Toutes les catégories sociales ne présentent pas le même risque de chômage. En 2020, le taux de chômage est de 6,9 % pour les actifs ayant déjà travaillé. Il est plus faible pour les agriculteurs (0,6 %), les artisans, commerçants et chefs d’entreprise (3,6 %), les cadres (3,7 %), ainsi que pour les professions intermédiaires (4,8 %) et les employés qualifiés (6,5 %) (figure 1). En revanche, il est plus élevé pour les employés non qualifiés (11,0 %) et les ouvriers (11,4 %), en particulier lorsqu’ils ne sont pas qualifiés (15,9 % pour les ouvriers non qualifiés).

Des différences existent également en fonction du niveau de diplôme : en 2020, le taux de chômage atteint 13,9 % pour les actifs sans diplôme ou ayant au plus le brevet des collèges, contre 5,2 % pour les diplômés du supérieur.

La crise économique de 2008‑2009 s’est traduite par une hausse du chômage pour toutes les catégories socioprofessionnelles (figure 2). La baisse du chômage au cours des dernières années a d’abord concerné les cadres (en 2015) et les professions intermédiaires (en 2016), puis les ouvriers et les employés. En 2020, le chômage a reculé en trompe‑l’œil, notamment lors du premier confinement de la population qui a limité les démarches de recherche d’emploi et réduit la disponibilité pour travailler. Le repli du taux de chômage en 2020 est plus marqué pour les employés et les ouvriers.

En 2020, parmi l’ensemble des chômeurs, 15,4 % n’ont jamais travaillé, 44,4 % sont arrivés au terme d’un emploi à durée déterminée, 11,7 % ont été licenciés, dont 5,4 % pour motif économique ; enfin, 10,2 % sont au chômage à la suite d’une rupture conventionnelle et 7,6 % du fait d’une démission (figure 3). La part importante des fins d’emploi à durée déterminée dans les entrées dans le chômage est le fait des allers‑retours fréquents entre ces emplois, notamment lorsqu’ils sont de courte durée, et le chômage.

Un nombre important de jeunes chômeurs n’ont jamais travaillé : en 2020, 44,2 % des chômeurs de moins de 25 ans n’ont jamais travaillé, contre 7,9 % des 25‑49 ans et 2,6 % des 50 ans ou plus. Parmi les chômeurs ayant déjà travaillé, les 15‑24 ans sont plus souvent au chômage au terme d’un emploi à durée déterminée : 72,6 %, contre 52,6 % des 25‑49 ans et 39,1 % des 50 ans ou plus. Les jeunes chômeurs ayant déjà travaillé ont également plus souvent démissionné de leur emploi (11,3 %, contre 5,1 % des 50 ans ou plus). Les autres circonstances de perte d’emploi sont en revanche d’autant plus fréquentes que l’âge augmente. En particulier, les licenciements concernent 22,9 % des chômeurs de 50 ans ou plus ayant déjà travaillé, contre 4,2 % de ceux de moins de 25 ans. Dans le cas des seniors, il s’agit plus souvent de licenciements économiques. Quand ils ont travaillé, les hommes sont un peu plus souvent que les femmes au chômage à la suite d’un licenciement économique ; les femmes le sont davantage à la suite d’une démission.