0,2 0,8
2019p 0,1 0,9 0,4 1,4
2020p 0,1 -1,2 0,1 -0,9
  • p : provisoire.
  • Notes :
    - le partage entre emploi salarié privé et public n'est pas disponible avant 2010 ;
  • - les estimations d'emploi pour 2019 et 2020 sont provisoires. En 2020, l'emploi non salarié est issu d'une prévision.
  • Lecture : en 2020, l’emploi a reculé de 0,9 %. La baisse de l’emploi salarié privé a contribué pour – 1,2 point à cette évolution, tandis que la hausse de l’emploi salarié public a contribué pour + 0,1 point et celle de l'emploi non salarié pour + 0,1 point.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes de 15 ans ou plus.
  • Source : Insee, Estimations d'emploi.

Figure 1 - Évolution de l'emploi de 1990 à 2020

  • p : provisoire.
  • Notes :
    - le partage entre emploi salarié privé et public n'est pas disponible avant 2010 ;
  • - les estimations d'emploi pour 2019 et 2020 sont provisoires. En 2020, l'emploi non salarié est issu d'une prévision.
  • Lecture : en 2020, l’emploi a reculé de 0,9 %. La baisse de l’emploi salarié privé a contribué pour – 1,2 point à cette évolution, tandis que la hausse de l’emploi salarié public a contribué pour + 0,1 point et celle de l'emploi non salarié pour + 0,1 point.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes de 15 ans ou plus.
  • Source : Insee, Estimations d'emploi.

L’emploi salarié a chuté dans le privé (– 332 000, soit – 1,7 %, après + 261 000), alors que l’emploi public a de nouveau progressé (+ 36 000 après + 24 000). Dans les secteurs marchands non agricoles (industrie, construction et tertiaire marchand), l’emploi salarié privé a baissé de 356 000 sur un an. Il s’agit de la plus forte baisse annuelle en fin d’année enregistrée depuis 1970 (début de la série). Toutefois, les pertes d’emplois dans le privé sont de bien moindre ampleur que les pertes d’activité, le PIB s’étant contracté de 8,0 % en moyenne sur l’année (en volume) : le dispositif d’activité partielle, largement renforcé à compter de mars 2020, a en effet souvent permis aux entreprises de conserver leurs salariés.

La baisse de l’emploi salarié est concentrée dans les secteurs les plus touchés par les restrictions d’activité, surtout le tertiaire marchand. L’hébergement‑restauration (– 128 000 en 2020), les services aux ménages (– 68 000) et le commerce (– 32 000) concentrent ainsi l’essentiel des pertes d’emploi salarié. Au sein des services aux entreprises (– 72 000 emplois), l’emploi intérimaire s’est rapidement ajusté à la crise avec une chute historique dès la fin du premier trimestre 2020 (– 317 000 entre fin 2019 et fin mars 2020) ; il s’est en grande partie redressé sur le reste de l’année mais son niveau fin 2020 demeure inférieur à celui d’avant‑crise (– 42 000 emplois sur un an).

Dans l’industrie, l’emploi salarié hors intérim a reculé de 58 000 en 2020, après trois années de légère hausse. Il s’agit de la plus forte baisse annuelle depuis 2010.

Dans la construction, l’emploi salarié hors intérim est resté dynamique en 2020 (+ 31 000 après + 47 000 en 2019). Dans ce secteur, la chute de l’activité s’est rapidement traduite par une baisse du recours à l’intérim, tandis que l’emploi hors intérim a augmenté pour la quatrième année consécutive. Au sein des services non marchands, l’emploi salarié a accéléré en 2020 (+ 59 000 après + 21 000 en 2019), principalement porté par le secteur de la santé.

Dans l’ensemble des secteurs, le nombre de bénéficiaires de contrats aidés, de contrats en alternance et d’« emplois francs » a augmenté de 5 % (soit une hausse de 53 000 ; encadré 1), du fait du dynamisme de l’apprentissage.

En 2020, l’emploi salarié n’a progressé que dans trois régions : La Réunion (+ 1,6 %), la Guyane (+ 1,4 %) et la Corse (+ 1,0 %). Dans ces régions, la hausse est surtout portée par le secteur tertiaire, marchand comme non‑marchand, structurellement plus important. Dans toutes les autres régions, l’emploi salarié s’est replié de façon relativement homogène.

Enfin, d’après les estimations provisoires, l’emploi non salarié aurait augmenté en 2020 (+ 30 000, soit + 1,0 %), pour la sixième année consécutive, porté notamment par les micro-entrepreneurs.

En 2020, l’emploi à durée limitée et le temps partiel ont reculé, tandis que la qualification des emplois a continué d’augmenter

En moyenne en 2020, 75,2 % des personnes en emploi sont, selon l’enquête Emploi (sources), salariées en contrat à durée indéterminée (CDI) ou fonctionnaires (figure 2) ; les autres salariés sont en contrat à durée déterminée (CDD ; 8,5 % de l’emploi), en intérim (2,1 %) ou en apprentissage (1,7 %).

Figure 2 - Composition de l'emploi de 1982 à 2020

en %
Figure 2 - Composition de l'emploi de 1982 à 2020 (en %) - Lecture : en 2020, 75,2 % des emplois sont des emplois salariés à durée indéterminée, 12,4 % sont des emplois indépendants, et 12,4 % sont des emplois à durée limitée et apprentis.
Emploi salarié à durée indéterminée (échelle de droite) Emploi à durée limitée et apprentis dont CDD dont intérimaires dont apprentis Indépendants
1982 76,7 5,3 4,1 0,4 0,8 18,0
1983 76,8 5,1 3,9 0,4 0,8 18,2
1984 76,6 4,8 3,7 0,4 0,7 18,6
1985 76,6 5,6 4,4 0,4 0,8 17,9
1986 75,9 6,3 5,2 0,4 0,7 17,7
1987 75,5 7,1 5,9 0,4 0,8 17,4
1988 75,1 7,6 6,2 0,6 0,8 17,3
1989 75,5 8,0 6,3 0,8 0,9 16,5
1990 75,6 7,7 6,1 0,8 0,8 16,7
1991 76,6 7,1 5,8 0,7 0,6 16,3
1992 76,3 7,5 6,2 0,7 0,6 16,1
1993 76,8 8,1 6,9 0,6 0,6 15,1
1994 76,7 8,2 6,8 0,7 0,7 15,0
1995 76,0 9,5 7,8 1,0 0,7 14,6
1996 76,2 9,7 8,0 0,9 0,8 14,1
1997 75,9 10,3 8,3 1,1 0,9 13,9
1998 75,7 10,9 8,6 1,4 0,9 13,4
1999 75,9 11,0 8,5 1,5 1,0 13,1
2000 75,7 12,0 9,2 1,8 1,0 12,3
2001 76,7 11,4 8,6 1,9 0,9 11,8
2002 77,3 10,9 8,4 1,6 0,9 11,7
2003 77,4 11,1 8,3 1,8 1,0 11,5
2004 78,0 11,1 8,1 1,9 1,1 10,9
2005 77,4 11,6 8,2 2,1 1,3 11,0
2006 76,8 11,7 8,3 2,1 1,3 11,4
2007 76,9 12,0 8,5 2,1 1,4 11,1
2008 77,4 11,9 8,5 2,1 1,3 10,6
2009 77,5 11,4 8,5 1,6 1,3 11,0
2010 76,5 11,9 8,8 1,8 1,3 11,6
2011 76,1 12,2 8,7 2,1 1,4 11,7
2012 76,3 12,2 8,7 2,0 1,5 11,5
2013 76,5 12,2 8,6 2,0 1,6 11,4
2014 76,2 12,1 8,7 2,0 1,4 11,6
2015 75,6 12,9 9,3 2,2 1,4 11,5
2016 75,2 13,0 9,3 2,3 1,4 11,8
2017 74,8 13,6 9,6 2,6 1,4 11,6
2018 74,9 13,5 9,3 2,6 1,6 11,6
2019 74,6 13,2 9,1 2,4 1,7 12,1
2020 75,2 12,4 8,5 2,1 1,7 12,4
  • Lecture : en 2020, 75,2 % des emplois sont des emplois salariés à durée indéterminée, 12,4 % sont des emplois indépendants, et 12,4 % sont des emplois à durée limitée et apprentis.
  • Champ : France hors Mayotte ; personnes vivant en logement ordinaire, en emploi.
  • Source : Insee, enquête Emploi 2020, séries longues sur le marché du travail.

Figure 2 - Composition de l'emploi de 1982 à 2020

  • Lecture : en 2020, 75,2 % des emplois sont des emplois salariés à durée indéterminée, 12,4 % sont des emplois indépendants, et 12,4 % sont des emplois à durée limitée et apprentis.
  • Champ : France hors Mayotte ; personnes vivant en logement ordinaire, en emploi.
  • Source : Insee, enquête Emploi 2020, séries longues sur le marché du travail.

Depuis son pic en 2004, la part dans l’emploi total des salariés en emploi à durée indéterminée a suivi une tendance à la baisse, si bien qu’en 2019, elle était à son plus bas niveau depuis 1982, première mesure disponible. Cette baisse est cependant d’ampleur limitée (– 2,1 points de 1982 à 2019) au regard de la très forte hausse de la part relative des embauches en contrat à durée déterminée, ce qui reflète une forte baisse dans le même temps de la durée moyenne de ces contrats ; aussi, trois personnes en emploi sur quatre demeurent en emploi salarié à durée indéterminée. En contrepartie, la part des CDD, de l’intérim et de l’apprentissage a continué d’augmenter depuis 2004, mais aussi celle de l’emploi indépendant, alors qu’elle était sur une tendance baissière jusqu’alors. En 2020, sous l’effet de la crise sanitaire, et comme cela avait été le cas lors de la crise économique de 2008‑2009, l’emploi en CDD et en intérim a reculé davantage que les autres formes d’emplois. Par conséquent, leur part s’est repliée de 0,9 point sur un an (– 0,6 point pour les CDD et – 0,3 point pour l’intérim). En contrepartie, la part de personnes en emploi à durée indéterminée a augmenté de 0,5 point, et celle des indépendants de 0,3 point.

En 2020, 4,8 millions de personnes sont à temps partiel, soit 17,6 % des personnes en emploi. Cette part a de nouveau reculé en 2020, de 0,5 point, portant la baisse à 1,2 point depuis 2017, après avoir gagné 1,7 point entre 2008 et 2017.

En 2020, 46,4 % des emplois sont des postes de cadres ou de professions intermédiaires, 45,0 % sont des postes d’employés ou d’ouvriers, 6,8 % sont des emplois d’artisans, commerçants ou chefs d’entreprise et 1,4 % d’agriculteurs exploitants. Avec la crise sanitaire, le recul de l’emploi des employés et des ouvriers est plus marqué, si bien que le niveau de qualification moyen des emplois a continué de s’élever. Ainsi, pour la première fois en 2020, la part des cadres dans l’emploi total (20,4 %) dépasse celle des ouvriers (19,2 %) alors qu’au début des années 1980, les ouvriers étaient près de 4 fois plus nombreux que les cadres.

Toutefois, en 2020, la hausse du niveau de qualification moyen, la baisse du temps partiel et la reprise de la hausse de la part des emplois à durée indéterminée traduisent surtout le fait que les emplois les plus précaires et les moins qualifiés ont davantage pâti de la crise que les autres, et non une amélioration structurelle de la qualité de l’emploi.

Le chômage partiel ou technique a très fortement augmenté en 2020

En moyenne en 2020, 3,0 millions de personnes sont en situation de , soit 11,0 % des personnes en emploi. Le sous‑emploi inclut des personnes à temps partiel, souhaitant travailler davantage, disponibles pour le faire et recherchant un emploi (composante 1) ou n’en recherchant pas (composante 2), mais aussi des personnes à temps complet se déclarant au (composante 3).

Usuellement, les deux premières composantes sont très largement majoritaires, notamment la deuxième. Mais en 2020, sous l’effet de la crise sanitaire, le chômage partiel ou technique a très fortement augmenté (figure 3) : il concerne 6,2 % des personnes en emploi en moyenne sur l’année, soit plus de la moitié du sous‑emploi. La part de chômage partiel ou technique a été la plus élevée au deuxième trimestre (15,3 % des personnes en emploi en moyenne sur le trimestre), avec l’arrêt ou la réduction de l’activité dans de nombreux secteurs pendant le premier confinement commencé en mars (du 17 mars au 10 mai). Elle a reflué à l’été, avant de croître à nouveau pendant le deuxième confinement à partir d’octobre (du 30 octobre au 15 décembre), mais bien moins que lors du premier confinement. Alors que pendant le premier confinement, le chômage partiel ou technique a concerné tous les secteurs, lors du deuxième confinement, il a été très concentré dans les secteurs les plus touchés par les restrictions sanitaires (hôtellerie et restauration, culture).

Figure 3 - Sous-emploi et durée annuelle effective du travail de 2003 à 2020

Figure 3 - Sous-emploi et durée annuelle effective du travail de 2003 à 2020 - Lecture : en 2020, la durée annuelle effective du travail est de 1 579 heures. 11,0 % des personnes en emploi sont en sous-emploi.
Durée annuelle effective (France métropolitaine) (en heures) Durée annuelle effective (France) (en heures) Sous-emploi (en %) Chômage partiel ou technique : à temps complet, ayant involontairement travaillé moins que d'habitude (chômage partiel, chômage technique)(en %) Composante temps partiel, souhaitant travailler davantage, recherchant un emploi et disponible pour travailler davantage(en %) A temps partiel, souhaitant travailler davantage, mais ne recherchant pas un emploi bien que disponible pour travailler davantage(en %)
2003 1 621 5,0 0,5 1,0 3,6
2004 1 647 5,3 0,4 1,0 3,9
2005 1 661 5,3 0,4 1,0 3,9
2006 1 661 5,4 0,3 1,1 4,0
2007 1 659 5,6 0,3 1,2 4,1
2008 1 673 5,8 0,3 1,2 4,2
2009 1 657 6,6 0,8 1,4 4,4
2010 1 680 6,9 0,7 1,4 4,8
2011 1 683 6,1 0,2 1,4 4,4
2012 1 681 6,3 0,4 1,5 4,4
2013 1 664 6,7 0,5 1,4 4,7
2014 1 664 1 663 6,5 0,3 1,4 4,8
2015 1 667 6,7 0,3 1,5 5,0
2016 1 691 6,5 0,3 1,4 4,8
2017 1 690 6,1 0,2 1,2 4,7
2018 1 679 5,9 0,4 1,2 4,4
2019 1 680 5,4 0,2 1,0 4,1
2020 1 579 11,0 6,2 0,8 4,0
  • Lecture : en 2020, la durée annuelle effective du travail est de 1 579 heures. 11,0 % des personnes en emploi sont en sous-emploi.
  • Champ : pour le sous-emploi, France hors Mayotte ; personnes vivant en logement ordinaire, de 15 ans ou plus et en emploi. Pour la durée annuelle effective, France métropolitaine jusqu'en 2014 et France hors Mayotte à partir de 2014, ensemble des salariés à temps complet, âgés de 15 ans ou plus à la date de l'enquête.
  • Source : Insee, enquête Emploi 2020, séries longues sur le marché du travail.

Figure 3 - Sous-emploi et durée annuelle effective du travail de 2003 à 2020

  • Lecture : en 2020, la durée annuelle effective du travail est de 1 579 heures. 11,0 % des personnes en emploi sont en sous-emploi.
  • Champ : pour le sous-emploi, France hors Mayotte ; personnes vivant en logement ordinaire, de 15 ans ou plus et en emploi. Pour la durée annuelle effective, France métropolitaine jusqu'en 2014 et France hors Mayotte à partir de 2014, ensemble des salariés à temps complet, âgés de 15 ans ou plus à la date de l'enquête.
  • Source : Insee, enquête Emploi 2020, séries longues sur le marché du travail.

En corollaire du recours au chômage partiel, si le recul de l’emploi a été contenu, le nombre d’heures travaillées par emploi a fortement diminué. En effet, une part plus importante que d’habitude de personnes en emploi n’ont pas ou peu travaillé pendant les périodes de confinement. Ainsi, en 2020, la durée annuelle effective de travail des salariés à temps complet a fortement reculé par rapport à 2019 (– 101 heures ; figure 3). Les trois quarts de cette baisse sont imputables à la période du premier confinement [Jauneau et Vidalenc, 2020]. Le deuxième confinement y a nettement moins contribué (– 10 heures). Ce constat rejoint celui fait sur le volume d’heures rémunérées dans le seul secteur privé, selon une exploitation provisoire des déclarations sociales nominatives (DSN ; Renne, 2021).

Le repli des heures travaillées est plus marqué pour les artisans et les commerçants, ainsi que dans les catégories socioprofessionnelles et les secteurs d’activité où le chômage partiel ou technique est plus répandu [Jauneau et Vidalenc, 2021].

En 2020, le chômage a reculé en trompe‑l’œil et le halo autour du chômage a bondi

En moyenne sur l’année 2020, 2,4 millions de personnes sont au . Au total, en 2020, le taux de chômage a reculé de 0,4 point (soit – 155 000 personnes), s’établissant à 8,0 % de la et 5,7 % de l’ensemble des personnes de 15 à 64 ans (figure 4).

Figure 4 - Chômage et halo autour du chômage de 2007 à 2020

en %
Figure 4 - Chômage et halo autour du chômage de 2007 à 2020 (en %) - Lecture : en 2020, 5,7 % des personnes âgées de 15 à 64 ans sont au chômage au sens du BIT ; 4,6 % sont dans le halo autour du chômage. 8,0 % de la population active au sens du BIT est au chômage.
Chômeurs BIT Halo autour du chômage Halo + chômeurs BIT Taux de chômage
2007 5,6 3,0 8,6 8,0
2008 5,2 3,0 8,2 7,4
2009 6,4 3,2 9,6 9,1
2010 6,5 3,2 9,7 9,3
2011 6,5 3,4 9,9 9,2
2012 6,9 3,4 10,3 9,8
2013 7,3 3,4 10,7 10,3
2014 7,3 3,6 10,9 10,3
2015 7,4 3,7 11,1 10,3
2016 7,2 3,8 11,0 10,0
2017 6,8 3,8 10,6 9,4
2018 6,5 3,8 10,3 9,0
2019 6,1 3,8 9,9 8,4
2020 5,7 4,6 10,3 8,0
  • Lecture : en 2020, 5,7 % des personnes âgées de 15 à 64 ans sont au chômage au sens du BIT ; 4,6 % sont dans le halo autour du chômage. 8,0 % de la population active au sens du BIT est au chômage.
  • Champ : France hors Mayotte ; personnes de 15 à 64 ans vivant en ménage ordinaire.
  • Source : Insee, enquête Emploi 2020, séries longues sur le marché du travail.

Figure 4 - Chômage et halo autour du chômage de 2007 à 2020

  • Lecture : en 2020, 5,7 % des personnes âgées de 15 à 64 ans sont au chômage au sens du BIT ; 4,6 % sont dans le halo autour du chômage. 8,0 % de la population active au sens du BIT est au chômage.
  • Champ : France hors Mayotte ; personnes de 15 à 64 ans vivant en ménage ordinaire.
  • Source : Insee, enquête Emploi 2020, séries longues sur le marché du travail.

Ce recul est en trompe‑l’œil. En effet, pour être chômeur au sens du BIT, il faut être sans emploi, avoir effectué une démarche active de recherche d’emploi au cours des quatre dernières semaines – ou avoir trouvé un emploi qui commence dans les trois mois – et se déclarer disponible dans les deux semaines pour occuper un emploi. Pendant les périodes de confinement, en particulier le premier, les démarches de recherche d’emploi ont été limitées (par exemple parce que le secteur d’activité privilégié de personnes sans emploi était à l’arrêt) et, dans une moindre mesure, la disponibilité pour travailler a été réduite (pour contrainte de garde d’enfant par exemple).

Le comptabilise les personnes sans emploi qui souhaitent travailler mais ne vérifient pas tous les critères pour être comptabilisées comme chômeur au sens du BIT : soit elles recherchent un emploi mais ne sont pas disponibles pour travailler (composante 1), soit elles sont disponibles mais n’ont pas recherché d’emploi (composante 2), soit elles ne sont ni disponibles, ni en recherche (composante 3). Elles sont donc en dehors de la population active. En moyenne en 2020, 4,6 % des personnes de 15 à 64 ans appartiennent au halo autour du chômage.

Principale contrepartie de la baisse du chômage en 2020, cette part a augmenté de 0,8 point, pour atteindre le niveau le plus élevé depuis que la série existe (2003). La hausse du halo a été très marquée au deuxième trimestre 2020 : sa part dans la population des 15‑64 ans a augmenté de 2,2 points par rapport au deuxième trimestre 2019. De fait, compte tenu des difficultés à rechercher un emploi pendant le premier confinement au printemps, une part importante de personnes qui auraient été considérées comme au chômage au sens du BIT ont basculé dans le halo autour du chômage. Les trois quarts de la hausse sur l’année sont ainsi dus aux personnes n’ayant pas recherché d’emploi, mais disponibles pour travailler et souhaitant travailler (composante 2).

Au total, en cumulant chômage et halo autour du chômage, la part des personnes de 15 à 64 ans sans emploi et souhaitant travailler a augmenté de 0,4 point en 2020, pour atteindre 10,3 % (soit 4,3 millions de personnes).

Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi et tenus de chercher un emploi a augmenté de 144 000

Les demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi ne correspondent pas aux chômeurs au sens du BIT : certains font partie des chômeurs au sens du BIT, d’autres sont dans le halo autour du chômage, d’autres encore peuvent être en emploi ou être inactifs au sens du BIT (hors halo) [Coder et al., 2019 ; Minni et Monin, 2021]. En moyenne, en 2020, 6,7 millions de personnes sont inscrites à Pôle emploi, toutes catégories confondues (de A à E), dont 6,0 millions sont tenues de chercher un emploi (catégories A, B et C), et parmi elles, 3,9 millions n’ont exercé aucune activité en moyenne au cours du mois (catégorie A).

En moyenne, en 2020, le nombre de en catégories A, B et C a augmenté de 144 000. Parmi eux, le nombre de personnes en catégorie A, n’ayant pas travaillé dans le mois, a augmenté de 317 000. L’écart avec le nombre de chômeurs au sens du BIT, qui avait atteint 1,1 million en moyenne en 2019, s’est donc accentué de 0,5 million pendant la crise, ce qui est naturel au regard des définitions retenues. À l’inverse, le nombre de personnes en catégories B (en activité réduite courte) et surtout C (en activité réduite longue) a chuté de 173 000, ce qui reflète la diminution des emplois à durée limitée.

Le taux d’activité des 15‑49 ans a baissé de 1,0 point en 2020, celui des 50‑64 ans a résisté

En moyenne en 2020, 28,9 millions de personnes de 15 à 64 ans sont actives au sens du BIT, qu’elles soient en emploi ou au chômage. Elles représentent 71,0 % de cette classe d’âge. En 2020, le taux d’activité des 15‑64 ans a chuté de 0,7 point par rapport à 2019, en raison de la crise sanitaire (figure 5). D’une part, l’emploi a reculé en moyenne sur l’année. D’autre part, les personnes sans emploi ont moins souvent recherché un emploi et ont dans ce cas été comptabilisées comme inactives plutôt qu’au chômage. Cette baisse en 2020 fait suite à une hausse quasi ininterrompue entre 2007 et 2018 (+ 2,5 points, surtout portée par les seniors) et un léger repli en 2019 (– 0,2 point).

Figure 5 - Taux d'activité selon l'âge de 1975 à 2020

en %
Figure 5 - Taux d'activité selon l'âge de 1975 à 2020 (en %) - Lecture : en 2020, 35,6 % des personnes âgées de 15 à 24 ans sont actives au sens du BIT.
De 15 à 24 ans De 25 à 49 ans De 50 à 54 ans De 55 à 59 ans De 60 à 64 ans De 65 à 69 ans De 15 à 64 ans
1975 57,2 78,2 71,0 61,9 39,8 14,6 68,1
1976 56,8 79,0 71,3 61,6 37,0 14,0 68,5
1977 56,2 79,8 72,0 63,1 34,2 13,0 69,0
1978 55,1 80,2 71,1 61,8 30,4 12,1 68,7
1979 55,3 81,1 71,8 61,8 28,9 10,7 69,5
1980 54,1 81,6 72,6 61,5 29,8 10,0 69,6
1981 53,2 81,9 73,2 60,4 28,6 9,0 69,1
1982 53,3 82,5 72,7 56,9 26,6 7,4 68,6
1983 52,7 83,1 72,7 52,6 23,4 6,5 67,9
1984 51,4 83,6 72,3 51,1 21,4 7,1 67,3
1985 50,8 84,0 72,3 50,8 20,2 6,8 67,2
1986 50,3 84,7 72,5 51,1 19,1 5,7 67,6
1987 48,9 84,8 73,1 50,6 18,1 5,7 67,2
1988 46,1 85,0 73,1 51,4 17,7 5,3 66,8
1989 45,1 85,3 73,9 51,5 16,8 5,5 66,9
1990 43,4 85,6 74,3 51,3 15,6 4,8 66,8
1991 41,0 86,0 74,7 51,8 13,7 4,5 66,7
1992 40,6 86,4 75,1 52,0 13,0 4,5 67,0
1993 39,2 86,8 76,0 51,9 12,6 4,5 67,2
1994 37,6 87,1 77,0 50,9 12,4 4,1 67,3
1995 36,8 87,3 77,8 52,5 10,9 4,0 67,5
1996 36,4 87,6 79,6 52,7 11,7 4,1 68,1
1997 35,1 87,1 80,0 52,5 11,2 3,5 67,8
1998 35,2 87,2 80,5 51,4 10,9 3,3 68,0
1999 35,4 87,3 81,1 52,5 11,4 3,0 68,4
2000 36,5 87,3 81,0 52,3 10,8 2,9 68,7
2001 36,5 87,4 80,7 52,6 10,4 3,0 68,7
2002 37,0 87,5 80,9 54,7 12,0 2,9 68,9
2003 37,8 87,4 81,8 57,0 13,9 2,6 69,4
2004 37,8 87,6 82,3 57,8 14,2 2,9 69,5
2005 37,7 87,7 82,7 57,8 14,6 2,8 69,4
2006 37,7 88,0 83,3 57,7 15,1 2,5 69,3
2007 38,0 88,2 83,7 58,0 16,4 3,3 69,4
2008 38,1 88,8 84,2 58,8 17,0 3,8 69,5
2009 39,2 88,8 84,7 61,8 18,0 3,8 69,9
2010 38,6 88,9 85,5 64,5 18,9 4,2 70,0
2011 37,6 88,5 85,0 68,1 19,7 5,3 69,9
2012 37,1 88,3 85,5 71,8 23,0 6,0 70,4
2013 37,2 88,4 85,5 72,9 25,0 5,8 70,9
2014 36,5 88,3 85,8 73,5 27,1 5,8 71,0
2015 37,2 87,9 85,5 74,5 29,8 6,1 71,3
2016 37,0 87,9 85,8 75,7 30,5 6,5 71,4
2017 36,9 87,8 85,7 76,9 31,7 7,0 71,5
2018 37,5 88,0 86,0 77,2 33,7 6,7 71,9
2019 36,8 87,8 85,9 77,3 35,4 7,8 71,7
2020 35,6 87,1 86,2 77,5 35,5 7,7 71,0
  • Lecture : en 2020, 35,6 % des personnes âgées de 15 à 24 ans sont actives au sens du BIT.
  • Champ : France hors Mayotte ; personnes vivant en logement ordinaire, de 15 à 69 ans.
  • Source : Insee, enquête Emploi 2020, séries longues sur le marché du travail.

Figure 5 - Taux d'activité selon l'âge de 1975 à 2020

  • Lecture : en 2020, 35,6 % des personnes âgées de 15 à 24 ans sont actives au sens du BIT.
  • Champ : France hors Mayotte ; personnes vivant en logement ordinaire, de 15 à 69 ans.
  • Source : Insee, enquête Emploi 2020, séries longues sur le marché du travail.

La crise sanitaire a davantage affecté le taux d’activité des moins de 50 ans, en accentuant l’érosion observée depuis le début des années 2010. Le taux d’activité des 25 à 49 ans s’est replié de 0,7 point en 2020, à 87,1 %. Le taux d’activité des 15‑24 ans a diminué de 1,2 point en 2020, à 35,6 %, en contrepartie de hausses de leur part à la fois dans le halo et en études initiales.

Le taux d’activité des 50‑64 ans a progressé de 0,1 point en 2020, atteignant 67,1 %, à rebours des autres classes d’âge. Il a mieux résisté à la crise sanitaire car les seniors ont plus d’ancienneté dans leur emploi et sont plus fréquemment en emploi à durée indéterminée. Cela prolonge la hausse de 11,1 points de 2007 à 2019, qui s’expliquait notamment par les mesures publiques visant à reculer l’âge de départ à la retraite. Le taux d’activité des 65 à 69 ans, qui a plus que doublé depuis 2007 pour atteindre 7,7 % en 2020, a également résisté puisqu’il n’a reculé que de 0,1 point.

Fin 2020, 3,4 % des 55‑64 ans bénéficient d’une mesure de retrait anticipé d’activité à financement public, contre 3,6 % un an plus tôt (figure 6). À cette date il s’agit quasi exclusivement de mesures liées aux possibilités de départ anticipé à la retraite, principalement pour carrière longue, et dans une bien moindre mesure pour handicap ou pénibilité. Les départs à la retraite pour carrière longue se sont repliés progressivement depuis 2017 (– 0,7 point entre fin 2017 et fin 2020) avec notamment un nombre de personnes susceptibles d’en bénéficier en baisse, en raison d’entrées dans la vie active de plus en plus tardives des générations concernées.

Figure 6 - Part des mesures de retrait anticipé d’activité à financement public entre 55 et 64 ans de 2003 à 2020

en %
Figure 6 - Part des mesures de retrait anticipé d’activité à financement public entre 55 et 64 ans de 2003 à 2020 (en %) - Lecture : fin 2020, 3,0 % des 55-64 ans bénéficient d'un départ anticipé à la retraite pour carrière longue, 0,3 % d'un autre départ en retraite anticipée, 0,1 % d'une mesure de préretraite, et 0,0 % d'une dispense de recherche d'emploi. En tout, 3,4 % des 55-64 ans bénéficient d’une mesure de retrait anticipé d’activité à financement public.
Préretraite Dispense de recherche d'emploi Départ anticipé à la retraite pour carrière longue Autres départs en retraite anticipée
2003 1,64 6,33 0,00 0,00
2004 1,50 6,19 1,52 0,00
2005 1,34 5,90 2,34 0,02
2006 1,12 5,62 2,80 0,03
2007 0,90 5,12 3,12 0,04
2008 0,73 4,58 3,34 0,04
2009 0,59 4,12 2,32 0,04
2010 0,45 3,31 1,62 0,04
2011 0,41 1,99 1,41 0,08
2012 0,36 1,21 1,66 0,14
2013 0,32 0,71 1,81 0,17
2014 0,27 0,40 2,18 0,19
2015 0,23 0,20 2,89 0,24
2016 0,20 0,09 3,51 0,30
2017 0,18 0,04 3,71 0,32
2018 0,15 0,02 3,55 0,29
2019 0,13 0,01 3,15 0,26
2020 0,12 0,00 3,00 0,27
  • Note : les préretraites totales correspondent à l'AS-FNE (allocation spéciale du fonds national de l'emploi), l'ARPE (allocation de remplacement pour l'emploi), la CATS (cessation d'activité de certains travailleurs salariés) et la CAATA (cessation anticipée d'activité des travailleurs de l'amiante).
  • Lecture : fin 2020, 3,0 % des 55-64 ans bénéficient d'un départ anticipé à la retraite pour carrière longue, 0,3 % d'un autre départ en retraite anticipée, 0,1 % d'une mesure de préretraite, et 0,0 % d'une dispense de recherche d'emploi. En tout, 3,4 % des 55-64 ans bénéficient d’une mesure de retrait anticipé d’activité à financement public.
  • Champ : France hors Mayotte.
  • Sources : FNA ; Pôle emploi (AS-FNE, ARPE, DRE), Fichiers CATS ; Pôle emploi (CATS), CRAMTS / DSS (CAATA), modèle Prisme ; Cnav (RA), Insee (estimations de population arrêtées à fin 2020).

Figure 6 - Part des mesures de retrait anticipé d’activité à financement public entre 55 et 64 ans de 2003 à 2020

  • Note : les préretraites totales correspondent à l'AS-FNE (allocation spéciale du fonds national de l'emploi), l'ARPE (allocation de remplacement pour l'emploi), la CATS (cessation d'activité de certains travailleurs salariés) et la CAATA (cessation anticipée d'activité des travailleurs de l'amiante).
  • Lecture : fin 2020, 3,0 % des 55-64 ans bénéficient d'un départ anticipé à la retraite pour carrière longue, 0,3 % d'un autre départ en retraite anticipée, 0,1 % d'une mesure de préretraite, et 0,0 % d'une dispense de recherche d'emploi. En tout, 3,4 % des 55-64 ans bénéficient d’une mesure de retrait anticipé d’activité à financement public.
  • Champ : France hors Mayotte.
  • Sources : FNA ; Pôle emploi (AS-FNE, ARPE, DRE), Fichiers CATS ; Pôle emploi (CATS), CRAMTS / DSS (CAATA), modèle Prisme ; Cnav (RA), Insee (estimations de population arrêtées à fin 2020).

En 2020, le salaire moyen par tête a chuté dans le privé et progressé dans le public

En 2020, le Smic a été un peu moins revalorisé que l’année précédente (+ 1,2 % au 1er janvier, après + 1,5 % un an avant) et l’inflation a reculé (les prix de la consommation des ménages ont augmenté de 0,6 % en moyenne annuelle en 2020, après + 0,8 % en 2019).

Dans ce contexte, le , qui intègre l’ensemble des rémunérations salariales (salaire de base, primes, heures supplémentaires, intéressement et participation, prime exceptionnelle de pouvoir d’achat), a chuté de 4,9 % en moyenne sur l’année dans les branches marchandes non agricoles (figure 7). Cette baisse résulte du recours massif au chômage partiel qui s’est en grande partie substitué aux salaires [Frel-Cazenave, Guggemos, 2021] et a permis de préserver nombre d’emplois. Le SMPT s’est notamment effondré au deuxième trimestre (– 14,3 % sur un an).

Figure 7 – Évolutions nominales du salaire moyen par tête de 2004 à 2020

en %
Figure 7 – Évolutions nominales du salaire moyen par tête de 2004 à 2020 (en %) - Lecture : en 2020, le salaire moyen par tête nominal dans les branches marchandes non agricoles a reculé de 4,9 % ; celui dans les administrations publiques (APU) a augmenté de 2,8 %.
Salaire moyen par tête SMNA Salaire moyen par tête APU
2004 3,8 2,1
2005 3,2 2,9
2006 3,5 2,3
2007 2,8 1,9
2008 2,7 1,9
2009 1,4 2,1
2010 3,5 1,7
2011 1,4 2,1
2012 1,9 2,2
2013 1,7 0,5
2014 0,9 0,8
2015 1,6 0,7
2016 1,7 0,7
2017 2,1 2,7
2018 1,6 1,9
2019 2,3 1,4
2020 -4,9 2,8
  • Note : les branches marchandes non agricoles (SMNA) sont hors services aux ménages.
  • Lecture : en 2020, le salaire moyen par tête nominal dans les branches marchandes non agricoles a reculé de 4,9 % ; celui dans les administrations publiques (APU) a augmenté de 2,8 %.
  • Champ : France.
  • Source : Insee, comptes nationaux.

Figure 7 – Évolutions nominales du salaire moyen par tête de 2004 à 2020

  • Note : les branches marchandes non agricoles (SMNA) sont hors services aux ménages.
  • Lecture : en 2020, le salaire moyen par tête nominal dans les branches marchandes non agricoles a reculé de 4,9 % ; celui dans les administrations publiques (APU) a augmenté de 2,8 %.
  • Champ : France.
  • Source : Insee, comptes nationaux.

En termes réels (c’est‑à‑dire une fois ôtée la hausse des prix), le SMPT s’est replié de 5,5 % en moyenne en 2020.

Dans les administrations publiques (APU), le SMPT nominal a progressé de 2,8 % en 2020, après + 1,4 % en 2019. Il a notamment bénéficié des versements de primes exceptionnelles aux agents mobilisés dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire et des premiers effets en 2020 des revalorisations dans la fonction publique hospitalière, prévues par les accords du Ségur de la santé.

L’indice du coût du travail horaire a fortement accéléré en 2020, du fait d’un fort effet de composition

Après une augmentation voisine de 1 % par an en moyenne de 2015 à 2017, le a augmenté de 2,6 % en 2018, puis de 1,6 % en 2019. En 2020, dans le contexte de la crise sanitaire, le coût horaire du travail a nettement accéléré : + 4,1 % en moyenne sur l’année (figure 8). La hausse a été particulièrement forte lorsque le recours au chômage partiel a été massif lors du premier confinement au printemps et, dans une moindre mesure, lors du deuxième à l’automne.

Figure 8 - Évolution de l'indice du coût du travail (ICT) - salaires et charges dans les branches marchandes non agricoles de 2004 à 2020

moyenne annuelle, en %
Figure 8 - Évolution de l'indice du coût du travail (ICT) - salaires et charges dans les branches marchandes non agricoles de 2004 à 2020 (moyenne annuelle, en %) - Lecture : en 2020, le coût du travail dans les secteurs marchands non agricoles a progressé de 4,1 %. Hors mesures significatives de modification du coût du travail, il aurait progressé de 4,8 %.
ICT - salaires et charges ICT - salaires et charges sans mesures
significatives de modification du coût du travail
2004 3,4
2005 3,2
2006 3,0
2007 2,8
2008 2,8
2009 1,4
2010 2,8
2011 3,3
2012 2,3 2,3
2013 0,5 2,5
2014 0,7 1,7
2015 0,8 1,3
2016 1,1 1,2
2017 1,1 1,8
2018 2,6 2,0
2019 1,6 1,3
2020 4,1 4,8
  • Note : les mesures prises en compte sont le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi, le pacte de responsabilité et de solidarité, la prime à l'embauche dans les PME et les baisses de cotisations sur les bas salaires en 2019 (mesures qui ont allégé le coût du travail), l'obligation de proposer une complémentaire santé d'entreprise (mesure qui a renchéri le coût du travail), ainsi que les dispositifs adoptés en 2020 pour faire face à la crise sanitaire (exonérations et aide au paiement de cotisations sociales dans le cadre de plans de soutien sectoriels, aide à l'embauche de jeunes dans le cadre du plan « 1 jeune 1 solution »).
  • Lecture : en 2020, le coût du travail dans les secteurs marchands non agricoles a progressé de 4,1 %. Hors mesures significatives de modification du coût du travail, il aurait progressé de 4,8 %.
  • Champ : France hors Mayotte, secteurs marchands non agricoles (SMNA) hors services aux ménages.
  • Sources : Urssaf ; Dares ; Insee.

Figure 8 - Évolution de l'indice du coût du travail (ICT) - salaires et charges dans les branches marchandes non agricoles de 2004 à 2020

  • Note : les mesures prises en compte sont le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi, le pacte de responsabilité et de solidarité, la prime à l'embauche dans les PME et les baisses de cotisations sur les bas salaires en 2019 (mesures qui ont allégé le coût du travail), l'obligation de proposer une complémentaire santé d'entreprise (mesure qui a renchéri le coût du travail), ainsi que les dispositifs adoptés en 2020 pour faire face à la crise sanitaire (exonérations et aide au paiement de cotisations sociales dans le cadre de plans de soutien sectoriels, aide à l'embauche de jeunes dans le cadre du plan « 1 jeune 1 solution »).
  • Lecture : en 2020, le coût du travail dans les secteurs marchands non agricoles a progressé de 4,1 %. Hors mesures significatives de modification du coût du travail, il aurait progressé de 4,8 %.
  • Champ : France hors Mayotte, secteurs marchands non agricoles (SMNA) hors services aux ménages.
  • Sources : Urssaf ; Dares ; Insee.

En effet, le dispositif de chômage partiel substitue des indemnisations, majoritairement prises en charge par l’État et non considérées comme du salaire, à une partie des salaires : il réduit donc les salaires versés et le nombre d’heures rémunérées par les employeurs. En 2020, la masse salariale s’est toutefois moins contractée que les heures rémunérées, renchérissant ainsi le salaire horaire et, de ce fait, le coût horaire du travail. Cela est principalement dû à un effet de composition : les salariés les plus concernés par le chômage partiel et donc par une baisse de leurs heures rémunérées sont souvent des ouvriers et des employés, dont les salaires horaires sont les plus faibles [Frel-Cazenave, Guggemos, 2021].

Diverses mesures ont permis de contenir la hausse du coût horaire du travail, la réduisant de 0,7 point en 2020. Les plans de soutiens sectoriels mis en place en mai 2020 (exonérations et aide au paiement des cotisations sociales pour certaines activités) ont contribué pour – 0,3 point à l’évolution du coût du travail en 2020. Le plan « 1 jeune 1 solution », lancé à l’été 2020 et prévoyant le versement de primes aux employeurs embauchant de jeunes salariés, y a contribué pour – 0,1 point. Enfin, l’extension à l’assurance chômage, au 1er octobre 2019, de la réduction générale de cotisations sociales applicable aux bas salaires, a fait diminuer le coût du travail de 0,3 point en moyenne sur l’année 2020.

Encadré 1 - La politique de l’emploi en 2020

Fin 2020, 1,2 million d’emplois bénéficient d’une aide publique (contrats aidés, alternance et autres dispositifs hors allégements généraux et dispositifs sectoriels), soit – 23 % sur un an. Cette baisse résulte surtout de la chute du nombre de bénéficiaires de l’aide aux créateurs et repreneurs d’entreprise (Acre) ; pour les autres dispositifs, le nombre de bénéficiaires a augmenté de 5 % en 2020, ce dynamisme provenant surtout de l’alternance.

Parmi les bénéficiaires d’une aide publique, 182 000 sont en contrat aidé, en baisse de 8 % en 2020 ; d’une part, les parcours emploi compétence (PEC), qui remplacent les anciens contrats aidés dans le secteur non marchand (CUI‑CAE), ont des enveloppes allouées moins importantes ; d’autre part, dans l’Éducation nationale, ces contrats sont transformés progressivement en emplois contractuels de droit commun. Ce recul s’inscrit dans une baisse sur longue période : fin 2020, le nombre de bénéficiaires de contrats aidés est cinq fois moins élevé que vingt ans plus tôt.

Le nombre de jeunes en alternance, 802 000 fin 2020, a augmenté quant à lui de 8 % sur un an (+ 33 % depuis fin 2014). Le nombre d’apprentis s’est fortement accru (+ 32 %), porté par l’augmentation des aides à l’embauche d’alternants dans le cadre du plan de relance (5 000 euros pour un mineur et 8 000 pour un majeur sous certaines conditions) et la hausse des formations proposées en apprentissage dans le supérieur. À l’inverse, le nombre de bénéficiaires de contrats de professionnalisation a chuté (– 39 %).

Enfin, le nombre de bénéficiaires d’autres emplois aidés, 260 000 fin 2020, a été divisé par trois en un an, principalement du fait de la restriction des conditions d’accès à l’aide aux créateurs et repreneurs d’entreprise (Acre, 218 000 bénéficiaires fin 2020), alors que ce dispositif avait été élargi en 2019. Par ailleurs, les emplois francs ont été généralisés début 2020 à l’ensemble du territoire ; fin 2020, 33 000 jeunes en bénéficient.

Auteur : Titouan Blaize (Dares)

Sources

Enquête Emploi

Réalisée par l'Insee, depuis 1950, l'enquête Emploi est la source statistique qui permet de mesurer le chômage au sens du BIT. Elle fournit aussi des données sur les professions, l'activité des femmes ou des jeunes, la durée du travail, les emplois précaires. Elle permet de mieux cerner la situation des chômeurs et les changements de situation vis à vis du travail.

Depuis 2003, l'enquête Emploi est trimestrielle et sa collecte auprès d'un échantillon de ménages, est réalisée en continu sur toutes les semaines de chaque trimestre.

Définitions

Chômeur au sens du Bureau international du travail (BIT)

Un chômeur au sens du BIT est une personne âgée de 15 ans ou plus qui répond simultanément à trois conditions : être sans emploi durant une semaine donnée ; être disponible pour prendre un emploi dans les deux semaines ; avoir cherché activement un emploi au cours des quatre dernières semaines ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de trois mois. Les démarches actives considérées sont variées : étudier des annonces d’offres d’emploi, se rendre à un salon professionnel, mobiliser son réseau social ou prendre des conseils auprès de Pôle emploi, etc.

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage). La part de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et la population totale correspondante.

Contrat aidé

Contrat de travail dérogatoire au droit commun pour lequel l’employeur bénéficie d’aides, qui peuvent prendre la forme de subventions à l’embauche, d’exonérations de certaines cotisations sociales ou d’aides à la formation. L’accès à ces contrats est réservé aux personnes rencontrant des difficultés particulières d’accès à l’emploi et leur nombre est piloté par les pouvoirs publics.

Principaux types de contrats aidés qui existent ou ont existé :

  • Parcours emploi compétence (PEC) (introduit en 2018) : dans le secteur non marchand, il s’est substitué à partir du 1er janvier 2018 aux contrats uniques d’insertion – contrats d’accompagnement vers l’emploi (CUI‑CAE) et aux emplois d’avenir. Il prévoit un engagement de l’employeur concernant l’acquisition de compétences transférables qui répondent à des besoins du bassin d’emploi ou à d’autres métiers qui recrutent, un accompagnement et l’accès à la formation.
  • Emploi d’avenir (instauré fin 2012) : il concerne les jeunes de 16 à 25 ans (ou 30 ans pour les travailleurs handicapés), sans diplôme ou titulaires d’un CAP/BEP, ni en emploi ni en formation, présentant des difficultés particulières d’accès à l’emploi. À titre exceptionnel, les jeunes résidant dans un quartier prioritaire de la politique de la ville, en zone de revitalisation ou en outre‑mer peuvent y accéder jusqu’au niveau bac + 3 s’ils recherchent un emploi depuis plus d’un an. Le contrat est un CDI ou un CDD de un à trois ans, de préférence à temps plein. Les employeurs perçoivent, pour une durée de trois ans au plus, une aide égale à 75 % du Smic quand il s’agit de structures du secteur non marchand ou à 35 % du Smic pour les structures du secteur marchand.
  • Contrat unique d’insertion (CUI) (introduit en 2010) : il s’est substitué à divers contrats : le contrat initiative emploi (CIE), le contrat d’accompagnement dans l’emploi (CAE), le contrat d’avenir, le contrat d’insertion‑revenu minimum d’activité (CI‑RMA). Le CUI se décline en deux volets : dans le secteur marchand (CUI‑CIE) et dans le secteur non marchand (CUI‑CAE).
  • Contrat initiative‑emploi (CIE) (2005‑2010) : dans le secteur marchand, contrat qui visait à favoriser le retour à l’emploi durable des chômeurs de longue durée.
  •  Contrat d’accompagnement dans l’emploi (CAE) (2005‑2010) : dans le secteur non marchand, CDD destiné à favoriser l’insertion professionnelle des personnes sans emploi rencontrant des difficultés particulières d’accès à l’emploi. Le CAE s’est substitué aux contrats emploi solidarité en 2005.
  • Contrat d’avenir (2005‑2010) : dans le secteur non marchand, CDD à temps partiel destiné aux allocataires de minima sociaux.
  • Contrat emploi jeunes (ou soutien à l’emploi des jeunes en entreprise) (jusqu’en 2007) : dans le secteur marchand, contrat qui visait à favoriser l’embauche en CDI de jeunes de 16 à 25 ans éloignés de l’emploi.
  • Contrat d’insertion‑revenu minimum d’activité (CI‑RMA) (2005‑2010) : dans le secteur marchand, contrat qui visait à favoriser l’insertion professionnelle des allocataires de minima sociaux qui rencontraient des difficultés particulières d’accès à l’emploi.
  • Contrat emploi consolidé (CEC) (1992‑2005) : dans le secteur non marchand, contrat à temps partiel de douze mois renouvelables dans la limite de cinq ans destiné notamment aux personnes qui, ayant bénéficié d’un ou plusieurs contrats emploi solidarité, n’avaient pas trouvé d’emploi à l’issue de ces contrats. Il pouvait être signé par les collectivités territoriales, les établissements publics et les associations.
  • Contrat emploi‑solidarité (CES) (1990‑2005) : dans le secteur non marchand, contrat qui visait à favoriser l’insertion professionnelle des personnes sans emploi. Il pouvait être signé par les collectivités territoriales, les établissements publics et les associations.
  • Insertion par l’activité économique (IAE) : secteur qui a pour mission d’aider les personnes rencontrant des difficultés sociales et professionnelles particulières à se réinsérer progressivement sur le marché du travail. Des structures conventionnées par l’État recrutent des personnes généralement agréées par Pôle emploi, ce qui leur ouvre droit à des aides financières. Le parcours d’insertion a une durée initiale de vingt‑quatre mois.
  • Emplois Francs (EF) (Expérimentés depuis le 1er avril 2018, généralisé au 1er janvier 2020): les emplois francs permettent à un employeur de bénéficier d’une aide lorsqu’il embauche un habitant résidant dans les quartiers prioritaires de la ville (QPV). Le montant de l’aide est de 5 000 € par an pour un CDI et de 2 500 € par an pour un CDD d’au moins 6 mois, proratisé au temps de travail effectué. Dans le cadre du plan « 1 jeune, 1 solution » le dispositif est renforcé temporairement pour les jeunes de moins de 26 ans à partir du 15 octobre 2020. L’aide passe ainsi à 7 000 € la première année, puis 5 000 € les années suivantes, dans la limite de trois ans, pour un recrutement en CDI ; 5 500 € la première année, puis 2 500 € l’année suivante, dans la limite de deux ans, pour un recrutement en CDD d’au moins six mois.

Coût du travail ou coût de la main‑d’œuvre

Le coût du travail comprend l’ensemble des dépenses encourues par les employeurs pour l’emploi de salariés. Il comprend, en plus des salaires et traitements bruts : les cotisations sociales à la charge de l’employeur (sécurité sociale, chômage, retraite, prévoyance, indemnités de départ) que celles‑ci soient obligatoires, conventionnelles ou facultatives, nettes d’exonérations comme les allègements de cotisations sociales ; les frais de formation professionnelle (taxe d’apprentissage, contributions patronales au financement de la formation professionnelle) ; d’autres dépenses liées à l’emploi de salariés comme les frais de recrutement ; les taxes et les impôts relatifs à l’emploi et aux salariés, déduction faite des subventions perçues par l’employeur et destinées à favoriser l’emploi (CICE notamment).

Demandeurs d’emploi

Les demandeurs d’emploi sont les personnes inscrites sur les listes de Pôle emploi. L’inscription sur les listes de Pôle emploi est soumise à certaines conditions, mais les demandeurs d’emploi peuvent être ou non indemnisés, certains peuvent occuper un emploi. Selon leur situation vis‑à‑vis de l’obligation de recherche d’emploi et de l’exercice ou non d’une activité, ils sont regroupés en cinq catégories :

  • catégorie A : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, sans emploi au cours du mois ;
  • catégorie B : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exercé une activité réduite courte (de 78 heures ou moins au cours du mois) ;
  • catégorie C : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exercé une activité réduite longue (de plus de 78 heures au cours du mois) ;
  • catégorie D : demandeurs d’emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, sans emploi. Ils peuvent être en stage ou en formation, en maladie, en contrat de sécurisation professionnelle (CSP) ;
  •  catégorie E : demandeurs d’emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, en emploi (par exemple, bénéficiaires de contrats aidés, créateurs d’entreprise).

Emploi salarié

Les salariés sont les personnes qui travaillent, aux termes d’un contrat, pour une autre entité résidente en échange d’un salaire ou d’une rétribution équivalente, avec un lien de subordination.

Halo autour du chômage

Le halo autour du chômage est composé de personnes inactives au sens du BIT, mais proches du marché du travail. Il s’agit des personnes sans emploi qui recherchent un emploi mais qui ne sont pas disponibles dans les deux semaines pour travailler et des personnes sans emploi qui souhaitent travailler mais qui n’ont pas effectué de démarche active de recherche d’emploi dans le mois précédent, qu’elles soient disponibles ou non.

Population active au sens du Bureau international du travail (BIT)

La population active au sens du BIT comprend la population active occupée (les personnes en emploi) et les chômeurs au sens du BIT.

Le taux d’activité est le rapport entre le nombre d’actifs et l’ensemble de la population correspondante. Il peut être calculé sur l’ensemble de la population d’un pays, mais on se limite le plus souvent à la population âgée de 15 à 64 ans, ou à une sous‑catégorie de la population (femmes de 25 à 29 ans par exemple).

La population en emploi (ou active occupée) comprend les personnes âgées de 15 ans ou plus ayant travaillé (ne serait‑ce qu’une heure) au cours d’une semaine donnée dite « de référence », ainsi que celles qui sont en emploi, mais qui n’ont pas travaillé durant cette semaine pour un certain nombre de raisons répertoriées (congés, arrêts maladie, chômage partiel, etc., ces absences étant parfois assorties de critères de durée). Les personnes en emploi sont salariées, à leur compte, employeurs ou aides dans l’entreprise ou dans l’exploitation familiale.

La population au chômage regroupe les personnes âgées de 15 ans ou plus qui répondent simultanément à trois conditions : être sans emploi durant une semaine donnée ; être disponible pour prendre un emploi dans les deux semaines ; avoir cherché activement un emploi au cours des quatre dernières semaines ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de trois mois.

Les personnes qui ne sont ni en emploi ni au chômage sont dites « inactives ».

Salaire moyen par tête (SMPT)

Le salaire moyen par tête (SMPT) rapporte les masses salariales brutes versées par l’ensemble des entreprises au nombre de salariés en personnes physiques. Il est calculé dans les comptes nationaux annuels à partir des sources fiscales d’entreprises au numérateur et des Estimations d’emploi au dénominateur. Il est calculé dans les comptes nationaux trimestriels à partir des assiettes de cotisations salariales fournies par l’Acoss et des Estimations trimestrielles d’emploi pour les effectifs. Les assiettes de cotisations salariales couvrent pratiquement l’ensemble des rémunérations, notamment les primes et les heures supplémentaires mais pas l’épargne salariale (intéressement, participation) que les masses salariales sont censées couvrir. La méthode d’étalonnage‑calage des comptes trimestriels permet de corriger ce biais. L’évolution du SMPT reflète l’évolution des qualifications et de la quotité du travail (effets de structure) et celle de la rémunération des heures supplémentaires et des primes (effets saisonniers et liés à la conjoncture).

Sous‑emploi au sens du BIT

Le sous‑emploi recouvre les personnes ayant un emploi à temps partiel qui souhaitent travailler plus d’heures et qui sont disponibles pour le faire, qu’elles recherchent ou non un emploi. Sont également incluses les personnes ayant involontairement travaillé moins que d’habitude, pour cause de chômage partiel par exemple, qu’elles travaillent à temps plein ou à temps partiel.

Les données pour la France sont estimées hors Mayotte.

Les deux termes de « chômage partiel » et d’« activité partielle » recouvrent le plus souvent le même concept mais les personnes se déclarant au « chômage partiel ou technique » dans l’enquête Emploi ne relèvent pas nécessairement du dispositif d’« activité partielle » proprement dit (par exemple des fonctionnaires).

Pour en savoir plus

Jauneau Y., Vidalenc J., « Durée travaillée et travail à domicile pendant le confinement : des différences marquées selon les professions », Insee Focus n° 207, octobre 2020.

Jauneau Y., Vidalenc J., « Une photographie du marché du travail en 2020 », Insee Première n° 1844, mars 2021.

Insee, Informations Rapides trimestriels sur le taux de chômage.

Les données pour la France sont estimées hors Mayotte.

Les deux termes de « chômage partiel » et d’« activité partielle » recouvrent le plus souvent le même concept mais les personnes se déclarant au « chômage partiel ou technique » dans l’enquête Emploi ne relèvent pas nécessairement du dispositif d’« activité partielle » proprement dit (par exemple des fonctionnaires).