Emploi, chômage, revenus du travail Édition 2022

L’Insee et la Dares présentent dans cet ouvrage un ensemble d’analyses et d’indicateurs portant sur le marché du travail.

Insee Références
Paru le :Paru le30/06/2022
Emploi, chômage, revenus du travail- Juin 2022
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Emplois aidés

Insee Références

Paru le :30/06/2022

En 2021, 2,0 millions de personnes ont débuté un , c’est-à-dire un emploi bénéficiant d’une aide publique, hors allégements généraux et dispositifs sectoriels (figure 1). Cette aide peut prendre la forme d’une subvention à l’embauche ou d’une exonération de cotisations sociales et cible des publics ou des territoires spécifiques. Après un repli en 2020 (– 3,1 %) en raison de la crise sanitaire, les entrées en emploi aidé ont augmenté en 2021 (+ 25,5 %), notamment sous l’impulsion des mesures prises pour faire face à la crise, et dépassent leur niveau de 2019.

Figure 1 – Nombre d'entrées et de bénéficiaires d’un emploi aidé en 2019, 2020 et 2021

Figure 1 – Nombre d'entrées et de bénéficiaires d’un emploi aidé en 2019, 2020 et 2021 - Lecture : en 2021, le nombre d'entrées en PEC s'élève à 105 400 (+ 36,0 % par rapport à 2020).
Entrées cumulées sur l'année1 Bénéficiaires en fin d'année
2019 2020 2021 2019 2020 2021
(en
milliers)
(en
milliers)
Évol. (en %) (en
milliers)
Évol. (en %) (en
milliers)
(en
milliers)
Évol. (en %) (en
milliers)
Évol. (en %)
Contrat aidé 369,0 348,7 – 5,5 499,2 43,2 221,3 204,9 – 7,4 285,2 39,2
PEC 94,3 77,5 – 17,8 105,4 36,0 78,7 65,3 – 17,0 84,4 29,2
CUI-CIE 4,3 4,4 2,3 80,4 1 727,3 2,3 3,7 60,9 57,9 1 464,9
Emploi d'avenir 0,0 0,0 /// 0,0 /// 5,6 0,0 – 100,0 0,0 ///
IAE 270,4 266,8 – 1,3 313,4 17,5 134,7 135,9 0,9 142,9 5,2
Contrat en alternance 587,7 642,2 9,3 853,3 32,9 768,9 835,1 8,6 1 028,1 23,1
Apprentissage 369,0 529,5 43,5 732,7 38,4 499,7 668,6 33,8 891,6 33,4
Contrat de professionnalisation 218,7 112,7 – 48,5 120,6 7,0 269,2 166,5 – 38,2 136,5 – 18,0
Autre emploi aidé 652,6 568,9 – 12,8 605,1 6,4 914,6 1 134,1 24,0 1 002,8 – 11,6
Acre 646,6 269,0 – 58,4 350,0 30,1 886,3 819,8 – 7,5 740,0 – 9,7
AEJ 0,0 271,3 /// 221,5 – 18,3 0,0 261,7 /// 197,6 – 24,5
Contrat de génération 0,0 0,0 /// /// /// 3,8 0,0 – 100,0 0,0 ///
Emplois francs2 0,0 23,1 /// 26,6 15,2 0,0 32,9 /// 47,2 43,5
Autres aides ciblées sur des territoires3 6,0 5,5 – 8 7,0 27,3 24,5 19,7 – 19,6 18,0 – 8,6
Ensemble 1 609,3 1 559,8 – 3,1 1 957,6 25,5 1 904,8 2 174,1 14,1 2 316,1 6,5
  • /// : absence de résultat due à la nature des choses.
  • 1. Entrées initiales et reconductions de contrat.
  • 2. Les emplois francs ont été expérimentés à partir d'avril 2018 puis généralisés en janvier 2020. Seuls les chiffres du dispositif une fois généralisé sont présentés ici.
  • 3. Aides ciblées sur des territoires (zones de revitalisation rurale (ZRR), zones franches urbaines (ZFU), zones de restructuration de la défense (ZRD) et bassins d’emploi à redynamiser (BER)).
  • Lecture : en 2021, le nombre d'entrées en PEC s'élève à 105 400 (+ 36,0 % par rapport à 2020).
  • Champ : France.
  • Sources : données Acoss, ASP, Pôle emploi, SIA, Extrapro ; traitements Dares.

Parmi ces embauches, 499 000 ont été réalisées sur des , soit + 43 % par rapport à 2020 et + 35 % par rapport à 2019. Ces embauches sont pilotées par les pouvoirs publics, qui définissent les crédits alloués, les publics ciblés et des objectifs d’embauches. Depuis septembre 2020, en réponse à la crise sanitaire, les contrats aidés ont été mobilisés pour les jeunes, en particulier dans le secteur marchand. Ainsi, en 2021, les entrées en contrat unique d’insertion-contrat initiative emploi (), contrat aidé du secteur marchand, s’établissent à 80 000, après seulement 4 000 en 2019 et en 2020. Les entrées en parcours emploi compétences (), contrat aidé du secteur non marchand, ainsi que celles dans les structures de l’insertion par l’activité économique (), retrouvent en 2021 un niveau supérieur à celui de 2019, après avoir baissé en 2020 de 18 % pour les PEC et de 1 % pour l’IAE.

En 2021, 853 000 embauches ont été réalisées en contrat en alternance ( ou ), en hausse de 33 % (après déjà + 9 % en 2020). Cette dynamique est principalement portée par les contrats d’apprentissage (+ 38 % en 2021), sous les effets conjugués de la réforme de l’apprentissage portée par la loi « Avenir professionnel » et de l’aide exceptionnelle mise en place en réponse à la crise sanitaire.

Enfin, en 2021, 605 000 personnes sont entrées dans d’autres dispositifs d’emplois aidés, constitués pour plus de la moitié de l’aide à la création ou à la reprise d’une entreprise (). Après une diminution de 58 % en 2020, en raison de restrictions des conditions d’attribution, les entrées en Acre s’établissent à 350 000 en 2021, soit + 30 % sur un an. 222 000 embauches sont associées à l’aide à l’embauche des jeunes (), dispositif déployé d’août 2020 à mai 2021 en réponse à la crise sanitaire. Les entrées en augmentent en 2021 (+ 15 %) après une phase de généralisation du dispositif initiée en 2020.

Fin 2021, le nombre de bénéficiaires d’un emploi aidé s’établit à 2,3 millions, en hausse de 7 % sur un an. Le nombre de bénéficiaires de contrats aidés augmente de 39 % en 2021, pour atteindre 285 000 salariés en fin d’année. La remobilisation des CUI-CIE et PEC contribue notamment à cette forte hausse (figure 2). Le nombre de salariés en alternance s’établit à 1,0 million fin 2021, soit 23 % de plus que fin 2020 et plus du double qu’en 1990. Le nombre de bénéficiaires des autres emplois aidés se replie de 12 % en 2021, du fait de l’Acre et de l’AEJ.

Figure 2 – Effectifs en emploi aidé depuis 1990

Données brutes en fin d’année, en milliers
Figure 2 – Effectifs en emploi aidé depuis 1990 (Données brutes en fin d’année, en milliers) - Lecture : fin décembre 2021, il y a 285 000 bénéficiaires de contrats aidés.
Contrat aidé¹ Contrat en alternance² Autre emploi aidé³ Total
1990 263 448 56 767
1991 353 425 64 843
1992 467 401 166 1 033
1993 528 399 159 1 086
1994 647 449 183 1 279
1995 755 463 195 1 413
1996 874 468 112 1 454
1997 864 504 94 1 462
1998 882 540 102 1 523
1999 874 554 103 1 531
2000 818 586 106 1 510
2001 733 590 111 1 434
2002 682 571 152 1 405
2012 305 635 374 1 315
2013 401 618 493 1 512
2014 463 601 531 1 595
2015 517 610 531 1 658
2016 486 629 546 1 660
2017 365 649 467 1 481
2018 245 700 476 1 422
2019 221 769 915 1 905
2020 205 835 1 134 2 174
2021 285 1 028 1 003 2 316
  • 1. Travaux d'utilité collective, contrat emploi solidarité, contrat d'emploi consolidé, contrat emploi ville, emploi jeune, contrat d’accompagnement dans l’emploi, contrat d’avenir, contrat unique d’insertion – contrat d’accompagnement dans l’emploi, emploi d'avenir, contrat de retour à l'emploi, contrat initiative emploi, contrats de coopération, aide dégressive à l'employeur, nouveau CIE, contrat insertion - revenu minimum d'activité, contrat unique d’insertion – contrat initiative emploi, parcours emploi compétences, insertion par l’activité économique.
  • 2. Apprentissage, contrat de professionnalisation, contrat de qualification, contrat de réinsertion en alternance, contrat d'adaptation, contrat d'orientation, Pacte.
  • 3. Aides ciblées sur des territoires (dont emplois francs), dispositifs d'aide à l'embauche des jeunes (exonération jeune sans qualification, exonération sur les embauches de jeune en CDI, aide au premier emploi des jeunes, contrat jeune en entreprise, contrat de génération, AEJ), accompagnement des restructurations, aides à la création d'entreprises.
  • Lecture : fin décembre 2021, il y a 285 000 bénéficiaires de contrats aidés.
  • Champ : France métropolitaine jusqu'en 2018, France à partir de 2019.
  • Sources : données Acoss, ASP, Pôle emploi, SIA, Extrapro ; traitements Dares.

Figure 2 – Effectifs en emploi aidé depuis 1990

Données brutes en fin d’année, en milliers
  • 1. Travaux d'utilité collective, contrat emploi solidarité, contrat d'emploi consolidé, contrat emploi ville, emploi jeune, contrat d’accompagnement dans l’emploi, contrat d’avenir, contrat unique d’insertion – contrat d’accompagnement dans l’emploi, emploi d'avenir, contratde retour à l'emploi, contrat initiative emploi , contrats de coopération, aide dégressive à l'employeur, nouveau CIE, contrat insertion - revenu minimum d'activité, contrat unique d’insertion – contrat initiative emploi, parcours emploi compétences, insertion par l’activité économique.
  • 2. Apprentissage, contrat de professionnalisation, contrat de qualification, contrat de réinsertion en alternance, contrat d'adaptation, contrat d'orientation, Pacte.
  • 3. Aides ciblées sur des territoires (dont emplois francs), dispositifs d'aide à l'embauche des jeunes (exonération jeune sans qualification, exonération sur les embauches de jeune en CDI, aide au premier emploi des jeunes, contrat jeune en entreprise, contratde génération, AEJ), accompagnement des restructurations, aides à la création d'entreprises.
  • Lecture : fin décembre 2021, il y a 285 000 bénéficiaires de contrats aidés.
  • Champ : France métropolitaine jusqu'en 2018, France à partir de 2019.
  • Sources : données Acoss, ASP, Pôle emploi, SIA, Extrapro ; traitements Dares.

Avertissement
En raison d’une amélioration de la méthode de mesure du nombre de bénéficiaires de l’Acre, celui-ci a été fortement revu à la hausse et n’est pas comparable avec les chiffres des éditions précédentes.

Définitions

Emploi aidé : emploi bénéficiant d’une aide publique, hors dispositifs généraux et sectoriels. Ces aides prennent la forme de prises en charge partielles de la rémunération, de subventions à l’embauche, d’exonérations de cotisations sociales ou d’aides à la formation. Elles ciblent des publics ou des territoires spécifiques.

Contrat aidé : emploi aidé dont le nombre est piloté par les pouvoirs publics, qui définissent chaque année les crédits alloués, les publics ciblés et des objectifs d’embauches.

Contrat unique d’insertion - Contrat initiative emploi (CUI-CIE) : introduit en 2010, le CUI-CIE s’adresse aux employeurs du secteur marchand et ouvre droit à une aide financière. Il peut prendre la forme d’un CDI ou d’un CDD de 6 à 24 mois. De 2018 à l’été 2020, il était autorisé uniquement dans les départements d’outre-mer (DOM) ainsi qu’en France métropolitaine s’il était entièrement financé par le conseil départemental. Dans le cadre du plan « 1 jeune, 1 solution », le CUI-CIE est élargi à l’ensemble du territoire pour les jeunes de moins de 26 ans, ou ceux de moins de 30 ans en situation de handicap.

Parcours emploi compétences (PEC) : introduit en 2018 en remplacement du contrat unique d’insertion-contrat d’accompagnement vers l’emploi (CUI-CAE), le PEC s’adresse aux employeurs du secteur non marchand (associations, collectivités locales, établissements publics hospitaliers ou d’enseignement, etc.). Il peut prendre la forme d’un CDI ou d’un CDD de 6 à 24 mois. L’employeur bénéficie d’une aide financière.

Insertion par l’activité économique (IAE) : ce dispositif permet à des personnes sans emploi et rencontrant des difficultés sociales et professionnelles de bénéficier d’un contrat de travail. Proposés par certaines structures spécifiques conventionnées par l’État, ces contrats, d’une durée maximale de deux ans, allient une mise en situation de travail, doublée d’un accompagnement social et professionnel personnalisé.

Contrat d’apprentissage : l’apprentissage repose sur le principe de l’alternance entre enseignement théorique en centre de formation d’apprentis (CFA) ou en établissement de formation, et enseignement du métier chez un employeur. Il est ouvert aux jeunes de 16 à 29 ans et, sous certaines conditions, aux personnes de 30 ans ou plus. Il permet de préparer un diplôme professionnel de l’enseignement secondaire (certificat d’aptitude professionnelle (CAP), baccalauréat professionnel, brevet professionnel (BP), mention complémentaire), un diplôme de l’enseignement supérieur (brevet de technicien supérieur (BTS), diplôme universitaire de technologie (DUT), licence professionnelle, diplôme d’ingénieur, d’école supérieure de commerce, etc.) ou encore un titre professionnel homologué ou certifié. Le contrat d’apprentissage peut prendre la forme d’un CDD (d’au moins 6 mois) ou d’un CDI. Le salaire versé dépend de l’âge et de l’ancienneté dans le dispositif. L’employeur peut bénéficier, selon les cas, d’aides financières.

Contrat de professionnalisation : le contrat de professionnalisation repose sur le principe de l’alternance entre enseignement théorique et enseignement du métier chez un employeur. Il s’adresse aux jeunes jusqu’à 25 ans, aux demandeurs d’emploi et aux bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA), de l’allocation de solidarité spécifique (ASS), de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) ou d’un contrat unique d’insertion (CUI). Il peut prendre la forme d’un CDD ou d’un CDI et prépare à une qualification professionnelle (diplôme, titre, certificat de qualification professionnelle, etc.) reconnue par l’État et/ou la branche professionnelle. Le salaire dépend de l’âge et du niveau d’études à l’entrée. Les employeurs peuvent bénéficier, selon les cas, d’aides financières.

Aide à la création ou à la reprise d’une entreprise (Acre) : l’aide à la création ou à la reprise d’une entreprise (Acre) consiste en une exonération partielle de cotisations sociales. Les conditions d’éligibilité ont été plusieurs fois modifiées ces dernières années. En 2019, elle a été ouverte à l’ensemble des créateurs d’entreprise et est devenue automatique ; à compter de janvier 2020, pour les micro-entrepreneurs uniquement, le dispositif n’est plus automatique et des critères de publics ciblés sont réintroduits ; à compter d’avril 2020, le dispositif est limité à un an pour tous les créateurs / repreneurs d’entreprise.

Aide à l’embauche des jeunes (AEJ) : l’aide à l’embauche des jeunes (AEJ) est un dispositif qui a été mis en place dans le cadre du plan « 1 jeune, 1 solution » lancé à l’été 2020. Elle a pu bénéficier à tout employeur (hors fonction publique et particuliers employeurs) qui a embauché entre le 1er août 2020 et le 31 mars 2021, en CDI ou CDD de plus de 3 mois, un jeune âgé de moins de 26 ans, pour une rémunération inférieure ou égale à deux fois le Smic. Le dispositif a été prolongé du 1er avril au 31 mai 2021 en abaissant toutefois la rémunération plafond à 1,6 Smic.

Emploi franc : expérimentés à partir du 1er avril 2018 puis généralisés à l’ensemble du territoire au 1er janvier 2020, les emplois francs permettent à un employeur de bénéficier d’une aide lorsqu’il embauche en CDI ou en CDD d’au moins 6 mois un salarié résidant dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV). Dans le cadre du plan « 1 jeune, 1 solution » le montant de l’aide a été réévalué pour les jeunes de moins de 26 ans à partir du 15 octobre 2020.