Emploi, chômage, revenus du travail Édition 2022

L’Insee et la Dares présentent dans cet ouvrage un ensemble d’analyses et d’indicateurs portant sur le marché du travail.

Insee Références
Paru le :Paru le30/06/2022
Emploi, chômage, revenus du travail- Juin 2022
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Évolutions conjoncturelles du coût du travail et des salaires

Insee Références

Paru le :30/06/2022

L’indice du permet d’apprécier les variations, en euros courants, des dépenses encourues par les employeurs pour une heure de travail. Il porte sur le secteur marchand non agricole (SMNA), hors services aux ménages. De 2012 à 2019, le coût horaire du travail a fluctué avec une progression comprise entre + 0,5 % et + 2,6 % en moyenne par an. En 2020, il a nettement accéléré (+ 3,9 %), avant de presque stagner en 2021 (+ 0,2 %). Les évolutions récentes recouvrent une forte variabilité infra‑annuelle qui dépend de l’intensité du recours au dispositif de chômage partiel (figure 1).

Figure 1 - Évolution du coût horaire du travail selon le secteur d'activité, en euros courants

glissement annuel, en %
Figure 1 - Évolution du coût horaire du travail selon le secteur d'activité, en euros courants (glissement annuel, en %) - Lecture : au quatrième trimestre 2021, le glissement annuel de l'ICT dans les secteurs marchands non agricoles est de 0,0 %.Le glissement annuel d'une variable à un trimestre T donné correspond au taux d'évolution (en %) obtenu en rapportant le niveau de la variable en T à son niveau au même trimestre de l'année précédente (T-4).
SMNA Industrie Tertiaire Construction Moyenne annuelle SMNA
2008 01/01/08 2,5 3,4 2,4 1,9 2,8
01/04/08 2,7 2,7 2,9 2,1
01/07/08 3,2 3,2 3,2 2,2
01/10/08 2,9 2,7 3,3 1,9
2009 01/01/09 0,8 0,2 1,0 0,9 1,4
01/04/09 1,5 0,3 2,0 1,6
01/07/09 1,5 1,2 1,8 0,8
01/10/09 1,7 1,5 1,7 2,3
2010 01/01/10 2,9 3,7 2,6 3,2 2,8
01/04/10 3,0 4,1 2,6 3,3
01/07/10 2,6 3,4 2,1 4,2
01/10/10 2,7 3,8 2,3 2,6
2011 01/01/11 3,5 4,0 3,4 4,4 3,2
01/04/11 3,1 4,1 2,7 3,1
01/07/11 3,2 3,5 3,0 2,4
01/10/11 3,2 3,5 3,0 3,7
2012 01/01/12 2,0 2,9 1,7 0,7 2,3
01/04/12 2,3 2,7 2,2 2,0
01/07/12 2,5 2,8 2,4 2,4
01/10/12 2,3 2,4 2,4 2,2
2013 01/01/13 0,3 0,2 0,5 0,1 0,5
01/04/13 0,6 0,7 0,6 0,1
01/07/13 0,6 0,9 0,5 0,3
01/10/13 0,4 0,4 0,3 -0,1
2014 01/01/14 1,5 1,4 1,3 1,7 0,7
01/04/14 0,7 0,8 0,6 0,4
01/07/14 0,4 0,6 0,4 -0,1
01/10/14 0,1 0,8 -0,1 0,0
2015 01/01/15 0,7 1,1 0,5 0,4 0,8
01/04/15 0,8 1,0 0,6 0,8
01/07/15 0,8 1,0 0,7 0,2
01/10/15 1,0 1,2 0,9 1,2
2016 01/01/16 1,8 1,8 1,7 2,3 1,1
01/04/16 1,1 1,2 1,0 1,8
01/07/16 0,8 0,9 0,6 2,8
01/10/16 0,6 0,7 0,4 1,8
2017 01/01/17 0,6 1,1 0,3 2,5 1,1
01/04/17 1,0 1,9 0,6 3,0
01/07/17 1,1 2,0 0,7 2,2
01/10/17 1,6 1,7 1,3 3,9
2018 01/01/18 2,2 2,6 2,2 1,5 2,6
01/04/18 2,6 2,2 2,8 2,3
01/07/18 2,7 2,4 2,8 3,0
01/10/18 2,9 2,6 3,4 1,1
2019 01/01/19 2,2 2,7 2,0 3,6 1,6
01/04/19 1,5 1,9 1,6 1,6
01/07/19 1,9 1,8 2,0 2,5
01/10/19 0,8 1,1 0,6 1,6
2020 01/01/20 2,1 1,8 2,2 1,2 4,1
01/04/20 7,5 5,2 8,1 7,4
01/07/20 2,6 2,2 3,0 1,9
01/10/20 4,0 2,8 4,6 3,6
2021 01/01/21 2,6 1,6 3,4 1,8 0,2
01/04/21 -2,7 -2,0 -2,4 -4,0
01/07/21 0,9 1,1 0,7 1,9
01/10/21 0,0 0,5 -0,2 0,5
  • Note : SMNA : secteur marchand non agricole.
  • Lecture : au quatrième trimestre 2021, le glissement annuel de l'ICT dans les secteurs marchands non agricoles est de 0,0 %.
    Le glissement annuel d'une variable à un trimestre T donné correspond au taux d'évolution (en %) obtenu en rapportant le niveau de la variable en T à son niveau au même trimestre de l'année précédente (T-4).
  • Champ : France hors Mayotte, secteurs marchands non agricoles (SMNA) hors services aux ménages.
  • Source : Insee, indice du coût du travail (ICT).

Figure 1 - Évolution du coût horaire du travail selon le secteur d'activité, en euros courants

  • Note : SMNA : secteur marchand non agricole.
  • Lecture : au quatrième trimestre 2021, le glissement annuel de l'ICT dans les secteurs marchands non agricoles est de 0,0 %.
    Le glissement annuel d'une variable à un trimestre T donné correspond au taux d'évolution (en %) obtenu en rapportant le niveau de la variable en T à son niveau au même trimestre de l'année précédente (T-4).
  • Champ : France hors Mayotte, secteurs marchands non agricoles (SMNA) hors services aux ménages.
  • Source : Insee, indice du coût du travail (ICT).

Ce dispositif conduit en effet à substituer des indemnisations, majoritairement prises en charge par les administrations publiques et non considérées comme du salaire, à une partie des salaires. Son application s’est traduite par une réduction des salaires versés, ainsi que du nombre d’heures rémunérées. En 2020, particulièrement lors des confinements du printemps et de l’automne, les heures rémunérées se sont toutefois davantage contractées que les salaires, renchérissant le salaire horaire et donc le coût horaire du travail. Cette situation résulte principalement d’un effet de composition : les salariés les plus concernés par le chômage partiel, donc par une baisse de leurs heures rémunérées, sont souvent des ouvriers et des employés, dont les salaires horaires sont les plus faibles. Par contrecoup, en 2021, la baisse du recours au chômage partiel a limité la hausse du coût horaire du travail.

Diverses mesures ont allégé le coût du travail pendant la crise sanitaire. Les plans de soutien sectoriels, assurant des exonérations et une aide au paiement des cotisations sociales pour certaines activités affectées par la crise, ont contribué pour – 0,5 point à l’évolution du coût du travail en 2020, mais, du fait d’un recours moindre, pour + 0,2 point en 2021. La montée en puissance en 2021 du plan « 1 jeune, 1 solution », lancé à l’été 2020 et prévoyant le versement de primes aux employeurs embauchant de jeunes salariés, a en outre limité l’évolution annuelle du coût du travail en 2020
(pour – 0,1 point) puis en 2021 (pour – 0,3 point).

Les salaires bruts versés par les employeurs représentent en moyenne 70 % du coût du travail. Entre 2012 et 2019, le dans le SMNA, mesuré en euros courants, a augmenté, autour de + 2 % en moyenne par an (figure 2). En 2020, il a chuté de 4,4 %, ce qui reflète le recours au chômage partiel qui, pendant la crise sanitaire, s’est en grande partie substitué aux salaires et a permis de préserver de nombreux emplois. En 2021, le SMPT a rebondi : + 6,3 % en moyenne annuelle, si bien qu’à la fin de l’année, le SMPT nominal dépasse sa trajectoire d’avant‑crise sanitaire (figure 3) : outre l’effet d’un moindre recours au chômage partiel, il a été porté par la revalorisation automatique du Smic de 2,2 % en octobre et par l’accroissement des versements de . Le rebond est cependant limité en termes réels (i.e. une fois ôtée la hausse des prix), compte tenu d’un net regain d’inflation depuis l’automne 2021.

Figure 2 - Évolution des salaires nominaux et des prix à la consommation

glissement annuel, en %
Figure 2 - Évolution des salaires nominaux et des prix à la consommation (glissement annuel, en %) - Lecture : au quatrième trimestre 2021, le salaire moyen par tête dans les branches marchandes non agricoles a augmenté de 6,1 % en glissement annuel.
Indice des prix à la consommation Salaire mensuel de base Salaire moyen par tête (SMNA) Salaire moyen par tête (APU) Moyenne annuelle Indice des prix à la consommation
2008 01/01/08 2,9 2,8 3,1 1,7 2,8
01/04/08 3,3 3,0 2,9 1,8
01/07/08 3,3 3,0 2,7 1,9
01/10/08 1,8 3,0 2,0 2,2
2009 01/01/09 0,6 2,7 0,8 2,0 -1,6
01/04/09 -0,2 2,2 1,0 1,8
01/07/09 -0,4 2,0 1,3 2,3
01/10/09 0,4 1,9 2,3 2,3
2010 01/01/10 1,3 1,8 3,6 2,2 1,2
01/04/10 1,6 1,9 4,1 1,8
01/07/10 1,6 1,7 3,5 1,5
01/10/10 1,6 1,8 2,7 1,3
2011 01/01/11 1,8 2,0 2,1 1,6 1,8
01/04/11 2,1 2,1 1,2 2,2
01/07/11 2,1 2,2 1,0 2,2
01/10/11 2,4 2,2 1,2 2,3
2012 01/01/12 2,3 2,2 1,4 2,4 1,4
01/04/12 2,0 2,1 1,7 2,4
01/07/12 2,0 2,2 2,3 2,2
01/10/12 1,5 2,1 2,1 1,6
2013 01/01/13 1,1 1,9 1,7 1,0 0,6
01/04/13 0,8 1,8 2,0 0,5
01/07/13 0,9 1,6 1,7 0,2
01/10/13 0,7 1,6 1,5 0,4
2014 01/01/14 0,7 1,4 1,2 0,5 0,1
01/04/14 0,6 1,4 0,8 0,6
01/07/14 0,4 1,5 0,8 0,9
01/10/14 0,2 1,4 0,8 1,1
2015 01/01/15 -0,2 1,3 1,4 1,2 0,3
01/04/15 0,2 1,3 1,6 1,0
01/07/15 0,1 1,2 1,6 0,5
01/10/15 0,1 1,2 1,9 0,1
2016 01/01/16 0,0 1,2 1,8 -0,1 0,2
01/04/16 0,0 1,1 1,5 -0,1
01/07/16 0,3 1,2 1,7 1,2
01/10/16 0,5 1,2 1,6 1,8
2017 01/01/17 1,2 1,2 2,0 2,5 0,8
01/04/17 0,9 1,3 2,0 3,1
01/07/17 0,9 1,3 2,0 2,5
01/10/17 1,1 1,3 2,1 2,5
2018 01/01/18 1,3 1,5 1,2 2,5 1,7
01/04/18 1,9 1,5 1,6 2,0
01/07/18 2,2 1,5 1,7 1,7
01/10/18 1,9 1,6 2,0 1,5
2019 01/01/19 1,2 1,6 2,9 1,0 0,8
01/04/19 1,2 1,7 2,4 1,2
01/07/19 1,0 1,8 2,3 1,4
01/10/19 1,1 1,7 1,6 1,8
2020 01/01/20 1,1 1,6 -3,0 1,6 0,6
01/04/20 0,3 1,5 -14,1 4,6
01/07/20 0,3 1,5 -0,3 1,8
01/10/20 0,0 1,5 -2,3 3,0
2021 01/01/21 0,7 1,5 2,1 3,3 1,7
01/04/21 1,4 1,4 15,0 -0,2
01/07/21 1,8 1,4 3,6 2,1
01/10/21 2,7 1,6 6,1 0,5
  • Notes :
    - SMNA : secteur marchand non agricole ;
    - APU : administrations publiques ;
    - la série de SMB pour les premier et deuxième trimestres 2020 a été extrapolée à partir du glissement semestriel du premier semestre 2020.
  • Lecture : au quatrième trimestre 2021, le salaire moyen par tête dans les branches marchandes non agricoles a augmenté de 6,1 % en glissement annuel.
  • Champs : France hors Mayotte, pour l'indice des prix à la consommation ; France hors Mayotte, entreprises de 10 salariés ou plus du privé pour le salaire mensuel de base ; France, pour le salaire moyen par tête.
  • Sources : Dares, enquête sur l'Activité et les conditions d'emploi de la main-d'œuvre (Acemo) ; Insee, comptes nationaux.

Figure 2 - Évolution des salaires nominaux et des prix à la consommation

  • Notes :
    - SMNA : secteur marchand non agricole ;
    - APU : administrations publiques ;
    - la série de SMB pour les premier et deuxième trimestres 2020 a été extrapolée à partir du glissement semestriel du premier semestre 2020.
  • Lecture : au quatrième trimestre 2021, le salaire moyen par tête dans les branches marchandes non agricoles a augmenté de 6,1 % en glissement annuel.
  • Champs : France hors Mayotte, pour l'indice des prix à la consommation ; France hors Mayotte, entreprises de 10 salariés ou plus du privé pour le salaire mensuel de base ; France, pour le salaire moyen par tête.
  • Sources : Dares, enquête sur l'Activité et les conditions d'emploi de la main-d'œuvre (Acemo) ; Insee, comptes nationaux.

Figure 3 - Salaires nominaux et réels, productivité apparente du travail

indice base 100 au 1er trimestre 2012
Figure 3 - Salaires nominaux et réels, productivité apparente du travail (indice base 100 au 1er trimestre 2012) - Lecture : au quatrième trimestre 2021, l’indice du SMPT réel en base 100 au premier trimestre 2012 était de 108,7 dans les branches marchandes non agricoles, légèrement au-dessus du niveau du quatrième trimestre 2019 (108,0).
Salaire moyen par tête nominal (SMNA) Salaire moyen par tête réel (SMNA) Productivité réelle apparente du travail
2012 T1 2012 100,0 100,0 100,0
T2 2012 100,3 100,1 100,0
T3 2012 101,0 100,8 100,4
T4 2012 101,4 101,0 100,5
2013 T1 2013 101,7 100,9 100,7
T2 2013 102,4 101,6 101,6
T3 2013 102,7 101,8 101,7
T4 2013 102,9 102,0 101,9
2014 T1 2014 102,9 101,7 101,9
T2 2014 103,2 102,2 102,0
T3 2014 103,5 102,6 102,6
T4 2014 103,8 102,9 102,7
2015 T1 2015 104,4 103,4 103,2
T2 2015 104,9 103,5 103,1
T3 2015 105,2 103,8 103,3
T4 2015 105,7 104,4 103,4
2016 T1 2016 106,3 105,1 103,9
T2 2016 106,5 105,0 103,4
T3 2016 106,9 105,3 103,3
T4 2016 107,4 105,6 103,5
2017 T1 2017 108,4 106,1 104,0
T2 2017 108,7 106,4 104,4
T3 2017 109,1 106,8 104,5
T4 2017 109,7 106,8 105,1
2018 T1 2018 109,8 106,2 104,7
T2 2018 110,4 106,2 104,8
T3 2018 110,9 106,4 105,2
T4 2018 111,9 107,2 106,1
2019 T1 2019 112,9 108,2 106,6
T2 2019 113,0 107,8 106,8
T3 2019 113,4 108,1 106,5
T4 2019 113,7 108,0 105,4
2020 T1 2020 109,6 103,9 99,3
T2 2020 97,1 92,1 88,1
T3 2020 113,1 107,2 102,4
T4 2020 111,1 105,2 100,8
2021 T1 2021 111,9 105,1 100,6
T2 2021 111,6 104,6 101,2
T3 2021 117,2 108,9 103,9
T4 2021 117,9 108,7 104,2
  • Notes :
    - SMNA : secteur marchand non agricole ;
    - pour obtenir le salaire moyen par tête (SMPT) en termes réels, sa valeur nominale est déflatée par l'indice des prix de la consommation des ménages (comptes nationaux).
  • Lecture : au quatrième trimestre 2021, l’indice du SMPT réel en base 100 au premier trimestre 2012 était de 108,7 dans les branches marchandes non agricoles, légèrement au-dessus du niveau du quatrième trimestre 2019 (108,0).
  • Champ : France.
  • Source : Insee, comptes nationaux.

Figure 3 - Salaires nominaux et réels, productivité apparente du travail

  • Notes :
    - SMNA : secteur marchand non agricole ;
    - pour obtenir le salaire moyen par tête (SMPT) en termes réels, sa valeur nominale est déflatée par l'indice des prix de la consommation des ménages (comptes nationaux).
  • Lecture : au quatrième trimestre 2021, l’indice du SMPT réel en base 100 au premier trimestre 2012 était de 108,7 dans les branches marchandes non agricoles, légèrement au-dessus du niveau du quatrième trimestre 2019 (108,0).
  • Champ : France.
  • Source : Insee, comptes nationaux.

Dans les administrations publiques (APU), le SMPT nominal a progressé de 2,2 % en 2021, après + 2,6 % en 2020. Il a notamment bénéficié des versements de primes exceptionnelles aux agents mobilisés dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire et des revalorisations dans la fonction publique hospitalière prévues par les accords du Ségur de la santé. En termes réels, les salaires ont cependant légèrement diminué dans les APU en 2021.

Définitions

Le coût du travail comprend l’ensemble des dépenses encourues par les employeurs pour l’emploi de salariés. Il comprend, en plus des salaires et traitements bruts : les cotisations sociales à la charge de l’employeur (sécurité sociale, chômage, retraite, prévoyance, indemnités de départ) que celles‑ci soient obligatoires, conventionnelles ou facultatives, nettes d’exonérations comme les allègements de cotisations sociales ; les frais de formation professionnelle (taxe d’apprentissage, contributions patronales au financement de la formation professionnelle) ; d’autres dépenses liées à l’emploi de salariés comme les frais de recrutement ; les taxes et les impôts relatifs à l’emploi et aux salariés, déduction faite des subventions perçues par l’employeur et destinées à favoriser l’emploi (CICE notamment).

Le salaire moyen par tête (SMPT) rapporte les masses salariales brutes versées par l’ensemble des entreprises au nombre de salariés en personnes physiques. Il est calculé dans les comptes nationaux annuels à partir des sources fiscales d’entreprises au numérateur et des Estimations d’emploi au dénominateur. Il est calculé dans les comptes nationaux trimestriels à partir des assiettes de cotisations salariales fournies par l’Acoss et des Estimations trimestrielles d’emploi pour les effectifs. Les assiettes de cotisations salariales couvrent pratiquement l’ensemble des rémunérations, notamment les primes et les heures supplémentaires mais pas l’épargne salariale (intéressement, participation) que les masses salariales sont censées couvrir. La méthode d’étalonnage‑calage des comptes trimestriels permet de corriger ce biais. L’évolution du SMPT reflète l’évolution des qualifications et de la quotité du travail (effets de structure) et celle de la rémunération des heures supplémentaires et des primes (effets saisonniers et liés à la conjoncture).

Les mesures d’urgence économiques et sociales votées en décembre 2018 en réponse au mouvement des « gilets jaunes » offrent la possibilité aux entreprises de verser une prime exceptionnelle de pouvoir d’achat (Pepa) aux salariés dont la rémunération en 2018 n’excède pas trois Smic annuels. Cette prime est exonérée, jusqu’à 1 000 euros, d’impôt sur le revenu et de toutes cotisations et contributions sociales. Elle a été versée entre le 11 décembre 2018 et le 31 mars 2019.

Le projet initial de reconduction du dispositif en 2020 prévoyait que seules les entreprises ayant conclu un accord d’intéressement pourraient verser jusqu’à 1 000 € de prime exonérée d’impôt sur le revenu et de cotisations sociales, par salarié dont la rémunération est inférieure à 3 Smic. Dans le contexte de la crise sanitaire, la possibilité de verser de nouveau cette prime a finalement été ouverte à toutes les entreprises, une première fois en 2020, une seconde fois entre le 1er juin 2021 et le 31 mars 2022, avec un seuil porté à 2 000 € pour les entreprises ayant conclu un accord d’intéressement. 

La productivité apparente du travail rapporte la valeur ajoutée, évaluée en volume, au facteur travail mesuré par le volume d’emploi en personnes physiques ou en équivalent temps plein. Elle est qualifiée d’apparente car elle ne tient compte que du travail comme facteur de production.

Disponible plus rapidement mais sur un concept et un champ plus réduits que le salaire moyen par tête (SMPT), le salaire mensuel de base (SMB) est estimé à partir de l’enquête trimestrielle Acemo de la Dares (enquête sur l’Activité et les conditions d’emploi de la main-d’œuvre) qui couvre les entreprises de 10 salariés ou plus du secteur privé hors agriculture, particuliers employeurs et activité extra-territoriales en France (hors Mayotte). Dans cette enquête, chaque établissement ou entreprise déclare les salaires de base (c’est‑à‑dire hors primes et hors rémunération pour heures supplémentaires ou complémentaires et hors avantages en nature) de postes de travail considérés comme représentatifs de 12 catégories professionnelles. Contrairement au SMPT, l’évolution du SMB est à structure constante et ne reflète pas l’évolution de la structure des emplois par niveau de qualification, ni ne couvre les rémunérations correspondant aux heures supplémentaires et aux primes.

Pour en savoir plus

Coll. « Note de conjoncture » sur insee.fr.

« Indice du coût du travail dans l’industrie, la construction et le tertiaire », Informations Rapides, Insee.