En moyenne en 2020, 2,4 millions de personnes sont au chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) en France hors Mayotte (figure 1). Le taux de chômage s’établit ainsi à 8,0 % de la population active en 2020.

Pour être chômeur au sens du BIT, il faut être sans emploi, avoir effectué une démarche active de recherche d’emploi au cours des quatre dernières semaines – ou avoir trouvé un emploi qui commence dans les trois mois – et se déclarer disponible dans les deux semaines pour occuper un emploi. Pendant les périodes de restrictions d’activité et de confinement de la population, en particulier le premier confinement, les démarches de recherche d’emploi ont été limitées et la disponibilité pour travailler réduite, ce qui s’est traduit par un recul, en trompe‑l’œil, du chômage. Au total, sur l’ensemble de l’année 2020, le taux de chômage recule de 0,4 point (figure 2). Toutefois, en cumulant chômage et halo autour du chômage, la part des personnes de 15 à 64 ans, sans emploi et souhaitant travailler, augmente en 2020 de 0,4 point et atteint 10,3 %.

Depuis une dizaine d’années, le taux de chômage des hommes est proche de celui des femmes, alors qu’il était historiquement inférieur. La crise sanitaire de 2020 ne rompt pas cette proximité. En 2020, le taux de chômage des jeunes augmente de 0,7 point et s’élève à 20,2 %. Il reste bien plus élevé que celui des plus âgés, qui recule de 0,3 point pour les 25‑49 ans (taux de chômage de 7,4 %) et 0,9 point pour les 50 ans ou plus (taux de chômage de 5,4 %). Toutefois avant 25 ans, de nombreux jeunes poursuivent des études et ne sont comptabilisés dans la population active que s’ils travaillent (stage, petit boulot, apprentissage, etc.) ; rapportée à l’ensemble de la population, la part de chômeurs parmi les 15‑24 ans est plus faible (7,2 % en 2020) et l’écart avec les 25‑49 ans (6,5 %) est moindre.

Deux facteurs peuvent expliquer le risque accru de chômage des jeunes : d’une part, les 15‑24 ans déjà présents sur le marché du travail sont globalement peu diplômés ; d’autre part, le risque de chômage est plus élevé en phase d’insertion professionnelle, et ce, d’autant plus que la conjoncture est défavorable. De fait, en 2020, 17,0 % des actifs ayant terminé leurs études depuis un à quatre ans sont au chômage, contre 10,1 % de ceux sortis de formation initiale depuis cinq à dix ans et 6,3 % de ceux sortis depuis au moins onze ans.

En 2020, le taux de chômage de longue durée s’établit à 2,9 % de la population active, soit 36,4 % des chômeurs (figure 3). Le taux de chômage de longue durée est identique pour les hommes et pour les femmes. Il est plus élevé pour les jeunes (4,2 % des 15‑24 ans, contre 2,7 % pour les 25‑49 ans et 3,0 % pour les 50 ans ou plus). Cependant, rapporté aux seuls chômeurs, le chômage de longue durée est moins fréquent parmi les jeunes chômeurs (20,6 % des 15‑24 ans, contre 35,9 % pour les 25‑49 ans et 55,5 % pour les 50 ans ou plus).