Emploi, chômage, revenus du travail Édition 2022

L’Insee et la Dares présentent dans cet ouvrage un ensemble d’analyses et d’indicateurs portant sur le marché du travail.

Insee Références
Paru le :Paru le30/06/2022
Emploi, chômage, revenus du travail- Juin 2022
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Inégalités salariales

Insee Références

Paru le :30/06/2022

Les inégalités salariales sont d’abord décrites avec le ou le à temps complet, établis à volume de travail donné. Les inégalités de intègrent la variabilité du volume de travail. Ces inégalités sont mesurées ici par les et par la part de la masse salariale perçue par les salariés les mieux rémunérés.

Dans le secteur privé, le rapport interdécile D9/D1 du salaire net journalier a beaucoup diminué de 1967 jusqu’au milieu des années 1980, passant de 4,0 à 3,0 (figure 1). Il a ensuite un peu fluctué autour de 3,0, son niveau de 2019. La forte baisse des inégalités dans les années 1970 est due à une réduction des écarts dans le bas de l’échelle des salaires, liée notamment aux revalorisations du  ; le rapport du 9e  (D9) à la (D5), qui décrit les inégalités dans le haut de l’échelle salariale, est resté bien plus stable sur la période, fluctuant autour de 2,0.

Figure 1 – Distribution du salaire net journalier à temps complet dans le secteur privé et la fonction publique

Figure 1 – Distribution du salaire net journalier à temps complet dans le secteur privé et la fonction publique - Lecture : dans le secteur privé, le rapport interdécile D9/D1 du salaire net journalier à temps complet est de 3,02 en 2019.
Secteur privé Fonction publique
D9/D1 D5/D1 D9/D5 D9/D1 D5/D1 D9/D5
1967 4,01 1,92 2,09
1968 3,81 1,82 2,10
1969 3,60 1,74 2,06
1970 3,62 1,76 2,05
1971 3,64 1,78 2,04
1972 3,63 1,78 2,04
1973 3,47 1,73 2,00
1974 3,37 1,69 2,00
1975 3,39 1,69 2,00
1976 3,20 1,58 2,02
1977 3,17 1,58 2,01
1978 3,16 1,57 2,01
1979 3,12 1,56 1,99
1980 3,11 1,57 1,98
1981
1982 3,05 1,53 1,99
1983
1984 2,99 1,50 1,99
1985 3,02 1,50 2,01
1986 3,05 1,51 2,02
1987 3,09 1,53 2,02
1988 3,08 1,51 2,03 2,27 1,42 1,60
1989 3,13 1,53 2,05 2,31 1,45 1,60
1990
1991 3,11 1,52 2,04 2,39 1,48 1,61
1992 3,09 1,52 2,03 2,46 1,50 1,64
1993 3,28 1,60 2,05 2,48 1,51 1,65
1994 2,50 1,51 1,65
1995 3,11 1,53 2,03 2,52 1,52 1,66
1996 3,09 1,53 2,02 2,55 1,53 1,66
1997 3,06 1,52 2,01 2,53 1,53 1,66
1998 3,03 1,51 2,00 2,53 1,52 1,67
1999 3,06 1,52 2,02 2,55 1,53 1,66
2000 3,06 1,51 2,02 2,55 1,53 1,66
2001 3,06 1,51 2,03 2,55 1,52 1,68
2002 3,00 1,48 2,03 2,54 1,52 1,67
2003 2,98 1,48 2,02 2,55 1,52 1,68
2004 2,96 1,47 2,01 2,55 1,51 1,69
2005 2,94 1,47 2,01 2,52 1,48 1,70
2006 2,92 1,46 2,00 2,48 1,45 1,71
2007 2,93 1,46 2,00 2,45 1,45 1,69
2008 2,91 1,47 1,98 2,44 1,44 1,69
2009 2,89 1,47 1,97
2010 2,91 1,48 1,97 2,53 1,46 1,73
2011 2,91 1,48 1,97 2,50 1,45 1,72
2012 2,91 1,47 1,98 2,46 1,43 1,72
2013 2,94 1,48 1,98 2,43 1,42 1,72
2014 2,97 1,48 2,00 2,41 1,41 1,70
2015 3,00 1,49 2,01 2,39 1,41 1,70
2016 3,07 1,55 1,98 2,38 1,41 1,69
2017 3,00 1,52 1,97 2,37 1,42 1,67
2018 3,04 1,54 1,98 2,39 1,42 1,68
2019 3,02 1,56 1,94 2,39 1,43 1,67
  • Note : 1981, 1983, 1990 : données non disponibles ; 1994 : rupture de série ; 2002-2006 : évolutions lissées.
  • Lecture : dans le secteur privé, le rapport interdécile D9/D1 du salaire net journalier à temps complet est de 3,02 en 2019.
  • Champ : France métropolitaine de 1967 jusqu’en 2001, France hors Mayotte à partir de 2002, tous salariés hors apprentis, stagiaires, élus, salariés de l’agriculture et des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, panel Tous salariés.

Figure 1 – Distribution du salaire net journalier à temps complet dans le secteur privé et la fonction publique

  • Note : 1981, 1983, 1990 : données non disponibles ; 1994 : rupture de série ; 2002-2006 : évolutions lissées.
  • Lecture : dans le secteur privé, le rapport interdécile D9/D1 du salaire net journalier à temps complet est de 3,02 en 2019.
  • Champ : France métropolitaine de 1967 jusqu’en 2001, France hors Mayotte à partir de 2002, tous salariés hors apprentis, stagiaires, élus, salariés de l’agriculture et des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, panel Tous salariés.

Dans la fonction publique, la dispersion des salaires nets journaliers est moins forte que dans le secteur privé, en particulier dans la moitié supérieure de la distribution : le rapport D9/D5 se situe entre 1,6 et 1,7, contre 2,0 dans le secteur privé. La dispersion des salaires a peu varié depuis la fin des années 1980 dans la fonction publique : le rapport D9/D1 est resté compris entre 2,3 et 2,6, se stabilisant à 2,4 entre 2013 et 2019.

Alors que les inégalités de salaire dans le secteur privé ont diminué depuis la fin des années 1960, celles de revenu salarial ont globalement augmenté (figure 2). Notamment, le rapport D9/D1 du revenu salarial dans le secteur privé a fortement augmenté du milieu des années 1970 jusqu’au milieu des années 1990, puis s’est légèrement replié jusqu’en 2008. Il a à nouveau baissé, modérément, entre 2014 et 2019.

Figure 2 - Distribution du revenu salarial dans le secteur privé et la fonction publique

Figure 2 - Distribution du revenu salarial dans le secteur privé et la fonction publique - Lecture : dans le secteur privé, le rapport interdécile D9/D1 du revenu salarial est de 19,05 en 2019.
Secteur privé Fonction publique
D9/D1 D5/D1 D9/D5 D9/D1 D5/D1 D9/D5
1967 14,03 6,07 2,31
1968 13,26 5,76 2,30
1969 13,49 5,94 2,27
1970 11,74 5,22 2,25
1971 11,62 5,16 2,25
1972 12,32 5,48 2,25
1973 12,44 5,60 2,22
1974 12,53 5,83 2,15
1975 12,64 5,92 2,14
1976 15,17 7,04 2,15
1977 14,60 6,86 2,13
1978 16,82 7,89 2,13
1979 15,19 7,20 2,11
1980 16,47 7,82 2,11
1981
1982 16,67 7,83 2,13
1983
1984 16,38 7,78 2,10
1985 17,96 8,42 2,13
1986 18,15 8,50 2,14
1987 21,11 9,82 2,15
1988 20,59 9,52 2,16 8,02 4,84 1,66
1989 21,73 9,88 2,20 8,55 5,15 1,66
1990
1991 22,25 10,16 2,19 9,21 5,49 1,68
1992 22,48 10,32 2,18 10,41 6,02 1,73
1993 24,78 11,31 2,19 10,82 6,21 1,74
1994 11,22 6,39 1,75
1995 26,33 11,82 2,23 11,62 6,58 1,76
1996 24,96 11,34 2,20 12,03 6,77 1,78
1997 25,39 11,51 2,21 12,11 6,85 1,77
1998 24,04 10,93 2,20 11,07 6,26 1,77
1999 25,13 11,35 2,21 11,87 6,72 1,77
2000 23,34 10,58 2,21 9,57 5,44 1,76
2001 23,30 10,58 2,20 10,53 5,96 1,77
2002 22,18 10,15 2,18 8,89 5,06 1,76
2003 22,12 10,17 2,18 8,57 4,87 1,76
2004 22,07 10,19 2,17 8,51 4,85 1,76
2005 22,01 10,20 2,16 8,32 4,74 1,76
2006 21,95 10,22 2,15 9,01 5,10 1,77
2007 20,83 9,72 2,14 8,28 4,73 1,75
2008 20,76 9,74 2,13 8,48 4,83 1,76
2009 21,55 10,13 2,13
2010 21,26 9,96 2,13 11,33 6,29 1,80
2011 20,98 9,81 2,14 11,90 6,59 1,81
2012 21,85 10,21 2,14 11,40 6,33 1,80
2013 21,61 10,05 2,15 9,86 5,52 1,79
2014 22,42 10,32 2,17 8,63 4,87 1,77
2015 21,24 9,73 2,18 9,00 5,10 1,77
2016 20,92 9,55 2,19 8,69 4,92 1,77
2017 20,36 9,23 2,21 8,65 4,92 1,76
2018 19,71 8,92 2,21 8,86 5,03 1,76
2019 19,05 8,72 2,19 8,45 4,80 1,76
  • Notes :
    - le revenu salarial dans le secteur privé représente la somme des salaires des seuls postes du secteur privé et des entreprises publiques. Celui de la fonction publique correspond au revenu salarial total (y compris les postes du secteur privé) des salariés travaillant principalement dans la fonction publique ;
    - 1981, 1983, 1990 : données non disponibles ; 1994 : rupture de série ; 2002-2006 : évolutions lissées.
  • Lecture : dans le secteur privé, le rapport interdécile D9/D1 du revenu salarial est de 19,05 en 2019.
  • Champ : France métropolitaine de 1967 jusqu’en 2001, France hors Mayotte à partir de 2002, tous salariés hors apprentis, stagiaires, élus, salariés de l’agriculture et des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, panel Tous salariés.

Figure 2 - Distribution du revenu salarial dans le secteur privé et la fonction publique

  • Notes :
    - le revenu salarial dans le secteur privé représente la somme des salaires des seuls postes du secteur privé et des entreprises publiques. Celui de la fonction publique correspond au revenu salarial total (y compris les postes du secteur privé) des salariés travaillant principalement dans la fonction publique ;
    - 1981, 1983, 1990 : données non disponibles ; 1994 : rupture de série ; 2002-2006 : évolutions lissées.
  • Lecture : dans le secteur privé, le rapport interdécile D9/D1 du revenu salarial est de 19,05 en 2019.
  • Champ : France métropolitaine de 1967 jusqu’en 2001, France hors Mayotte à partir de 2002, tous salariés hors apprentis, stagiaires, élus, salariés de l’agriculture et des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, panel Tous salariés.

Ces évolutions reflètent celles de la moitié basse de l’échelle des revenus salariaux (D5/D1). L’augmentation des inégalités de revenu salarial dans la moitié basse de la distribution jusqu’au milieu des années 1990 provient d’une amplification des écarts en matière de temps de travail, dans le cadre de la baisse du nombre de jours travaillés, plus forte pour les premiers déciles, et de la hausse du volume des temps partiels.

Dans la moitié haute de la distribution du revenu salarial, le rapport D9/D5 a globalement peu fluctué sur longue période. Mais la part des 1 % des salariés les mieux rémunérés dans les revenus salariaux du secteur privé a davantage varié (figure 3). Après une baisse au cours des années 1970 (de 8,4 % en 1967 à 6,8 % en 1980), cette part a augmenté du milieu des années 1990 jusqu’en 2007 (de 6,9 % à 7,9 %). Après un léger recul durant la crise économique de 2008‑2009, cette part a à nouveau augmenté jusqu’en 2018 (8,1 %). En 2019, elle a rompu avec cette tendance en diminuant à 7,6 %. Le dispositif de , ciblé sur les salaires les moins élevés, a notamment favorisé cette réduction.

Figure 3 - Part de la masse salariale perçue par les 1 % de salariés les mieux rémunérés dans le secteur privé et la fonction publique

en %
Figure 3 - Part de la masse salariale perçue par les 1 % de salariés les mieux rémunérés dans le secteur privé et la fonction publique (en %) - Lecture : en 1967, en France métropolitaine dans le secteur privé, 8,4 % de la masse salariale totale revient aux 1 % de salariés ayant le revenu salarial le plus élevé.
Secteur privé Fonction publique
1967 8,39
1968 8,21
1969 8,11
1970 7,98
1971 7,96
1972 7,70
1973 7,74
1974 7,42
1975 7,14
1976 7,38
1977 6,95
1978 6,86
1979 6,81
1980 6,79
1981
1982 6,83
1983
1984 6,94
1985 6,84
1986 7,06
1987 7,07
1988 7,20 3,94
1989 7,26 3,88
1990
1991 7,10 3,89
1992 6,94 3,90
1993 6,86 3,91
1994 3,93
1995 6,93 3,95
1996 6,81 3,97
1997 6,86 3,96
1998 7,00 3,89
1999 7,19 3,91
2000 7,32 3,93
2001 7,48 4,14
2002 7,31 4,26
2003 7,39 4,34
2004 7,48 4,28
2005 7,56 4,37
2006 7,64 4,54
2007 7,92 4,33
2008 7,81 4,42
2009 7,45
2010 7,66 4,43
2011 7,71 4,42
2012 7,61 4,30
2013 7,65 4,37
2014 7,71 4,27
2015 7,86 4,30
2016 7,98 4,35
2017 8,04 4,32
2018 8,06 4,35
2019 7,61 4,28
  • Notes :
    - le revenu salarial dans le secteur privé représente la somme des salaires des seuls postes du secteur privé et des entreprises publiques. Celui de la fonction publique correspond au revenu salarial total (y compris les postes du secteur privé) des salariés travaillant principalement dans la fonction publique ;
    - 1981, 1983, 1990 : données non disponibles ; 1994 : rupture de série ; 2002-2006 : évolutions lissées.
  • Lecture : en 1967, en France métropolitaine dans le secteur privé, 8,4 % de la masse salariale totale revient aux 1 % de salariés ayant le revenu salarial le plus élevé.
  • Champ : France métropolitaine de 1967 jusqu’en 2001, France hors Mayotte à partir de 2002, tous salariés hors apprentis, stagiaires, élus, salariés de l’agriculture et des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, panel Tous salariés.

Figure 3 - Part de la masse salariale perçue par les 1 % de salariés les mieux rémunérés dans le secteur privé et la fonction publique

  • Notes :
    - le revenu salarial dans le secteur privé représente la somme des salaires des seuls postes du secteur privé et des entreprises publiques. Celui de la fonction publique correspond au revenu salarial total (y compris les postes du secteur privé) des salariés travaillant principalement dans la fonction publique ;
    - 1981, 1983, 1990 : données non disponibles ; 1994 : rupture de série ; 2002-2006 : évolutions lissées.
  • Lecture : en 1967, en France métropolitaine dans le secteur privé, 8,4 % de la masse salariale totale revient aux 1 % de salariés ayant le revenu salarial le plus élevé.
  • Champ : France métropolitaine de 1967 jusqu’en 2001, France hors Mayotte à partir de 2002, tous salariés hors apprentis, stagiaires, élus, salariés de l’agriculture et des particuliers-employeurs.
  • Source : Insee, panel Tous salariés.

Les inégalités de revenu salarial (D9/D1) sont plus faibles dans la fonction publique que dans le secteur privé. Cet écart est encore plus marqué que pour les salaires journaliers. Jusqu’au milieu des années 2000, les inégalités de revenu salarial dans le public ont été en phase avec celles des salaires journaliers. Après une nouvelle hausse entre 2007 et 2011, elles ont à nouveau baissé jusqu’en 2014 et sont stables depuis. Leurs évolutions proviennent aussi de la moitié basse de l’échelle de revenu salarial (D5/D1), alors que le rapport D9/D5 est resté globalement stable depuis 1988. La part de la masse salariale détenue par les 1 % les mieux rémunérés est près de deux fois plus faible que dans le secteur privé.

Définitions

Le salaire en équivalent temps plein (EQTP) est un salaire converti à un temps plein pendant toute l’année, quel que soit le volume de travail effectif. Pour un agent ayant occupé un poste de travail durant six mois à 80 % et ayant perçu au total 10 000 euros, le salaire en EQTP est de 10 000/(0,5x0,8)=25 000 euros par an. Pour calculer le salaire moyen en EQTP ou sa distribution, tous les postes, y compris les postes à temps partiel, sont pris en compte au prorata de leur volume de travail effectif (soit 0,5x0,8=0,4 EQTP dans l’exemple précédent).

Le salaire net journalier est le salaire net par jour rémunéré. Il est utilisé dans la décomposition du revenu salarial entre salaire et durée totale des périodes d’emploi sur l’année (nombre de jours rémunérés).

Le revenu salarial annuel correspond à la somme de tous les salaires nets (c’est‑à‑dire après versement des cotisations sociales, de la CSG et de la CRDS) perçus par un individu au cours d’une année donnée. L’unité considérée ici est l’individu (sur une année) et non le poste de travail. Le revenu salarial intègre deux dimensions : le salaire et le volume de travail salarié réalisé au cours de l’année. Ce volume de travail dépend de la quotité de temps de travail (temps plein ou partiel) ainsi que de la durée cumulée des périodes d’emploi sur l’année. Le revenu salarial reflète donc en partie le « risque » du non‑emploi et du sous‑emploi, ou le choix d’une activité à temps partiel. Le revenu salarial reste une notion purement salariale : il est défini pour les individus qui ont perçu au moins un euro de rémunération issue d’une activité salariée au cours de l’année. Il ne comprend pas les revenus issus d’activités non salariées, ni les allocations chômage, les prestations sous condition de ressources (minimas sociaux, etc.).

Le rapport interdécile (D9/D1) est le rapport entre le 9e décile (D9) et le 1er décile (D1). Les rapports D5/D1 et D9/D5 sont construits sur le même principe.

Le Smic est le salaire minimum légal en France. Il se réfère à l’heure de travail. Il a été institué par une loi du 2 janvier 1970. Depuis 2010, le Smic est revalorisé chaque année en janvier par décret en Conseil des ministres, pris après avis de la Commission nationale de la négociation collective (CNNC), qui s’appuie notamment sur l’analyse du Smic et de son évolution réalisée par le groupe d’experts indépendants conformément à la loi du 3 décembre 2008. Son mode de calcul est développé par l’article L. 3231 du Code du travail. Depuis la promulgation du décret 2013‑123 du 7 février 2013 relatif aux modalités de revalorisation du Smic, la nouvelle règle stipule que l’accroissement annuel du pouvoir d’achat du Smic ne peut, en aucun cas, être inférieur à « la moitié du gain de pouvoir d’achat du salaire horaire moyen des ouvriers et des employés » (SHBOE) mesurée par l’enquête trimestrielle sur l’activité et les conditions d’emploi de la main-d’œuvre (Acemo) du ministère du Travail. La garantie du pouvoir d’achat des salariés rémunérés au Smic est assurée par l’indexation du Smic horaire sur l’évolution des prix à la consommation hors tabac des ménages du premier quintile de la distribution des niveaux de vie. Lorsque cet indice atteint un niveau supérieur d’au moins 2 % à l’indice constaté lors de l’établissement de la valeur immédiatement antérieure, le Smic est réévalué dans la même proportion à compter du premier jour du mois qui suit la publication de l’indice donnant lieu au relèvement. Ainsi, le taux horaire du Smic a été réévalué de 2,2 % au 1er octobre 2021. Enfin, le Gouvernement peut porter le Smic à une valeur supérieure à celle qui résulterait de la seule mise en œuvre des mécanismes précités, soit en cours d’année, soit à l’occasion de la revalorisation au 1er janvier. Il s’agit alors d’un « coup de pouce ». Ainsi, le taux horaire du Smic a été réévalué de 2,0 % au 1er juillet 2012, dont + 0,6 point au titre d’un « coup de pouce ».

Les déciles partagent une population d’unités statistiques classée selon un critère donné, par exemple le salaire (revenu salarial, revenu d’activité, etc.), en 10 sous‑populations de taille égale. Le 1er décile (D1) (respectivement 9e décile, D9) est le seuil au‑dessous (respectivement au‑dessus) duquel se situent les 10 % des salaires les plus faibles (respectivement les plus élevés).

La médiane correspond au 5e décile (D5) : 50 % des salaires lui sont inférieurs et 50 % lui sont supérieurs.

Les mesures d’urgence économiques et sociales votées en décembre 2018 en réponse au mouvement des « gilets jaunes » offrent la possibilité aux entreprises de verser une prime exceptionnelle de pouvoir d’achat (Pepa) aux salariés dont la rémunération en 2018 n’excède pas trois Smic annuels. Cette prime est exonérée, jusqu’à 1 000 euros, d’impôt sur le revenu et de toutes cotisations et contributions sociales. Elle a été versée entre le 11 décembre 2018 et le 31 mars 2019.
Le projet initial de reconduction du dispositif en 2020 prévoyait que seules les entreprises ayant conclu un accord d’intéressement pourraient verser jusqu’à 1 000 € de prime exonérée d’impôt sur le revenu et de cotisations sociales, par salarié dont la rémunération est inférieure à 3 Smic. Dans le contexte de la crise sanitaire, la possibilité de verser de nouveau cette prime a finalement été ouverte à toutes les entreprises, une première fois en 2020, une seconde fois entre le 1er juin 2021 et le 31 mars 2022, avec un seuil porté à 2 000 € pour les entreprises ayant conclu un accord d’intéressement.