En 2021, en France hors Mayotte, 2,3 millions de personnes de 15 à 64 ans sont chômeuses au sens du Bureau international du travail (BIT) en moyenne sur l’année (figure 1). Aux frontières du chômage, on distingue deux populations : 1,9 million de personnes forment le halo autour du chômage et 1,7 million sont en situation de sous‑emploi. Chômage, halo et sous-emploi constituent différentes formes de contrainte rencontrées par les personnes sur le marché du travail, dont l’offre de travail se trouve non utilisée (chômage et halo) ou sous-utilisée (sous-emploi).

Au total, 6,0 millions de personnes de 15 à 64 ans sont contraintes dans leur offre de travail en moyenne sur l’année 2021. En rapportant ce nombre à une population active au sens large, à savoir l’ensemble des personnes en emploi, au chômage ou dans le halo autour du chômage, le taux de contrainte atteint 18,9 % de la population active en 2021. Il a diminué de 3,7 points en un an, retrouvant son niveau de 2019. Cette forte baisse résulte pour les deux tiers d’un repli important du chômage partiel, une des composantes du sous-emploi, qui avait fortement augmenté en 2020, notamment lors du premier confinement de la population au début de la crise sanitaire. Au deuxième trimestre 2020, le chômage partiel avait ainsi bondi à 9,1 % des actifs au sens large, contre 0,2 % fin 2019, et la part des personnes contraintes dans leur offre de travail avait alors atteint un pic à 28,9 % (figure 2). Le chômage partiel s’est replié dès le trimestre suivant (– 7,8 points) et a retrouvé un niveau faible, bien qu’un peu supérieur à celui d’avant-crise, à partir du troisième trimestre 2021. Dans le même temps, la part des personnes dans le halo autour du chômage avait fortement augmenté au deuxième trimestre 2020 (+ 2,8 points) avant de retrouver un niveau proche de celui d’avant-crise dès le trimestre suivant.

En moyenne sur l’année 2021, le taux de contrainte est plus élevé pour les non-diplômés (34,4 %) et les titulaires du brevet des collèges (34,0 %) que pour les titulaires d’un CAP ou BEP (19,9 %) ou du bac ou d’un brevet professionnel (21,4 %) (figure 3). Il est le plus faible pour les diplômés du supérieur : 12,4 % pour les titulaires d’un diplôme de niveau bac+2 et 12,0 % pour les titulaires d’un diplôme supérieur à bac+2. Le taux de contrainte est plus élevé pour les femmes (21,6 %) que pour les hommes (16,4 %), notamment car elles sont plus souvent en situation de sous-emploi. L’écart est plus important parmi les non-diplômés (41,2 % des femmes, contre 29,3 % des hommes), et plus faible parmi les titulaires d’un diplôme supérieur à bac+2 (13,1 % des femmes, contre 10,6 % des hommes). Le taux de contrainte en 2021 est aussi plus élevé pour les personnes ayant terminé leurs études depuis moins de 5 ans (28,0 %) que pour celles ayant terminé leurs études depuis au moins 5 ans (16,6 %). Cet écart est particulièrement important parmi les non-diplômés : 68,8 % d’entre eux ayant terminé leurs études depuis moins de 5 ans sont contraints dans leur offre, contre 32,8 % de leurs aînés. À l’opposé, l’écart est plus faible parmi les diplômés du supérieur : 16,7 % des titulaires d’un diplôme supérieur à bac+2 ayant terminé leurs études depuis moins de 5 ans sont contraints dans leur offre de travail, contre 10,2 % de leurs aînés.